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pgmam
Inscrit le: 29 May 2010 Messages: 39 Lieu: Puy-de-Dôme
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écrit le Saturday 29 May 10, 18:50 |
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Je me souviens d'avoir lu (je ne sais plus où) cette «mise en garde» à propos d'une fame, ou fâme, d'ailleurs, (réputation) qui se serait changée en femme. Peut-être est-ce vrai. En plus ça ressemble à un conte. Mais un «remède de bonne femme» n'est justement pas forcément un remède qui a très bonne réputation. Juste une sorte de pis-aller.
Et pour m'être plongé de très près récemment dans l'édition originale (rapatriée depuis Gallica) des Essais de Montaigne (1580), je peux vous assurer que les typographes de l'époque composaient indifféremment, voire sur la même page, femme ou fame. Je me demande donc si le redresseur de tort qui s'est avisé le premier de relever cette «grossière erreur» n'a pas parlé un peu vite… |
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Quevenois
Inscrit le: 06 Mar 2007 Messages: 219 Lieu: Bretagne
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écrit le Sunday 06 Jun 10, 16:21 |
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Fier comme un petit banc, ou Fier comme un bar-tabac
au lieu de : fier comme Artaban.
C'est connu comme le houblon
au lieu de : c'est connu comme le loup blanc. |
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Zwielicht
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 1227 Lieu: la rencontre des eaux
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écrit le Monday 06 Dec 10, 18:38 |
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Je suis de l'autre côté de la médaille. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Tuesday 07 Dec 10, 0:02 |
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Il ne faut pas prendre le Hennessy pour du Sauternes. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Friday 24 Dec 10, 15:16 |
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En tapis noir au lieu de en tapinois.
Au milieu de la nuit, il se glissa sur le sol en tapis noir.
atilfr.fr a écrit: | Étymol. et Hist. 1. a) 1456-69 en tapinays « sournoisement, par des voies détournées » (Pathelin, éd. J.-Cl. Aubailly, 828); b) 1539 en tapinois « d'une manière secrète, cachée » (Est.); 2. a) 1546 adj. « qui se cache, clandestin » (Rabelais, Tiers Livre, XXXVIII, éd. M. A. Screech, p. 264, 86); b) 1636 subst. « personne qui agit en cachette » (Monet). Issu de l'anc. loc. en tapin, a tapin « en cachette, en secret » |
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Larbalétrier
Inscrit le: 08 Mar 2009 Messages: 40 Lieu: L'Oeil de l'Oye
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écrit le Sunday 30 Jan 11, 11:23 |
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"Tranche de cake" pour "tronche de keck" (francien : keck : téméraire, qui ose s'en prendre à plus fort que lui => irrespectueux, effronté ; allemand : Keck, alsacien : Kack = audacieux).
Entendu pour "être au bout du rouleau" : "être au bord du rouleau" ; nouvelle expression du monde du surf ? |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Saturday 21 May 11, 1:04 |
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L’homme propose, la femme dispose.
Déformation coquine de la formule, L’homme propose et Dieu dispose, au moins aussi ancienne que l’Imitation de Jésus-Christ.
« Car l'homme propose et Dieu dispose, et la voie de l'homme n'est pas en lui. ».
Imitation de Jésus-Christ, I, 19, 2. Traduction de Félicité de Lammenais.
Il en existe d’autres variantes plaisantes :
L'Homme propose, dieu dispose et le diable s'interpose.
L'homme propose, Dieu dispose, la femme s'interpose.
Etc. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3860 Lieu: Paris
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écrit le Saturday 21 May 11, 8:27 |
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l'homme propose, la femme indispose ... |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3665 Lieu: Massalia
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écrit le Saturday 21 May 11, 10:55 |
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Je ne le connais ni des lèvres ni des dents au lieu de ni d'Eve ni d'Adam. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3665 Lieu: Massalia
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écrit le Sunday 22 May 11, 20:07 |
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Je ne sais si ce post s'inscrit dans la bonne rubrique... Ce n'est pas tant un détournement ( quoique), mais plutôt une acception complètement différente en fonction d'une autre langue, d'une autre culture.
Épicurien, en français, désigne soit un partisan de la théorie philosophique d'Epicure soit par extension et déformation, une personne qui s'adonne aux jouissances. "Carpe diem (quam minimum credula postero)" disait le poète Horace. Dans notre culture, le terme a pris une connotation plutôt positive, l'épicurien étant considéré comme quelqu'un qui sait apprécier les plaisirs de la vie.
En yiddish, existe le terme apikoyres (אַפּיקורס) venant, lui aussi, en droite ligne d'Epicure. Mais il désigne un mécréant, un hérétique et a même valeur d'insulte. Du apikoyres!
L' apikoyres était dans le monde yiddishophone, celui qui ne respectait plus les interdits et devoirs religieux, un mauvais Juif donc, la pire punition pouvant arriver dans un monde marqué par la religion.
