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felyrops
Inscrit le: 04 May 2007 Messages: 1143 Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)
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écrit le Saturday 24 Apr 10, 1:02 |
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Et quel serait, dites-moi, le méfait de dire à un adversaire dans une bande dessinée (ou si vous préférez dans un roman) que celui-ci soit un con?
Non mais! |
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Maurice
Inscrit le: 25 May 2005 Messages: 435 Lieu: Hauts de Seine
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écrit le Saturday 24 Apr 10, 9:14 |
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Kurogane a écrit: |
J'ai l'impression qu'une des insultes du capitaine Haddock c'est du turc. Quand il dit bachi bozuk.
Je ne sais pas si c'est un hasard. Mais en turc, ce qu'il dit signifie littéralement que la personne à qui il dit ça a "la tête en panne". Mais cette insulte n'existe pas en turc. |
Un bachi-bouzouk ou bachibouzouk (« tête cassée » (fêlée) ou « mauvaises têtes » en turc) est un cavalier mercenaire de l'armée de l'Empire ottoman, avec un armement non standardisé et en pratique très léger, et une discipline faible. (Wikipedia) |
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Kurogane
Inscrit le: 26 Dec 2009 Messages: 35
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écrit le Saturday 24 Apr 10, 17:45 |
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Maurice a écrit: | Kurogane a écrit: |
J'ai l'impression qu'une des insultes du capitaine Haddock c'est du turc. Quand il dit bachi bozuk.
Je ne sais pas si c'est un hasard. Mais en turc, ce qu'il dit signifie littéralement que la personne à qui il dit ça a "la tête en panne". Mais cette insulte n'existe pas en turc. |
Un bachi-bouzouk ou bachibouzouk (« tête cassée » (fêlée) ou « mauvaises têtes » en turc) est un cavalier mercenaire de l'armée de l'Empire ottoman, avec un armement non standardisé et en pratique très léger, et une discipline faible. (Wikipedia) |
Ah d'accord, je ne connaissais pas ça. Donc c'était un mot qui existe vraiment.
Il me semblait bien que c'était du turc.
Parcontre, wikipedia l'a mal traduit. Ca veut plutôt dire "tête en panne, qui ne fonctionne pas". Ou à la limite cassée dans le sens que ça ne fonctionne pas. Mais surement pas dans le sens fêlée. Sinon ce serait "bachi-kırık" ou "bachi-yarık". Enfin, il est aussi possible qu'à l'époque bozuk (bouzouk) avait ce sens et que le sens du mot a changé depuis, ça je ne sais pas. |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 896 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Saturday 24 Apr 10, 19:42 |
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felyrops a écrit: | Et quel serait, dites-moi, le méfait de dire à un adversaire dans une bande dessinée (ou si vous préférez dans un roman) que celui-ci soit un con?
Non mais! | Impensable en ce temps-là d'employer un langage grossier dans une publication pour la jeunesse. D'autant plus si c'est un langage obscène… La chose évoquée par le mot aurait fait frémir la très catholique rédaction du Lombard.
(N.B. Il en allait de même chez la concurrence de Marcinelle; Charles Dupuis veillant tout aussi scrupuleusement aux apparences et aux conventions…) |
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felyrops
Inscrit le: 04 May 2007 Messages: 1143 Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)
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écrit le Saturday 24 Apr 10, 21:58 |
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La même rédaction des éditions du Lombard, que vous citez, n'avais apparemment aucun problème avec les penchants fascistes d'Hergé.
Notez que je continue à croire que ces penchants (c'est son droit d'en avoir) n'ont pas eus d'influence sur ses créations artistiques. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1886 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Monday 26 Apr 10, 17:46 |
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Quand même, ses créations du début: "Au pays des Soviets" et "Tintin au Congo" sont qq peu racistes, non? Bon, c'était dans l'air du temps: le journal Rex (de Léon Degrelle, notre Le Pen de l'époque) était vendu à la sortie des églises...et il était courant de dénigrer le bloc soviétique jusqu'à l'envoi d'un spoutnik...c'est à dire bien après la guerre.
