Felibre d'Auvernho
Inscrit le: 23 Apr 2011 Messages: 222 Lieu: Auvernho
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écrit le Wednesday 04 May 11, 1:54 |
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Jacques a écrit: | Felibre d'Auvernho a écrit: | Je ne vois pas dans quelle langue d'oïl on peut trouver les mots "mount, pountel" et "vilar". | On trouve mount (mont, montagne) en anglo-normand du 13e s., aussi une langue d'oïl.
etymonline.com |
mais les trois mots à la fois ? (ce qui était ma question) |
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Valeia
Inscrit le: 22 Apr 2011 Messages: 90 Lieu: Languedoc, France.
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écrit le Wednesday 04 May 11, 14:24 |
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-La démonstration de W. Jungandreas, dans l'ouvrage cité par wikipedia, prend en compte les toponymes enregistrés dans la région mosellane entre le Xe et la fin du Moyen Age, et conclut qu'il s'agit d'un parler d'oïl, ce qui est quand même le plus vraisemblable. Il en va de même pour la poche romane qui a survécu autour d'Aix la Chapelle, comme en témoignent les toponymes du type JULIACU->Jülich. On trouve des toponymes en-ich (oïl -y;ey etc.) dans la zone mosellane et plus au nord sur la rive gauche du Rhin, face à des toponymes en -ach (EPTERNACU- > Echternach,) qui signalent, eux, des zones latinophones germanisées avant que l'évolution oïlique A libre > /e/ soit arrivée à son terme. Au passage, çe roman mosello-rhénan risque fort d'avoir été la forme de roman la plus familière aux petits-fils de Charlemagne au moment des Serments de Strasbourg, mais on se gardera bien d'en tirer des conclusions quant à la nature de ce célèbre volapük.
-Il y a eu effectivement en Wurtemberg (Pinaches, Serres, Pérouse, Bourcet alias Neuhengstett) des villages "welches" où s'est maintenu un usage de l'occitan jusque dans les années cinquante du XXe. Il s'agit de colonies protestantes venues vers 1700 des vallées vaudoises du Piémont actuel, et qui ont maintenu leur dialecte d'origine, mais dans sa phase terminale avec une forte influence de la phonétique du souabe. Les seules traces qui en subsistent à ma connaissance sont de l'ordre de la microtoponymie. Ca a été étudié au XIXe par un certain Rösiger, puis au XXe par le romaniste spécialiste des parlers vaudois Hirsch. Il avait réalisé dans les années trente des enregistrements des terminal speakers, mais il les a perdus pendant la guerre... |
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Felibre d'Auvernho
Inscrit le: 23 Apr 2011 Messages: 222 Lieu: Auvernho
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écrit le Wednesday 04 May 11, 15:16 |
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Merci pour la précision de ces renseignements. C'est en 1970 que j'ai appris l'existence de ces communautés de langue d'oc sans autre précision. Grâce à vous, au bout de 41 ans j'en sais enfin un peu plus. J'ai enregistré la partie de votre message qui s'y rapporte.
Pour la langue des serments de Strassbourg: Pro Deo Amor et pro cristian poblo.... ce roman est nettement plus près de l'oc que de l'oïl. Il n'y a qu'une seule forme qui soit clairement d'oïl alors que tant d'autres sont les mêmes qu'en langue d'oc. Mais il est vrai qu'une forme passant du latin à l'oïl passe souvent par la même étape que la langue d'oc.
Je me rallie à l'opinion d'un autre participant plus haut qui dit qu'à son avis les langues d'oc et d'oïl ne se sont clairement séparées qu'au IXème siècle. C'est effectivement l'époque du Boeci, premier long texte entièrement en oc et incontestablement en oc. |
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