dictionnaire bourbonnais
le parler de Diou
 



QUELQUES EXPRESSIONS COURANTES

 

Nombre de ces expressions ont trouvé place dans le lexique à la place alphabétique de leur mot - clé ou comme illustration de celui-ci. Il m'a pourtant paru souhaitable de les regrouper par thèmes. On ne devra pas s’offusquer de la grossièreté de certains termes. D’autant qu’elle ne signifie pas forcément "vulgarité". Dans la même bouche peuvent, selon les circonstances, fleurir propos scatologiques et délicatesses d’expression inattendues. Ainsi à la bouche du "pépé" à la mémoire de qui ce recueil est dédié, s'il était en désaccord avec son interlocuteur, l’injure venait aisément: "Te commences par m'emmerder", assortie d’une formule rituelle, "en parlant poliment" ou "au respect que j' te dois", que l’on pouvait comprendre comme atténuation ... ou comme renforcement de l’insulte. Mais on l’a entendu, s'adressant à une dame pour qui il éprouvait du respect, évoquer ainsi une sortie nocturne motivée par un besoin physiologique : "Quand qu' je sus sorti c'te nuit pour répandre de l’eau, j’ai ben vu que ça allait faire de l’orage !" Toujours est-il que les formules pittoresques ne manquent pas.



DE LA NAISSANCE A LA MORT

Tiens, voici la Marie, une femme "qu'est toute en Bon Dieu", et dont les maternités se succèdent rapidement : "Elle est tout le temps au lait ou aux œufs". Sa sœur, la Thérèse, c'est une gatte que craint pas les hommes ; "elle aimerait mieux que son père ave un gendre qu'un chapeau neu" ; on peut dire que "le cul li en brûle !" Les enfants de la Marie sont chétifs : on dirait qu'ils ont "un sang de rave" ;"ils en font point ... ils poussent pas pus que deux oeufs dans un panier’’. Ce n’est pas étonnant car pour qu’ils mangent, ‘’faut les pousser comme des vieilles brouettes’’. Pas besoin de faire une soupe épaisse : "de la soupe de chien de chasse", c’est bien suffisant, et pourtant "ça tient pas au corps". C’est pas comme leur copain Jojo "qu’a les yeux plus grands que la panse", "qu'est tout le temps à bramer la faim" ; quand il voit du manger, "ça li brille dans le ventre" ; "il s'en lèche les quatre doigts et le pouce". Et "i faut pas li en promettre","i s'en passe par le corps" à "se faire peter la sous-ventrière", tellement que des fois "ça li porte au cœur" et que ça lui arrive de "mettre coeur sus carreau". Mais, "en bonne viande" ou "maigres comme des pias", au printemps les enfants "ont l’humeur en mouvement" ; on a beau leur donner du dépuratif, "faut que ça fasse son coup."

C'est souvent que le René, l’homme à la Marie, "a pas pus faim que la rivière a soif" : "un bout de pain de fromage, ça li fait son après-soupe" ; "passée une période", il lui arrivait même de "manger avec les chevaux de bois" (sauter un repas). Il est vrai qu’"un veau que tète bien a pas besoin de foin" et chacun sait qu’il est quasiment tout le temps altéré : "i(l) buvrait la mer et les poissons", "autant de chopines qu’un curé pourrait en bénir". Alors il y a des soirs où "i fait les vingt vies.", où "il en raconte des vertes et des pas mûres". Et le Jules, qu'est pourtant avec lui "comme le cul et la chemise" le traite de soûlasson, mais "c'est ben l'hôpital que se fout de la charité" ! Pourtant il faut reconnaître que le René n'est pas un feignant : ce n’est pas lui qui va "prendre les côtes fortes" à traîner les rues sans rien faire ; "i reste pas les deux pieds dans le même sabot" : "c’est un gars que travaille à plein corps" ; des fois il transpire tellement que "la raie du cul li servirait d'égouttoir". Quand il s'y met, y'en a point au pays pour "li foutre le tour" et y'en a guère pour "li tenir coup". Mais c’est "Travaille, mon corps, j’te ferai point de tort". Pour le moment il est costaud, "on li achéterait sa santé" ; mais "i(l) prend point de soin de son corps". "C'est pas pour dire", mais "un jour que va pas ressembler ès autres", "s'il s'achète pas une conduite", i(l) pourrait ben "se trouver sus le flanc" et finir par "attraper ce qu’i(l) mangera pas" ; on peut dire que "ça li pend au nez comme un sifflet de deux sous" et ça pourrait même lui arriver "en passant par l'année". "C'est ben cent coups pour un" s'il "fait de vieux os". Mais lui ne fait qu'en rire et "ne se creuse pas le tempérament" pour si peu ; comme il le dit, "y'a jamais que les plus malades qu'en crèvent !" Ce n'est pas comme son frère le Fernand ; "çui-là, al est pas devenu gras de lecher les murs" ; c'est qu' "i boude pas contre son ventre" ; "i vaut mieux le charger que le nourrir" ; c'est un gars "qu'est fatigué de rien faire", "feignant comme une couleuvre", "i veut pas en foutre la rame" ; "on peut pas tirer deux sous de service de sa peau", "i doit avoir les côtes en long" et "ses bras sont tout neus".

