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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 14 Jan 11, 17:16 |
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hameau : Groupe d'habitations rurales situées à l'écart d'un village et administrativement rattachées à une commune.
12e s. hamel, de l' l'a. fr. ham « petit village », lui-même issu de l'a. b. frq. *haim « petit village » (all. Heim « domicile, foyer »), cf. toponymes Le Hamel, Hamelet, Hamelin et Hem
D'après atilfr.rf
angl. hamlet : 14e s. de l'anc. fr. hamelet, dim. de hamel (village), lui-même un dim. de ham (village), du franc. *haim (cf. angl. home, all. Heim). Désigne en particulier un village sans église.
D'après Etymonline.com |
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flo
Inscrit le: 03 Oct 2010 Messages: 296 Lieu: La Rochelle
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écrit le Friday 14 Jan 11, 19:10 |
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Le Robert historique stipule que Citation: | Hameau qui désigne un groupe d'habitations rurales situées à l'écart d'un village, est aussi un terme militaire (hameau stratégique). Le mot appartient au domaine d'oïl ; dans la France du Sud, on emploie toujours village pour hameau. |
La distinction d'avec le village serait que ce dernier est assez important pour avoir une vie propre, contrairement au hameau ou écart. |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Thursday 30 May 13, 10:50 |
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Du germanique, l'anglais a home : maison, chez soi.
Ce serait intéressant d'étudier la différence entre house et home : ce dernier est plus personnel (c'est mon "chez moi").
home a une particularité : il s'emploie comme nom ou comme adverbe.
I'm at home : je suis à la maison. (mais on dit : at my house)
I go home : je vais à la maison. (mais on dit : to my house)
Cependant, on dit aussi : I'm home. Mais c'est plutôt dans le sens : je suis à la maison (je viens d'arriver, je viens d'entrer dans la maison)
Dans le germanique ancien, l'accusatif n'avait pas de préposition, comme le latin domum.
(source : OED)
Le français a aussi emprunté à l'anglais home :
Domicile, logis considéré sous son aspect intime et familial (Robert)
vous devriez avoir un petit home, avec vos fleurs, vos livres, les choses que vous aimez
Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs)
l'essentiel pour eux [les Américains], c'est d'emporter leur « home » avec eux. Ce home, c'est l'ensemble des objets, meubles, photos, souvenirs, qui leur appartiennent, qui leur renvoient leur image et qui constituent le paysage intérieur et vivant de leur logement. Ce sont leurs pénates. Ils les traînent partout, comme Énée.
(Jean-Paul Sartre, Situations)
Utilisé surtout dans le sens de maison, foyer pour enfants : home d'enfants.
De la même origine, le lituanien kaimas : village,
de même pour l'ancien prussien caymis .
Dernière édition par Xavier le Thursday 30 May 13, 11:07; édité 1 fois |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 30 May 13, 11:04 |
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La racine indoeuropéenne est *(t)kei-, "s'installer, s'établir, être chez soi". Elle a plusieurs branches intéressantes, à part la germanique, une véritable petit famille. Je vais essayer de la reconstituer, mais il me faut un peu de temps. À plus, donc. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 30 May 13, 11:14 |
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Xavier a écrit: | home a une particularité : il s'emploie comme nom ou comme adverbe. |
home s'emploie également comme adjectif :
- The home team won the game
= L'équipe receveuse gagné la partie |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 01 Jun 13, 8:11 |
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Papou JC a écrit: | La racine indoeuropéenne est *(t)kei-, "s'installer, s'établir, être chez soi". |
Calvert Watkins s'en tient là. Ce qui lui permet quand même de nous donner dans la foulée, outre les mots d'origine germanique déjà cités,
- le prénom fr. Henri, angl. Henry, all. Heinrich, de l'ancien haut allemand Heimerich, "chef de la maison" (Pour l'élément -rich, voir la grande famille ROI).
- le verbe fr. hanter, angl. to haunt, issu d'un germanique *haimtajian, "rentrer chez soi, ramener chez soi".
