Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10978 Lieu: Lyon
|
écrit le Monday 28 Nov 16, 12:52 |
|
|
Circé a écrit: | Vous savez, pour les petits frémissements que nous avons parfois sous la paupière, au coin de la lèvre, à la base du pouce, sur la cuisse... j'ai entendu l'expression avoir une souris sous la peau.
Je crois que ce n'est pas français, mais traduit de je ne sais quelle langue. |
Extrait du MDJ muscle. |
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Saturday 10 Dec 16, 0:36 |
|
|
La curieuse expression not have a cat in hell’s chance (littéralement : ne pas avoir la chance d’un chat en enfer) signifie n’avoir absolument aucune chance.
C’est une altération de l’expression plus compréhensible have no more chance than a cat in hell without claws (ne pas avoir plus de chance qu’un chat en enfer sans griffes), attestée dans le Jackson’s Oxford Journal du 29 septembre 1753 : un certain John Billingsgate, qui avait eu la langue coupée par décision de justice, écrivit :
Citation: | Without a Tongue I have no more chance in Life, than a Cat in Hell without Claws. |
|
|
|
|
 |
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3669 Lieu: Massalia
|
écrit le Monday 26 Dec 16, 1:40 |
|
|
yiddish
עס איז נישט מײַן ציג און אױך ניט מײַן חנוכה-ליכט = es iz nisht mayn tsig un oykh nit mayn khanuke-likht.
Littéralement : Ce n'est pas ma chèvre ni mon chandelier de hanucca.
Deux choses précieuses pour une famille yiddishophone : la chèvre, moins onéreuse qu'une vache, donnait quand même du lait, pouvait faire des petits qu'on vendrait. En avoir une ou deux était presque un luxe. Quant au chandelier de hanoucca , pour des raisons religieuses, chaque famille avait le sien et y tenait comme à la prunelle de ses yeux ( un bien souvent transmis de génération en génération).
L'expression équivaut donc au français : ce ne sont pas mes oignons ( donc , cela ne me regarde pas) ou à l'allemand : Das ist nicht mein Bier ( ce n'est pas ma bière) |
|
|
|
 |
András Animateur
Inscrit le: 20 Nov 2006 Messages: 1485 Lieu: Timişoara, Roumanie
|
écrit le Monday 26 Dec 16, 10:21 |
|
|
À propos de « chat », une expression hongroise : Nem árul zsákbamacskát, littéralement 'Il/Elle ne vend pas de chat en sac', sens : 'Il/Elle dit ouvertement ses intentions'.
L'expression viendrait de la fâcheuse pratique de certains dans les foires d'autrefois de vendre un chat enfermé dans un sac en prétendant que c'est un cochonnet. L'expression est tellement courante que les mots zsákban 'dans un sac' et macskát 'un chat' (COD) se sont soudés.
Le chat est aussi présent dans une expression roumaine qui semble continuer l'histoire ci-dessus: a prinde cu mâța în sac, litt. 'attraper avec le chat dans le sac', sens : 'prendre qqn. sur le fait de tromper'. |
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Thursday 29 Dec 16, 20:39 |
|
|
András a écrit: | L'expression viendrait de la fâcheuse pratique de certains dans les foires d'autrefois de vendre un chat enfermé dans un sac en prétendant que c'est un cochonnet. |
Il semble bizarre de confondre les sons qu’émet un chat avec ceux qu’émet un cochonnet. (Ou bien on se réfère à un animal mort.)
L’expression anglaise, déjà mentionnée par quelqu’un, to buy a pig in a poke, est attestée autour de 1275. Dans un manuscrit d’environ 1450, on trouve l’explication suivante :
Citation: | When me[n] profereth þe pigge, opon þe pogh,
For when he is an olde swyn, thow tyte hym nowȝt.
Quand un homme présente le cochon, ouvre le sac,
Car lorsque c’est un vieux porc, tu ne le prends pas. |
(Cf. latin caveat emptor, que l’acheteur soit vigilant.)
L’expression anglaise to buy a cat in the sack semble n’être attestée que chez le réformateur religieux John Wycliffe vers 1380.
