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Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 24 Jan 07, 16:21 |
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état d'érection permanente et souvent douloureuse.
Étymologie : du nom du dieu grec Priape qui vint au monde avec un phallus démesuré. |
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Pierre
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 1188 Lieu: Vosges
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écrit le Wednesday 24 Jan 07, 17:22 |
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Le dieu Priape est également à l'origine des priapées.
Une priapée est le nom donné à des petites pièces licencieuses ayant le dieu Priape pour sujet.
Ces petits poèmes, qui composaient les priapées, joignaient le plus souvent à beaucoup de finesse d'esprit, une remarquable habileté dans la forme.
Il nous reste des collections de ce genre en vers latins ; elles portent le titre de Priapeia, ou encore de Poetarum veterum in priapum lusus
On faisait hommages des priapées au dieu qui en était le sujet ; on les suspendait à ses statues.
Source : Grand Dictionnaire Universel du XIXème siècle de Pierre Larousse. |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Friday 13 Jul 07, 14:56 |
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D’après une recherche que je viens d’effectuer. Il se pourrait qu’il y ait une origine asiatique, en tout cas Πρίαπος (priapos) ou Πρίηπος (priîpos) forme ionienne est formé de πριν(prin) avant +άπος (apos) pénis qui est devenu ensuite πέος (pèos). A partir de ce terme, on a une série d’autres mots |
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marsyas
Inscrit le: 19 Jun 2007 Messages: 34 Lieu: Utopie, Alpes-Maritimes
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écrit le Friday 13 Jul 07, 16:08 |
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Une question s'impose alors : Que signifie πριν? |
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Patrick
Inscrit le: 03 Apr 2007 Messages: 598 Lieu: Βέλγιο: Βαλλωνία
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écrit le Sunday 15 Jul 07, 16:13 |
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Un petit ajout : le priapisme est un état pathologique ! dès fois que certains seraient admiratifs... car il n'y a pas vraiment de quoi !
(cf. "παθολογική ανωμαλία").
En grec, très tôt dans la littérature le verbe priapizo (πριαπίζω) signifiait "être dissolu"... comme quoi, Priape avait beau être le fils d'Aphrodite et de Dionysos...
Priape était le dieu des jardins (des vergers et des vignobles) et de la fécondité ! Il était toujours représenté de manière ithyphallique (les Babéliens vont adorer ce mot, je le sens) accompagné d'un âne.
Petite anecdote : il existait le mètre priapéien (Πριάπειον μέτρον)... qui n'est pas une mesure de longueur (!), mais un type de vers en poésie ! |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Sunday 15 Jul 07, 17:53 |
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Le verbe πριαπίζω (priapizô) a le sens de se comporter comme Priape, être très charnel. En grec ancien on retrouve tout une série de mots comme : πριαπώδης (priapôdîs) pareil à Priape, πριαπισκόω (piapiskaô), Πριάπειος (Priapios), πριαπίσκος (priapiskos) etc…Excusez-moi de ne pas tout traduire mais on rentre dans la sexologie. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Monday 13 Aug 07, 12:38 |
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Helene a écrit: | D’après une recherche que je viens d’effectuer. Il se pourrait qu’il y ait une origine asiatique, en tout cas Πρίαπος (priapos) ou Πρίηπος (priîpos) forme ionienne est formé de πριν(prin) avant +άπος (apos) pénis qui est devenu ensuite πέος (pèos). A partir de ce terme, on a une série d’autres mots |
Je reste très sceptique sur cette analyse qui me semple reposer sur une étymologie populaire. En effet,
- le grec πέος n'a jamais eu de préfixe α-, il repose sur un *pes-o-s, attesté avec le même sens par le sanskrit pasa- et, avec une suffixation différente, par le latin pēnis (< *pes-ni-s). Il existe bien un grec ancien ἆπος mais il signifie « fatigue, peine ».
- ni le ν de πρίν, ni le ε de πέος ne sauraient disparaître phonétiquement en grec ancien.
Le nom de Priape n'a pas d'étymologie connue mais je peux faire quelques hypothèses amusantes car on sait que le dieu était vénéré à Lampsaque, ville riveraine du Bosphore (Mysie, où une autre ville s'appelait d'ailleurs Priapos). Or on n'est pas très loin de Troie où aurait régné Priam (Πρίαμος, mais ici le α est bref) dont un fils s'appelait Pâris (Πάρις). Si l'on supposait que ces trois noms sont phonétiquement apparentés (éventuellement en phrygien), on pourrait résoudre une énigme importante !
On sait que, selon le mythe, la Guerre de Troie a pour origine le Jugement de Pâris où le héros fut chargé par les dieux de décider laquelle était la plus belle des trois déesses Héra, Athéna et Aphrodite. Il choisit Aphrodite qui, en récompense, lui avait promis la plus belle des femmes, Hélène, alors épouse de Ménélas ; il l'enleva donc et la guerre s'ensuivit.
