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masque (français) - Le mot du jour - Forum Babel
masque (français)

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giòrss



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Messageécrit le Thursday 13 Mar 08, 19:57 Répondre en citant ce message   

MASCA (latin médieval) --> "larva" (lat. classique)

LE MASQUE (français)
Selon ATILF:
A) Objet recouvrant et représentant parfois tout ou partie du visage, qui est porté dans diverses occasions de la vie sociale selon les peuples et les époques
B) Modelé, traits (expressifs) du visage.
Citation:
« Le rad. préroman *maska «noir» est à l'orig. de deux groupes de mots: a) un type masca signifiant «masque» en lat. tard., mais surtout «sorcière» ou «spectre, démon» représenté en lat. médiév. (dep. 643, Lois de Rotharis ds NIERM.; cf. 680 en Angleterre, chez l'évêque Adhelm), en Italie (Pise, Piémont et Sicile), en gallo-roman (sous la forme du composé talamasca, att. dès le lat. médiév.) et en a. prov. (…), les notions de «noir» et de «sorcier, démon» étant étroitement associées dans l'imagination populaire; b) un type élargi *maskara, très répandu dans les domaines ibéro-roman (cat. mascara «tache noire, salissure», également vivant en aragonais, navarrais, valencien et à Majorque; port. mascarra «tache» etc.), ital. (maschera «masque» s'expliquant par le fait que les plus anciens déguisements consistaient simplement à se noircir le visage et parfois le corps) et gallo-roman (…) »

(Moi je ne crois pas à l'explication *maska = "noir", qui me semble une belle invention, mais je suis d'accord que les premières déguisements consistaient à se noircir le visage.
De toute façon, c'est vrai qu'existe un racine IE *sma- = "noir".

LA MASQUE (français)
Selon ATILF:
Désigne une fille, une femme laide ou rusée, effrontée
Citation:
"Prononc. et Orth.: [mask]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1640 «maquerelle; sorcière» (OUDIN Curiositez); 2. 1660 «effrontée» (MOLIÈRE, Sganarelle, scène 14, éd. R. Bray, p.312). Empr. à l'a. prov. masca «sorcière» (1396 d'apr. PANSIER) d'orig. préromane (v. masque1). Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p.269; t. 2 1972 [1925], p.416."




MASCOTTE
Selon ATILF: Être ou chose considéré(e) comme portant bonheur.
Citation:
Étymol. et Hist. 1867 (E. ZOLA, Les Mystères de Marseille, éd. Charpentier 1909, p.223 cité par G. GOUGENHEIM ds Fr. mod. t. 14, 253). Empr. au prov. mascoto «sortilège, ensorcellement au jeu» (1re moitié du XIXe s. ds MISTRAL); dér. de masco «sorcière, magicienne» (ibid.). Fréq. abs. littér.: 15. Bbg. QUEM. DDL t. 1.


MASK (anglais)
Selon "The Collaborative International Dictionary of English" v.0.48
http://zebrawords.com/index.php?database=gcide&type=1&q=00-database-info&strategy=exact
Citation:
Mask \Mask\ (m[.a]sk), n. [F. masque, LL. masca, mascha, mascus;
cf. Sp. & Pg. m['a]scara, It. maschera; all fr. Ar. maskharat
buffoon, fool, pleasantry, anything ridiculous or mirthful,
fr. sakhira to ridicule, to laugh at. Cf. Masque,
Masquerade.]

MASCA (piémontais)

a) sujet (humain ou animal, mais surtout de genre féminin) qui a le don de changer sa forme en êtres differents
b) personne qui a le don de guérir ou de faire du mal
c) être supernatural génerique
d) sorcière diabolique (selon l'église catholique)
e) jeune femme normale, mais qui est très vive, qui bouge toujours (acception positive). jeune femme effrontée (acception negative)

MASCRADA (Piémontais)
Personne deguisée. Le deguisement traditionel était fait en forme de chevre (avec son berger), d'ours ou de porc (tenu par un patron humain). Une autre possibilité etait celle, pour l'homme, de s'habiller comme une femme et , pour la femme, de s'habiller comme un homme.
Dans un jours precis, était permis le deguisement avec du carbon sur la face (magninada).


