KETAN KENTÉL

[tʃətɑ͂ tʃɛnˈtel]

LEÇON 1

Er chanjemanteu-son [əʁ ʃɑ͂ʒəmɑ͂təɥ ˈsɔ͂ːn]

Les mutations consonantiques

Les mutations consonantiques sont un trait qui se retrouve dans toutes les langues celtiques modernes. Dans certains cas, en particulier après certains mots, certaines consonnes en début de mot peuvent changer. Cette transformation (appelée donc mutation) apparaît à la fois dans la prononciation et dans l'écriture. De ce fait, si vous avez un texte en breton sous les yeux et que vous voulez chercher un des mots dans le dictionnaire, vous n'êtes pas sûr de le trouver tel quel car il est possible que sa première consonne soit mutée. Pour le retrouver, il vous faut connaître un minimum les règles de mutation du breton afin d'être à même de déterminer quelle était la consonne d'origine qui a ainsi changé.

En breton, une consonne donnée peut changer de différentes manières. Il existe quatre séries de mutations, c'est à dire qu'une consonne initiale peut virtuellement se transformer en quatre autres consonnes différentes. Mais ces transformations ne sont pas totalement illogiques, car les consonnes obtenues après mutations se prononcent dans la même partie de la bouche que la consonne d'origine (par exemple, un [t] peut se changer en [d], un [b] peut se changer en [p]. Ce sont des sons voisins.)

La mutation incomplète

Le k- se change en h-. Ceci se produit quand un mot commençant par un k- se trouve précédé de l'article er (le, la, les), de l'article ur (un, une), de l'adjectif possessif hur ou hor (notre, nos), ou encore du pronom objet er (le, dans je le vois).

Ex:   ki, chien. >  er hi, le chien

                       >   ur hi, un chien

                       >  hur hi ou hor hi, notre chien

kavet (racine kav-), trouver. >  ni er havou, nous le trouverons.

La mutation adoucissante

Ceci se produit quand un mot commençant par une de ces consonnes se trouve précédé de:

- les articles er ou en, quand notre mot est féminin singulier ou masculin pluriel de personne n'ayant pas son pluriel en -eu (ATTENTION, dans ce cas, le d ne mute jamais en z).

- les articles ur ou un, quand notre mot est féminin singulier (ATTENTION, dans ce cas, le d ne mute jamais en z).

Exceptions: Certains mots ne mutent pas non plus après ces articles: plah, turked, pabed. Par contre, mein mute bien qu'il ne soit pas un pluriel de personnes.

- un nom féminin singulier ou masculin pluriel de personnes (n'ayant pas son pluriel en -eu).

- les possessifs te/ha (ton, ta, tes) et é (son, sa, ses à lui).

- les prépositions a, de, dré, ar, diar.

- les particules verbales e, én ur, en hum-, pe, tré, re, de, ne

- les préfixes ré, di-, gour-, hantér-, goal-

- les adjectifs préfixés guir, goal, fal, ol

- les nombres deu, diù.

- dans plusieurs cas particuliers: sul Vask, arhoah vitin, bep plé...

Note: le mot blé (année, an) mute irrégulièrement: il devient vlé après tous les nombres sauf ur, tri, pear, pemp, mil. Il mute aussi en vlé après pet (combien?). 

La mutation spirante

Ceci se produit quand un mot est précédé :

- des possessifs me (mon, ma, mes), hé (son, sa, ses à elle), ou (leur, leurs)

- parfois, des nombres tri, tèr, pear, pedèr, naù

La mutation durcissante

Ceci se produit quand un mot est précédé:

- du possessif hou (votre, vos)

- des pronoms ha (te)(sur le littoral entre Vannes et Port-Louis) et hou (vous)

La mutation mixte

Ceci se produit quand le verbe est précédé:

- de la particule verbale é (qui précède les verbes conjugués)

- de la particule verbale é (qui précède les infinitifs pour former des gérondifs)
- de la particule verbale et conjonction ma

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