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Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
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écrit le Friday 08 May 15, 20:33 |
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Je me propose de décrire la grammaire du français bas-breton. Cette variété de français est née de l'apprentissage du français scolaire par les bretonnants. Il se distingue donc des autres parlers populaires français par son substrat breton et par l'absence de certaines tournure dialectale, puisqu'il est directement issu du français littéraire. La présence très ancienne de francisants dans les villes de Basse-Bretagne explique le maintient d'archaïsmes que l'on peut relever dans d'autres pôles conservateurs de la Francophonie. |
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Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
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écrit le Friday 08 May 15, 21:01 |
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Le verbe
La morphologie verbale du breton est d'une grande richesse, qui a favorisée le maintient de certains archaïsme ou le développement de calque sur le breton.
Conjugaison périphrastique
La phrase bretonne permet de mettre l'accent sur l'action en plaçant le verbe à l'infinitif en tête de proposition et en le faisait suivre du verbe ober (faire) comme auxiliaire. Par exemple, après une averse, on m'a ainsi fait remarquer : "Kano 'ra ar stivellou" : les ruisseaux chantent (littéralement : chanter fait les ruisseaux). En français locale, on rencontre une conjugaison périphrastique sur le verbe faire :
"Oh, parler y fait ! Travailler y fait pas !"
L'auxiliaire faire permet aussi d'éviter la répétition du verbe :
"Y a pas guère y fumait, mais main'nant y fait p'us.".
Conjugaison progressive
Le breton exprime qu'une action est en train de se produire au moyen du verbe être suivi de la particule verbale o (souvent élidée) et du verbe à l'infitif. "Je suis en train de manger" est rendu par : "Me zo (o) tibi". Cette structure à permis le maintient d'un archaïsme français : l'expression de la progressivité de l'action par le verbe être suivi de la préposition à puis du verbe à l'infinitif :
"Chui à v'nir"
"Ch'rai à t'attãnn"
Cette façon de conjuguer se retrouve abondamment en gallo et en français de Haute-Bretagne. C'est un archaïsme qui n'est pas spécifiquement breton. J'ai entendu de vieux Morvandiaux l'utiliser. |
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Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
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écrit le Sunday 24 May 15, 13:11 |
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Futur périphrastique
Le futur immédiat s'exprime en breton comme en français par le verbe aller suivi d'un infinitif : "'H an de rakont' ôn istoar dôh", "je vais vous raconter une histoire". Mais le verbe breton mond (aller) est toujours suivi de la préposition de, ce qui a favorisé la conservation du tour archaïque aller pour :
"R'garde don', l'chasseur va pou' tirer !"
Cette façon de dire est française, bien que vieillie, et s'est également conservé en gallo et en français de Haute-Bretagne. C'est également cet usage du verbe mond toujours suivi d'une préposition, explique d'autres bretonnismes comme :
"Bon, j'vais à travailler" |
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