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Expressions issues du jargon ferroviaire - Expressions, locutions, proverbes & citations - Forum Babel
Expressions issues du jargon ferroviaire
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Jacques



Inscrit le: 25 Oct 2005
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Messageécrit le Friday 26 Oct 12, 14:36 Répondre en citant ce message   

Attention au mot-piège.

En anglais "conductor" désigne le contrôleur du train (tramway ou bus), pas le conducteur.
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
Messages: 139
Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Friday 26 Oct 12, 17:50 Répondre en citant ce message   

Jacques a écrit:
Attention au mot-piège. En anglais "conductor" désigne le contrôleur du train (tramway ou bus) pas le conducteur.

D'après le lexique franco-britannique (1945) le contrôleur de route se traduit par "ticket collector ; train ticket collector."

"Agent de trains de voyageurs" se traduit "passenger guard (GB) or passenger conductor (EU.) Ce qui nous ramène à la définition du "chef de train."

En fait - compressions d'effectifs obligent - c'est le même agent qui effectue ces tâches.
Il est surnommé "fromembert" à cause de sa casquette couleur fromage bleu ; ou encore "marmotte de fourgon, pied-fin ou menu-peton" en rapport avec son costume d'uniforme et les chaussures assorties, plus propres à fouler la moquette que le ballast...

En français "kiskose" dans les années 40/50 on désignait "wattman" un conducteur de tramway.

Harrap's-Bordas ni Collins-Robert ne nous donnent de définition précise de "tramway" et de "railway."
"Way" traduit le chemin. Mais "tram et rail" ? Exactement..?
C'est une question.

Dupiney de Vorepierre (1881) expose pour l'un "Tramway : Chemin d'ornières" et pour l'autre "Railway : Chemin de bandes."
SOS ! "Tram ou rail" ??? L'expression "rail de tramway" serait un contresens.

La solution se trouve dans le DHLF avec l'ancien français raille, reille "barre" issu par voie populaire du latin regula "règle, barre" (-> règle.)
Très intéressant. On ne "monte à bord du chemin de fer" pas plus qu'on ne voyage "en motocyclette..."


Dernière édition par Andrew le Saturday 03 Nov 12, 11:46; édité 1 fois
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embatérienne
Animateur


Inscrit le: 11 Mar 2011
Messages: 3864
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Messageécrit le Friday 26 Oct 12, 21:00 Répondre en citant ce message   

Andrew a écrit:
Dupiney de Vorepierre (1881) expose pour l'un "Tramway : Chemin d'ornières" et pour l'autre "Railway : Chemin de bandes."

J'ai d'abord cru que Dupiney avait confondu trail, piste, chemin, à la limite ornière, avec tram qui désigne la « ligne de pièces de bois ou de blocs de pierre guidant les roues des chariots des mines » (TLFi). Une recherche me montre que je ne suis pas le seul et que la question avait été abordée dans le Courrier de Vaugelas de 1877 :
Citation:
Par ce temps où l'on n'entend que TRAM-WAYS par-ci, TRAM-WAYS par-là, je désirerais savoir d'où vient ce nom, et ce qu'il signifie littéralement. Persuadé que vous voudrez bien le dire dans un de vos prochains numéros, je vous en fais d'avance mes sincères remerciements.

La construction des chemins de fer, qui est, comme chacun sait, une invention anglaise, a eu plusieurs périodes.

En 1630, on fit usage de deux voies de madriers parallèles fixés sur le sol ; puis le peu de solidité de telles voies donna l'idée de les revêtir de plaques de fer ou de fonte.

En 1767, on employa exclusivement la fonte; les premières ornières que l'on fit de cette façon consistaient en bandes plates avec un rebord ou épaulement extérieur.

Or, ces bandes s'appelaient trams, en anglais; et, en combinant le singulier de ce mot, tram, avec le terme road, route, et way, chemin, on fit les expressions tram-road et tram-way (la seule que nous ayons adoptée), qui signifient littéralement chemin à rail plat.

Le dictionnaire de Dupiney de Vorepierre n'exprime pas la même opinion; pour lui, tram-way veut dire chemin à ornière. Mais c'est évidemment là une erreur; car, en anglais, la trace d'une roue se dit rut, et ne s'est jamais dit tram.


Selon Pierre Larousse, le dictionnaire de Dupiney ,« commencé en 1847 et interrompu par la révolution de 1848, fut repris en 1855 et achevé en 1863. » Il a été publié en 1864. Il n'était pas le premier à parler de chemin d'ornières. Ou plutôt si, car on disait en fait chemin à ornières.Mon vieux dictionnaire bilingue de Spiers de 1850 écrit :
Citation:
Tram-way : 1. Chemin à ornières ; 2. Chemin de fer à rail plat.