- le nom historique Amphictionie, du grec Ἀμφικτύονες [Amphiktyones], littéralement « ceux qui sont voisins, ceux qui habitent autour » d'un lieu donné, du grec κτιζω [ktizô], "bâtir des maisons, fonder des villes, installer, construire, créer".
- et peut-être hangar, dont nous avons longuement parlé sous le mot du jour du même nom.
(À suivre). |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3862 Lieu: Paris
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écrit le Saturday 01 Jun 13, 11:03 |
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Grandsaignes d'Hauterive, dont on sait que le dictionnaire des racines de langues européennes est dépassé, mettait ces mots dans une racine kei-, être couché, qui comprenait, par le grec les mots coma et cimetière et par le latin civis tout ce qui touche à la cité.
Je note que le dictionnaire étymologique anglais de Chambers rattache toujours home à cette racine, et l'allemand Pfeifer semble aussi y rattacher Heim (ainsi que Heirat, mariage). Oxford dit que les avis sur la question sont partagés. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 01 Jun 13, 12:22 |
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Avant de quitter la racine *tkei-, je voudrais juste ajouter que Chantraine, à l’article κτίζω, ne fait pas le moindre rapprochement avec une quelconque branche germanique…
Le même Chantraine n’est pas non plus convaincu de ce même rapprochement avec un autre verbe grec qui est κείμαι [keímai], “être couché, être placé”, que les autres savants font dériver de la racine indoeuropéenne *kei-, “se coucher, s’étendre”, sur laquelle Embatérienne a dit plus haut l’essentiel.
Du grec κείμαι [keímai], “être couché, être placé”, est effectivement issu, via le latin chrétien, le fr. cimetière, du dérivé κοιμητηριον [koimêtêrion], « lieu où l'on dort » et « lieu où reposent les morts ».
Chantraine en reste là. Il ne fait aucun rapprochement ni avec le germanique, je l’ai déjà dit, ni avec le latin civis, ni même avec le grec kôma (> fr. coma). Tout en mentionnant une racine *kei-, Ernout et Meillet ne font eux non plus, à l’article civis, aucun rapprochement avec κείμαι.
Je ne sais pas qui a raison, si les Français ont raison ou non d’être aussi prudents. Je me contente de le signaler.
Un petit ajout à propos de ce verbe grec qui intéressera les arabisants : un dérivé de ce verbe, κοίμημα [koímêma], “le fait d’être couché pour dormir” est le probable étymon – hypothèse personnelle - de l’arabe خممة [ẖimama], “poulaillers, cages à poules”, mot grec singulier pris par les Arabes pour un pluriel, et pour lequel la langue arabe a fabriqué, comme souvent en pareil cas, un singulier, en l’occurrence خمّ [ẖumm]. (En grec moderne, "poulailler" se dit kotétsi, même origine.)
Ce n’est pas tout : l’arabe أريكة [arīka], “canapé, lit d’apparat, sofa, coussin moelleux”, est probablement issu d’un autre dérivé de κείμαι, à savoir αρικοιτη [arikoitê], “lit d’apparat”, de κοιτη [koitê], “couche, lit, lit conjugal, nid”. La particule augmentative αρι- [ari-] est celle qu’on retrouve au début du mot aristocrate. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Sunday 02 Jun 13, 19:20 |
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Ce que nous appelons un camping-car, les anglophones l'appellent un motorhome.
Et le mobile home, c'est la taille au-dessus. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 03 Jun 13, 23:02 |
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Je reviens sur le verbe κτίζω [ktizô].
Chantraine insère dans son article sur ce verbe cette intéressante petite phrase : « Au sens de « fonder, établir une colonie », κτίζω et son groupe ont été concurrencés par οικίζω, οικίστής, etc. »
Nous avons rencontré la famille de ces derniers mots à plusieurs reprises dans ce forum, dernièrement dans le mot du jour métèque. Ils relèvent de la grande famille VICINAL, dont le patriarche indoeuropéen est *weik-, « clan ».
