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Histouères en brionnais - Cours & Documents - Forum Babel
Histouères en brionnais

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Eduie



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Messageécrit le Sunday 28 Aug 05, 15:51 Répondre en citant ce message   

Cment qu'i fautsint dans l'temps.
Comment faisaient-ils dans le temps.


I partint fautsi u dâr à la pique du dzeû. I-z-avint l'dâr su'l dos et l'botè après la queulotte. I-z-arrivint dans l'pré, i s'meuttint à fautsi. I fautsint les ins dri les autres tant qu'y avò d'la rôzie. Quant i copò pu, fallò s'arréter p'éguzi : i prrnint la piârre dans l'botè et i z-éguzint' E nos pouyò bié s'coper les dès, pasqu'i fallò qu'i cope ! S'i copò pâs y arratsò les bo-yaus !
Ils partaient faucher à la faux à l'aube. Ils avaient la faux sur le dos et le coffin fixé à la culotte. Ils arrivaient dans le pré, ils se mettaient à faucher. Ils fauchaient les uns derrière les autres tant qu'il y avait de la rosée. Quand ça ne coupait plus, il fallait s'arrêter pour aiguiser : ils prenaient la pierre dans le coffin et ils aiguisaient' et on pouvait bien se couper les doigts, parce qu'il fallait que ça coupe ! Si ça ne coupait pas, ça vous arrachait les boyaux !

Quant i-z-avint fautsi quéques dou quatr'heûres, i prrnint sè pi faim : i-z-avint l'goûter avèc in lite de rodze ; i mandzint. A peu i se r'meuttint à fautsi tant qu'à ç'qu'i z-y avò in peu d'rôzie. Quant i copò pu ran, qu'y avò pu d'rôzie, i prrnint la fourtse a peu i f'nèyint tant qu'à midi. F'nèyi, y étò prende l'èrbe que l'dâr avò mis en andères, y écarter pe qu'le solè i vèye tot. A peu l'foin qu'avò s'tsi d'la veuille, i l'prrnint avè l'râtchau à bos, a peu i fa-yint des andâres : i m'ttint ç'qu'y avò tsos dessus p'i faire setsi.
Quand ils avaient fauché quelques heures, ils avaient soif et faim : ils avaient leur goûter avec un litre de rouge ; ils mangeaient. Puis ils se remettaient à faucher tant qu'il y avait un peu de rosée. Quand ça ne coupait plus du tout et qu'il n'y avait plus de rosée, ils prenaient la fourche et ils fanaient jusqu'à midi. Faner, c'était prendre l'herbe que la faux avait mis en andains et l'écarter pour que le soleil voie tout. Puis le foin qui avait séché depuis la veille, ils le prenaient avec le râteau en bois, puis ils faisaient des andains : ce qu'il y avait dessous ils le mettaient dessus pour le faire sécher.

A peu i-z-appyint les bus ou les vatses u tsèr à dérézes.
Puis ils attelaient les b'ufs ou les vaches au char à ridelles.

I-z-i m'ttint en bandes ' les bandes yè des gros andères- avant qu'd'i mètte su l'tsèr avè la fourtse.
Ils mettaient le foin en bandes ' les bandes sont de gros andains avant de le mettre sur le char avec la fourche.

S'i chimbiò la piou, i le m'ttint en miaus. Quant y étò fini, y en avò qu'râtlint dri avè in grand râtchau à bos pe pâs laichi d'roudzons.Si le temps était à la pluie, ils le mettaient en moyettes. Quand c'était fini, il y en avait qui ratissaient derrière avec un grand râteau en bois pour ne pas laisser des restes.