En fait, on trouve au début du XIXe siècle de nombreuses mentions de chemin à ornières et même de chemin à ornières de fer.

Une belle page, avec illustrations, nous en dit plus, sur la base d'un numéro de 1935 de l'Illustration consacré à l'histoire de la locomotion terrestre.
Citation:
Les ancêtres du rail
Avant le "chemin de fer" ont existé les ornières de pierre et les rails en bois.
La Grèce antique utilisait déjà des voies à ornières, creusées volontairement à l'écartement normal des roues de chars, dans des dalles de pierre disposées côte à côte le long de certaines routes, pour adoucir et faciliter le roulement des chars. On en retrouve sur la route du Pirée à l'Agora d'Athènes.
De Grèce, le procédé passa en Italie où en subsistent des vestiges sur les chemins qui conduisent aux ruines des villes les plus anciennes du Latium, ainsi qu'en Sicile, près de Syracuse.
Plus près de nous, un chemin à ornières a été aménagé vers 1826 à la carrière de Dartmoor, et en France, en 1828, on mentionne encore le "chemin à ornières".


Puisque nous plongeons dans l'histoire ancienne, j'en profite pour rappeler ou apprendre que les chemins ferrés ont existé bien avant l'invention des ... chemins de fer. Comme on peut le lire dans Furetière, le chemin ferré désignait en effet celui qui est pavé, ou dont le fond est dur & solide, de roche, de pierre. Il s'opposait au chemin de velours, celui où il y a de l'herbe, qui est sur une pelouse.
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Jacques



Inscrit le: 25 Oct 2005
Messages: 6525
Lieu: Etats-Unis et France

Messageécrit le Friday 26 Oct 12, 21:38 Répondre en citant ce message   

sortir des rails de la vertu : (Balzac, 1836)

Brassens aurait pu l'utiliser et la faire rimer avec des mots pittoresques, dans sa chanson du chef de gare.


Addendum :
Ce n'est qu'en anglais que le mot rail existait avant le chemin de fer.


Dernière édition par Jacques le Saturday 27 Oct 12, 14:26; édité 1 fois
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Andrew



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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Tuesday 30 Oct 12, 11:53 Répondre en citant ce message   

Petite suite au bestiaire cheminot...

"Les sangliers."
On les surnomme aussi "taupiers" ou encore "blaireaux."

C'est leur faire affront !
Les agents de la voie (V.B : Voies et Bâtiments) représentent certainement la corporation ferroviaire la moins connue et reconnue qui soit.

D'aucuns imaginent qu'il suffit de deux rails et quelques traverses pour bâtir un chemin de fer.
Après tout, lorsqu'on les aperçoit depuis son fauteuil pullman, sagement rangés le long du ballast, le menton sur la queue de pelle, des lazzis peuvent surgir, dont d'autres cheminots ne se sont pas privés.

-"Monsieur, pour un parfait rasage, adoptez le rasoir breveté VB "Le taupier" ! Cinq lames ! Oui monsieur. Voyez : La première soulève le poil. Les quatre autres la regardent faire, appuyées sur le manche."
(Authentique !)

-"Sacré vieux blaireau, t'as toujours pas déniché des truffes ?"

Et tout à l'avenant, jusqu'à affirmer qu'on voit parfois les "sangliers" occupés à déplacer un "crocodile", jouant de "l'hermine ou l'herminette" et du "pied de biche" sous les "sauts-de-mouton" tandis que les "écureuils" juchés sur leur "girafe" gambadent dans les "ficelles."

- Crocodile : Appareil de voie constitué de lames ondulées servant à la répétition des signaux en cabine de conduite et aubinant par contact avec une brosse placée sous la locomotive.
- Ficelle : Surnom donné aux fils de contact électrique et leur chaîne de supports, potences, portiques, câbles porteurs, balancines, feeder... dénommée "caténaire." (Latin : Catena : Chaîne.)
- Girafe : Echelle double (en bois) montée sur lorrys, manœuvrée à main d'homme servant à l'inspection des fils de contact et de leurs suspentes.
Par extension "girafe" désigne aussi les machines automotrices, nacelles ferroviaires ou rail-route, dénommées "quatre axes."

Ce qui nous ramène aux "écureuils" qui sont les agents préposés à la construction, la maintenance et la réparation des caténaires.

Mais ce n'est pas tout !... (A suivre.)
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Moutik
Animateur


Inscrit le: 06 Apr 2008
Messages: 1236

Messageécrit le Friday 02 Nov 12, 2:42 Répondre en citant ce message   

Date butoir : date dernière à laquelle une tâche doit être achevée, un acte accompli.

