BRETON GUÉNED                
Le  breton  vannetais      

   



PERAK NE JAUJ KET ER SKRITURIEU UNAÑNEIT DOH BRETON GUÉNED ?

POURQUOI LES ORTHOGRAPHES "UNIFIÉES NE CONVIENNENT-ELLES PAS AU BRETON VANNETAIS ?




És é konpren en dra-zé. Ni hum-houlen perak nen dé ket bet konprenet get kalz a dud betag hiniù! Ni ia de rein un nebedad girieu deoh ér skritur koh, ér skritur peurunvan, ha ni ia de huélet peh skritur é en tostan doh er féson de zistilhein, ha péhani é en dishavalan. Get péhani é vehè en ésan diskein distilh breton Guéned ha get péhani é vehè paut-mat stertoh. 

C'est simple à constater. Nous nous demandons pourquoi si peu de gens l'ont vu jusqu'à présent! Nous allons vous proposer quelques mots dans l'orthographe traditionnelle et dans l'orthographe peurunvan, avec la phonétique. Ainsi vous verrez quelle est l'orthographe la plus proche de la prononciation et laquelle est la plus éloignée. Avec laquelle il serait le plus facile d'apprendre à prononcer le breton vannetais et avec laquelle ça serait beaucoup plus difficile. 




Le mot français semaine

Unifiée: sizhun > Avec cette orthographe, un apprenant ayant quelques bases de prononciation bretonne et apprenant le vannetais prononcerait spontanément [sihyn]. Cette prononciation n’existe pas en vannetais.

Traditionnelle : suhun. Avec cette orthographe, un apprenant prononcerait spontanément [syhyn]. C’est effectivement la prononciation vannetaise du mot.

 

Le mot eau

Unifiée : dour. Un apprenant le prononcerait [duʁ]. Cette prononciation n’existe pas en vannetais.

Traditionnelle : deur. Un apprenant le prononcerait [dœʁ]. C’est effectivement la prononciation haut-vannetaise du mot.

 

Le mot jour

Unifiée : deiz. Un apprenant prononcerait [dɛjs]. Cette prononciation n’existe pas en vannetais (elle n’existe qu’en Nord-Finistère).

Traditionnelle : . Un apprenant prononcerait [de]. C’est effectivement la prononciation la plus courante en vannetais du mot.

 

Le mot aussi

Unifiée : ivez. Un apprenant prononcerait [ivɛs]. Cette prononciation n’existe ni en vannetais, ni dans aucun dialecte breton actuel…

Traditionnelle : eùé. Un apprenant prononcerait [əɥe]. C’est effectivement la prononciation vannetaise du mot.

 

Le mot léger

Unifiée : skañv. Un apprenant prononcerait au mieux [skɑ͂f]. Cette prononciation n’existe pas en vannetais, elle n’existe que dans le Goëlo et dans le nord-est du Trégor.

Traditionnelle : skan. Un apprenant prononcerait [skɑ͂]. C’est effectivement la prononciation vannetaise du mot.

 

Le mot arbre

Unifiée : gwezenn. Un apprenant prononcerait spontanément [gwezɛn]. Cette prononciation n’existe pas en vannetais, ni dans aucun dialecte breton actuel.

Traditionnelle : guéen. Un apprenant prononcerait [gɥeɛn] ou [ɟɥeɛn]. Ce sont effectivement des prononciations vannetaises possibles du mot.

 

On pourrait multiplier les exemples à l’infini. Tout ceci prouve simplement que pour une personne désirant apprendre le vannetais, l’orthographe dite unifiée ou peurunvan n’apporte aucune aide pour la prononciation, et l’oblige à apprendre par cœur la prononciation vannetaise de chaque mot écrit dans cette orthographe. Ce qui est pour le moins fastidieux pour un débutant !

Nous avons pu remarquer également que dans deux de nos exemples, la prononciation spontanée des mots par un débutant à partir de l’orthographe unifiée ne correspond à aucune prononciation existante en breton (tous dialectes confondus). Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette orthographe unifiée n’est absolument pas pédagogique.

L’orthographe traditionnelle vannetaise, en revanche, correspond parfaitement à la prononciation haut-vannetaise de chaque mot : à partir de l’orthographe traditionnelle du mot, on sait immédiatement et de façon certaine comment le mot se prononce.




Er skritur koh guénédek zou splann ha ral a huéh é chomér étré deu chonj ar er féson de zistilhein. En dra-sen zou kauz penaus er ré e oui breton Guéned a-vihan, na posubl ne ouiant ket len er breton, e zou erhoalh de gonpren testenneu ér skritur-sen. A-du-ral, ma n'ou-des ket disket er "peurunvan" (pèh zou stert de unan hag e oui breton Guéned a-vihan), ne gonprenehent ket ur skrid hag e vehè bet skrivet ér skritur-sen. É vehè ret dehè diskein a-vimoér pèh gir ag ou langaj zou kuhet a-barh kement gir e zou bet skrivet é "peurunvan".

Aveit er ré e zou é tiskein, get er skritur koh guénédek é ouiant dohtu penaus é vè distilhet ne vern pèh gir ha n'anaùant ket. Get er skritur "peurunvan" ahat, é vehè ret dehè diskein a-vimoér ar-en-dro pep gir hag er féson ma vè distilhet... 




L'orthographe traditionnelle vannetaise, elle, est claire et ne laisse que très peu d'incertitudes. D'ailleurs c'est pour cette raison que les locuteurs natifs de vannetais, même illettrés en breton, comprennent des textes dans cette orthographe, alors que sans avoir appris l'orthographe unifiée (chose fastidieuse pour qui a le vannetais comme langue maternelle), ils ne comprendrait pas naturellement un texte dans cette orthographe. Il leur faudrait apprendre par coeur quel mot de leur langue correspond à chacun des mots écrits.

Quant aux apprenants, avec l'orthographe vannetaise ils savent a priori comment se prononce n'importe quel mot inconnu. Avec l'orthographe unifiée, il leur faudrait apprendre par coeur la prononciation de chaque mot en même temps que son orthographe...



Pajen érauk
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