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Zwielicht
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 1227 Lieu: la rencontre des eaux
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écrit le Tuesday 24 Jul 07, 21:49 |
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Tjeri a écrit: | Otso est utilisé pour désigner l'ours dont le vrai nom ("karhu") était tabou. Par conséquent cela a un sens différent à l'origine. | J'ai lu que karhu aurait le sens de fourrure rude, relié à l'adjectif finnois contemporain karhea.
Je ne sais pas comment tu fais pour trancher quel est le vrai nom de l'ours (otso ou karhu) et lequel était tabou à l'époque (le Kalevala emploie aussi bien l'un que l'autre, par exemple). As-tu un texte que je pourrais consulter à cet effet ? |
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Tjeri
Inscrit le: 13 Sep 2006 Messages: 996
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écrit le Wednesday 25 Jul 07, 8:17 |
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Je ne tranche pas! Ma connaissance du finnois est bien trop succinte...
Je sais juste que karhu est le mot normalement et usuellement employés pour dire ours, et que Otso est utilisé comme prénom qui veut dire ours (comme Martin?). On entend souvent aussi nalle (nounours) pour désigner la bête. |
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Zwielicht
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 1227 Lieu: la rencontre des eaux
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écrit le Wednesday 25 Jul 07, 10:40 |
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Je viens de trouver l'origine de otso. Ce mot signifierait "front large" selon Rebourcet (mais selon le Wikipedia finnois, otso ne serait qu'une déformation de ohto). Dans le Kalevala, voici les formules employées pour amadouer l'ours:
Otsonen, metsän omena, mesikämmen käyretyinen
Otsoseni, ainoiseni, mesikämmen, kaunoiseni
Otsonen, metsän omena, mesikämmen källeröinen
Otsoseni, lintuseni, mesikämmen, kääröseni
Metsän otsonen, omena, metsän kaunis källeröinen
Otsoseni, ainoiseni, lintuseni, lempiseni Et un terme supplémentaire pour qualifier l'ours en son absence:
Il est également question de la naissance de l'ours. Celui-ci a été confectionné par les filles de la nature / vierges de l'air, ses paumes de miel tissées entre le Soleil, la Lune et l'épaule de ce qu'on appelle la Grande Ourse (Otava en finnois - je crois que le nom n'a rien à voir avec l'ours, mais avec le poisson). Je m'excuse de répeter mesikämmen, qui avait déjà été mentionné, mais le contexte le demande. Je rappelle aussi que l'on retrouve kontio comme synonyme d'ours dans le Kalevala.
ainoseni = mon seul / unique
kaunis = beau
kaunoiseni = mon beau pelage
källeröinen = voûtu
käyretyinen = grand courbé
kääröseni = mon enrobé
lempiseni = mon bien aimé
lintuseni = mon oiseau
mesikämmen = patte de miel
metsän = de la forêt
omena = pomme
Otsonen = ourson
Otsoseni = mon ourson
rahakarva = fourrure de négoce |
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Zwielicht
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 1227 Lieu: la rencontre des eaux
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écrit le Wednesday 25 Jul 07, 12:17 |
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Selon Fjellström, cité par Laestedius ( traduit par Vähämäki), voici les expressions que les sames utilisent pour parler de l'ours sans le nommer directement:
passe vaisje (gibier sacré)
puoldekats (petit homme de la colline)
puolda-paadnje (homme de la colline)
puold-aja (vieil homme de la colline)
puoldossek/puoldussek
puoldtsuobbo (crapaud de la colline)
ru(e)msek (?) Selon Leem (même source): muod-aja (vieil homme au manteau de fourrure) est une autre épithète, tandis que le vrai nom de l'ours est qvuowtja.
Lastaedius donne l'épithète semblable muodekkis (le touffu) en same de Lule, et rapporte que les chasseurs appellent un mâle änak, une femelle estev et un jeune sevré tsabmek, ce qui signifie, le fouetté, car c'est en malmenant son petit qu'une maman ourse vient à le sevrer
Je résume donc les noms donnés en same jusqu'à maintenant (moins les épithètes):bierdna (Nord)
bierrna (Lule)
guovža
qvuowtja |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Saturday 15 Sep 07, 10:31 |
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En ancien fr. : ours = brohon, d'origine celtique |
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Zwielicht
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 1227 Lieu: la rencontre des eaux
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écrit le Monday 17 Sep 07, 0:03 |
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En ancien anglais, il y avait bera.