Le grand-père, lui, "dans son jeune temps", c’était "un morceau d'homme"; il craignait pas d' "aller à sa journée" et, il y a seulement quelques années, quand il travaillait "au petit génie", ma foi, "i(l) tenait encore son bout". Mais à présent "il a ben mis de l'eau dans son vin" (il a rabattu de ses prétentions), "i(l) file un mauvais coton", "i(l) tient pus rien que du branle" : il est tout le temps "gelé comme une rave", "il est moitié berlu", il écoute de l’oreille des canes" et voilà-t-il pas qu'il s'est "froissé un nerf" si bien qu'il a souvent "mal ès reins", et les remèdes "li font comme cocu aux canes", Il a même des problèmes intestinaux et il est "comme le chien de la cure que s'endure pas dans son ordure". "Pus ça va, pus c'est pire", "tout s'en mêle pour aller mal." "Te sauras m’y dire", "il a une mauvaise pierre dans son sac". "L’année que vint", "s’il en est ès peines", il grattera encore un peu dans son jardin; mais il reconnaît lui-même que " le v'là à bout de bail" et qu’"il serait mieux en terre qu’en pré". Quand les chetits "seront en âge", y’a beau temps que "les dents li feront pus mal’" et qu’il "tirera les pissenlits par la racine." Mais, comme il dit, "au bout du fossé la culbute", "je sus assez vieux pour faire un mort", et, ma foi, "quand qu'on est mort on vaut pas un chien en vie".


CARACTERES ET COMPORTEMENTS

Ils sont dus pour une bonne part à l’hérédité car "les chiens font pas des hièves.". On a beau être malin et avoir de l’imagination, au point "d’inventer le diable sur le poirier" ; on peut bien dire tout ce qu’on voudra, "y a pas à tortiller du cul pour chier droit" : "y a point de malin" et "c'est pas demain la veille" qu'on pourra se vanter "d’avoir vu le loup peter sus la pierre de bois" ! "C'est pas pour dire", mais c'est vrai qu' "i faut de tout pour faire un monde" : certains prennent soin de leurs affaires, les autres "laissent leur butin (leurs vêtements) bout-ci, bout-là", "en pisse de chien" ; certains même le jettent "comme un chien jette sa merde". Tel est méticuleux, "fignolant", tel autre fait son ouvrage "à la va comme j' te pousse", "à la rabat-boule au bâton" ; bref "c'est ni fait ni à faire". L’un, toujours pressé, toujours à "se fougaler", ne reste pas "les deux pieds dans le même sabot" ; il mène son monde "par un chemin qu’a point d’épines". L’autre prend tout son temps et "amuse le terrain", estimant que "la foire est pas sus le pont" ; voici un distrait qui "trouverait pas son soûl d’eau dans la rivière" tandis qu'un indiscret, non content de "prêter l'oreille" à tout ce que dit le monde, va "tendre son nez" partout, "mettre son vieux feugnon" où il n'a rien à faire ; "curieux comme une vieille chouette", il veut "tout savoir et rien payer" car "le cul li brûle" d'être au courant de ce qui se passe chez les autres ; c'est souvent qu' "il plaide le faux pour savoir le vrai" ; avec lui "on sait jamais si c'est du lard ou du cochon." "Y’en a des que sont de tous les accords", "que changent d’avis comme de chemise’’, que sont "francs comme une rouette que tord" et n’hésitent pas à "tourner casaque" s’ils y trouvent leur intérêt car ils ne veulent pas "tourner le cul au foin". Ces gens-là n’ont pas de vergogne : "y’a longtemps qu'ils ont passé devant chez le pâtissier", autrement dit "qu’ils ont chié l’honte". Y a des malgracieux, "ça ieux y écorcherait la gueule" de dire bonjour et on dirait qu "ils ont avalé un nid de grelons". D’autres ergotent à l’infini, "font des si et des cas" pour rien ; ils sont "comme les vieux chiens châtrés : ils veulent ni faire ni laisser faire !"


