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Expressions issues du jargon ferroviaire - Expressions, locutions, proverbes & citations - Forum Babel
Expressions issues du jargon ferroviaire
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myris



Inscrit le: 25 Nov 2008
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Lieu: Tournus France

Messageécrit le Monday 19 Aug 13, 0:53 Répondre en citant ce message   

Etant étudiant, j'ai gagné quelques sous en déchargeant les bagages accompagnés à la gare Montparnasse. Le premier fourgon à bagages situé juste derrière la 2D2 était logiquement appelé la tête. Mais pourquoi, Andrew, le fourgon de queue était-il appelé la gauche?
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
Messages: 139
Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Monday 19 Aug 13, 10:16 Répondre en citant ce message   

Marquise.

Usuellement, la marquise est l'abri vitré sous lequel entrent en gare les locomotives et leurs caravanes de véhicules.

A Lyon, dans le quartier de Croix-Barret, existe une impasse de la petite marquise...
L'explication est relativement simple, quoique surprenante pour qui entreprendrait d'étudier en détail le sous-sol de cet ancien quartier de casernes, parcouru par des galerie souterraines où des cavaliers pouvaient se déplacer sans descendre de leur monture.
Cela remonte à l'époque de Charles X, de "Badinguet" futur Napoléon III, chronologiquement en pleine crise de croissance de ce moyen de transport nouveau - révolutionnaire ? - qu'était le chemin de fer.

Il a existé jadis sur ce domaine jusqu'à neuf rotondes destinées à l'accueil des locomotives.
Desservies par des voie d'embranchement, distribuées vers leurs abris respectifs grâce à la plaque tournante, on pouvait mettre les machines à l'abri sous le couvert de la rotonde... qui ressemblait furieusement à l'ample robe d'une première dame.
Ah ! Je vous le concède : Nous étions à l'heure des faux-culs, des vertugadins, des crinolines...

Eh bien, pas du tout !

Marquise vient de "marche" et désigne, selon l'usage médiéval, un empiètement d'un domaine sur un autre : l'abergement.
L'étendue d'une seigneurie, la proximité et l'accessibilité du chef-lieu où se tenaient les marchés et les foires, rendaient aux sujets d'un suzerain la route parfois longue et les amenait à commercer sur le lieu plus proche, chez le seigneur voisin.
L'abergement permettait, l'un et l'autre seigneurs s'étant mis d'accord, le tout consigné par un tabellion, d'établir des relations commerciales - et de payer ses impôts ! - non-pas au baron de tutelle, mais au voisin, plus proche.

Lorsque de tels abergements s'établissaient entre deux Nations voisines, on utilisa le terme "marche." Poser les pieds, prendre le pas. Le passage.
Victor Hugo évoque "les marquis des marches d'Allemagne" et de telles situations - Droit de la propriété oblige - subsistent, telles "l'Abergement de Cuisery" ou l'Enclave du Vaucluse, petit confetti papal sis au sud de la Drôme mais faisant partie du département voisin.

Le terme "marquise" évolua, dans le jargon technique, tout en tenant compte de sa situation administrative, vers la désignation d'un ouvrage secondaire attenant à la construction principale, dédié à l'accueil, l'hébergement (abergement) l'abri passager, le habert où se mettre à l'abri.
Ainsi les couvreurs, charpentier, zingueurs et autres bâtisseurs utilisent parfois "hébergement" au lieu de "abergement." : Joindre par un moyen d'étanchéité deux ouvrages d'une géométrie différente de façon à se protéger de la pluie...

Un auvent de tente, un abri vitré couvrant l'entrée d'une demeure, toute construction ouverte, accessible, prend alors le nom de "marquise."
A la seule condition que cet ouvrage ouvert soit directement accosté à l'ouvrage principal.

- "Mesdames et messieurs, votre train à destination de Corbeilles en Dévoluy entrera sous notre marquise dans quelques minutes. Il se trouvera à la voie A - comme Albert - Nous prendrons le départ à neuf heures cinquante sept et desservirons des gares dont les toponymes nous réservent moultes succulences..."

