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De la Camargue à Lyon : le Rhône
 

Pour les Provençaux c’est « Lou Rose ». Pour ses riverains et ses mariniers, c'est « le fleuve », tout simplement. Et pour tous les autres, comme nous, c'est... « LE Rhône ».
(Article proposé au magazine "Fluvial", et accepté par celui-ci, mais...resté à dormir au fin fond d'un disque dur de la rédaction !)

 

Fourques

Le pont de Fourques

 

(Ce récit est celui d'une remonte effectuée en 2008)
Total respect. Le Rhône n'est pas n'importe quelle rivière, et encore moins un canal. Dans le « Rhodanus » latin, il y a le celte « Rhed- » ou « Rhod- », soit rouler, couler rapidement (1). On est prévenu.

Petit Rhône
Sandrine et Jean-Louis viennent d'acquérir Biloba, modeste vedette hollandaise, et vont l'emmener chez eux, dans l'Aisne. Novices, ils ont invité l'auteur de ces lignes pour accompagner leurs premiers tours d'hélice, surtout sur le Rhône. Partis ce mardi matin d'été de Villeneuve-lès-Béziers, nous rejoignons le Petit Rhône jeudi matin. La rivière évoque un peu l'Yonne avec un courant gentil. Les rives sauvages n'incitent pas à l'accostage. Cette voie de transit est assez déserte, vingt kilomètres sans voir grand monde, commerce ou plaisance. Nous trouvons enfin un petit ponton au pied du pont suspendu de Fourques pour déjeuner et... piquer une tête. Le nom de Fourques évoque la séparation (« fourche ») du Rhône en deux bras et de fait, peu après cette pause, nous voici à la pointe du delta, et dans le GRAND Rhône.
 

 

Delta

La pointe de Fourques

   

Changement d'échelle
Ca devient sérieux. « Depuis son aménagement, le Rhône n'est plus qu'une suite de lacs tranquilles », a-t-on pu lire parfois. Propos irresponsables à oublier. Le Rhône, c’est la cour des grands. Les turbinages des centrales hydroélectriques modifient le courant d'un bief à l'autre. Ajoutons un bon mistral, et la gentille croisière peut virer au cauchemar. On n'aborde le Rhône que bien préparé. Notre Biloba de 11 mètres, avec son diesel de 60 cv, est OK. La proximité d'habitations coiffées de tuiles romaines n'efface pas le sentiment d'isolement éprouvé sur le Petit Rhône, bien au contraire : cette voie d'eau est très sous-exploitée. Ni la Seine, ni l'Oise, encore moins le Rhin. Nous sommes souvent seuls sur ce fleuve qui recevrait facilement cinq fois plus de trafic. A7 et voies ferrées parallèles sont saturées, cherchez l'erreur...
Nous laissons Arles en arrière sur notre droite et grimpons vers Tarascon, qu’annonce une batterie d'éoliennes découpant leurs hélices sur l'azur. L'imposant château de Tarascon s'encadre dans notre horizon comme un défi à celui de Beaucaire en face. Ces sentinelles redoutables gardaient la voie de pénétration pour le commerce comme pour les invasions, qu’était le couloir rhodanien. Nous apercevons l'ancien débouché du canal du Rhône à Sète, en imaginant rouverte la liaison entre Beaucaire et le Rhône. Avec peu de choses, une écluse dans le seuil en-dessous, ou à travers la longue et étroite île de Beaucaire, on ouvrirait une boucle Beaucaire-Saint-Gilles-Fourques. Et d’ailleurs, voici notre première d'écluse, Vallabrègues. Un voilier monte avec nous.
 