MASCHERA (italien)
Je n'ai pas trouvé dans les textes italiens une explication satisfaisante de l'origine étymologique du terme "maschera". De toute façon je pense que "maschera" vient d'un originaire "masca".

Cfr. “Masca” e “talamasca” nelle fonti germaniche antiche, contenu en “L’immagine riflessa”, IX, 2000 et BARILLARI S. M., “Il cervulus e le altre maschere medievali”, en GRIMALDI P. (a cura di), Bestie santi, divinità. Maschere animali dell’Europa tradizionale, catalogue de l'exposition du Musée National de la Montagne de Turin (15 février - 27 avril 2003). Dans le dernier texte, se trouvent citées les hypothèses suivantes:
1. dérivation d'un substrat linguistique pre-latin (sans précision ultérieure);
2. dérivation d'un élément alloglotte (prêt de l'arabe más˛hara = "bouffon").
3. dérivation de marsica = femme des "Marsi"; peuple italique dont les femmes furent considérées spécialistes dans les arts magiques, selon les sources classiques et post-classiques, jusqu'à St. Augustin. Comme du lat. persica viendrait l'it. pesca; de marsica viendrait masca.

La deuxième hypothèse est à rejeter clairement, parce que le terme masca est attesté en manuscrits bien antérieurs aux croisades et d'époques quand les Arabes comptaient dans le panorama mondial comme le "due di picche" sur une table de jeu (expression italienne).

La troisième est également è refuser, parce que les masques/masche des traditions fèeriques populaires françaises et italiennes ne peuvent pas être identifiées dans le rôle unique de "femmes sorcieres."

Autres Auters ont voulu, par contre, y voir une origine dans une racine IE * bhask - que nous trouvons dans le fascinum/fascinator/fascino latin et dans le grec baskanoin/baskanion/baskanein. Je trouve cette hypothèse impossible, par-ce-que le groupe IE ancien * bh - ne pourrait jamais avoir développé directement en m -.

Je laisse de côté les étymologies fausses comme celles qui voudraient approcher masca au baccàno et au verbe français rabacher ou, ancore, au verbe espagnol mascar =" mâcher." Ni me semble logique penser à une derivation depuis le latin tardif manducare (= "manger"): C'est vrai que manducus fût utilisé par Plautus, dans le sens de "croquemitain dévorant" ("orco" en italien), mais celui-ci est, plutôt devenu le mecou de certaines zones de l'Occitanie.

Mon personnel hypothèse se positionne, donc, dans le premier group génériquement mentionné par BARILLARI. Je me permet une constatation: les termes masca/masco, piémontais et occitan, comme le français ancien masque équivalent à la "larva" latine et non à "sorcière diabolique" (construction postérieure de l'Église catholique médiévale). La masca, cependant, est plus semblable au mutaforma/shapeshifter irlandais, qu'à chose differentes. Un sujet doué du "don" de voyager entre les univers parallèles des vifs et des morts, en transformant soi-meme, en animal (si sa forme principale - ou préférée? - est celle d'être humain), et en trasformant soi-meme en homme (si sa forme principale - ou préférée? - est animale). Donc, la masca/masco/masque de la tradition féerique populaire peut être très bénéfique, comme très nuisible.
En plus, le mot masca est réuni indissolublement à la masque/maschera, qu'il semble etre un dérivé. En rangeant un masque sur le visage, en effet, cet "antefacciale" (chose qui se met sur la face) a le pouvoir de "transformer la personne"...et ça suffit penser aux masques utilisés par les chamans asiatiques.

Plutôt, je crois que la seule langue vivante qui puisse nous aider à comprendre l'origine du terme masca est le ligure moderne de Genes, dans lequel le mot même signifie encore "joue" et "partie du navire."
Selon DEVOTO, à l'origine, "masca" aurait du etre un terme méditerranéen signifiant "coté", de la face ou du navire,: cfr. DEVOTO G., Dizionario etimologico. Avviamento alla etimologia italiana, Firenze 1968, vox “masca”.

C'est vrai que le premier document qui cite le terme "masca" est un document juridique longobard, écrit en latin. De toute façon, il ne s'agit pas originairement d'un terme germanique latinisé, par-ce qu'en aucune langue de ce groupe existe un terme semblable pour définir une partie du visage.
Plus spécifiquement, en longobard "joue" se disait wankja (cfr. ROHLFS G., Studi e ricerche su lingua e dialetti d’Italia, Firenze 1972, p. 24 e GAMILLSCHEG E., Romania Germanica II, p. 157).