Il s'en passe des choses... sous les jupes de la marquise...
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embatérienne
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Inscrit le: 11 Mar 2011
Messages: 3862
Lieu: Paris

Messageécrit le Monday 19 Aug 13, 12:07 Répondre en citant ce message   

Lire le MDJ marche, marque, marquis.
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embatérienne
Animateur


Inscrit le: 11 Mar 2011
Messages: 3862
Lieu: Paris

Messageécrit le Monday 19 Aug 13, 18:00 Répondre en citant ce message   

Andrew a écrit:
Marquise vient de "marche" et désigne, selon l'usage médiéval, un empiètement d'un domaine sur un autre : l'abergement.

Votre article a le mérite de poser la question de l'étymologie de cette marquise, sur laquelle les dictionnaires sont généralement muets.
La marquise dont vous nous avez si bien parlé dérive clairement de l'acception ancienne de la marquise. Prenons la définition de Littré :
Citation:
Espèce de surtout, qui se met par-dessus les tentes des officiers, pour les garantir mieux de la pluie. Tendre la marquise.
Terme de marine. Deuxième tente que l'on place au-dessus de celle du gaillard d'arrière, dans les chaleurs de la zone torride.
Il se dit également d'une petite construction en avant d'une porte, et, particulièrement, en avant d'une porte donnant sur un jardin.
Se dit enfin d'un toit avancé, non vitré, soutenu par des piliers, en avant des portes des théâtres et autres édifices publics, pour qu'on puisse descendre de voiture et y monter à couvert de la pluie.

L'attestation la plus ancienne, militaire, n'est d'ailleurs pas si ancienne que ça : début du XVIIIe siècle selon le TLFi.
Pourquoi ce nom donné à ce surtout de tente ?
Personne ne semble le savoir, et on est réduit à quelques conjectures. Celle de Littré semble peu convaincante : La marquise, tente, petite construction élégante, a été sans doute ainsi dite de la marquise, grande dame que l'on garantit de l'inclémence de l'air. Le Dictionnaire de l'Armée de terre de Bardin (1849) fait une observation intéressante :

On pourrait croire cette hypothèse corroborée par le mot anglais désignant la marquise : marquee. Toutefois d'après les étymologues anglais, ce mot, apparu dans les années 1690, viendrait bien de marquise, dont la finale a été prise par erreur pour un pluriel, ce qui fait qu'un nouveau singulier a été formé, à l'anglaise. Nous ne sommes donc pas plus avancés.
Il faut en tout cas retenir deux choses, semble-t-il.
D'une part, l'idée primitive de la marquise n'est pas celle d'un ouvrage secondaire accosté à un ouvrage principal : la marquise de tente est au-dessus de la tente, même si ses bords peuvent s'avancer latéralement par rapport à la tente.
D'autre part, l'apparition relativement tardive du mot, ou du moins de cette acception, rend peu vraisemblable un rattachement à l'abergement.
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rejsl
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Lieu: Massalia

Messageécrit le Tuesday 20 Aug 13, 9:36 Répondre en citant ce message   

Citation:
Lorsque de tels abergements s'établissaient entre deux Nations voisines, on utilisa le terme "marche." Poser les pieds, prendre le pas. Le passage... Victor Hugo évoque "les marquis des marches d'Allemagne"...

Juste une remarque : les marches d'Allemagne: le terme traduit de l'allemand die Mark ne désignait pas le passage, le pas mais une frontière . Certes, le verbe marcher a même étymologie , mais le sens est différent.

Dés les 8ème et 9ème siècle ( ancien haut-allemand) , marka signifiait frontière, signe, marque. La marche de Charlemagne désigne un territoire délimité. On fait une démarcation . Ces territoires furent ensuite mis sous l'autorité d'un Markgraf ( margrave en français ).
De cette fonction ou de ce titre aurait dérivé le titre nobiliaire marquis puis au XVII eme dans le langage militaire marquise au sens qui nous intéresse.