À la lumière des travaux de Georges Bohas sur les racines sémitiques, il m’apparaît fondé de faire remarquer
1. que la racine *tkei-, “s’installer, s’établir, être chez soi”, pourrait être sémantiquement et formellement apparentée à la racine *kei-, “se coucher, s’étendre”, par incrémentation du t initial. (C’est aussi ce que pense Arnaud Fournet dans un texte auquel je me suis déjà référé plusieurs fois. Voir p. 33).
2. que la racine *weik-, “clan”, pourrait être sémantiquement et formellement apparentée à la même racine *kei- par réversibilité et incrémentation du w initial.
Evidemment, pour vérifier que les racines indoeuropéennes présentent bel et bien ces deux caractéristiques des racines sémitiques, il faudrait trouver de nombreux autres exemples. Arnaud Fournet ayant déjà réglé la question de l'incrémentation, il reste à étudier celle de la réversibilité.
En attendant, ce cas-ci, peut-être exceptionnel, peut-être exemplaire, m'a paru de toutes façons digne d'être signalé. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 03 Jun 13, 23:36 |
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Je ne quitterai pas ce fil sans une révérence au Grand Bill pour son "Prince du Danemark", dont le nom n'a probablement rien à voir avec le nom commun anglais homonyme, si j'en juge par les graphies danoises anciennes du nom, Amblett, Hamblet ou encore Amleth. Merci d'avance à qui nous donnera la signification de ce si célèbre nom danois. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Monday 03 Jun 13, 23:58 |
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Dans les toponymes du monde anglophone, il ne faut pas confondre les éléments suivants :
- ham (ferme, maison, hameau, peuplement). Ex. : Nottingham, Birmingham, Buckingham
- holm (île). Ex. : Holmfirth, Hempholme
- anc. angl. hamm (enclos ) élément de toponymes, apparemment apparenté à hem (bordure, ourlet de vêtement) (etymonline) |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 04 Jun 13, 4:57 |
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Ne manquez pas de lire la très belle et très complète page de Wikipedia sur le plus célèbre hameau de France, le Hameau de la Reine. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3862 Lieu: Paris
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écrit le Tuesday 04 Jun 13, 7:33 |
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Papou JC a écrit: | Je ne quitterai pas ce fil sans une révérence au Grand Bill pour son "Prince du Danemark", dont le nom n'a probablement rien à voir avec le nom commun anglais homonyme, si j'en juge par les graphies danoises anciennes du nom, Amblett, Hamblet ou encore Amleth. Merci d'avance à qui nous donnera la signification de ce si célèbre nom danois. |
Remercie Hugh Kenner qui dérive Hamlet de ... Olaf, au travers du Gaëlique et du latin.
Citation: | Hamlet name originated because the first literate people the Danes encountered were the Irish. The Gaelic alphabet, then, as now, contained 18 letters, so even simple sounds required many letters. According to Kenner, Amhl=owl and aoi=ay and bh=v, so Amhlaoibh = Olaf, but it got copied out in Latin as Amlethus and Shakespeare inherited Hamlet, Prince of Denmark. Thus Kenner claims that "Amleth" or "Amblett" of Saxo also likely derived from this transliteration from Gaelic to Latin. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 04 Jun 13, 7:41 |
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Pour le moment, c'est surtout toi qu'il faut remercier !
Je vois que la cathédrale d'Elseneur est dédiée à Saint Olaf ! Sankt Olai Kirke ! Construit sur l'emplacement d'une église romane du XIIIe siècle, l'édifice en brique, de style gothique, est achevé en 1559, soit une trentaine d'années avant la première de Hamlet.
Alas ! Je complète ta citation par le paragraphe qui la suit :
The theory is however contradicted by archeological finds in Denmark, where the name Amlet is recorded on runic artifacts dated ca. 700, before Danes made significant incursions into Ireland.[1] Moreover, Vikings not only visited Ireland and England but ruled both before all of these tales were first written.[4] The tale of Havelok, in fact, is called, "Havelok the Dane"—even indicating its own possible Scandinavian origins. (Wikipedia, Hamlet (legend) |
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