Dans la "loi de Rotaris", 643 D.C., on trouve: "nullus praesumat haldiam alienam aut ancillam quasi strigam, quam dicunt mascam, occidere." Masca fut ensuite, un prêt du substrat qui entra dans les langues allemandes (voir l'ancien allemand "talamaske"), mais il ne s'agit pas de terme allemand originaire.

Par contre, en latin existe maxilla (partie du visage), qui viendrait d'un archaïque et perdu * maxla (à lire màcsla).
Ensuite, masca / maxla sont mots du substrat pre-latin, probablement méditerranéen.

De masca = "joue / partie du visage" est dérivée le verbe roman mascarare (italien), qui signifia originairement "se teindre le visage de carbon". Pensons, alors, aux mascrade des magninade piémontaises et aux verbes flamands maschelen/mascheren = "teindre de noir / tacher / salir", comme nous pouvons penser aussi à l'ancien français mascarel = "tache noire sur le visage", qui passa à signifier, "se couvrir le visage/se mettre un déguisement, partiel ou totale."
En Piémontais, le masque s'appelle mascrada, c'est-à-dire "mascheratura/effect de l'action de se masquer". Le terme actuel italien maschera dérive d'un agrandissement mascra de masca, puis encore agrandi en mascara, procès commun en beaucoup de dialectes romanes: nous pouvons penser au Catalan qui créa platara de plat et au Castillan qui créa cascara de casco.

Il faut se poser la question: "Pourquoi, les masques sont dévenus aussi synonime de "mutaforma/shapeshifter/personne qui change de forme par magie"?
La rèponse ne peut etre que la suivante: les chamans anciens utilisaient des masques pendant les rites de transformation.

J'utilise le néologisme "mutaforma", tiré par les oeuvres de science-fiction contemporaines, parce qu'il semble le plus apte à décrire ces sujets, qu'ils ne sont pas des simples "mutants". Dans la pensée de l'antiquité, n'existait pas une "frontière claire" entre le "soi" et le "tout" (qui comprend le soi, pour notre civilisation actuelle), alors les "mutaforma" sont l'un et le tout fondu ensemble, contemporainement.

Pour comprendre cette manière de penser ancienne (qui correspond encore partiellement à la manière d'entendre la réalité féerique des peuples des Alpes, jusqu'au 1950), il faut se refaire aux sagas celtiques irlandaises, plutot qu'à textes classiques comme le pas de Hérodote, qu'il dit: "Les Scythes et les Grecs qui habitent le Scithyia racontent que tous les ans et pour quelques jours, chaque Neure se transforme en loup, puis il reprend les aspects humains. Quand ils me disent celui-ci, ils ne me convainquent pas, non plus si ils jurent pendant qu'ils le racontent." Cfr. DUMEZIL G., Le problème des Centaures, Paris 1929, p. 49, ou plutot qu'à l'Ane d'or d'Apuleius,

Dans le Poème d'Amairghin, on lit par exemple, que le poète même, en sautant du bateau qu'il l'avait amené sur les bords de l'Irlande, il eût proclamé: "Je suis un estuaire qu'il se jette dans la mer / je suis un flot de l'océan / je suis le mugissement de la mer / je suis un boeuf puissant / je suis un aigle sur un rocher / je suis une goutte de rosée dans le soleil / je suis une plante pour beauté / je suis un sanglier pour prouesse / je suis un saumon dans un miroir d'eau / je suis un lac dans un plaine/je suis la force de l'art" (cfr. Celtic Mithology, London 1968, trad. Proinsias McCana.)

Par contre, dans le Voyage de Bran, fils de Febal, vers la terre des vifs, le sorcier Tuan Mac Cairill célébra ainsi la propre existence proteiforme: "Aujourd'hui un épervier, hier un sanglier / inconstance Merveilleuse! […] / Entre troupeaux de verrats je me trouvais / pendant qu'aujourd'hui ije suis entre vols d'oiseaux / et je sais ce qu'il viendra après / j'aurai encore une forme différente!."