 

eolienne

Eolienne en aval de Beaucaire

Tarascon

Le château de Tarascon


Le blues du bollard flottant
Les écluses du Rhône n'impressionnent que par leur taille et leur chute. On les monte en douceur, et les bollards flottants sont un confort même si, par manque de graisse, l'écho grinçant du blues des galets de roulement remplit le sas. La dernière édition du guide fluvial est nécessaire pour avoir les numéros de contact des éclusiers désormais concentrés à Châteauneuf-du-Rhône. On ressent que pour la
C.N.R. (2) la navigation n'est qu’accessoire. Le cahier des charges imposait la continuité de celle-ci, elle s'en est acquittée avec le minimum syndical : un seul sas par ouvrage, au strict gabarit européen de 180 m par 11,40. Les bollards sont espacés pour recevoir, comme plus petit bateau, du Freycinet. Rien de plus. Seul progrès notable, des pontons accueillent les plaisanciers aux entrées des écluses, mais pas toujours placés au mieux... Le pagayeur trouve aussi des appontements pour débarquer et porter son kayak ou canoë. Mais les longues dérivations rectilignes à la pagaie, faut quand même avoir le moral…
La nuit tombe et l'escale s'impose. Le port de Vallabrègues plein, nous nous amarrons à côté, à couple de ce qui dut être un beau freycinet et qui, sous l'allure d'un bateau-restaurant en chantier abandonné, attend un hypothétique acquéreur.



Vallabrègues

Coucher de soleil sur le Rhône à Vallabrègues
 
Le plein chez les papes
Vendredi matin, le soleil est au rendez-vous, mais aussi un mistral qui forcira toute la journée. Avignon se profile sous le Ventoux, et nous allons y calmer une angoisse récurrente de Jean-Louis, la panne sèche, à la station-service fluviale. Laissant la Durance sur notre droite, nous passons sous les courbes élégantes du double viaduc du T.G.V. et embouquons le vieux Rhône. Un fameux panorama défile en long travelling : les remparts, le Palais des Papes, et bien sûr le pont Saint-Bénezet, couvert de touristes qui, l'oreille collée à ce qui ressemble à un portable, écoutent les explications d'un audio-guide.
Le mistral n’aide pas à rejoindre la station-service, mais le pompiste bienveillant nous prête main forte. Peu après, nous repartons avalants pour reprendre le cours principal du Rhône. Juste avant, nous faisons la halte de midi le long d'une berge peu accueillante. Quand nous repartons, l'inexpérience de Sandrine lui vaut une baignade avec sa gaffe. C'est le métier qui rentre : être issue d’une famille de bateliers ne fait pas tout. Dépassant Villeneuve-lès-Avignon, nous atteignons vite l'écluse éponyme. Nous en sortons en laissant avec plaisir la place à Héraklès, beau chaland de 1350 tonnes, suivi par un petit plaisance.

 
Issarts

Le château des Issarts

TGV Avignon

Le double viaduc du TGV à l'aval d'Avignon

Avignon

Le pont d'Avignon

 

Villeneuve-LA

"Héraklès" entre dans l'écluse de Villeneuve-lès-Avignon

Hers

Le château de l'Hers

 

L'Île Noire en Provence
Surveillés de loin par le Ventoux, nous apercevons sur notre droite une colline réputée : Châteauneuf-du-Pape scintille au soleil et nous croisons
Passaat, grand pétrolier de 2000 tonnes. Le fleuve s'enroule autour des ruines de l'Hers, genre « Île Noire » de Tintin. En face, c'est Roquemaure puis Montfaucon, après avoir passé trois ponts successifs : celui, suspendu, de la D 976, l'A7 puis le T.G.V. Pousser entre les piles un convoi de 180 mètres et 4400 tonnes doit être coton... Montfaucon possède aussi un château médiéval mieux conservé que son voisin de l'Hers. Un confluent, le bras de gauche est le vieux Rhône qui monte au port de l'Ardoise.
Mais il est trop tôt pour s'arrêter. Embouquant à droite, voici l'usine-écluse de Caderousse, vite franchie. Puis c’est Marcoule, un de ces noms mythiques comme Génissiat ou Tancarville qui sonnaient dans les années 1950-1960 comme de béates promesses de progrès technologique et de paradis terrestre. Le vent soulève un clapot toujours plus fort. Il n'est pas très tard, mais l'extrême rareté des amarrages nous incite à dormir à Saint-Étienne-des-Sorts, joli village les pieds dans l'eau. Le Nord, un plaisance, occupe déjà le ponton et ses occupants nous offrent de nous mettre à couple. Le courant passe bien avec cet équipage un peu bohème qui fait le trajet inverse du nôtre. Après une bonne margherita à la pizzeria, nous nous endormons, bercés par le clapot et les vagues des « gros » qui naviguent jour et nuit. Demain, c'est Bollène. Royal !

