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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Sunday 31 Jul 05, 21:37 |
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clephtes :
du grec κλεφτές signifiant, voleurs mais aussi maquisards. Au départ il s'agissait de montagnards de l'Olympe et du Pinde qui tiraient leurs ressources du brigandage. Ils ont joué un rôle important pendant la période de l'indépendance grecque mais aussi durant la seconde guerre mondiale face à Mussolini et aux Nazis où ils opposèrent une farouche résistance. Certaines danses folkloriques miment les gestes des Clephtes. |
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outchakov
Inscrit le: 19 Nov 2004 Messages: 227 Lieu: Sombreffe (Wallonie)
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écrit le Sunday 31 Jul 05, 21:58 |
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D'où cleptomane ? |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Sunday 31 Jul 05, 23:29 |
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Disons que le terme cleptomane, κλεπτομανία n'a que le sens de la manie du vol. Alors que clephtes a double sens, on utilisera ce terme pour des voleurs habituels mais lorsqu'on se réfère à la résistance où à certaines périodes de l'histoire ce mot prend une autre signification, qui est celle du maquisard. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Monday 01 Aug 05, 5:27 |
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A noter: On peut aussi orthographier kleptomane.
Pareil pour klephte.
En fait, j'ignorais qu'on pouvait écrire avec C. J'ai appris qqch ...
p.s. En français, la liberté d'orthographier n'est pas si courante, alors ça vaut la peine de le relever ! |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Monday 01 Aug 05, 22:19 |
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Si tu jettes un coup d'oeil sur le Dico de termes Grecs en Français et Anglais, tu verras que la grande majorité des termes grecs se prononçant K s'écrivent avec C et non avec un K. Quant à la double orthographe, je ne crois pas que cleptomane soit le seul cas. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Monday 01 Aug 05, 23:44 |
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C'est probablement dû à la convivialité avec les Alémanique qu'on écrit souvent avec K en Romandie ... |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Thursday 13 Oct 05, 15:20 |
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Clepsydre en grec κλεψύδρα étymologiquement signifie (κλέπτω voler+ ύδωρ eau).
C’était un appareil qui servait à mesurer le temps par écoulement régulier d'eau d'un vase dans un autre, c'est-à-dire horloge à eau. En grec ce terme n'a que ce sens là, très souvent comme pour le cas de péripatéticien les mêmes mots d’origine grecque évoluent différents dans les autres langues.
Dernière édition par Helene le Thursday 13 Oct 05, 22:09; édité 2 fois |
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Morand
Inscrit le: 03 Oct 2005 Messages: 550 Lieu: Zürich, Sundgau, Alsace, Zuid-Holland,
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écrit le Thursday 13 Oct 05, 17:36 |
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Merci pour l'explication. D'après la Légende que j'avais entendu, une fille de joie, Clepsydre, mesurait le temps de ces services grâce à un système de récipient :
Dans un grand récipient de bronze, rempli d'eau, elle plaçait des récipients plus petit avec un petit trou dans leurs fonds sur la surface de l'eau.
Un "service" correspondait à un certain temps, selon la rémunération. le petit récipient se remplissait lentement. Une fois plein, il tombait au fond et se cognant contre le bronze, sonnait le glas des ébats amoureux commerciaux. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Friday 14 Oct 05, 0:49 |
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Hélène le dirait mieux que moi, la clepsydre servait à mesurer le temps de parole des intervenants lors des procès. La défense avait exactement le même temps que l'accusation, et on défalquait les témoignages : « Greffier, arrête la clepsydre. »
On arrêtait la clepsydre en bouchant le trou d'écoulement.
Moins pittoresque, mais plus exact. |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Friday 14 Oct 05, 9:25 |
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La clepsydre utilisée était un vase percé d'un trou qui laissait couler l'eau dans un autre vase. A l'intérieur il y avait des graduations permettant de mesurer des intervalles de temps. Il y en a une sur ce lien de l’Ambassade de Grecque
http://www.amb-grece.fr/grece/berceau_democratie.htm
La clepsydre avait aussi l’avantage de pouvoir calculer le temps écoulé pendant la nuit contrairement au cadran solaire. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 27 Sep 07, 10:50 |
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Les hésitations entre K et C sont essentiellement d'origine historique et dépendent de plusieurs facteurs (date d'entrée dans la langue, référence grecque ou latine, risques de palatalisation, etc.). Dans les ouvrages de mythologie grecque on garde Circé mais on parlera des Kères ; Victor Hugo, grec de cœur mais latin de formation, écrivait clephte et palicare mais, aujourd'hui, on rencontre plus souvent klephte et pallikare (ou même pallikari).