Toutes celles-ci ne sont pas métaphores comme, aujourd'hui, nous pourrions imaginer. Il se traite, par contre, d'expressions claires d'une culture qui croit vraiment dans la transformation, et dans une realité "fluide." Les "mutaforma" sont, enfin, des shape-shifter et pas des warp-spasmer, comme le fameux docteur Jekyll. Pour nous comprendre mieux: dans un poème irlandais, La destruction du refuge de De Derga, Conaire, le héros est fils d'un "homme-oiseau". A' Conaire se présente un autre homme qui proclame d'être "le roi des oiseaux de ton père." Ensuite, en telle vision "merveilleusement fluctuante du monde", tout est "un" et tout est "fluide". L' Au delà et l'Au de-ça, les vifs et les morts, les hommes et les animaux. Pour changer il y n'a pas besoin de boire une potion, comme avaient fait le personnage de l'âne d'or ou le docteur Jekyll. Il y n'a pas des contractions douloureuses. Il se trouve seulement "un glissement naturel en autre forme, avec autres vertus."
Aussi le furor du guerrier germanique dériva d'un glissement de l'humain au bestial, obtenu par rites spéciaux.


Dernière édition par giòrss le Saturday 15 Mar 08, 12:30; édité 4 fois
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giòrss



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Messageécrit le Friday 14 Mar 08, 1:19 Répondre en citant ce message   

BINGO!!!

J'ai troivé la racine en Pre Indo European Database
de POKORNY

Citation:
Number: 1791

Root: smek-

English meaning: chin, beard

German meaning: `Kinn, Mundpartie, Bart'

General comments: im ai. mit k^

Material: Ai. śmaśru- n. `Bart, Schnurrbart' (assim. aus *smaśru-); arm. mauruk`, moruk` `Bart'; alb. mjekrë `Kinn, Bart' (*smekrā); vielleicht lat. māla `Kinnbacke, Kinnlade', Demin. maxilla (*smek-slā, dessen Vokal mit dem arm. a vergleichbar wäre); ir. smech `Kinn' (*smekā), vermutlich ags.smǣras m. Pl. `Lippen' (*smahria-), dazu als `Lippenblütler' nisl. smǣra f., smāri m., norw. dän.smǣre m., schwed. dial. smäre m. `Кlее', nach anderen zu smei- `lächeln'; lit. smãkras m., smakrà f. `Kinn', lett. smakrs `Kinn, Gaumen'; hitt. zama(n)kur `Bart' (*smokur oder *smokru-).

References: WP. II 689, WH. II 15, Trautmann 270.

Pages: 968

PIE database:


http://starling.rinet.ru/
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Patrick



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Lieu: Βέλγιο: Βαλλωνία

Messageécrit le Saturday 15 Mar 08, 20:31 Répondre en citant ce message   

En grec classique, le masque est un masque de théâtre et se dit το προσωπείον (to prosopîon)
où l’on reconnait l’ancien œil (η οψ (*) [i ops] = le regard, la vue) et la proposition pro / devant.

Le masque se porte sur le devant de la face ! (cf. Lucien de Samosate , Plutarque de Chéronée).

Le terme désignera finalement l’acteur lui-même (chez Philon d’Alexandrie et Flavius Josèphe par ex.).

En grec moderne, le mot est toujours utilisé :
- το προσωπείο [toprosopio ] το μάσκα [to maska], le masque
- το πρόσωπο [to prosopo ] le visage, mais aussi la personne, l’homme

Ce terme a-t-il été traduit par les Latins en "persona, -ae" :n.f.
1° masque (au propre comme au fig.)
2° figure,personnage, statue;
3° rôle, acteur,personnage de théâtre;
4° dignité, rôle, charge;
5° individu

qui devient en français "une personne" !

Au fond, nous avons tous un masque dans la vie.

