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férié / chômé (français) - Le mot du jour - Forum Babel
férié / chômé (français)
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Jean-Charles



Inscrit le: 15 Mar 2005
Messages: 3130
Lieu: Helvétie

Messageécrit le Friday 13 May 05, 19:06 Répondre en citant ce message   

En Suisse, on distingue trois concepts:
Le jour férié: Un jour de fête, religieuse ou pas.
Le jour chômé: Un jour où on ne travaille pas.
Le jour payé: Un jour où on perçoit un salaire.

Jours fériés non-chômés : St-Nicolas, Jours des rois (Epiphanie), parfois fête patronale.

Jours chômés non-fériés (Dans les cantons protestants) : Vendredi saint, lundi de Pentecôte, lundi du Jeûne Fédéral.

Un exemple de jour férié et chômé, mais pas payé : La fête nationale pendant les années mil-neuf-cent-nonante.

Trouve-t-on les mêmes concepts ailleurs ?
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Nico



Inscrit le: 12 May 2005
Messages: 23

Messageécrit le Friday 13 May 05, 19:15 Répondre en citant ce message   

En France le seul jour obligatoirement chômé, et payé est le 1er mai. Les autres sont fériés mais pas payés. Quelques particularismes ici: http://www.chez.com/snetaapoitiers/fosy/feries.htm
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Circé



Inscrit le: 24 May 2006
Messages: 158
Lieu: Ais

Messageécrit le Sunday 28 May 06, 11:53 Répondre en citant ce message   

En France nous avons les jours "fériés" caractérisés par la célébration d'une fête et la cessation du travail, qui s'opposent aux jours "ouvrables" pendant lesquels on oeuvre. Les textes officiels parlent de jours "chômés".

En italie les jours "feriali" sont nos jours ouvrables et nos "fériés" sont des "festivi". Etonnant, non ?

"fériale" et "fériés" comme "feria" ont la même étymologie latine "fête". L'emploi italien pourrait venir du latin de l'Eglise primitive où les jours de la semaine étaient nommés : lundi = feria prima ; mardi = feria secunda ; etc en référence à la fête du saint du jour, et en opposition au dimanche = dies domenica (jour du seigneur).
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max-azerty



Inscrit le: 11 Jan 2006
Messages: 796
Lieu: arras

Messageécrit le Tuesday 30 May 06, 8:59 Répondre en citant ce message   

l'anglais dit bank holiday.
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lilou



Inscrit le: 19 May 2006
Messages: 211
Lieu: Belgique Gembloux

Messageécrit le Tuesday 30 May 06, 9:21 Répondre en citant ce message   

Dans le langage liturgique, la férie indique un jour ordinaire où l'on ne célèbre aucune commémoraison particulière, pas de saint Truc ou de saint Machin à l'ordo.
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Jean-Charles



Inscrit le: 15 Mar 2005
Messages: 3130
Lieu: Helvétie

Messageécrit le Tuesday 30 May 06, 9:35 Répondre en citant ce message   

Circé a écrit:
En France nous avons les jours "fériés" caractérisés par la célébration d'une fête et la cessation du travail, qui s'opposent aux jours "ouvrables" pendant lesquels on oeuvre. Les textes officiels parlent de jours "chômés".
Ceci ne concernant, naturellement que les habitudes hexagonales 8)
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fredak



Inscrit le: 28 Mar 2006
Messages: 156
Lieu: Vallée de la Seine, Europe

Messageécrit le Wednesday 31 May 06, 12:55 Répondre en citant ce message   

en France, dans le langage de tous les jours, on utilise le mot "férié" quelque soit le cas, car il s'agit bien d'une fête, religieuse (noël) ou laïque (1er mai).
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Glossophile
Animateur


Inscrit le: 21 May 2005
Messages: 2281

Messageécrit le Wednesday 31 May 06, 20:59 Répondre en citant ce message   

Dans le langage de tous les jours, en effet, on qualifie de fériés tous les jours chômés.
Mais dans le langage des cultes, la distinction demeure : Noël est férié, le Jour de l'An est chômé, et le Vendredi Saint est férié, sans être chômé.
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Jean-Charles



Inscrit le: 15 Mar 2005
Messages: 3130
Lieu: Helvétie

Messageécrit le Thursday 01 Jun 06, 0:04 Répondre en citant ce message   

Citation:
le Vendredi Saint est férié, sans être chômé.
C'est le cas dans les Cantons catholiques.