Stu là qu'étò su l'tsèr, y étò pâs égi : fallò faire les équarries, les épaules cment qui djint, a peu brâille au miyeu pe qui débo-yanse pâs tot. Vé nos qu'y a gros d'brrdoulées, y è arrivé mé qu'din cop qu'les tsèrs déboyansint. A la grindze i prrnint l'fortsi et i m'ttint l'foin u f'nau.
Pour celui qui était sur le char, ça n'était pas facile : il fallait faire les ongles, les épaules comme ils disaient, et puis tasser au milieu pour que ça ne s'éventre pas. Chez nous, où il y a beaucoup de chemins en pente, il est arrivé plus d'une fois que les chars perdent leur chargement. A la grange, ils prenaient la grande fourche à foin et mettaient le foin dans le fenil.

Y allò enco bié u f'nau : fallò brâille, a peu brâille, a peu quant i v'nò bié, i fallò s'enf'ler dans les corates et s'taper la téte tsos les teules.
Dans le fenil, ça allait encore bien : il fallait tasser, et encore tasser, puis quand ça allait bien, il fallait s'enfiler entre le mur et le toit et se cogner la tête contre les tuiles.

Quant i z-y avò mé d'pein-ne, y étò quant qu'nos l'meuttò u soféte ; l'soféte y è l'f'nau qu'est tsus la grindze. Y étò bié pu haut ; i-z-y en avò in qu'le prrnò à la bârme du soféte et pis in autre qu'le braillot. Et i feumot, et i-z-y avò d'la poussire et nos sortò nés cment des forniaus !
C'était bien plus pénible quand on le mettait sur le « soféte » ; c'est le fenil qui est au-dessus de la grange. C'était bien plus haut ; il y en avait un qui le prenait à l'ouverture du fenil de la grange et un autre qui le tassait. Et ça fumait, et il y avait de la poussière et on ressortait noir comme des chaudrons !

A peu i v'nò neût, a peu nos-allò mandzi la sope. D'la pique du dzeu à la grand neût, y en fayò des heûres de pein-ne !
Et puis venait la nuit et on allait manger la soupe. De l'aube à la grand'nuit, cela en faisait des heures de fatigues !
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Eduie



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Messages: 194

Messageécrit le Sunday 28 Aug 05, 15:53 Répondre en citant ce message   

Des treuffes' à la m'chon.
Des pommes de terres' à la moisson.


Peussé quant y étò passé l'hiver, i fallò dépotter chté treuffes, y-z-en avò de sté pottes ! A peu i fallò I mète u grrni.Ensuite quand l'hiver était passé, il fallait désensiler ces pommes de terres, il y en avait de ces silos ! Ensuite il fallait les mettre au grenier.

Peussé i fallò les r'pianter sté treuffes. Nos-i m'ttò in chti bò d'formi; I-z-y en avò pâs bié, y étò des chtis cassons d'formi. A peu i s'laborò avè dou quate vatses; y étò pâs sè cment st'an-nè ! A peu i v'nint, i fallò les pieutsi, les târrer.
Ensuite il fallait replanter ces pommes de terre. On y mettait un peu de fumier ; il n'y en avait pas beaucoup, c'était des petits tas de fumier. Puis on labourait avec deux ou quatre vaches ; ce n'était pas sec comme cette année ! Puis elles sortaient de terre, il fallait les piocher, les butter.

Peussé nos fautsò l'foin ; i s'fautsò u dâ.
Ensuite on fauchait le foin ; on fauchait à la faux.

Avant qu'd'embrener, nos fayò l'tor des pièssis, qu'étint piens d'ronzes, p'faire les enrèyoures. S'i copò pâs, nos éguzins l'dâ avè la piârre d'égujoure qu'nos-avins dans la gode dri la queulotte.
Avant de commencer, on faisait le tour des haies, qui étaient pleines de ronces, pour préparer les contours de fauche. Si ça ne coupait pas, on aiguisait avec la pierre à aiguiser qu'on avait dans le coffin derrière la culotte.

