Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11166 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 21 Dec 12, 1:25 |
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gilou a écrit: | Pour bohu, on a le terme arabe bahiya "etre creux, vide". Ce terme arabe est utilisé pour décrire l'état d'une boutique ou une maison dans laquelle il n'y a rien.
Pour tohu, on a une forme ougaritique thw qui désigne le désert.
(lire l'article en question pour plus de détails) |
J'ai lu.
1. Je crois qu'effectivement tohu est apparenté à l'arabe تاه tāha, "errer", تيه tīh, "désert".
2. En revanche, le verbe بهي bahiya, "être creux, vide" est très isolé et marginal dans l'article du Kazimirski consacré à cette racine, dont le sens général a plutôt à voir avec la beauté, la splendeur, l'éclat. Lequel sens ne convient pas du tout dans le contexte.
3. Dans ce genre de mots composés où les sons tiennent une grande place, il ne faut pas forcément chercher un sens à l'un des deux mots, qui n'est là que pour servir d'écho à l'autre, et est souvent fabriqué, ou s'il existe, n'a pas son sens ordinaire. Qu'on pense à pêle-mêle en français. Je suppose que c'est le cas de bohu, qui n'est là que pour renforcer tohu par sa sonorité. Il lui sert d'augmentatif en quelque sorte. Toutes les langues, à mon avis, usent de cette possibilité en pareils cas.
En arabe, l'équivalent de tohu-bohu est harǧ wa marǧ : seul harǧ a le sens de "chaos". Ou encore hayṭ mayṭ : seul hayṭ a le sens de "vacarme". Les autres mots sont là pour la rime. Ils existent, ont un sens, mais qui n'a rien à voir avec celui du mot de tête.
Je reviens au cas de pêle-mêle, assez curieux, car c'est le deuxième mot qui est ici porteur du sens. Je pense que ça doit être un cas plutôt rare. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3860 Lieu: Paris
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écrit le Friday 21 Dec 12, 11:31 |
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Papou JC a écrit: | Je reviens au cas de pêle-mêle, assez curieux, car c'est le deuxième mot qui est ici porteur du sens. Je pense que ça doit être un cas plutôt rare. |
Il avait dans ses lointains débuts comme concurrent mêle-pêle ! Une hypothèse mentionnée dans le TLFi serait d'ailleurs qu'à l'origine, on avait mêle-mêle !
nota : j'emploie par commodité les accents circonflexes, totalement anachroniques pour les temps dont nous parlons (XIIe siècle) |
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