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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Tuesday 29 May 12, 13:01 |
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Jacques a écrit: | anglo-norm. pokete (13e.s.), dim. de poque (sac)< francique *pokka (sac) , pre-germ *puk |
A noter :
- poche au sens de sac (en plastique ou en papier, par exemple) est toujours employé dans le Sud-Ouest
- le TLFi indique :
poquette : subst. fém.,région. (Normandie) : petite poche
poche : (vx.) sac
Poche de dos. Synon. sac à dos.
Il prend le lièvre de l'autre main, se penche pour le poser à terre, le refourre dans sa poche de dos.
(Pourrat,Gaspard, 1925, p.236) |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Thursday 13 Sep 12, 3:45 |
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angl. bacon : 14e s. < anc. fr. bacon (porc salé) < pré-germ. *bakkon (viande du dos)
(etymonline)
anc. fr. bacon, bachon, baccon, baucon, bascon : chair de porc, surtout de porc salé . Le mot a été conservé dans des parlers régionaux.
(Dict. Godefroy)
anc. fr. Mange-bacon ou troupe de Bacon : surnom donné à l'une des grandes compagnies [de mercenaires] parce qu'elle mangeait le lard des paysans.
(Dict. Godefroy)
Jean-Charles a écrit: | Bacon = Lard
S'utilise en Valais, à très bon escient. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Monday 04 Aug 14, 23:17 |
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Dans l'autre sens (anglais> francais > anglais), on a
angl. redingote : manteau de femme ou manteau d'homme à double rangée de boutons
< fr. redingote (1725) < angl. riding coat |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 896 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Tuesday 05 Aug 14, 2:12 |
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Jacques a écrit: | normand>anglo-normand>anglais>francais
catch
catch (v. 1200) vient de l'anglo-normand cachier (attraper, capturer)
cf. anc. fr. chacier (chasser)
cf. norm. cachi (chasser) |
En ouest-wallon (Charleroi) et en picard, cacher correspond plus ou moins au français « chercher » :
Cacher après ses affaires ; cacher misère (non pas comme en français « masquer ce qu'on ne devrait voir », mais bien « chercher les ennuis »).
Citation: | Vlà t'y pas qu'à Paradisio, on cache misère à ein formidable interpreneur, pasqu'i n'a pos attindu d'orcevoir ein permis, pour eine demande d'extinsieon de s'parc, qui fait l'bonheur d'ein meonde d'tourisses!
Source : http://www.cabaretwallon.be/index.php?option=com_content&view=article&id=279:paradis-dseots-&catid=58&Itemid=81
(Ne voilà-t-il pas qu'au parc Paradisio [auj. parc Pairi Daiza], on cherche misère à un formidable entrepreneur, parce qu'il n'a pas attendu de recevoir un permis, pour une demande d'extension de son parc, qui fait le bonheur d'une foule de touriste !) |
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Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
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écrit le Wednesday 06 Aug 14, 15:48 |
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Je ne sais pas si ces mots français empruntés à l'anglais ont été traités ailleurs, mais ce sont des mots boomerang :
- nurse - contraction du français nourrice
Lire le MDJ nurse.
- mess (d'officiers) - de l'ancien français mes (qui est devenu mets sous l'influence du verbe mettre)
Lire le MDJ mess.
- pedigree - probablement de l'ancien français pié de grue
Lire le MDJ pedigree.
- humour - du français humeur
Lire le MDJ humour.
- porridge - altération du français potage sous l'influence de l'anglais porray, lui-même calque de l'ancien français porée, brouet de poireau (l'ancien français por a donné poireau)
Lire le MDJ poireau.