 
Châteauneuf-DP

Châteauneuf-du-Pape. Au loin, le Ventoux

St-Etienne-DS

La petite place de Saint-Etienne-des-Sorts

St-Etienne-DS

Saint-Etienne-des-Sorts

C'est, c'est, c’est, c'est Bollène !
Samedi matin, bigre, le vent forcit encore. Nous saluons nos amis du Nord et démarrons. Peu après un beau viaduc du T.G.V., nous embouquons la dérivation de Mondragon, toujours plus encaissée et dont seuls quelques ponts rompent la monotonie. Nous croisons Pampero, pétrolier de la C.F.T. peu avant le barrage hydroélectrique André Blondel de Saint-Pierre, alias Bollène. Mise en service en 1952, cette première écluse sur le Rhône entre Lyon et la mer était alors la plus haute du monde avec 26 m. Depuis, celles de Carapatello au Portugal (34 m) et Zaporoïé en Ukraine (37 m), entre autres, l’ont dépassée. Malgré tout, cela reste une belle pièce, la plus haute de France avec 23 m depuis que Caderousse a remonté le bief aval de trois mètres en 1975. Sa montée est aussi peinarde que dans les autres, avec le même blues des bollards flottants...


pont TGV

Pont du TGV à l'entrée de la dérivation de Mondragon

Pampero

Pampero dans la dérivation de Mondragon

Bollène

L'usine et l'écluse de Bollène

Le vent fripon
Surprise en sortant. En aval, la tranchée nous abritait du vent. Mais à présent, nous dominons le paysage avec le mistral en pleine face. Jean-Louis maintient fermement Biloba. Mais le vent arrache notre rectangle rouge flottant de secours. Par chance, le vent le pousse vers la rive où, après un demi-tour, nous le repêchons sans mal. Contents de nous, nous reprenons notre route devant la centrale du Tricastin. Derrière s’ouvre la plaine du Rhône qui coule à quelques kilomètres à l'ouest. Il est sûrement très triste pour Pont-Saint-Esprit et Bourg-Saint-Andéol, qui vivaient de la batellerie, de n'avoir sous les yeux plus qu'une rivière vide de bateaux...
Le canal d’amenée de la longue dérivation (30 km) est moins monotone qu’en aval : en remblai, il permet de jouir du paysage. Vers le nord, des crêtes rocheuses annoncent un autre grand moment : passé l'ouvrage de garde de Donzère, nous voici dans le défilé éponyme, imaginant ses dangers avant la canalisation du fleuve. À droite, la rive gauche tombe à pic dans le Rhône, ne laissant la place qu'à la voie ferrée. L'autre rive, plus large, porte en amont le très beau village de Viviers. Et tout de suite, une dérivation nous amène à la seconde plus haute écluse du Rhône et de France avec 18,50 m, celle de Châteauneuf-du-Rhône d'où sort majestueusement Eurika, caboteur fluvio-maritime de 4000 tonnes.