Au Moyen-âge il y a effectivement un lien avec l'abergement en ce sens que marka désigne l'ensemble des terres, bois , forêt, ruisseaux...qui appartiennent à une commune par un contrat d'abergement selon le droit féodal, c'est à dire contrat passé avec un seigneur. Ces terres sont alors bornées , délimitées, d'où le nom de marka , terme qui donnera marche et margrave en français .
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Glossophile
Animateur


Inscrit le: 21 May 2005
Messages: 2281

Messageécrit le Tuesday 20 Aug 13, 16:17 Répondre en citant ce message   

Citation:
D'une part, l'idée primitive de la marquise n'est pas celle d'un ouvrage secondaire accosté à un ouvrage principal : la marquise de tente est au-dessus de la tente, même si ses bords peuvent s'avancer latéralement par rapport à la tente.
D'autre part, l'apparition relativement tardive du mot, ou du moins de cette acception, rend peu vraisemblable un rattachement à l'abergement.

Par contre, le rattachement à marche, province frontière, zone tampon, glacis protecteur me semble assez clair.
La marquise, c'est le joli nom de ce que nous appelons double-toit, lequel assure l'imperméabilité. (« Ne mettez pas en contact le toit et le double toit, il pleuvrait dans la tente...») La marquise fait donc frontière entre l'abri et les intempéries du monde extérieur. Une métaphore qui ne pouvait que venir à l'esprit des militaires.

Et puis, si c'est pas ça...
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rejsl
Animatrice


Inscrit le: 14 Nov 2007
Messages: 3664
Lieu: Massalia

Messageécrit le Wednesday 21 Aug 13, 1:06 Répondre en citant ce message   

Le terme est entré dans la langue allemande dans la deuxième moitié du 18eme siècle sous la forme Markise , venant donc du français et il désignait en somme la même chose: un double toit pour les tentes militaires des officiers. Par là , cet accessoire marquait une frontière entre les tentes du commun des soldats et celles des supérieurs. A la même époque, la langue anglaise a eu marquee de même sens ( Pfeifer) .
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embatérienne
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Messageécrit le Wednesday 21 Aug 13, 8:20 Répondre en citant ce message   

Les rapports anciens du mot "marquis", au sens propre, avec la "marche", la frontière sont indéniables. Mais quand le terme "marquise" a commencé à s'appliquer au XVIIIe siècle au surtout de tente, il y a belle lurette que ces rapports lointains et indirects ont cessé d'être perceptibles et signifiants. À la même époque, "marquise" a aussi désigné une espèce de poire, ainsi qu'une tulipe, et plus tard, bien d'autres choses encore, comme un chapeau, une ombrelle, une bague, un fauteuil, une boisson ; chaque acception a une histoire qu'il faudrait connaître.
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Wednesday 21 Aug 13, 9:43 Répondre en citant ce message   

myris a écrit:
Etant étudiant, j'ai gagné quelques sous en déchargeant les bagages accompagnés à la gare Montparnasse. Le premier fourgon à bagages situé juste derrière la 2D2 était logiquement appelé la tête. Mais pourquoi, Andrew, le fourgon de queue était-il appelé la gauche?

Je pense qu'une explication peut se trouver ici : http://www.languefrancaise.net/bob/detail.php?id=14003 ...
"Jusqu'à la gauche" est une expression populaire issue du jargon militaire (décidément !) qui signifie "jusqu'au bout, jusqu'à la dernière extrémité, aux ultimes limites du tolérable."

La 2D2 (2 essieux porteurs, 4 moteurs, 2 porteurs, une satanée mécanique) entre en gare en tête de convoi.
Rappelons que les gares parisiennes sont "en cul de sac."

Il est donc plus commode pour les préposés au service des bagages d'évoluer à proximité du BV (Bâtiment Voyageurs) que d'aller courir "jusqu'à la gauche" c'est-à-dire à l'autre bout du quai.

Grand merci, Myris. J'ignorais cette expression et en déduis que mes anciens collègues parnassiens étaient vraiment des poètes... disparus !

"Gauchir" contient d'autres significations similaires à "fausser, déformer, créer une dissymétrie, un non-équerrage, un défaut de parallélisme..."