Par analogie aux butoirs installés en bout de voie pour préserver les convois qui ne seraient pas complètement stoppés d’en sortir. Le terme consacré dans les chemins de fer semble heurtoir. Des heurtoirs qu’on ne peut dépasser (en principe).

L’expression date butoir est déjà citée ici et ici
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
Messages: 139
Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Friday 02 Nov 12, 10:12 Répondre en citant ce message   

"Bute, butte et heurtoir" ne sont pas synonymes.

Leur seul point commun est de matérialiser l'extrémité d'une voie, comme par exemple dans les "gares têtes de ligne" parisiennes.

Là, le heurtoir est constitué d'un chevalement métallique portant une traverse peinte "de gueules orlé d'argent", traduit en héraldique.
Souvent ce heurtoir est disposé sur des glissières.

L'usage est de ne jamais toucher le heurtoir. Toute éventualité pouvant survenir, des "heurtoirs en béton", plus massifs, ont été installés, permettant d'encaisser des "accostages durs." (Pieux euphémisme...)
Dans ce cas, on dira "enfoncer ou dépasser, effacer le heurtoir" voire "enfoncer la bute."

Face à ce danger, des buttes ont été construites, notamment au bout des voies où l'on accède uniquement par refoulement.
La machine est placée à l'autre extrémité de la rame et il s'est produit certains "refoulements à l'aveuglette..."
(En clair : "Quand ça refoule plus, tu freines !" Ô tempora ! Ô mores !)

Ces buttes très massives sont constituées d'un cube de béton de trois à quatre mètres de côté profondément ancré dans le sol et portant symboliquement la susdite traverse.
Dans ce cas de figure, on "n'enfonce pas la butte", on monte par dessus.
(Soyez chics, cela m'est arrivé... Glissons SVP.)

Quant à "bute", cela désigne simplement l'extrémité de la voie, la position des wagons stationnés.
Exemple :
- "Où est la rame de la SNAV ?"
- "Sur la 23, en bute."

Buttes et heurtoirs sont les objets matérialisant le sujet : La bute.
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
Messages: 139
Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Thursday 08 Nov 12, 10:00 Répondre en citant ce message   

"Crocodiles, talon-pointe et talon d'Achille."

Avant de poursuivre, un petit retour sur les "crocodiles" :
L'appareil de voie (dont la définition se trouve aussi dans le Larousse - 1992) mesure environ 6 mètres et présente quatre lames ondulées. Sa hauteur ne dépasse pas le sommet des rails. Les extrémités sont rabaissées en forme de rampe, facilitant la prise de contact de la brosse disposée sous la locomotive.
Par analogie de forme, le surnom de "crocodile" vient naturellement à l'esprit, évoquant les excroissances tourmentées de l'épiderme d'un saurien sommeillant à fleur d'eau.

Dans le même esprit, des locomotives furent également baptisées "crocodiles."
Il s'agit de machines à cabine centrale de type "B-B" (soit deux bogies de deux essieux moteurs) de la série 12000, connues notamment dans l'Est et le Nord de la France. Aussi dans d'autres contrées limitrophes, comme l'Allemagne ou la Suisse.
(Là, elles furent surnommées "alligator" mais c'est caïman pareil...)

Deux longs capots plongeants de chaque côté, les fanaux, disposés comme de gros yeux... Leur puissance surtout, capable d'arracher 2000 tonnes "comme qui rigole." La ressemblance est frappante et leur renom a fait le tour du monde.
"French crocodile" pour les françaises; "German alligator" pour les C-C (deux bogies de trois essieux moteurs) allemandes et suisses.

"Talon-pointe. Aiguilles volantes."

Parmi les mots empruntés à l'anatomie, le cœur des aiguillages est l'une des pièces maîtresses. C'est sur lui que se regroupent ou se séparent les files de rails centraux.
Le guidage latéral est assuré par les lames. Le tout sécurisé par des contrerails qui viennent attaquer les essieux par leur face interne.
Sorte de Janus, appareil de voie à double face, les aiguillages sont manœuvrés soit depuis un poste (câbles de renvoi, timoneries, moteurs électriques linéaires...) soit à pied d’œuvre, au moyen de leviers placés directement à proximité. Ce sont des "aiguilles volantes."