Il est louable "d’être porté de bon service" pour ses voisins, même si on ne les "porte pas dans sa poche" ! Mais il arrive que ceux qu’on oblige" vous demandent même pas à quoi que c’est bon" et qu’on ne puisse pas "tirer deux sous de service de leu peau". Pourtant "un service en vaut un autre" ; mais si te penses qu'un gars comme ça va t'aider, "compte là-dessus et bois de l'eau !" On rencontre aussi des individus autoritaires, "qu'ont toujours meilleure raison" : "faut tout le temps qu’ieu vieux chien gagne". Les pires sont les malhonnêtes : pour eux "tout ce qu'est pris craint pas la gelée" ; "ceux-là, quand ils s'en vont, vaut mieux regarder leus mains que leus pieds" ; et, si on cherchait dans leurs affaires, on en trouverait sûrement qu'ils n'ont pas "élevées de jeunesse". Y en a même que sont "ch'tits dans l'âme", "que valent pas leur plein cul d’eau chaude". Et il faut se méfier de ceux qui ont l'air un peu simplet car souvent ils sont "plus coquins que bredins."



DES MOTS ET DES COUPS

Trop parler nuit. De la part d’un enfant, "c’est malpoli de courir à la bouche du monde", "d’avoir trop de langue". Mais les adultes aussi doivent se garder "d’avoir la langue trop longue", "plus longue que les dents". Aussi n’aime-t-on guère "les bat-en-gueule" qui prétendent toujours ″en savoir plus long (que les autres)", ceux qui ont "une vraie gueule d’empeigne", "une gueule d’occasion qu’en vaut ben une neue". Ce sont bavards et vantards qui ont coutume "d’attiger la caquerolle", d’exagérer l'importance de leurs récoltes ("Des patates, j'en ai ben pour les fous et les sages !"), de "faire sonner" leurs mérites et de "se battre la gueule" de leurs prétendus exploits ; ils "sont tout en gueule" et "en font plus avec la langue qu’avec le restant". De toute façon, il ne sert de rien "d'écouter Pierre et Paul" puisque "tout chacun dit la sienne."
Pourtant certaines femmes - des "vieilles tabayes" qu'ont "une bonne tablette" - passent leur temps à "suivre les portes" pour "faire des patifelles" et vont "monter leur banc" chez leurs voisines pour le plaisir de "babletter". Pendant ce temps-là, à l’auberge, on rencontre des vieux tellement sourds qu’ils sont obligés de "se causer à deux doigts du nez". Mais il en est qui font mine d’être sourds quand ça les arrange, provoquant la colère de qui les interpelle : "Parle à mon cul, ma tête est sourde !" D’autres étalent leur instruction, soulignent les fautes de langage de moins savants qu’eux : "s’ils étaient aussi ramassants qu’ils sont reprenants, il resterait guère de merdes le long des chemins." Quelques jeunes sans expérience prétendent tout savoir : "Ils apprendraint à ieux mères à faire les petits" ! On en connaît qui ont le goût de la contradiction ; vous leur affirmez qu’il pleuvra demain puisque "le soleil se couche la bouteille au cul" ; ils vous répondent que "c'est tout ce qu'on en aura" ou bien qu’"il en tombera pas de quoi chauffer le four", mais "juste de quoi abattre la poussière", comme quand "le diable marie ses filles". (*)