Mais, ce qu'aucun texte ne dit, c'est pourquoi les dieux ont choisi précisément Pâris (qui, à l'époque, était berger) pour décider d'un tel sujet : en quoi le jeune homme était-il un tel expert en femmes ?
C'est là que la caractéristique principale de Priape pourrait fournir une réponse et on comprendrait alors pourquoi aucun texte conservé n'en fait mention !
Mais, bien sûr, ce n'est qu'un jeu … |
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marsyas
Inscrit le: 19 Jun 2007 Messages: 34 Lieu: Utopie, Alpes-Maritimes
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écrit le Monday 13 Aug 07, 14:34 |
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Outis a écrit: | Mais, ce qu'aucun texte ne dit, c'est pourquoi les dieux ont choisi précisément Pâris (qui, à l'époque, était berger) pour décider d'un tel sujet : en quoi le jeune homme était-il un tel expert en femmes ? |
Pâris fut un enfant exposé, comme beaucoup dans les mythes grecs, un rite initiatique ? Il fut élevé par une ourse, son nom ne renvoie-t-il pas à un nom de l'ours en indo-européen ?
Or, tout comme les Centaures, les ours ou enfants d'ours (cf Valentin et Ourson, légende médiévale), pratiquent le rapt. Vieux rite indo-européen de mariage où l'homme enlève la femme choisie dans la demeure de ses parents pour consommer son mariage de retour chez lui.
Pâris choisissant Aphrodite/Hélène met en quelque sorte la charrue devant les boeufs. Artémis (ou Athéna selon les versions) est celle qui prépare les enfants à la puberté, Héra celle qui légitime toute union. Ainsi, abusé par les charmes et les promesses d'Aphrodite, notre rustre berger ursin préfère un rapt illégitime au doux consentement de tout mariage exogamique.
De même, Priape, fils maudit par notre belle déesse, devient un "mal nécessaire" à la cité de Lampsaque qui doit lui rendre un culte pour recouvrer la fertilité (Héra) de ses femmes légitimes.
Artémis prépare les enfants au régime d'Aphrodite et d'Héra. Si Aphrodite est incontournable, seule Héra légitime une union. Aussi, aucune de ces trois déesses tri-fonctionnelles n'est évitable, elles représentent les rites de passage obligatoires pour tout individu voulant entrer dans la civilité. Ceux qui refusent ces passages deviennent hors-normes (Atalante, Actéon, les femmes de Thèbes, etc...) et dangereux pour la société. Le cas de Pâris, par son choix, est idoine. De même dans le cas de Priape dans la cité de Lampsaque, on ne peut exclure les qualités et les principes d'Aphrodite sans encourir son courroux et la stérilité. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Monday 13 Aug 07, 16:10 |
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Hélène, ça devient tout de suite plus crédible !
Tu avais un peu simplifié les indications données par Stamatakos :
- il ne cite πρίν que pour donner un exemple grec de *pri-
- il ne parle jamais de πέος et ce que tu transcris άπος est en fait écrit *ἁπος avec un esprit rude marquant une aspiration (un ancien s initial) et une astérisque indiquant que c'est une forme reconstruite par comparaison avec le latin et le sanskrit ! L'oubli de ces deux diacritiques essentiels rendait la compréhension un peu difficile …
En alphabet latin, la forme reconstruite serait ainsi *pri-sāp-o-s mais le sens n'en est pas clair. Peut-être faudrait-il laisser tomber πρίν qui n'apparaît jamais sans son ν en grec (et le préfixe pour « devant, en avant » y est προ-) et se tourner vers πρῖνος [prīnos] « chêne vert (yeuse) » qui subsiste d'ailleurs en grec moderne et où un suffixe *-no- est possible (le nom de cet arbre est d'ailleurs considéré comme pouvant être d'origine asianique compte tenu de l'existence d'un toponyme Prinassos).
Comme tous les chênes, son bois est très dur et on a d'ailleurs des dérivés πρίνινος [príninos] « de chêne, solide », πρινώδης [prinṓdēs] « solide comme le chêne », un sémantisme qui donnerait un sens trivial mais fort précis au nom du dieu ! |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Monday 13 Aug 07, 20:23 |
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Je n’ai pas la possibilité de faire les esprits ni l’accent périspomèni sinon je ne vois que des rectangles. Mais le α y était . La prochaine fois je ferai des prises d’écran. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Wednesday 15 Aug 07, 10:25 |
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Animation
Une discussion sur l'interprétation des mythes grecs, qui devenait hors-sujet,
a été déplacée ici. |
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