Un synonyme d'ours en anglais est bruin (l'équipe de hockey de Boston), qui proviendrait d'une version hollandaise du Roman de Renart. En français, l'ours s'y appelle Brun. Le bruin anglais est relié au concept de la couleur brun, tout comme bera, qui a donné bear.
Je me demande si le brohon d'origine celtique vient de la même idée. |
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felyrops
Inscrit le: 04 May 2007 Messages: 1143 Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)
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écrit le Monday 17 Sep 07, 23:05 |
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Pour respecter la vérité, il s'agit d'une version flamande, et non hollandaise du Roman de Renard. Il y a d'ailleurs dans ce roman le personnage de Bruin de Beer, l'ours (> le brohon celtique ?) |
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Zwielicht
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 1227 Lieu: la rencontre des eaux
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écrit le Wednesday 19 Sep 07, 14:59 |
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Mon "hollandais" n'était peut-être pas le meilleur nom de langue, mais il est question du XIIIe siècle, ici. L'auteur lui-même écrit: In dietsche dus hevet begonnen (et l'a écrit en thiois)
Je pense qu'il y a un pas à franchir entre le thiois et le flamand. |
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Sylvain B
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 7 Lieu: Languedoc
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écrit le Wednesday 19 Sep 07, 16:23 |
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À propos de l'ours des journaux, voici ce que donne un "Glossaire des principaux termes de presse" : fiche technique dans laquelle figurent le nom du directeur, du rédacteur en chef, de l'éditeur, de l'imprimeur, des principaux responsables de la publication, de la société d'édition, ainsi que les adresses à connaître. Origine de ce mot : au XIXe siècle "l'ours", dans le jargon des typographes, était le nom donné au patron d'une imprimerie. Il était tenu, sur le plan juridique, de mentionner son nom et son adresse sur les livres et journaux qu'il publiait. L'encadré où figuraient ces renseignements fut d'abord appelé "le nom d'ours". D'où le glissement de sens. |
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felyrops
Inscrit le: 04 May 2007 Messages: 1143 Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)
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écrit le Wednesday 19 Sep 07, 23:58 |
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@ Zwielicht: pour ce qui est de la région où 'Reinaert de Vos' doit se situer, c'est en Flandre; tous les toponymes sauf un (Hulst) se trouvent en Flandre, plus prècisément au Pays de Waes, et le roman serait écrit par un moine de l'abbaye de Baudelo (à Moerbeek), qui écrivait en thiois (diets), qui était notre langue.
En plus, au XIIIe siècle Hulst se trouvait en Flandre (Zeeuws Vlaanderen). Nous l'avons perdu du temps de la période espagnole (Farnèse). |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 26 Sep 07, 14:15 |
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expression : la moyenne des ours = la moyenne des individus
ex : Il a bien réussi, contrairement à la moyenne des ours |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 28 Sep 07, 12:17 |
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Le nom de famille Osborn (variante Osborne) est un dérivé de l'Old English :
==) os = Dieu + beorn = ours |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Friday 28 Sep 07, 15:41 |
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C'est intéressant. On peut préciser qu'il s'agit ici de paganisme : le vieil-anglais os est l'équivalent du norrois áss « Ase », classe principale des dieux du panthéon nordique. D'après Cleasby/Vigfusson, An Icelandic-English Dictionary, ce terme en composition se réfère généralement au dieu de l'orage, Thor : on a des doublets Ásbjörn (= Osborne) = Þorbjörn, Asmóðr = Þormóðr et, en suédois, åska signifie « tonnerre, foudre ».
Que pouvaient être des « ours de Thor » ? des berserkar ? |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Friday 28 Sep 07, 15:56 |
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hindi भालू (bhālū): ours.
Baloo est aussi le nom du vieil ours gris dans Le Livre de la Jungle. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Friday 28 Sep 07, 16:35 |
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L'hindi bhālū comme le népali bhālu sont issus du sanskrit bhalluka- (m.) « ours » (épique, non védique), la simplification de la géminée entraînant l'allongement de la voyelle précédente (-ka- est un suffixe plus ou moins facultatif, quelquefois à valeur diminutive, souvent vide de sens).
On a tenté de rapprocher bhalluka- du nom germanique *beran « ours » (angl. bear, all. Bär) en posant une racine eurindienne *bʰer- et en supposant une assimilation rl > ll mais une telle reconstruction se heurte à trois objections majeures :
- une telle assimilation est très rare ;
- on ne connaît pas de suffixe primaire -lu- ;
- méthodologiquement, deux familles de langues ne suffisent pas à établir une correspondance … |
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