Dans les Cantons protestants, le Vendredi Saint est férié et chômé.
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Pol Corvez



Inscrit le: 19 Sep 2007
Messages: 16
Lieu: Angers

Messageécrit le Monday 25 Aug 08, 9:32 Répondre en citant ce message   

Chômage vient du grec kauma,"chaleur brûlante", d'où "calme", par l'intermédiaire du catalan calma, « id. ». La même racine a donné le français calme. Il est possible que ce terme soit d'origine marine, les navigateurs ne pouvant sortir en mer durant les grands calmes (mis à part sur les galères sur lesquelles on montait des tentes pour abriter la chiourme du soleil). On trouve encore de nos jours, dans le lexique de la navigation fluviale, chômage, au sens de "période durant laquelle la navigation n'est pas autorisée du fait de travaux, d'entretien ou autres, sur le canal ou la voie navigable en question". On dit encore qu'un moulin à eau est au chômage lorsqu'il est immobilisé pour cause de réparation ou d'entretien. Il est cependant difficile de décider de l'antériorité - marine ou terrienne - de l'usage de chômage. Le bas latin caumare, "se reposer pendant les grandes chaleurs", qui est attesté au VIe siècle en français, peut s'appliquer à la marine et à la terre.
Quoi qu'il en soit, entre les mois de chômage et ceux d'hivernage (les mois de tempête, c'est-à-dire mi-octobre à fin mars en Méditerranée), les marins se retrouvaient souvent à terre, et ne chômaient sûrement pas durant ces périodes !
On note la relation entre certains usages de chômer et de grêve, lui-même terme de géologie marine/fluviale qui vient du gaulois. La place de Grève désignait à Paris une plage de graviers où les ouvriers désoeuvrés venaient chercher du travail.
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Papou JC



Inscrit le: 01 Nov 2008
Messages: 11198
Lieu: Meaux (F)

Messageécrit le Tuesday 30 Nov 10, 7:13 Répondre en citant ce message   

καῦμα [kauma], "chaleur brûlante", est un des intéressants dérivés du verbe καίω [kaiô], "brûler". Sans doute aurons-nous l'occasion de recenser un de ces jours tous les mots français qui sont issus de cet étymon. Pour le moment, retenons effectivement calme et chômer. Avis aux amateurs qui voudraient compléter la liste.

Et pour remonter plus haut dans l'étymologie de férié, voir enthousiasme.
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Rouvergue



Inscrit le: 03 Apr 2013
Messages: 2
Lieu: Lyon

Messageécrit le Saturday 06 Apr 13, 9:59 Répondre en citant ce message   

L'emploi de « chômée » comme substantif féminin est attesté bien qu’il ne figure dans aucun dictionnaire que j’ai pu consulter. Ceux-ci ne recensent que la famille « chômer / chômage / chômeur » ou encore « chômé » en tant qu’adjectif. Ce dernier a déjà été traité sur le forum, associé à « férié », avec le sens de jour « où l'on ne travaille pas ». Voir : férié / chômé. « Chômée » me paraît toutefois suffisamment distinct pour le présenter sous une nouvelle entrée ; si je commets une erreur (je ne suis qu’un jeune babélien balbutiant), merci aux animateurs de me corriger.

Voilà, c'est fait !

Je n’ai personnellement jamais entendu ce mot ailleurs que dans notre groupe de randonneurs où nous aimons volontiers, « faire une chômée » après le pique-nique et avant de poursuivre le chemin : il va sans dire qu’une chômée se pratique par temps chaud, allongé sur une herbage moelleux et à l’ombre de vertes frondaisons.

Enquête faite, l’expression a été importée voilà bien des années par l’un d’entre nous. Elle est restée. Notre ami importateur a travaillé dans l’agriculture et l’a apprise auprès des nombreux ruraux originaires du département de l’Isère qu’il côtoyait et qui l’employaient couramment ; elle lui semble inconnue par contre des Savoyards voisins. Précisons que nous sommes tous des randonneurs vétérans et que notre ami est lui-même notre vétéran ; la source est donc déjà ancienne. Les jeunes Isérois d’aujourd’hui connaissent-ils et emploient-ils toujours l’expression ?

L’étymologie de cette famille de mots renvoie au grec kauma et au bas latin cauma, désignant tous deux une forte chaleur, et qui ont abouti aussi à l’actuel « calme ». Le latin a donné en outre le dérivé verbal caumare, se reposer pendant la forte chaleur (TLF, Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey, ou encore contributions de Pol Corvez et Papou JC sous l’entrée férié / chômé citée plus haut). Le Dictionnaire historique de la langue française précise que caumare s’employait au VIe siècle en parlant des travailleurs ruraux, et que ce sens étymologique s’est maintenu dans les dialectes à propos des bestiaux qui cessent de brouter par forte chaleur et se reposent à l’ombre.