A peu i-z-y avò la m'chon. Dans l'temps i-z-i m'chonint u dâ, avè l'râtchau à paille qu'veursò les dzvèles su l'coûté. Nos s'édzuò les ins les autres ; nos-étins quate familles que s'édzuint. A peu i fallò r'lever chté dzvèles dèrri l'fautsou; nos prrnò in-ne pognie d'paille ou qu'le froment étò tsèrboné, y étò pâs égi ! Peussé i-z-i layint en dzèrbes, a peu i-z-i m'ttint en comiaus qu'i trénint pe faire des groues.
Puis venait la moisson. Jadis on moissonnait à la faux, avec un javelier qui versait les javelles sur le côté. On s'aidait les uns les autres ; nous étions quatre familles, on s'aidait. Puis il fallait relever ces javelles derrière le faucheur ; on prenait une poignée de paille pour faire les liens à lier. Quand il y avait des vesces dans la paille, ou que le froment avait le charbon, ce n'était pas facile ! Ensuite, on les liait en gerbes et on les mettait en tas qu'on transportait pour monter les gerbiers.
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Eduie



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Messages: 194

Messageécrit le Sunday 28 Aug 05, 16:01 Répondre en citant ce message   

Précision:
Le brionnais n'est pas du bourguignon ! Le charolais non plus. Le charolais est du brionnais.
Les linguistes parlent de "brionnais-charolais", tout comme ils disent "bourguignon-morvandeau" et "lyonnais-forez". Ce texte est écrit exclusivement en charolais, contrairement aux textes précédents où c'est du brionnais "uni" (avec charolais confondus).

Eune ragasse en tsarolas.
Une averse en charolais.


Dans stu temps là, i fa-yint tot-à la main ; i mchonint davouì les dâs, à peu i yint avouì in yin d'paille ; i fallò du monde pe m'choner ! Y è à cause qque stu dzeû là y étint in-ne bonne vingtin-ne dans ste târre e i s'dépétsint d'mèt les dzavèles en croizons pe qu'la pieu les moille pâs.En ce temps-là, ils faisaient tout à la main ; ils moissonnaient avec les faux, puis ils liaient avec un lien de paille ; il en fallait du monde pour moissonner ! C'est pour ça que ce jour-là ils étaient une bonne vingtaine dans cette terre et ils se dépêchaient de mettre les javelles en tas pour que la pluie ne les mouille pas.

L'ceû étò pien d'carniaus tò nâs. I s'abrrnichot. Les gârs et les feuilles corrint d'pretot pe fnì yeû travail. I-z-avint biau corri, l'père Glaude vèyò bin qu'y allò pioure : i fayò dzà dou quat-z-élides, in chti cop d'tunâre. La ragasse étò après pe vnì.
Le ciel était plein de gros nuages tout noirs. Le ciel s'assombrissait. Les garçons et les filles courraient de tous côtés pour finir leur travail. Ils avaient beau courir ; le père Claude voyait bien qu'il allait pleuvoir : il y avait déjà quelques éclairs, un petit coup de tonnerre. L'averse était sur le point d'arriver.

L'père Glaude les-i djèt : « Aréti don les gârs, cori à la méjon, i vou pâs deurer, nos r'vindrans tt'à l'heûre. Nos vans faire quatre-heûres. Feune ! donne don le fromâdze a peu l'pain. Maria, tâ, va don à la câve cri à bouère.
Le père Claude leur dit : « Arrêtez les gars, courez à la maison, ça ne veut pas durer, on reviendra tout à l'heure. On va faire les quatre heures. Femme ! donne le fromage et le pain. Maria, toi, va donc à la cave chercher à boire.