Le piège pour le "galibot, brigadier ou tournepousse" (agent de manœuvre) est de ne pas "enfourcher, entrebâiller et faire bivoie" sur les pointes de lames.
Ceci dans le cas où l'on attaque l'aiguille "en pointe" c'est-à-dire à la croisée des chemins, lorsqu'il s'agit de partir à droite ou à gauche. Il faut alors vérifier le collage des lames, l'absence de "mouche" (brèche) soit sur la pointe de cœur, soit sur la pointe de lame sous peine de voir un essieu partir d'un côté et l'autre s'engager sur la voie contigüe : Bivoie !

les aiguilles volantes sont de différentes espèces.
Il en est de gentilles qui se retournent d'elles-même lorsqu'on les attaque "en talon."
Ce sont les "talonnables-renversables."

Plus sournoises, tapies tel l'alligator guettant sa proie, les "talonnables non-renversables" (ou TNR) reprennent leur position initiale après le passage des essieux. Elles sont actionnées par un levier à contrepoids qu'il faut retourner pour tracer un "itinéraire franc."
Le brigadier devra donc vérifier le collage des lames et surtout dégager le "garage franc." Ce terme désigne l'écart suffisant à permettre le passage sur une aiguille sans risquer la "prise en écharpe" par un mouvement venant de la voie adjacente.

Matérialisé par une traverse encastrée au sol (se méfier des (tr)averses humides... ça glisse !) le dégagement du garage franc est l'une des chaussetrappes tendues au malheureux galibot étourdi, évaporé, qui risque alors de recevoir une "torpille." (Nous y reviendrons.)

"Garage franc, bivoie, enfourchement... Déraillement et oreilles de cochon..."
Autant de bonnes raisons de considérer Janus du bon côté, se méfier du talon d'Achille et se souvenir du vase de Soissons...

Bonne journée.
Andrew.
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José
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Messageécrit le Tuesday 13 Nov 12, 14:13 Répondre en citant ce message   

- Europe Jumps on Bank-Overhaul Bandwagon.
= L'Europe saute dans le train de la restructuration des banques.

[ The Wall Street Journal - 03.10.2012 ]


Royaume-Uni to jump / climb on the bandwagon
- suivre le mouvement
- prendre le train en marche
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Jacques



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Messageécrit le Tuesday 13 Nov 12, 18:48 Répondre en citant ce message   

José a écrit:
Royaume-Uni to jump / climb on the bandwagon
- suivre le mouvement
- prendre le train en marche

L'expression est pittoresque, mais le mot bandwagon ne vient pas du langage ferroviaire.

angl. band : orchestre, fanfare
angl. wagon : charrette, chariot (cf. all. Wagen)
angl. bandwagon : dans une parade, véhicule qui transporte l'orchestre
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embatérienne
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Messageécrit le Tuesday 13 Nov 12, 19:53 Répondre en citant ce message   

L'origine de l'expression tient aux campagnes politiques américaines qui firent usage dès le XIXe d'un bandwagon (emprunté aux usages du cirque) pour leur publicité ambulante et auquel se joignaient des ouvriers de la onzième heure quand le succès était assuré.

Pour revenir à un usage ferroviaire (encore que ...), rappelons le gravy train, mentionné dans le fil junket.
http://www.worldwidewords.org/qa/qa-gra4.htm
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Andrew



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Messages: 139
Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Tuesday 13 Nov 12, 21:07 Répondre en citant ce message   

"Une torpille." (Se voir adresser, prendre une, ramasser une... Répondre à une torpille.)

Modèle "7P1" intitulé "Demande d'explications écrites" et - comme on ne lit jamais les petites lettres figurant dans les clauses d'un contrat - "préalable à une sanction disciplinaire."

Quelquefois surnommée "SCUD" ou "Exocet" c'est le préalable à une simple sanction, lorsque l'erreur et la responsabilité sont établies. Cela peut aussi marquer l'engagement de procédures lourdes lorsque la faute reprochée porte sur des conséquences réelles ou possibles nettement plus graves.

Dans l'ordre croissant on trouve le blâme sans inscription au dossier, celui avec inscription, avec ou sans retenue sur la prime de fin d'année, calculée en 1/12 ème.
Là déjà, ça vous colle au train pour le restant de votre carrière...

Suivent la mise à pieds, la "descente de machine", le passage obligatoire "à la psycho." Sanctions lourdes à porter pour un conducteur de locomotives : On le prive de son joujou...

Suivant cet ordre croissant, on avance vers la "mise au placard" ou - encore pire - la "privation d'emploi."
En clair : "Vous restez chez vous, avec votre salaire de base. Vous restez à notre disposition au cas où vos connaissances nous seraient utiles."
Bien sur assorties de dégradation, de réductions sur salaire.
Mais on ne manquera pas d'éventuellement reconvoquer le cadre fautif, sanctionné, pour le confiner à des tâches subalternes. Le tout assorti des mesures de précaution les plus appropriées.