Dans A Dictionarie of the French and English Tongues (1611), Randle Cotgrave écrit :
Citation: | Acheter chat en poche, ou en sac. We say, to buy a pig in a poke. |
|
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Friday 30 Dec 16, 1:38 |
|
|
José a écrit: | to let the cat out of the bag
(= laisser le chat hors du sac)
- vendre la mèche
- cracher le morceau |
Cette expression est attestée pour la première fois dans la critique d’un livre, parue dans The London Magazine: or, Gentleman’s Monthly Intelligencer d’avril 1760 :
Citation: | The Life and Adventures of a Cat, pr. 2s. 6d. Mynors. [We could have wished that the strange genius, author of this piece, had not let the cat out of the bag; for it is such a mad, ranting, swearing, caterwauling puss, that we fear no sober family will be troubled with her.]
Nous aurions pu espérer que l’étrange génie, auteur de cet ouvrage, n’ait pas laissé le chat hors du sac [dévoilé son secret], car ce chat est tellement fou, il fulmine, jure et miaule tellement que nous craignons qu’aucune famille sensée ne veuille s’en soucier. |
Le fait que le critique joue avec l’expression semble montrer qu’elle était déjà courante. On la trouve ensuite en 1761 et 1762.
On ne connaît pas son origine. Peut-être y avait-il au départ une allusion précise (comme une réplique dans une pièce de théâtre) aujourd’hui oubliée. Ou bien le fait de révéler un secret, avec ses conséquences explosives, a peut-être été comparé au choc produit par un chat brusquement libéré d’un sac.
Selon une théorie répandue, cette expression est le pendant de to buy a pig in a poke. Mais to let the cat out of the bag est attestée environ 500 ans après to buy a pig in a poke, et dans aucun de ses premiers emplois elle n’apparaît en contraste avec l’expression plus ancienne. En fait, ces deux expressions n’ont été associées l’une à l’autre que lorsque l’on a voulu expliquer to let the cat out of the bag et que l'on a alors inventé une histoire de marchand malhonnête substituant un chat à un cochonnet (cf. le message précédent d'András). |
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Saturday 31 Dec 16, 0:51 |
|
|
March comes in like a lion and goes out like a lamb
(mars entre comme un lion et sort comme un agneau)
Le mois de mars débute avec un temps froid et désagréable, mais s’achève avec un temps doux et agréable. |
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Monday 02 Jan 17, 0:53 |
|
|
- a horse that was foaled of an acorn (un cheval qui est né d’un gland) : la potence
- who’s ‘she’—the cat’s mother? (qui est ‘elle’—la mère du chat ?) : dit à quelqu’un, un enfant en particulier, qui emploie le pronom féminin de la 3e personne au lieu du nom
- wouldn’t say boo to a goose (ne dirait pas boo à une oie) : dit pour signifier que quelqu’un est très timide |
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Monday 02 Jan 17, 1:29 |
|
|
Gaspard a écrit: | To grin like a Cheshire cat : sourire comme un chat du Cheshire (avoir un large sourire)
Référence aux aventures d'Alice aux pays des merveilles. |
S’il est exact que Lewis Carroll (1832-98) a popularisé l’expression, elle existait avant. Dans A Classical Dictionary of the Vulgar Tongue (1788), par Francis Grose, on trouve :
Citation: | Cheshire Cat. He grins like a Cheshire cat; said of any one who shews his teeth and gums in laughing. |
On ne connaît pas l’origine de l’expression. Un correspondant de Notes & Queries du 16 novembre 1850 écrivait que l’on vendait à Bath, quelques années auparavant, des fromages moulés en forme de chat, avec des poils insérés pour représenter les moustaches. Mais il n’en existe aucune preuve.
Un autre correspondant écrivait le 24 avril 1852 :
Citation: | I remember to have heard many years ago, that it [= l’expression “to grin like a Cheshire cat”] owes its origin to the unhappy attempts of a sign painter of that county to represent a lion rampant, which was the crest of an influential family, on the sign-boards of many of the inns. The resemblance of these ‘lions’ to ‘cats’ caused them to be generally called by the more ignoble name. |
Mais l’on peut douter de la théorie de quelqu’un qui se souvient d’avoir entendu dire quelque chose de nombreuses années auparavant. De plus, on n’a aucune preuve qu’un peintre maladroit exerçant dans le Cheshire représentait des lions ressemblant à des chats, et d’autres comtés possèdent des panneaux d’auberges et des armes familiales figurant des lions.