Ma Maria, lavou don qu'al è ? I r'gardant d'pretot, pâs d'Maria ! Et l'Piârre ? L'Piârre éto, ôl è pâs itcheû '' Bon Gu d'Bon Gu ! qu'dit l'père, i sant quant méme pas restés dans la târre ? I faudrot pâs qu'le tunâre les a-ye tché tsus ?! »
Mais Maria, où est-elle ? Ils regardent partout, pas de Maria ! et Pierre ? Pierre non plus n'est pas ici ? Bon D' de Bon D' ! dit le père, ils ne sont tout de même pas restés aux champs ? il ne faudrait pas que le tonnerre leur soit tombé dessus ?! »

Le ch'ti Dzoâni, lü, o djot qu'i z-étint dèrri quant ôl-est vnì, y étint camés sous l'gros tsâgne, vé la barrire.
Le petit Jeannot, lui, disait qu'ils se trouvaient derrière quand il est venu, ils étaient blottis sous le gros chêne, vers la barrière.

« Ah ben ! », que djèt l'père, « i piou quasi pu ; core don Dzoâni, va vouère qui qui fayant ; tâ qu't'es dzeûne, t'éras ben vite fait. »
« Eh bien ! », dit le père, « il ne pleut presque plus ; Jeannot ! cours, va voir ce qu'ils font ; toit qui es jeune, tu auras bien vite fait ».

Mon yeûx, quéques dou quat mineutes après, l'gârs r'vint tot-ébeurbiné, ô pou pâs boffer si tant qu'ôl a cori, ô pou à pin-ne causer ! La mère li dit « Dis don vite qui qu't'as vu ! Dis-i don, bon Gu ! »
Mon vieux, quelques minutes après, le garçon retourne tout ahuri, il ne peut pas respirer tellement il a couru, il peut à peine parler ! La mère lui dit : « Dis donc vite ce que tu as vu ! Parle donc, bon D' ! »

L'gârs f'nì p'dère « dz'les-ai vus tsous l'gros tsâgne, y étint vressi pe târre l'in su l'autre. L'tunâre les a sûr tché tsus ! I les-a aratsi à motché yeû biaude, yeû ts'mize et yeû tsausses. Y è abomifreu ! »Le garçon finit par dire : « je les ai vus sous le gros chêne, ils étaient renversés par terre l'un sur l'autre. Le tonnerre leur est sûrement tombé dessus ! ça leur a arraché la blouse, la chemise et les chausses. C'est affreux ! »

« Ah ! » qu'dit la mère en pieurant « Ma feuille étò pâs môrte ? »
« Ah ! », dit la mère en pleurant : « Ma fille n'était pas morte ? »

« Ah ! nan, nan », qu'dit l'Dzoâni « al étò pâs t't-à fait môrte ; dz'acoutò qu'al fayò : ah ! ah ! ».
« Non ! Non ! », dit Jeannot, « Elle n'était pas tout à fait morte ; j'entendais qu'elle faisait : ah ! ah ! ».

« Et l'Piâre », que d'mand' le père, « ôl étò pâs môrt non pu ? »
« Et Pierre », demande le père : « il n'était pas mort non plus ? ».

« Ah nan ! » qu'dit l'gârs « dz'ai vu qu'ô gueûgnò enco l'cu ».
« Oh non ! », dit le garçon : « j'ai vu qu'il remuait encore du cul ».
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Eduie



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Messageécrit le Monday 29 Aug 05, 19:12 Répondre en citant ce message   

Pronoms personnels:

je>dze
tu> te/ t'
il> ôl/ ô
elle> al
nous> nos
vous>vos
ils>i/ iz
elles> i/ iz

il (impersonnel)> i/ iz

moi>mà/ mè
toi>tà/ tè
lui> lu/ sè
elle> li/ sà
eux> zeû
elles> zeû



Pronoms possessifs:

le mien> l'min-ne
la mienne> la min-ne
le tien>l' tin-ne
la tienne>la tin-ne
le sien> l'sin-ne
la sienne>la sin-ne
le nôtre>l' nòte
la nôtre> la nòte
le vôtre>l' vòte
la vôtre> la vòte
le leur>le yeur
la leur> la yeur
les leurs> lé yeû (masc.)
les leurs> les yeurs (fém.)

mon>mo
ton> to
qon> so
nos> noté
notre> noton
vos> voté
votre> voton
leur> leû
leurs> leû
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