La chômée, moment de calme et de repos quand il fait chaud, sieste bienfaitrice pour les bestiaux comme pour les hommes, nous viendraient ainsi de ces siècles lointains, via les dialectes que le français a oubliés.

Les dictionnaires ne l’ont pas retenue, mais curieusement on ne la rencontre pas davantage dans l’immense bibliothèque Internet. Je l’ai trouvée sur un seul site 'www.electriccafe.org' qui présente un « Lexique dauphinois » où l’on peut lire : « chômée (chôme en brionnais) : n.f. Sieste – Aux grosses chaleurs, une petite chôme, ça fait du bien. ». Ce site précise les ouvrages utilisés pour réaliser ce lexique, notamment « Ça nôtre… Florilège des termes et expressions populaires du parler du Nord-Dauphiné entre Rhône et Alpes » (non consulté).

Un « Dictionnaire du patois des environs de Grenoble » par Albert Ravanat (1911) donne pour sa part « chomâ » avec les sens verbaux de tenir en place, rester tranquille, être satisfait, prendre patience, demeurer, rester… mais toujours pas de substantif !

D’autres babéliens plus compétents ou mieux ancrés dans leur terroir pourront sans doute approfondir la recherche. Connaissent-ils l’expression ? Est-telle toujours employée (sinon nous serions les derniers des mohicans) Est-elle connue seulement en Nord-Dauphiné, ou la rencontre-t-on aussi dans d’autres régions, en Brionnais (Sud-Bourgogne) ou ailleurs ? D’autres langues ou dialectes connaissent-elles un substantif désignant une « sieste » avec cauma pour racine ?...

Notre curiosité assouvie, et cet interminable hiver achevé, nous pourrons alors faire quelques bonnes chômées et diffuser plus largement ce mot qui le mérite.
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rejsl
Animatrice


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Messages: 3672
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Messageécrit le Saturday 06 Apr 13, 10:33 Répondre en citant ce message   

C'est un emploi particulier dans le domaine de l'agriculture mais sur le plan linguistique , il s'agit bien de la même famille que chômer. De mon point de vue, il faut traiter des différentes acceptions sur un même fil.

D'autre part, je confirme: en Dauphiné, on dit que les bêtes sont à la chôme pour désigner ce moment de la journée , où elles cherchent l'ombre et le repos.
Des lieux-dits, des noms de prés ou de champs rappellent d'ailleurs ce terme et sa signification.
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rejsl
Animatrice


Inscrit le: 14 Nov 2007
Messages: 3672
Lieu: Massalia

Messageécrit le Saturday 06 Apr 13, 13:28 Répondre en citant ce message   

Le Dauphiné correspond à la zone du parler francoprovençal ( arpitan) parce que la ligne isoglosse qui sépare langue d'oïl et langue d'oc passe par là. On trouve donc dans cette région des influences plus ou moins fortes de l'une ou de l'autre dans les parlers dialectaux.

Du côté de l'occitan, le verbe cauma signifie suffoquer de chaleur et aussi chômer, se reposer.
Une caumo est une cabane pour abriter le bétail au moment de la chaleur
Chauma = se reposer en parlant des brebis qui cessent de manger au moment de la chaleur et mettent leur tête à l'ombre. c.f. cauma, acauma : se reposer, ne rien faire.
Chaumadis
: temps lourd et chaud qui incite au repos.

Chaumado: heure de la sieste, méridienne.

Chaumadou: lieu ombragé où les brebis se reposent. Chaumarello : synonyme ( lieu où se reposent les brebis) Chaumièro: idem

Chaumaïre : celui qui se repose, chôme.

La chaume et la chaumière sont de la même famille linguistique.

Chaumasso : chaleur étouffante.

Chaumiha : verbe qui signifie chercher l'ombre pour se reposer, en parlant des troupeaux.

Chaumini, chaumo : cabane où on se repose.

Estre de chaumo : se reposer, ne pas travailler.

Trésor dou Felibrige Mistral.

Dans le Dauphiné comme dans les campagnes du sud de la France, on entend encore l'une ou l'autre de ces tournures francisée comme dans le cas rapporté ici.


Dernière édition par rejsl le Saturday 06 Apr 13, 13:57; édité 1 fois
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José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10944
Lieu: Lyon

Messageécrit le Saturday 06 Apr 13, 13:46 Répondre en citant ce message   

Rejsl a écrit:
Le chaume et la chaumière sont de la même famille linguistique.

Présenté comme ça (cités en plein milieu de nombreux membres de la famille chôme), on risque de ne pas comprendre que chaume et chaumière font eux partie d'une autre famille (calamus).
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