Le long du triage de Villeneuve St-Georges se trouve une voie spécialement prévue pour la mise à l'épreuve des matériels roulants : La "voie des gauches."
A peu près tous les défauts possibles et imaginables y sont reproduits.
Dévers et contre-dévers, défauts de planéité, défauts d'alignement, de parallélisme, d'écartement... bref, tout ce qu'il faut pour évaluer en situation réelle la stabilité des véhicules, leur aptitude à "encaisser" les configurations scabreuses qui compromettraient l'équilibre des voitures et wagons ou locomotives.

Inutile de préciser que les rames de TGV ont passé l'examen avec succès.

Mieux encore : Il existe aux laboratoires de Vitry s/Seine une machinerie complexe d'essais dynamiques à poste fixe.
Là, les rails sont remplacés par des rouleaux disposés sur des blocs motorisés et mobiles sis dans une fosse. Les essieux du véhicule à mettre à l'épreuve sont placés exactement sur ces rouleaux.
Une fois le wagon relié à une solide barre d'attelage, on met les rouleaux moteurs en rotation. Ce système permet de reproduire les phénomènes liés à la vitesse.
De plus, grâce à un système de vérins hydrauliques, on peut reproduire les effets de "lacet de caisse, de galop, de dévers, de mauvais écartement, de non-planéité, et d'oscillations de diverses nature."

Et mieux encore.
Les voitures de relevé "Mauzin" (les "Mauzinettes" évoquées un peu plus haut) fournissent des relevés très précis de toute la géométrie des lignes parcourues.
On peut en conséquence introduire dans le système de commande des rouleaux moteurs de test le profil réel d'une ligne.
Par exemple : "On se fait un Volvic - Clermont Gravanches - SGDF (*) - St-Etienne - Sibelin - Perrigny - Hausbergen - Strasbourg." Cela va permettre d'observer à poste fixe les effets dynamiques du parcours sur les chargements, les voyageurs, l'engin de transport lui-même.

Bon... Nous sommes allés "jusqu'à la gauche" et il nous fut donné d'évaluer le comportement de certains casiers dévolus au transport de boissons gazeuses ou non, alcoolisées ou pas.
Dantesque et fort instructif.
L'objectif de ces essais était de voir et comprendre certains phénomènes ; de rechercher - et trouver nécessairement ! - des solutions d'arrimage, de contention, de palettisation et de conditionnement.
Un grand moment.

(*) : St-Germain des Fossés.


Dernière édition par Andrew le Wednesday 21 Aug 13, 10:43; édité 1 fois
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José
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Messageécrit le Wednesday 21 Aug 13, 10:28 Répondre en citant ce message   

Andrew a écrit:
Les voitures de relevé "Mauzin" (les "Mauzinettes" évoquées un peu plus haut) ...

Lire le Fil Noms communs dérivés de patronymes.
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José
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Inscrit le: 16 Oct 2006
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Messageécrit le Wednesday 21 Aug 13, 10:57 Répondre en citant ce message   

Signalé plus haut :

Royaume-Uni marquee :
- marquise / fronton (théâtre par ex.)
- grande tente / chapiteau


Mais marquee est également employé régulièrement au sens figuré, notamment dans la presse.
Ce sens est rarement noté dans les dictionnaires (Robert & Collins, WordReference...).


- J.R. says Knicks remain 'marquee' team in New York.
= Le basketteur JR Smith déclare que les Knicks restent l'équipe numéro 1 de NY (devant les Brooklyn Nets).

[ The NY Post - 08.08.2013 ]


- TIGER'S SEASON GREAT DESPITE NO MARQUEE VICTORY.
= Super saison du golfeur Tiger Woods, même en l'absence de victoire marquante.

[ The NY Post - 07.08.2013 ]


- Some familiar faces exited, no marquee players arrived.
= Des visages familiers ont quitté l'équipe de football américain des NY Giants, aucun joueur de renom n'est arrivé.

[ The NY Post - 26.07.2013 ]
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Andrew



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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Wednesday 21 Aug 13, 14:49 Répondre en citant ce message   

José a écrit:
Andrew a écrit:
Les voitures de relevé "Mauzin" (les "Mauzinettes" évoquées un peu plus haut) ...

Lire le Fil Noms communs dérivés de patronymes.