Il faut voir aussi qu'Hergé a largement passé ce cap. Son amitié pour Tchang n'y est pas étrangère. Il a découvert de l'intérieur le peuple chinois et il a depuis écrit "Coke en stock" en dénonçant l'esclavage caché, sans plus faire allusion au parler "petit nègre". |
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maxmax20
Inscrit le: 31 May 2012 Messages: 4 Lieu: Suzhou
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écrit le Friday 01 Jun 12, 10:50 |
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dawance a écrit: | Quand même, ses créations du début: "Au pays des Soviets" et "Tintin au Congo" sont qq peu racistes, non? Bon, c'était dans l'air du temps: le journal Rex (de Léon Degrelle, notre Le Pen de l'époque) était vendu à la sortie des églises...et il était courant de dénigrer le bloc soviétique jusqu'à l'envoi d'un spoutnik...c'est à dire bien après la guerre.
Il faut voir aussi qu'Hergé a largement passé ce cap. Son amitié pour Tchang n'y est pas étrangère. Il a découvert de l'intérieur le peuple chinois et il a depuis écrit "Coke en stock" en dénonçant l'esclavage caché, sans plus faire allusion au parler "petit nègre". |
Absolument. "Tintin et le Lotus bleu" est le premier album dans lequel Hergé s'engage politiquement (notamment le passage avec les rails et les Japonais, qui se servent de ce prétexte pour entrer en guerre avec la Chine. Hergé se soucie également davantage des "détails", comme les caractères chinois ou les décors. Alors que les albums précédents étaient pleins de stéréotypes et parfois un peu racistes ("Tintin au Congo" par exemple), "Tintin et le Lotus bleu" cite les stéréotypes communs des Occidentaux en expliquant ensuite à quel point ils sont ridicules (discussion entre Tintin et Tchang sur les bébés chinois). Hergé doit probablement ce changement à Tchang, son ami. Il y a vraiment une rupture de style et de procédé entre l'avant et l'après Lotus bleu.
Petite parenthèse: il y a quelques ouvrages qui racontent l'histoire d' Hergé et Tchang, une très belle histoire. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 01 Jun 12, 11:25 |
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Maxmax20 a écrit: | Alors que les albums précédents étaient pleins de stéréotypes et parfois un peu racistes ("Tintin au Congo" par exemple) |
Avant de parler de racisme, il faut s'interroger sur notre regard, contemporain, et resituer l'ouvrage dans son contexte historique.
C'est la même chose avec les hymnes nationaux, dont certains peuvent être ressentis comme sanguinaires ou appelant à la haine nationaliste.
C'est très contemporain, et assez gratuit, je trouve, ce type de condamnation.
(ceci est une remarque générale, ce n'est pas une condamnation de ce que Maxmax20 a écrit ou peut penser) |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1886 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Friday 01 Jun 12, 21:59 |
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Citation: | restituer l'ouvrage dans son contexte historique | Voilà un point sur lequel nous sommes tous d'accord. J'ai parfaitement en mémoire ce temps où j'ai lu "Tintin au Congo" dans une version, non pas originelle, mais presque. Étant enfant, je l'ai trouvée, non pas raciste, ce mot étant absent du vocabulaire, mais plutôt méprisant vis à vis d'un peuple qu'il ne connaissait visiblement pas, tant le scénario frisait le ridicule.
Il faut savoir qu'Hergé s'en est rendu compte et que les rééditions de ce livre ainsi que "Tintin au pays des Soviets", du même acabit, sinon pire, lui ont posés de sérieux problèmes de conscience, si je peux résumer ainsi.
Il faut savoir aussi qu'Hergé s'est autocensuré dans une version ultérieure de Tintin au Congo. J'ai oublié pour quoi. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1886 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Thursday 28 May 20, 11:24 |
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Je viens de voir à la télé, (c'est une époque propice) le film Tintin et le lac aux requins, réalisé par un collaborateur d'Hergé.
Pour le vocabulaire, c'est le même esprit: un cocktail de mots d'origine diverses, en s'en foutant de l'orthographe et la sémantique, du moment qu'il frappe l'oreille. On retrouve de Flèchisaf, le nom du lac, qui signifie "(La) flèche est hors (de son rail)" . A l'époque des trams à aiguillage, l'ancêtre de la caténaire était une "flèche" poussée par un ressort vers la ligne aérienne et assurer l'alimentation électrique du tram.
Il arrivait que la flèche sorte de son rail et soit envoyée dans le vide. Le conducteur criait alors au percepteur "De flèch is af !", pour signaler qu'il devait la ramener dans son guide. Suis-je clair ? pas sûr du tout...Enfin, rien à voir avec un lac !
D'autres : blouchtika, dérivé de blouche, la bosse (à un capot, d'où le bloucheur, celui qui fait des bosses à l'auto du paternel-sic)
Et aussi sprock et vlek et un que j'ai oublié. Je laisse la place à un Bruxellois |
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