Actuellement, dans les ouvrages d'érudition sur la Grèce, la tendance est à restituer une graphie plus proche de l'ancien et à éliminer un certain nombre de formes qui étaient passées par le latin : on écrira couramment Héraklès et on préfèrera Kastôr et Poludeukès à Castor et Pollux. À mon goût, c'est plutôt une bonne chose …
Quant à l'évolution sémantique qui conduit aux Klephtes, il faut savoir que si, en Grèce comme ailleurs, il y avait des brigands dans les montagnes, le développement de la Résistance au début du XIXe s'est aussi fait en attaquant les collecteurs d'impôt turcs et que ce sont les Turcs eux-mêmes qui les ont qualifiés de Voleurs (de la même façon que les Résistants français de la dernière guerre étaient qualifiés de Terroristes par les Allemands), un terme qu'ils ont revendiqué par fierté, tout comme plus tard les Libertaires ont accepté le nom d'Anarchistes qu'on leur avait donné …
(note : pour la bonne tenue de Babel, on évitera de donner des parallèles avec des terminologies actuelles)
À la racine du verbe κλέπτω [kléptō] « voler » (qui a des cognats en latin, germanique et celtique) on attachera aussi clepsydre (κλεψύδρα) « horloge à eau » où l'écoulement goutte à goutte d'un réservoir par un petit trou est assimilé à un vol de l'eau …
Et je me livrerai aux joies de la mythopoïétique en imaginant là une référence à la façon de dérober du vin ou de l'huile en n'en prélevant régulièrement que de petites quantités imperceptibles ! |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Thursday 27 Sep 07, 11:14 |
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Dans mon grand dictionnaire Dimitrakou j’ai retrouvé le terme Κλεψίανβος (klèpsiamvos) que je ne connais pas, de la même racine κλέπτω . Il s’agissait d’un instrument de musique à neuf cordes. Il est également mentionné la citation - εν οις δε παρελογίζοντο τά έν τοίς μέτροις κλεψιάμβους |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 27 Sep 07, 13:38 |
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L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert évoque cet instrument :
Citation: | CLEPSIAMBE, s. m. (Hist. anc.) instrument de Musique ancien, dont on ne connoit que le nom. |
On reconnaît dans la seconde partie de son nom le terme musical et prosodique ïambe (ἴαμβος) qui désigne aussi bien le pied formé d'une brève suivie d'une longue (U —) que les vers composés de ïambes ou les œuvres qui l'utilisent, en général satiriques. Ce mot obscur apparaît aussi dans des composés tout aussi obscurs* désignant des types d'hymnes à Dionysos, θρίαμβος [thríambos] (qui, par le biais du latin, aboutira au français triomphe) et διθύραμβος « dithyrambe ».
Rien de tout ça ne permet de comprendre comment un instrument de musique peut « voler des ïambes » …
(*) HS : mon interprétation personnelle est qu'il s'agirait d'hymnes chantés à la porte (θύρα [thúra], cp. angl. door) ou à la double porte (*διθύρα [di-thúra]) du sanctuaire ou du du temple lors des processions en l'honneur du dieu car on a des attestations littéraires d'actes particuliers (et de chants) marquant le franchissement des seuils dans les cérémonies. Par métonymie, les Romains auraient utilisé le premier terme, triumphus, pour désigner le défilé du général vainqueur : comme c'était la seule occasion où l'armée pénétrait en ville, le rituel religieux aux portes devait y jouer un rôle essentiel … |
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Dino
Inscrit le: 09 Oct 2006 Messages: 479 Lieu: Αθήνα – Ελλάδα
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écrit le Thursday 27 Sep 07, 15:05 |
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@ Hélène: Comme je n'ai pas le temps et les moyens de le faire, pourrais-tu expliquer (historiquement et étymologiquement) à nos amis Babéliens qui étaient les Αρματωλοί fameux partenaires des Clephtes, fameux au point d'être presque toujours mentionnés ensemble en grec: Αρματωλοί και Κλέφτες ? |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Thursday 27 Sep 07, 15:55 |
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Les αρματωλοί ou (οπλισμένοι άνθρωποι) durant la période Byzantine étaient souvent des villageois armés qui jouaient le rôle de policiers ou soldats dirigeant les régions. Durant la période ottomane ils vont être avec les Κλέφτες les précurseurs de l’idée de la nation grecque. Parmi les grands αρματωλοί on retrouve les noms de: Odysséas Androutsos,, Georgos Kareskakis, Markos Botsaris |
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