 
Tricastion

La centrale nucléaire de Tricastin

pont TGV

Encore un pont du TGV sur la dérivation de Donzère

Donzère

Le pont du Robinet, à l'entrée aval du défilé de Donzère

Donzère

Le défilé de Donzère

Pour un Rhône outil écologique
À l'amont, nous croisons Macarena, grand chaland de type « canadien », chargé, et traversons à niveau, presque sans le voir, le Roubion qui rejoint le « vieux » Rhône, à trois kilomètres au sud-ouest. Nous devrions voir Montélimar sur notre droite, mais nada, la ville pourtant toute proche reste cachée par les digues, tandis que nous dominons le paysage... Cet aménagement du Rhône, effectué de 1947 à 1980, n'est vraiment pas une réussite esthétique et environnementale, sans parler de l’écologie : d'ennuyeuses dérivations rectilignes aux rives bétonnées repoussantes, un « vieux » Rhône souvent réduit à un filet d'eau morte, des villes coupées de leur fleuve, des écosystèmes bouleversés... Une telle défiguration, qui pue la technocratie, fut pain béni pour les opposants à Rhône-Rhin en 1997.
Mais à présent tous ces équipements sont là, or le Rhône est très largement sous-exploité. Aussi ne-pourrait-il pas, en reprenant une bonne part du trafic ferroviaire et routier du couloir rhodanien, devenir un exemple de multi-modalité des transports, enjeu écologique s'il en est ? Alors qu'est-ce qui coince ??? Sylvain, capitaine de Polaris, chaland de 1350 tonnes, a son explication, largement partagée par la profession : « L'État aime bien l'argent. Le transport fluvial est TROP ECONOMIQUE. Un bateau, ça dure plus de 50 ans, ça ne paie pas d'autoroute, ça marche au fuel, etc. ÇA NE RAPPORTE PAS ASSEZ DE TAXES à l'État. Un camion, ça dure 6 à 8 ans, ça use des pneus, etc...  On parle d'écologie, mais c'est de la poudre aux yeux.»


Viviers

Viviers

Eurika

Eurika à la sortie de l'écluse de Châteauneuf

Cruas

Une autre centrale nucléaire : Cruas

In Rock
Après la dérivation de Montélimar, c'est Rochemaure. Des falaises dominent le village, mais un américain trompé par la phonétique y cherchera en vain les trombines de Jefferson, Washington, Lincoln et Roosevelt, décor de la scène finale de « La Mort aux Trousses » du maître Hitchcock. Il ne trouvera pas plus celles des membres de Deep Purple
(3). En lieu et place, on verra néanmoins de belles ruines d'une forteresse médiévale. D'autres tours, bien moins médiévales, crachent au loin leur panache de vapeur blanche : c'est la centrale nucléaire de Cruas complétée par deux hautes éoliennes. Accroché par l'immense fresque de la première tour, le regard embrasse un vaste paysage : les Cévennes à gauche, qui tombent à pic dans le fleuve, et les Préalpes à droite, au relief tourmenté, prélude aux Alpes. Passé La Coucourde et Cruas, c’est la dérivation de Logis-Neuf.

 
Le Pouzin

Escale au Pouzin. Spartiate.
 
De la casse au Pouzin
Les écluses sont devenues de simples formalités. Nous devons néanmoins impérativement porter le gilet de sauvetage, sinon l’éclusier, qui veille par tout un réseau de caméras, nous rappelle à l'ordre par haut-parleur. Le navigateur perd en sécurité ce que la C.N.R. économise en emplois tout en présentant cela comme un « progrès », fichue technocratie... Peu après, nous sommes au Pouzin pour la nuit. Pas plus hospitalier que pratique pour l'amarrage, un quai de béton abandonné nous suffira. Sur le Rhône, il ne faut pas être exigeant...
Le vent qui a faibli n'entrave pas notre amarrage très correct. Peu après, un autre bateau, genre frime, arrive et rate complètement sa manœuvre malgré le propulseur d'étrave (4) et un équipage nombreux. Il déchire largement sa coque avant d’aller voir ailleurs. Ce quai isolé se prête bien à une soirée barbecue. La Provence et son Ventoux sont déjà loin, pourtant l'accent chante encore ici. Nous sommes en Ardèche, à 150 km de Lyon.
Dimanche matin, nous saluons la Drôme sur notre droite en repartant et admirons le panorama offert par La Voulte. Quel dommage que ce fleuve si riche en paysages accueille si mal le plaisancier... Et quel contraste avec la Saône qui nous attend dans quelques jours...