Quand que t'as dit bonjour au Fernand il ne t'a répondu "ni merde ni mange" ? ça serait-il que "te li as vendu des pois qu’ont pas voulu cuire" ou que du moins il s'y serait "mis dans le tuyau de l’oreille" ? Et il est rancunier : ce n'est pas un de ceux de qui on dit "tournée la main, c'est fini" ; ça fait qu'"i te garde un chien de sa chienne". A moins que ce ne soit toi qui estimes qu’ "i t’a fait des crasses", qu’ "li a chié dans tes bottes". Comme il est "pas bien endurant", qu'il faut peu de chose pour le "sortir de patience", que "vaut mieux pas le gratter là v'où que ça le démange pas", ne t'avise pas de lui "chercher des crosses", de lui "chanter pouilles" ou de lui "chercher castille". "Vaut mieux pas y porter cas" et "y prendre de là v'où que ça devient." C'est vrai qu'on en reste parfois à "se lancer des fions" en causant "des grosses dents" : " Si t’es pas content, le bon marché t’aveugle : t’as qu’à n'aller au contentoir !" Mais parfois chacun se prétend le plus fort ; l’un clame : "T’es bien de ma main !" ; l’autre menace : "C’est pas toi que vas me peter lourd aux mains !" Tous deux font "des tortillons de Bon Dieu" et c’est comme cela qu’on "ramasse baraille". Certains, il est vrai, prennent un malin plaisir à "mettre les chiens en chasse", à "emmancher les disputes", pour s’en retirer ensuite "sans demander leu reste". Tandis que d’autres, amateurs de bagarres, "laissent pas ieu part aux chiens". Quand on est raisonnable, "le bon des plans", c'est de ne pas s'en mêler. Car il vaut mieux s’entendre, et ne mépriser personne vu qu' "y’a des fois qu’on est bien content de ramasser avec la main ce qu’on a repoussé avec le pied."




QUESTIONS D’INTERET

Quelques-uns ont la chance que leurs parents "ieux mettent le cul à l’aise" ; mais, attention ! "belle vie dure pas toujours" et s'ils se montrent dépensiers, ils ont auront vite fait de "manger le balançon". Tant mieux pour "ceux qu’ont de quoi", "qu'ont la poche ferrée", mais les femmes n’ont pas intérêt à faire de grands frais de toilette car on aurait tôt fait de dire que "la peau vaut mieux que la bête". Il ne faut pas non plus "se plaindre la gueule pleine". Il vaut mieux faire comme certains qui, sans être riches, "donnent la main" à leurs voisins surchargés de travail et "ne sont pas à la fi" d’un panier de patates ou de quelques bouts de bois pour venir en aide à une femme veuve. Cependant la plupart, pour arriver à joindre les deux bouts, doivent travailler "tout leur chien de soûl" et "pas mettre trop de grillons dans ieu soupe". Car "y'a pas de la misère que chez les riches !"

Encore faut-il "avoir le nez creux", et ne pas "se mettre en cheville" avec des arcandiers, ni "compter les oeufs dans le cul des poules" car bien souvent "c’est quand on veut cuire que le four tombe". Si l’on est imprudent, ça ne sert à rien de "faire la Saint-Martin" tous les ans : "il vous manque toujours dix-neuf sous pour faire un franc", "on mange ce qu’on a et ce qu’on a pas" et on se retrouve "un doigt au nez et l’autre au cul". Et comme les marchands, même quand ils "mettent pas des queues aux zéros", "attachent pas leus chiens avec des saucisses", on a vite fait d’ "avoir des nids partout."

C’est ainsi qu’on finit par se retrouver "sus la coche" de ses enfants ; et pourtant eux aussi "ont bien besoin de leu peine." Et si l’un d’eux vous propose d’aller vivre chez lui, un autre supposera peut-être que c’est pour vous soutirer les quatre sous de votre pension car on sait bien que "l’argent a point de queue". De toute façon, si on veut "avoir ses quatre maîtres d’atout", "un petit chez-soi vaut mieux qu’un grand chez-les-autres".


(*) expression usitée pour signifier qu’il pleut et fait soleil en même temps. On dit ailleurs que ‘’le diable bat sa femme’’.