En témoignent deux exemples: -1) le début d'une berceuse ( qu'il est possible de trouver interprétée par la chaude voix de Shura Lipovski ): une maman berce son enfant, pleure et se lamente, son mari est devenu un apikoyres , malheur à ses vieux jours! Il a même juré de ne marier son enfant qu'à dix-huit ans ! ( Bien trop tard pour la tradition)
Citation: | Dayn tate, vey tsu zayne yorn, An apikoyres iz er gevorn — Khasene makhn vil er dikh gor, Ven du vest alt vern akhtsn yor'. |
- 2) Un proverbe yiddish qui traite le problème par l'humour:
אַז גאָט וויל שטראָפֿן אַן אַפּיקורס גיט ער אים אַ פֿרום ווײַב.
= " Az got vil shtrofn an apikoyres git er im a frum vayb."
Si Dieu décide de punir un apikoyres, il lui donne une femme pieuse! |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Sunday 22 May 11, 21:58 |
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Est-ce vraiment une dérivation ?
Épicure professait que les dieux sont tellement lointains, qu'ils ne se préoccupent pas des hommes, et qu'il est donc inutile de pratiquer un culte. Son vulgarisateur Lucrèce va très loin : la religion pousse au crime, pour preuve, le sacrifice d'Iphigénie.
Dans le monde grec déjà, un épicurien est un athée... comme en yiddish ! |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3665 Lieu: Massalia
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écrit le Monday 23 May 11, 0:11 |
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Je suppose que le yiddish apikoyres est effectivement plus proche du modèle grec original que cet épicurien français, fin jouisseur. Et pourtant, il me semble qu'il y a bien des différences.
J'imagine mal d'abord, le terme grec passé dans la langue de tous les jours dans l'Antiquité et s'appliquant simplement au mode de vie d'un citoyen lambda. Je suppose que seuls les lettrés, les adeptes ou disciples d'Epicure reprenaient ces idées et les assumaient, une élite de philosophes?
Tandis qu'en yiddish, le terme était surtout employé par des gens, souvent des femmes qui navaient même jamais entendu parler d'Epicure, ne l'avaient pas lu et n'en connaissaient pas les théories. Qu'imaginaient-elles à travers ce mot? Quelque chose de mauvais, un comportement non conforme donc inspiré par le Mal, des entorses à la tradition intolérables. Or , dans toute société traditionnelle, les femmes qui assurent l'éducation des jeunes enfants sont en quelque sorte garantes et porteuses de cette tradition.
Le terme apikoyres a pris son essor au moment de la haskala ( mouvement de pensée juif, inspiré de l'esprit des Lumières, qui s'est développé dans cette Europe Centrale vers le XIXème siècle essentiellement.) Était alors un apikoyres un homme qui souhaitait par exemple voir ses enfants étudier des disciplines profanes telles que les sciences, la géographie, les techniques et ne voulait pas qu'ils se contentent d'une yeshiva , sorte d'école supérieure religieuse , où les étudiants passaient des années à uniquement étudier, décortiquer et commenter les passages des textes sacrés ( Torah et Talmud). Etait apikoyres celui qui pensait qu'il fallait s'habiller et vivre dans un monde moderne comme les peuples qu'ils cotoyaient. Prendre le tramway le samedi, se vêtir d'un costume-cravate et non d'un caftan , fumer ou jouer aux cartes un samedi.
Finalement, ce terme d'apikoyres désignait des gens qui ne se considéraient pas obligatoirement comme athées, qui étaient seulement tenants de réformes au sein de la religion ou un peu occidentalisés, assimilés et qui par là, s'opposaient à la forme la plus stricte , conservatrice de cette religion.
D'où sa connotation si négative dans la langue populaire et l'humour qui en résulte, réaction des concernés, amusés par ce qui était quand même une dérive. Différente de l'acception française, car ces apikoyres- là restaient quant aux moeurs, des enfants de choeur en regard du sens français. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 23 May 11, 21:11 |
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Finalement, le mot ne constitue un détournement que d'un point de vue strictement francophone.
Ailleurs en Europe, où l'on voit en Épicure le grand rationaliste de l'Antiquité (c'est Marx qui aurait dit cela, d'après Jean Brun), le terme apikoryes est on ne peut plus pertinent.
Donc, ce n'est pas le yiddish qui dérive, c'est le français qui fait contre-sens, AMHA.
Dernière édition par Glossophile le Tuesday 24 May 11, 0:06; édité 1 fois |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3665 Lieu: Massalia
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écrit le Monday 23 May 11, 22:22 |
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Oui, je pense que vous avez raison. En français, il est évident que le sens s'est complètement éloigné du rationalisme ou de la réflexion philosophique. En yiddish, celui qui se déclarait apikoyres indiquait par là son refus d'une croyance aveugle et d'une obéissance stricte aux rites. Cela correspond donc à votre explication, même si beaucoup de gens l'employaient sans aucune référence réelle à un philosophe dont ils n'avaient aucune idée. |
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