   
La Voulte

La Voulte-sur-Rhône


Valence, Tournon et Saint-Vallier
À Beauchastel, nous partageons pour la deuxième fois le sas avec un autre bateau, nos frimeurs de la veille qui nous ont trématés peu avant. Après la dérivation, plusieurs bateaux chargent ou déchargent aux ports de Portes-lès-Valence et de Valence qu’Océan quitte à l'instant, chargé à plus de 2000 tonnes. L'Epervière est, à Valence, un port de plaisance des mieux équipés du Rhône. À côté, le dernier toueur du fleuve l’Ardèche, n’en finit pas d'attendre dans sa rouille un hypothétique sauvetage. La ville elle-même présente un beau visage depuis le fleuve, mais la technocratie des années 60, encore elle, s’est empressée de l'en isoler avec l'autoroute A7. Pfff...
L'écluse de Bourg-lès-Valence nous avale vite. Un peu plus haut, l'Isère offre son lit au canal sur un kilomètre, avant de rejoindre le « vieux » Rhône, à 300 m à l'ouest. Escale méridienne à Tournon. Empiétant un peu sur le quai d'un bateau à passagers, celui-ci, contacté par V.H.F., nous assure ne pas le gêner. Sympa. Nous l'aidons à s'amarrer, c'est bien le moins, puis taillons la bavette. Le site de Tournon et Tain l'Ermitage est des plus beaux. La vigne couvre les coteaux où s'étalent en grosses lettres prétentieuses les noms des producteurs. Eh oui, nous sommes en pleine A.O.C. Côtes du Rhône, et même depuis un bon moment. Nous évitons de nous inviter à la « Table du Roi », récif réputé qui émerge à peine, bien sûr balisé. Partant pour la septième croisade, Saint-Louis s'y serait arrêté pour déjeuner. Passée la courte dérivation de Gervans, le fleuve corseté dans une vallée large d'à peine un kilomètre, se tortille néanmoins en méandres. Saint-Vallier présente une belle façade sur le fleuve, avec de grandes maisons colorées ordonnées en volumes harmonieux, à peine gâchée par la RN 7 qui passe sur les anciens quais. Nous croisons Mistral grand paquebot tout blanc. Bon, on dira que ce n'est qu'une vedette hollandaise en un peu plus gros..
Sur la colline face à nous, trois croix évoquent la légende tragique de trois jeunes filles, jadis. C'est Andance où nous allons passer la nuit. Le grand ponton que nous convoitions est réservé aux paquebots fluviaux, grr… Aussi, Jean-Louis, ajoutant à sa hantise de la panne sèche une peur bleue d'abîmer sa coque métallique, passons-nous deux bonnes heures à bricoler un système qui protège celle-ci des pierres du quai incliné lors du passage de grosses unités. Les pare-battages récupérés comme épaves flottantes il y a quelques jours se montrent fort utiles.

 
Beauchastel

L'écluse de Beauchastel

Portes-LV

Portes-lès-Valence

Tournon

Tournon

Table du Roy

La Table du Roy. Gaffe !

St-Vallier

Saint-Vallier

Mistral

Mistral à Saint-Vallier

Andance

Le pont d'Andance


Deux petits seins au-dessus de Vienne
Le système est efficace. Le lendemain, avant de démarrer, petite visite du village. Le porche de l'église est splendide, les contours de la vieille ville fortifiée se devinent sans peine, et le pont suspendu de 1827, dû aux frères Seguin, et doyen de ces ouvrages en service en France, porte une croix votive marinière remarquable Cap sur Sablons, à quelques kilomètres au nord.
Au nord-ouest, la montagne montre une silhouette familière, comme deux jolis seins juvéniles : les Crêts de l'Oeuillon et de Botte, c'est le massif du Pilat, bossègne ! La dérivation s’achève à Saint-Pierre-de-Bœuf, où a été aménagé vers 1980 un stade d’eau vive très bien conçu pour canoë, kayak, raft et « névistes » (5) utilisant la chute du barrage.
En face s'élève la centrale nucléaire -encore une- de Saint-Alban-Saint-Maurice. Le temps se couvre et il pleut sur le port des Roches de Condrieu, aménagé dans un méandre redressé, et sur Ampuis, joyau de la Renaissance parfaitement restauré. Après Vaugris, la seule écluse établie dans le Rhône même, construite en dernier en 1980, nous atteignons Vienne, ville chargée d'histoire que nous préférerions traverser sous le soleil. Néanmoins, nous saluons la tour Sainte-Colombe, la cathédrale Saint-Maurice, et les vestiges du château médiéval du Mont Saint-Arnaud. L'entrée et la sortie de la ville sont ponctuées par les ponts de l'autoroute A7 saturée de semi-remorques au-dessus d'un Rhône… vide.
 
