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acharner (québécois ancien) - Le mot du jour - Forum Babel
acharner (québécois ancien)

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Auteur Message
Zwielicht



Inscrit le: 30 Jan 2007
Messages: 1227
Lieu: la rencontre des eaux

Messageécrit le Thursday 17 Jan 08, 5:23 Répondre en citant ce message   

Jusqu'à la fin des années '60, et peut-être même plus tard, on retrouvait dans certaines régions du Québec (Charlevoix, du moins) cet usage du verbe acharner signifiant :

Québec être attaché sentimentalement à quelque chose

Par exemple : On s'est acharné beaucoup à cette jument-là, on l'a élevée dans la maison, vous comprenez..
Nos enfants sont acharnés après nous..
etc

Cet usage semble avoir disparu aujourd'hui. On pourrait penser qu'il s'agit d'une erreur qui s'est propagée chez des Québecois non-instruits, mais l'Académie mentionne un usage proche dès 1762:
Français Il signifie aussi : attaché à quelque chose avec excès
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José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10945
Lieu: Lyon

Messageécrit le Thursday 17 Jan 08, 9:59 Répondre en citant ce message   

Ce sens est a priori inconnu en français mais il a pu exister et disparaître. Je lui trouve d'ailleurs un sens "premier", rapport à la chair :
- dans le cas des enfants par exemple, auxquels les parents sont acharnés, les enfants sont bien la chair de leurs parents ("la chair de ma chair").

Cette acception de "acharner" a du charme, comme tant d'autres termes et expressions québécois. Je propose que Babel lance une pétition via le Net pour que l'on (ré)introduise une partie du lexique québécois dans le français de France Clin d'œil .
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Outis
Animateur


Inscrit le: 07 Feb 2007
Messages: 3510
Lieu: Nissa

Messageécrit le Thursday 17 Jan 08, 13:02 Répondre en citant ce message   

Ce sens semble avoir existé il y a longtemps :
TLFi (s.u. acharner) a écrit:
1240-1280 réfl. « s'attacher passionnément à (d'une pers.) »

Bien que l'exemple donné par cet ouvrage semble ambigu :
Il n'est si biele carneure
D'oume né de feme carnel
C'aprés ton mors s'i acarne el [la Mort personnifiée]
Que li vier qui de la char naissent


Je trouve que le vers 4 « comme les vers qui naissent de la chair » peut aussi bien suggérer que la Mort s'attache au corps ou qu'elle s'acharne sur lui (ou s'y « accoutume à la chair » en considérant le sens du verbe en vénerie/fauconnerie, parallèle à celui de « s'amariner »).

Mais je ne comprends pas bien toute la syntaxe. L'avis d'un bon médiéviste serait intéressant …
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Papou JC



Inscrit le: 01 Nov 2008
Messages: 11171
Lieu: Meaux (F)

Messageécrit le Wednesday 02 Mar 11, 23:52 Répondre en citant ce message   

acharner et acharnement : vivant jusqu’au XVIe s., le sens propre du verbe acharner était « garnir (qqch) de chair », notamment un leurre de chasse pour donner le goût du sang aux chiens ou au faucon ; mais acharner et acharnement ont très vite eu des sens figurés : au XIIe s. ils s’employaient à propos d’un violent combat entre humains, et au XIIIe pour un attachement passionné à une personne. Il faudra attendre le XVIIe pour qu’ils en viennent à n’exprimer que l’animosité opiniâtre (s’acharner contre qqn ou qqch), ou simplement la persévérance opiniâtre (un travail acharné).
(Extrait de la grande famille CORIACE).
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batisse



Inscrit le: 10 May 2018
Messages: 71
Lieu: Lorraine (France)

Messageécrit le Monday 28 May 18, 11:54 Répondre en citant ce message   

Zwielicht a écrit:
On pourrait penser qu'il s'agit d'une erreur qui s'est propagée chez des Québecois non-instruits, mais l'Académie mentionne un usage proche dès 1762:
Français Il signifie aussi : attaché à quelque chose avec excès

Dans un secteur spécial du Nord de la France, à savoir une partie du bassin minier, secteur Lens Bruay, il se dit encore être carnassier à dans le sens de être friand de.

Citation:
Sin mononque est carnassier à l'tarte au libouli (son oncle est gourmand de tarte au flan), soufflé par Bertrand Cocq, écrivain local contemporain, à l'origine de nombreux textes et pièces de théâtre en patois.
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José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10945
Lieu: Lyon

Messageécrit le Monday 28 May 18, 12:17 Répondre en citant ce message   

Batisse a écrit:
Sin mononque est carnassier à l'tarte au libouli (son oncle est gourmand de tarte au flan)

"mon oncle" se dit en picard "sin mononque", donc "son mononcle" ?
On a alors la même forme qu'en québécois.
Lire le Fil mononcle / matante (Québec).
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batisse



Inscrit le: 10 May 2018
Messages: 71
Lieu: Lorraine (France)

Messageécrit le Monday 28 May 18, 17:31 Répondre en citant ce message   

Oui, comme en québécois: un mononque = un oncle, une matante = une tante, ses matantes = ses tantes
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