Ah oui...
Il n'y a pas que les patronymes qui furent associés aux machines, méthodes de travail, de construction d'engins porteurs ou moteurs, ouvrages d'art et de génie civil.
De nombreux emprunts furent faits à la faune, la flore et au monde minéral.

Témoin : le "Grizzly."
Usuellement appelé "train meuleur" cet ensemble d'engins emprunte son surnom au célèbre plantigrade familier des forêts d'Amérique du Nord.

En dehors des problèmes liés à la simple usure du rail se manifestent d'autres phénomènes de "retassures" excoriations, apports de métal, apparition de congés, de bavures, de laminage qui déforment le profil du champignon et rendent à terme incertaine la stabilité roue- rail, les profils ne se correspondant plus.
L'idéal serait de remplacer purement et simplement les barres constituant le ferrage de la voie.
Ou de les retourner. Passer la file droite à gauche et lycée de Versailles.

On peut aussi, grâce à quelques ingénieurs en génie mécanique (Monsieur Geismar entre-autres...) organiser le passage d'un train meuleur et redonner aux champignons un aspect plus acceptable.

Petite vidéo valant plus qu'un trop long discours : http://www.youtube.com/watch?v=gLf7zkqBATQ
La petite lancette située sur le dernier véhicule sert à éteindre le feu, prévenir les combustions de traverses.

Touchez pas au grizzly !

Et n'oublions jamais que filer sur les rails implique d'emprunter des chemins... de traverses !


Dernière édition par Andrew le Wednesday 21 Aug 13, 18:41; édité 1 fois
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Jacques



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Messageécrit le Wednesday 21 Aug 13, 16:27 Répondre en citant ce message   

le "chaix" : nom familier de l'indicateur des horaires des chemins de fer. Le "x" est sonore.

Le nom vient de l' Imprimerie Centrale des Chemins de Fer, fondée en 1845 par Napoléon Chaix.


PS : J'ai entendu un jour que quelqu'un qui passait beaucoup de temps à consulter l'indicateur des chemins de fer s'appelait un "obsédé chaixuel". C'est sans doute une blague de cheminot.
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Thursday 22 Aug 13, 9:13 Répondre en citant ce message   

Jacques a écrit:
...PS : J'ai entendu un jour que quelqu'un qui passait beaucoup de temps à consulter l'indicateur des chemins de fer s'appelait un "obsédé chaixuel". C'est sans doute une blague de cheminot.


Eh oui, bien cher maître...
Une fois qu'on y a goûté, on ne peut plus s'en passer.
On distinguera néanmoins les ferrovipathes des ferroviphiles. L'un étant carrément "marteau-malade" des chemins de fer, capable d'y travailler, déjeuner, dormir, se loger et demander en mariage quelque charmante petite "cheminette..." les enfants feront plus tard "comme papa et maman !"
le "ferroviphile" est un peu plus soft, plus raisonnable et critique (dans le sens constructif de l'affaire.) Ainsi votre serviteur qui adore aussi la voile, l'aviation, la montagne, la photographie, la littérature...
En résumé : "Y'a pas que ça dans la vie."
Toutefois ?

Citation :

"Ses deux gros yeux brillants fixés sur la route, on le voyait s'avancer majestueusement sur deux serpents d'acier, curieux chemin que l'homme lui préparait à grand peine. Le dragon, narines ouvertes, comme pour avaler la distance, brûlant, palpitant, grondant, ne pensait qu'à courir de plus en plus vite. Il lui fallait dévorer l'espace en poussant, de temps à autre, son grand cri strident d'impatience, de bravade ou de défi, de colère ou de jouissance, on ne sait au juste.
C'étaient probablement des râles de folle ambition, car selon toute vraisemblance, il rêvait d'imposer sa loi aux hommes. Il arriva même qu'il leur imposât son rythme et il advint que tout dut s'arrêter pour le laisser passer, car sa masse était devenue telle que, lancé, il ne pouvait plus s'arrêter. S'il condescendait à remorquer, par jeu, les hommes et leurs babioles, il exigeait qu'en retour ceux-ci lui rendissent une sorte de culte total et inconditionnel.
Nous savons que les hommes aiment se soumettre avec délices à ces sortes de violence et, sur son passage, tout le monde s'arrêta, effrayé et admiratif...
... Et on lui donna le nom bizarre de "locomotive".