___________________________________________
(*) cf. Vb. Όψομαι [opsomè] => οράω [orao]voir, au propre = avoir des yeux
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Lou caga-blea



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Messageécrit le Sunday 16 Mar 08, 15:01 Répondre en citant ce message   

A propos de latin persona, "le masque" puis, par dérivation "le rôle" (cf. dramatis personae) voire "la personne, l'individu" :

il s'agit d'un emprunt très probable à l'étrusque (la finale en -na en est l'indice le plus sûr) *φersuna, adj. dérivatif en -na sur la base φersu, qui désigne un personnage, représenté sur diverses fresques tombales de Tarquinia (c'est seulement dans tombe de l'Augure, ca. 540-530 av. J.-C., toutefois, que ce personnage est explicitement nommé), se livrant à un jeu rituel : le φersu, recouvert d'un masque, tient en laisse un chien qu'il laisse se déchaîner sur un autre homme dont la tête est recouverte d'un sac. Le φersuna (litt. "qui appartient au φersu") désignerait ainsi le masque, accessoire essentiel du φersu, ce jeu rituel étant à l'origine des représentations théâtrales dans le monde romain (v. la reconstruction proposée par Tite-Live, Hist. rom., VII, 2, où la double origine, étrusque et rituelle, est mentionnée).
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Patrick



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Messageécrit le Wednesday 19 Mar 08, 23:25 Répondre en citant ce message   

un dernier ajout à ce que je disais plus haut.

Le mot grec a donné une figure de rhétorique souvent utilisée et bien connue : la prosopopée qui consiste à faire parler comme une personne un mort, un absent, un animal, une ville, un pays, un concept etc.
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José
Animateur


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Messageécrit le Saturday 03 Nov 12, 14:21 Répondre en citant ce message   

Lire les Fils suivants :
- Homographes de genres différents
- Mots péjoratifs à l'adresse des femmes
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Papou JC



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Messageécrit le Saturday 03 Nov 12, 23:20 Répondre en citant ce message   

giòrss a écrit:
2. dérivation d'un élément alloglotte (emprunt de l'arabe máskhara = "bouffon"). ... La deuxième hypothèse est à rejeter clairement, parce que le terme masca est attesté en manuscrits bien antérieurs aux croisades et à des époques où les Arabes comptaient dans le panorama mondial comme le "due di picche" sur une table de jeu (expression italienne).

Giòrss semble oublier que les légions romaines ont occupé le nord de l'Arabie, et qu'à cette occasion des échanges linguistiques se sont forcément produits entre les trois langues : grec, latin, et arabe. Je ne rejetterais donc pas cette hypothèse aussi vite. Je la rappelle : elle fait dériver l’italien maschera de l’arabe classique مسخرة [masẖara], « mascarade, comédie », pl. مساخر [masāẖir], « carnaval, défilé de masques ».
Il y a tout de même une relation morphosémantique forte, non ? Si encore le mot arabe était lexicalement isolé, on pourrait croire à un emprunt dans le sens latin -> arabe, mais ce n'est pas le cas ; il appartient à une famille arabe dérivée du verbe سخر [saẖira], "se moquer, tourner en dérision".
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giòrss



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Messageécrit le Thursday 15 Nov 12, 20:08 Répondre en citant ce message   

Oui, sans doute il y a une possibilité du 0,0015%, à ne pas écarter.

Alors, arabe classique attesté en quelle époque et par quel texte?
Latin emprunté attesté par?
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Papou JC



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Messageécrit le Friday 16 Nov 12, 13:23 Répondre en citant ce message   

Cher Giorss, l'étymologie arabe en est aux balbutiements de la naissance, voire de la gestation, ne me demande pas l'impossible !
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Papou JC



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Messageécrit le Tuesday 03 Jun 14, 6:27 Répondre en citant ce message   

Au cours d'une relecture attentive du très riche post initial de Giorss, je suis tombé sur cette phrase :
Citation:
MASCRADA (Piémontais)
Personne deguisée. Le déguisement traditionnel était fait en forme de chèvre (avec son berger), d'ours ou de porc (tenu par un patron humain). Une autre possibilité était celle, pour l'homme, de s'habiller comme une femme et, pour la femme, de s'habiller comme un homme.

Cette dernière possibilité me fait me demander si le mot latin mās, "mâle" (adjectif et substantif), dont on connaît mieux le diminutif masculinus, n'aurait pas quelque chose à voir dans cette histoire de masques. Le mot féminin masca aurait pu être forgé pour désigné tout aussi bien un homme déguisé en femme qu'une femme déguisée en homme, par un procédé similaire à celui que l'on retrouve dans les mots hommasse et virago, mais sans connotation péjorative.
Ce qui n'exclut pas une collusion avec les autres étymons répertoriés par Giorss.
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