Les paroxysmes (j'en fus le témoin) sont la mise à la retraite anticipée puis la révocation pure et simple.
(Sans indemnité, bien entendu, puisque les cheminots ne cotisent pas aux caisses de chômage.)

Viennent s'intercaler le limogeage, la mutation disciplinaire, le hazbrouckage, l'interdiction de fréquenter certains locaux de travail ou même d'adresser la parole à d'ex-collègues, d'avoir de simples conversations de courtoisie avec elles et eux.

Ca ne rigole pas.
La torpille peut survenir de toutes parts, quelle que soit la relation hiérarchique.

"Le chemin de fer, c'est comme l'Armée. La discipline en plus."
Touchez-en deux mots à vos amis cheminots. Ils vous expliqueront.
Et donnez-leur le bonjour.
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José
Animateur


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Messageécrit le Wednesday 14 Nov 12, 10:37 Répondre en citant ce message   

Jacques a écrit:
L'expression "to jump / climb on the bandwagon" est pittoresque, mais le mot bandwagon ne vient pas du langage ferroviaire.

Je n'ai pas dit que bandwagon avait à voir avec le ferroviaire.
Mais on traduit presque toujours cette expression par "prendre le train en marche".
Traduction sans doute influencée par le composant wagon.
Trouver une traduction incluant le sens de bandwagon ne me semble pas évident.
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Andrew



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Messageécrit le Wednesday 14 Nov 12, 11:48 Répondre en citant ce message   

"Percer le carton."

Voila une décision très grave, parfois prise par les agents-circulation, aiguilleurs, chefs de service, agents responsables de votre sécurité.



La sécurité des circulations se fonde sur l'entente, la connaissance à chaque instant de celles en cours d'acheminement, leur nature, leur vitesse, leur origine, la destination. Et surtout l'itinéraire emprunté.

Exemple banal : Le raccordement d'une voie-mère d'embranchement, d'installations industrielles, vers les voies principales ou "voies de circulation." Là, les voies principales sont protégées par un signal d'arrêt sur voies de service, le carré violet. Il est impossible de libérer une "remonte" vers les VP sans avoir au préalable fermé le carré noble (carré de pleine voie) puis tracé l'itinéraire en tournant les aiguilles et adressé au conducteur un signal de départ.
Dans le sens inverse, les mêmes procédures devront être respectées dans un ordre très strict.

Pour ce faire et éviter l'erreur humaine (toujours possible) des enclenchements de sécurité sont mis en place.
Le plus simple est "l'enclenchement par toc" (ou tocq, toque ?) matérialisé par une patte soudée sur un levier contigu empêchant sa manœuvre avant d'avoir actionné le levier voisin.

Sur le terrain on rencontrera des "transmetteurs à clés" activés par l'aiguilleur, autorisant ou non l'agent de manœuvre à libérer au moyen d'une première clé un levier cranté. Cette action libérera sur la première serrure une clé permettant de déverrouiller et actionner le second levier.

Dans les postes d’aiguillage, on trouvera des leviers condamnés par des cadenas.
Devenus objet de curiosité, ces cadenas présentent une fenêtre à glissière dans laquelle on interpose un coupon de carton prélevé dans un carnet dûment renseigné, portant un numéro d'ordre, annoté du motif de sa mise en place. (Date, nom, n° matricule, fonction, signature.)



Lors d'opérations de maintenance, de réparation, on peut avoir besoin de se libérer de ces enclenchements.
"Percer le carton" sera une décision prise en concertation avec tous les acteurs du transport.
Il peut arriver qu'on doive, face à une situation imprévue, non-conforme aux protocoles habituels, s'affranchir des sécurités par enclenchement...
Dans les deux cas, les agents ne peuvent prendre la décision ultime qu'en toute connaissance de cause.

Le coupon de carton reste en place et on le perce en introduisant la clé.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_ferroviaire_de_Zoufftgen
Là, nous savions dès la première heure qui avait "percé le carton" et envoyé en "bugne-à-bugne" un TER vers un train de fret venant du réseau SNCF sur une VUTT (voie unique temporaire pour travaux) normalement trafiquée en IPCS (installations permanentes de contresens.)

A rapprocher de "mettre un coup de canif" "percer le carton" s'avère parfois très lourd de conséquences.
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Jacques



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Messageécrit le Friday 16 Nov 12, 1:41 Répondre en citant ce message   

L'aiguilleur du ciel a une fonction semblable à celle de l'aiguilleur du chemin de fer.
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