Henri VINCENOT. Dans "Locographies" album du photographe Pierre TERBOIS. Editions DENOËL 1976... l'année où "j'y suis entré." (Tiens donc ?)
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Andrew



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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Thursday 29 Aug 13, 13:39 Répondre en citant ce message   

Bogie.

Sorte de chariot comprenant deux, trois, quatre essieux, voire plus dans la configuration des wagons "mille pattes" http://www.trains-speciaux.fr/texte/transpec.htm destinée à favoriser l'inscription des essieux ferroviaires en courbe, d'en garantir la stabilité et surtout augmenter la charge utile.

La prononciation, souvent déformée en "bogguie, booggy, boogie, bougie, bogui, etc..." vient en fait de l'anglais buggy désignant un petit cabriolet à deux ou quatre roues, lui-même comparable à "bogie" terme dialectal du nord de l'Angleterre désignant une charette basse à quatre roues. (DHLF.)

Francisé sous la forme boghei ou boghey, l'écriture admet aujourd'hui le seul "G."

L'usage est de prononcer "bojie" avec le "J" et non-pas "boggui" bien que ce terme d'origine anglaise passât dans le jargon ferroviaire français.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bogie Ici, on en saura un peu plus, avec en prime une fort belle explication des déports géométriques en courbe...
Tout en soulignant qu'il existe des bogies-moteurs de deux, trois, quatre essieux désignés "BB, CC ou DD."
Le doublement de la lettre indique à la fois qu'il s'agit d'un bogie-moteur et le nombre d'essieux qui l'équipent.

l'identification des locomotives (un mot sur lequel nous reviendrons) est bâtie selon deux règles, anglaise ou continentale.
La notation britannique "White" compte les roues. Sur le continent, nous comptons les essieux.
Ainsi, la "2D2" évoquée par Myris est supportée par deux essieux libres (bogie en bissel) quatre essieux moteurs (D) puis deux essieux porteurs, également en bogie-bissel.
On la surnomme aussi "la batteuse" et, en notation anglaise s'appellerait-elle "484."

Les bogies étant solidaires du châssis du wagon par l'intermédiaire du pivot, la "cheville ouvrière" ils présentent l'avantage d'éliminer presque totalement les effets de "tamisage" et garantissent un bien meilleur confort, tant aux marchandises qu'aux voyageurs.

L'ingénieur américain Levi Bissel (1800 - 1873) inventa un montage particulier permettant le pivotement d'un essieu, sans être immobilisé par des "plaques de garde." Comme par exemple sur certains chariots dont l'essieu avant, orientable, est guidé par les brancarts d'attelage.

Plus communément, on désigne sous le nom de "bissel" un bogie unique monté sur deux pivots au droit de l'attelage de deux voitures contiguës.
C'est la solution technologique qui fut retenue sur les rames TGV françaises. Cette disposition permet d'annuler les effets réciproques de "lacet de caisse" d'un véhicule sur l'autre et d'assurer ainsi la rectitude, la tenue en ligne de l'ensemble.

A revoir. Un grand moment ! http://www.dailymotion.com/video/x1m66m_record-vitesse-tgv-574-8-km-h_tech
... Et ça n'a pas dansé le "boogie-woogie !" La stabilité en ligne est restée quasiment parfaite. A part quelques "petits bugs..."
Pas à cause des "bogies" mais bel-et-bien de "cafards" dans le système informatique.(*)

La vitesse atteinte, 574.800 Kmh, représente les 360 miles-hour américains et était destinée à séduire d'éventuels acheteurs.
(Serait pas en train de virer "ferrovipathe"?)

(*) voir à cet égard l'excellent petit topo de Pascal Divet au sujet des petites bêtes. http://kong.free.fr/html/bug.htm

A bientôt sur nos lignes !


Dernière édition par Andrew le Thursday 29 Aug 13, 18:36; édité 1 fois
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