EXPRESSIONS COMPARATIVES
 
adroit de ses mains comme un chien (un cochon) de sa queue
amer comme du chicotin
bavard comme une pie
beau comme un Jésus
bête comme ses pieds
blanc comme un linge
bon comme la romaine
chaud comme du lessis
clair comme du jus de chique
con comme la lune, comme ses pieds, comme un jeune chien
curieux comme une chouette
dégourdi comme un plat de nouilles
droit comme mon coude quand qu'j'me mouche
droit comme un i
dur comme du chien
emmerdant comme la pluie, comme un boisseau de puces
fait comme un rat
faux comme un jeton
feignant comme une couleuvre, comme un loir
fin comme du gros sel
foutu comme l’as de pique
frais comme un gardon
franc comme l'or
franc comme une rouette que tord, comme un âne que recule
frisé comme la route de Chevagnes (qui comporte de très longues lignes droites !)
futé comme un cul d’hanneton
gelé comme une rave
gonfle comme une oueille
gracieux comme une porte de prison
gras comme un lard, comme une oueille
gros comme rien, comme un liron
haut comme ma botte, comme un chien assis
joli comme un cœur
jaune comme un coing
long comme un jour sans pain
lourd comme de la tripe
maigre comme un cent de clous, comme un pias
malheureux comme les pierres
mauvais (ou méchant) comme la gale, comme une teigne
menteur comme un arracheur de dents
mou comme une chique
noir comme un pitou, comme un boussicaut
orgueilleux comme un pou
patient comme un chat qu'se brûle
peigné comme un chien fou, avec un clou
peureux comme une chouette
plat comme une alose
plein comme un œuf
propre comme un sou neuf
raide comme la justice
plus raide que balle
raide (soul) comme un pias
rouge comme un coq, comme une pivoine
sale comme un peigne
sec comme le bénitier de Gennetines, comme un coup de trique, comme un courlis
simple comme bonjour
soul comme une grive, comme une oueille, comme une vache, comme une godille
souple comme un verre de lampe
trempe comme une soupe
vieux comme Hérode
vilain comme la bête, comme un cul, comme un pou.
aller (ou s’en aller) comme un canard (avoir la diarrhée)
boire comme un trou
se coucher comme les poules
courir comme un dératé
manger comme un chancre
parler comme un livre
pleuvoir comme vache qui pisse
profiter comme deux oeufs dans un panier
ronfler comme un sonneur
avoir la langue trop longue ou plus longue que les dents.






TERMES & EXPRESSIONS  
   
On ne dit pas... On dit...
   
Jacques et moi nous deux le Jacques
feu Picard défunt Picard
le premier venu Pierre et Paul
chacun tout chacun
le conjoint survivant le dernier vivant l'un de l'autre
autrefois, jadis dans le temps
précédemment anciennement
de toutes parts par et partout
dernièrement, récemment l'autre jour
maintenant, actuellement à présent
peu de temps (un) rien de temps
bientôt, prochainement dans rien de temps
l’année prochaine l’année que vient
fréquemment, très souvent tous les quatre matins
toujours tout le temps
cette fois ce coup
ci
à chaque fois à tout coup
parfois, quelquefois des fois
peu à peu à chépetit
à la nuit noire à la grosse nuit
la foudre le tonnerre
volontiers, avec plaisir c'est pas de refus
tant pis ! tant pire !
cela va de mal en pis pus ça va pus c'est pire
éventuellement, le cas échéant si ça se trouve, si y’en tourne (avec nuance de doute)
au cas où … en cas que …, des fois que …, si jamais…
pourquoi ? qui faire que ?
cependant, toutefois malgré tout
au cours de la semaine en passant par la semaine
presque quasiment, guère moins
sinon sans ça
ainsi par exemple
il arrive que … y'a des fois que ...
en sorte que … ça fait que …, si b(i)en que
peu guère
si peu que, pour peu que moindrement que …
tellement si tellement
plus que de raison pus qu'i faut pas
beaucoup, gros, mais que d'un
largement assez prou
beaucoup de (tout) plein de
chacun tout chacun
une bonne quantité un bon peu
une centaine un cent
plus un seul pus pas mais un
en grande quantité, à foison à brenonceaux, à tenant, à tout touche, en veux tu en voilà,
réellement ou complètement, tout à fait, ou exactement pour les fous et les sages mêmement
n'être bon qu'à ... être rien que bon à ...
être reponsable de … être cause que …
le poulailler, le clapier, la soue, l'étable, … l'écurie des poules, des lapins, des cochons, des vaches, …
traire les vaches tirer les vaches
un coquelicot un pavot
un pantalon une culotte longue
tous comptes faits, en moyenne l’un dans l’autre
au fond de lui-même dans ce qu'il est
la meilleure solution le bon des plans
le visage la figure
dévisager défigurer
caresser flatter
les narines les trous de nez
le dos les reins
la nuque le châgnon du cou
la rotule la boule des genoux
une jument une chevaude
un porc un cochon, un siam, un lard, un habillé de soies
une souricière une ratière, une tapette
un abcès, un panaris un mal blanc
une maladie mortelle le mal de la mort
un refroidissement un chaud refredi.
un médicament un remède
ne produire aucun effet faire comme cocu aux canes
nourrissant bourratif
s'infecter ramasser
faire les courses faire les commissions
le foirail le plan de foire
de la mâche de la doucette
du thym du serpolet
des ciboulettes des cives
des girolles des cocherelles
du blé du froment, du grain
une tarte une galette
venir à l’esprit venir à l’idée (dans l'idée)
prendre soin de avoir du soin de
les vêtements les habits
du linge du butin
un pantalon une culotte
une vitre un carreau
une cuisinière un poële, un fourneau
une tarte une galette
du pain et du fromage un bout de pain de fromage.
excellent, délicieux bon comme tout, bon de la vie
mauvais chetit
vénéneux poison
laid vilain
leste, agile habile
séduire détourner
caresser flatter
se hâter se dépêcher
entendre écouter
parler causer
contredire dédire
réconcilier rabibocher, racoquiller
cueillir ramasser
entrer rentrer
montrer faire voir
filtrer passer, couler
agile habile
infatigable, inusable intuable
laid vilain
s'imaginer se figurer
dénoncer, trahir vendre
tousser pouffiner
du bruit du potin
des potins des paquets, des patifelles.
je préfère j'aime autant
un adulte une grande personne
un enfant un chetit