(Lewis Carroll, qui était originaire du Cheshire et qui était abonné à Notes & Queries dès la création de ce journal, souriait peut-être de ces théories.)
L’explication la plus simple est peut-être la plus plausible. Dans A Glossary of words used in the dialect of Cheshire (1877), Egerton Leigh écrit :
Citation: | One need not go far to account for a Cheshire cat grinning. A cat’s paradise must naturally be placed in a county like Cheshire, flowing with milk. |
|
|
|
|
 |
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11111 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Monday 02 Jan 17, 6:44 |
|
|
Je me demande si le sourire du chat en question n'est pas plutôt celui de quiconque prononce à haute voix "Cheshire cat"... Ça me rappelle le fameux "cheese" des photographes. C'est peut-être ce que les portraitistes faisaient dire à leurs modèles avant l'invention de la photographie. |
|
|
|
 |
Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2283
|
écrit le Monday 02 Jan 17, 16:22 |
|
|
En un temps où aucun portrait ne sourit ? Pour une raison très simple : les dentures de nos ancêtres étaient noires, pourries... ou totalement absentes !
Tous les portraits ont la bouche fermée sauf ceux de la poignée d'heureux mortels qui ont des dents blanches, rareté à exhiber.
Un chat qui mange du fromage montre d'impeccables canines, peut-être est-ce là l'origine de l'expression. |
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Monday 02 Jan 17, 21:55 |
|
|
Glossophile a écrit: | Un chat qui mange du fromage montre d'impeccables canines, peut-être est-ce là l'origine de l'expression. |
C’est intéressant, parce que dans A Dictionary of Slang and Unconventional English (1984), par Eric Partridge et Paul Beale, une hypothèse est que Cheshire cat serait une altération de cheeser cat (= un chat qui aime beaucoup le fromage) et que to grin like a Cheshire cat signifierait être aussi content qu’un "cheeser" qui vient de manger du fromage. |
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Thursday 05 Jan 17, 21:33 |
|
|
to see which way the cat jumps (voir de quel côté le chat saute) : attendre pour voir d’où vient le vent
En fait, ici, ‘cat’ se réfère à un morceau de bois fuselé à chaque extrémité, utilisé dans le jeu de ‘tip-cat’. On faisait sauter le ‘cat’ en le frappant avec un bâton, puis on le frappait à nouveau pour l’envoyer à une certaine distance. |
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Friday 24 Feb 17, 23:09 |
|
|
to break one’s duck (= casser son canard) : accomplir une prouesse pour la première fois
abréviation de to break one’s duck’s egg, terme de cricket qui signifie marquer le premier point de son tour de batte, un score nul étant appelé duck’s egg, œuf de canard, en raison de la forme du chiffre zéro
Lire le Fil Références d'origine sportive - [ José ] |
|
|
|
 |
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Thursday 30 Mar 17, 20:41 |
|
|
Le Prisoners (Temporary Discharge for Ill-health) Act est mieux connu sous le nom de Cat-and-Mouse Act (loi du chat et de la souris). Cette loi fut promulguée à la hâte en avril 1913 afin de faire face au problème des suffragettes emprisonnées qui faisaient grève de la faim. Elles étaient auparavant nourries de force, ce qui provoqua un tollé dans l’opinion publique.
Aux termes de cette loi, une gréviste de la faim était libérée lorsque son état de santé s’était détérioré, mais, dès qu’elle avait récupéré, elle devait retourner en prison pour purger le reliquat de sa peine. Comme elle faisait alors généralement de nouveau grève de la faim, le processus recommençait, ce qui faisait penser à un chat jouant avec une souris (d’où nouveau tollé). Par exemple, un article du Preston Herald (Lancashire) du 25 octobre 1913 expliquait qu’Edith Rigby, qui venait d’être reconduite en prison, avait été en grève de la faim 32 jours pendant les trois mois précédents.
Les suffragettes qui avaient commis les actes plus graves ne bénéficiaient pas de ces libérations et continuaient d’être nourries de force.
Cette loi s’est appliqué à d’autres grévistes de la faim, notamment aux indépendantistes irlandais. Par exemple, Terence MacSwiney, maire de Cork, mort le 25 octobre 1920, à 41 ans, au terme de 74 jours de grève de la faim, avait bénéficié d’une libération en 1917. |
|
|
|
 |
|