- magazine - du français magasin
- raout - de l'ancien français rote, route
- et peut-être aussi le verbe désappointer, puisque Voltaire avait remis ce mot en usage au sens de décevoir d'après l'anglais to disappoint, lui-même emprunté au français désappointer au sens de destituer. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 06 Aug 14, 17:40 |
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Pascal Tréguer a écrit: | Je ne sais pas si ces mots français empruntés à l'anglais ont été traités ailleurs, mais ce sont des mots boomerang. |
@ Pascal : j'ai ajouté, dans ton post précédent, quelques liens vers des MDJs existants. |
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Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
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écrit le Friday 08 Aug 14, 16:09 |
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Pascal Tréguer a écrit: | et peut-être aussi le verbe désappointer, puisque Voltaire avait remis ce mot en usage au sens de décevoir d'après l'anglais to disappoint, lui-même emprunté au français désappointer au sens de destituer. |
Mea culpa : désappointer avait le sens de décevoir bien avant que Voltaire ne le remette en usage. Dans son dictionnaire français-anglais A Dictionarie of the French and English Tongues (1611), Randle Cotgrave avait écrit :
Citation: | Désappointé, masculine, -ée, feminine. Disappointed, frustrated; also, removed, or put from an office, estate, or authority. |
Traduction :
Citation: | Déçu, contrarié ; aussi, destitué, ou démis d’une fonction, d’un état, ou d’une position d’autorité. |
À ce sujet, voici deux textes de Voltaire. Il était anglophile et anglophone puisqu’il passa plus de deux ans en exil en Angleterre, du printemps 1726 à l’automne 1728. En 1733, il publia Letters concerning the English Nation, dont la version française (1734) est connue sous le titre de Lettres philosophiques.
Dans une lettre à monsieur l’abbé d’Olivet, datée du 20 août 1761, il écrivait :
Citation: | Il y a plus d’une remarque à faire sur la langue. Je trouve, par exemple, plusieurs mots qui ont vieilli parmi nous, qui sont même entièrement oubliés, et dont nos voisins les Anglais se servent heureusement.
Ils ont un terme pour signifier cette plaisanterie, ce vrai comique, cette gaieté, cette urbanité, ces saillies qui échappent à un homme sans qu’il s’en doute, et ils rendent cette idée par le mot humeur, humor, qu’ils prononcent yumor ; et ils croient qu’ils ont seuls cette humeur, et que les autres nations n’ont point de terme pour exprimer ce caractère d’esprit. Cependant c’est un ancien mot de notre langue, employé en ce sens dans plusieurs comédies de Corneille.
[...]
Que d’expressions nous manquent aujourd’hui, qui étaient énergiques du temps de Corneille ; et que de pertes nous avons faites, soit par pure négligence, soit par trop de délicatesse ! On assignait, on appointait un temps, un rendez-vous ; celui qui dans le moment marqué arrivait au lieu convenu, et qui n’y trouvait pas son prometteur, était désappointé. Nous n’avons aucun mot pour exprimer aujourd’hui cette situation d’un homme qui tient sa parole et à qui on en manque. |
Et, dans Questions sur l’Encyclopédie (1770), Voltaire écrivait :
Citation: | APPOINTÉ, DÉSAPPOINTÉ
Il est certain que cette expression, bannie aujourd’hui mal à propos du langage, est très nécessaire. Le naïf Amiot et l’énergique Montaigne s’en servent souvent. Il n’est pas même possible jusqu’à présent d’en employer une autre. Je lui appointai l’hôtel des Ursins ; à sept heures du soir je m’y rendis ; je fus désappointé. Comment expliquerez-vous en un seul mot le manque de parole de celui qui devait venir à l’hôtel des Ursins à sept heures du soir, et l’embarras de celui qui est venu, qui ne trouve personne ? A-t-il été trompé dans son attente ? Cela est d’une longueur insupportable, et n’exprime pas précisément la chose. Il a été désappointé ; il n’y a que ce mot. Servez-vous en donc, vous qui voulez qu’on vous entende vite ; vous savez que les circonlocutions sont la marque d’une langue pauvre. Il ne faut pas dire : « vous me devez cinq pièces de douze sols », quand vous pouvez dire : « vous me devez un écu ».
Les Anglais ont pris de nous ces mots appointé, désappointé, ainsi que beaucoup d’autres expressions très énergiques ; ils se sont enrichis de nos dépouilles, et nous n’osons reprendre notre bien. |
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Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
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écrit le Friday 08 Aug 14, 16:38 |
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Le mot sport a été emprunté par le français au 19e siècle. Le mot anglais est issu par aphérèse du moyen anglais disport, lui-même emprunté à l’ancien français desport, variante de deport au sens de plaisir, divertissement. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Monday 11 Aug 14, 14:32 |
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Jacques a écrit: | anc. fr. Mange-bacon ou troupe de Bacon : surnom donné à l'une des grandes compagnies [de mercenaires] parce qu'elle mangeait le lard des paysans.
(Dict. Godefroy)
Jean-Charles a écrit: | Bacon = Lard
S'utilise en Valais, à très bon escient. |
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Étrange ressemblance avec les beefeaters (lit. mange boeuf) , les gardes de la tour de Londres. |
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