COMPTINES & JEUX DE MOTS


C’est la mère à la grenaude
Que donne et que dôte
C’est la mère à la serpent
Que donne et que reprend
- Vingt cent mille ânes dans un pré et cent vingt dans l’autre, ça fait combien de pattes et d’oreilles ?
- Six pattes et quatre oreilles !
Vincent mit l’âne dans un pré et s’en vint dans l’autre.
(comptine servant à stigmatiser la conduite de quelqu’un qui veut récupérer ce qu’il a offert)

- Te renif(l)es donc toujours, mon Jean ?
- Ardié oui, ma tante, pour pas en perdre l’accoutumance

Allons à la noce Du cousin Bobosse
Ramasser des plosses
Pour la jeune mariée, pour son déjeuner

Je te tiens, tu me tiens par la barbichette
Le premier de nous deux qui rira aura une tapette

Avisse ! tout chien qui pisse lève la cuisse.
(formule saluant le passage du garde-champêtre et de son tambour)


Abiscouti ? Grainsmouti ? Abiscou. Grainsmou
Dialogue entre un meunier et un tailleur :
"Habit se coud-il ? - Grain se moud-il ?
Habit se coud. - Grain se moud !"

Hé là, mon Dieu, tant de poules et point d'œufs !
Tant de filles et point d'amoureux !

Si t'as faim, mange une de tes mains et garde l'autre pour demain

Si te sais pas quoi faire, gratte-toi la boule des genoux,
ça te fera des bas rouges





DICTONS & PROVERBES

 
Les chiens font pas des hièves.

L'argent a point de queue.

L'orgueil appartient qu'ès imbéciles.

La beauté, ça se mange pas sus du pain.

C'est pas toujours la poule que chante qu'a fait l'œuf.

Tout ce qu'est pris craint pas la gelée.

C'est l'hôpital que se fout de la Charité.

Belle vie dure pas toujours.

Au bout du fossé la culbute.

Y'a pas de la misère que chez les riches

C’est quand on veut cuire que le four tombe

Faut pas compter les œufs dans le cul des poules.

Faut pas demander au malade s'i(l) veut la santé !

Courir et tomber, c'est pas une avance.

Faire et défaire, c'est toujours travailler.

Les bons jaus sont maigres.

Qui voit ses veines voit ses peines.

Faute d'être pansés les chevaux en crèvent.


Tout ce qui rentre fait ventre



La raie du cul me démange : c'est signe de bonne soupe.

On est des fois bien content de ramasser avec la main
ce qu'on a repoussé avec le pied.

Tel père, tel fils.

L'argent liquide ne laisse pas de traces

sans commentaires !

La beauté n'est pas la qualité primordiale d'un conjoint.

Certains se vantent de ce que d'autres ont fait.

Un "tiens" vaut mieux que deux "tu l'auras".

Il critique chez un autre les défauts qu'il a lui-même

Tel qui rit vendredi dimanche pleurera







Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.



Rien ne sert de courir, il faut partir à point



Les hommes maigres sont les meilleurs amants





Jeu de mots sur les verbes "penser" et "panser"
(réplique à quelqu'un qui dit "j'ai pas pensé à …")

Tout ce qu'on mange profite

Tout ce qu'on peut obtenir est bon à prendre








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