 
Andance croix

La croix votive d'Andance

Pilat

Deux petits seins de jouvencelle : le Pilat

St-Pierre-DB

Le stade nautique de Saint-Pierre-de-Boeuf
   
Ampuis

Ampuis

Vienne

Vienne

Vienne A7

L'A7 saturée à Vienne, au-dessus d'un Rhône désespérément vide. Cherchez l'erreur...


Ennui mortel de la dernière dérivation
Dix kilomètres après, voici Givors au débouché de la vallée du Gier. Ici, l'autoroute A 47 a simplement supplanté le canal de 1780 qui montait à Rive-de-Gier, et dont on trouve des vestiges dans les méandres délaissés (6). La gare d'eau conçue par Marc Seguin a également disparu, on n'en voit plus que l'entrée vers la halte nautique, à côté du confluent du Gier. Du canal ne reste ici que la grande maison d'administration, aujourd'hui classée. Si l'on en avait mesuré la valeur patrimoniale plus tôt, le canal aurait probablement été protégé dans son ensemble. Passé Givors, la dernière dérivation, celle de Pierre Bénite, est un pensum : 14 km sans attrait, excepté quelques trop rares bateaux. Enfin, l'écluse nous élève au niveau de la Capitale des Gaules.
Au loin, sur la colline, la silhouette familière d'éléphant renversé de la basilique de Fourvière, flanquée de sa mini tour Eiffel, nous accueille à Lyon après cinq jours sur le Rhône. Biloba fera ce soir escale dans la cité des Gones, sur la paisible Saône, qu'il remontera jusqu'à Saint-Jean-de-Losne. Paisible vraiment, la Saône ? Hum, ceci est une autre histoire...
 


Givors

Givors. Sous le pont de l'autoroute débouchait le canal éponyme.

Pierre-Benite

La longue et ennuyeuse dérivation de Pierre-Bénite

E.Herriot

Le port Edouard Herriot


Pour en connaître plus : Un DVD sur les mariniers du Rhône de nos jours
Vidéaste amateur passionné de navigation fluviale, Jean-Louis Vey met son talent au service de ses amis mariniers dans deux DVD. Le premier, « Mariniers du Rhône
» nous emmène à bord de Polaris, le grand automoteur de Diana et Sylvain. En 35 mn, nous remontons le grand fleuve d'Avignon jusqu'à Lyon et partageons leur vie et leurs préoccupations : le fret, le fluvial "trop économique" pour l'Etat, les enfants, leurs projets...
Le second DVD, « Femmes de l'eau », nous présente en une heure 14 beaux portraits de batelières, personnages attachants et dignes qui évoquent leur vie, leur métier, leurs problèmes, leurs perspectives d'avenir.
On peut se procurer ces deux DVD auprès de Montmandion Films, par le contact ci-dessous. D'une qualité pro, c'est très bon marché. C'est bien plus la passion qui anime Jean-Louis, que l'appât du gain.

Contact : Jean-Luc VEY : vey.jl@wanadoo.fr


Lyon

Enfin, Lyon !
 

1. On retrouve cette racine dans nombre de noms de rivières (Renaison, Roudon, Rhin...).

2. Compagnie Nationale du Rhône, concessionnaire du fleuve pour l’électricité et, accessoirement, la navigation.

3. Révisez vos classiques des années 1970 !

4. Ce qui tend à prouver que cet accessoire n’apprend pas à naviguer…

5. Nageurs en Eau Vive

6 Le site du Rocher Percé, à Tartaras, est aménagé en sentier d’interprétation du canal.


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Retrouvez les bateaux fluviaux de Bourgogne, du Centre, du Berry, dans le CDrom "Bateaux des Rivières et Canaux de France", version très enrichie (plus de textes, plus d'illustrations, et même quelques bateaux supplémentaires) du département "Bateaux" du présent site, édité par l'association HiPaRiCa. Voir la présentation et la commande ici et ici.