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photophore
Inscrit le: 11 Apr 2012 Messages: 151 Lieu: 78360 Montesson
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écrit le Monday 20 Mar 17, 16:34 |
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Je m'intéresse aux citations latines dans les œuvres littéraires françaises , pas celles qui sont passées dans dans le langage courant ( comme ipso facto ou casus belli ) mais celles plus élaborées , dont parfois on peut retrouver l'auteur latin : j'en connais deux exemples.
Sur un autre forum , la discussion portait sur "Vulnérant Omnes , Ultima Necat" , et personne n'a fait remarquer que ce dicton , parfois inscrit sur les horloges ou les cadrans solaires , figurait dans un poème de Victor Hugo.
Le deuxième exemple concerne Racine : dans "Les Plaideurs" , on trouve un vers de "La Pharsale" , de Lucain : "Victrix causa diis placuit , sed vita Catoni"
On trouve aussi une parodie du Digeste : "Si quis canis....Caponibus" qui , elle , est en latin macaronique.
Sans doute y a-t-il d'autres exemples. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 20 Mar 17, 19:28 |
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Tous les lecteurs de Babel n'ayant pas forcément fait du latin, ce serait sympa que tu traduises tes citations en latin. |
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photophore
Inscrit le: 11 Apr 2012 Messages: 151 Lieu: 78360 Montesson
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écrit le Monday 20 Mar 17, 20:14 |
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D'accord , quoique un coup de Google aurait suffi , mais bon...
Je ne traduis pas ipso facto ou casus belli.
- Vulnerant omnes , ultima necat = Elles blessent toutes , la dernière tue
- Victrix causa diis placuit , sed victa Catoni = la cause victorieuse a plu aux dieux , la cause vaincue à Caton
- Si quis canis....caponibus ( je suppose que les juristes professionnel avaient l"habitude de se rappeler les articles du Digeste en citant les premiers mots et les derniers ) = Si un chien...à des chapons ( latin de cuisine ) |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 20 Mar 17, 20:21 |
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Merci, Photophore.
Compter sur "un coup de Google" pour chercher des traductions c'est bien gentil mais dans ce cas les échanges sur Babel n'ont plus de sens.
Apprécierais-tu de devoir aller sur Google pour avoir la traduction de tout ce qui est rédigé en langues étrangères ?!
C'est une chose qui m'a toujours étonné (et agacé) sur Babel : "l'évidence" (et l'arrogance) pour certains qu'il n'y a nul besoin de traduire le latin ou de translittérer le grec. |
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photophore
Inscrit le: 11 Apr 2012 Messages: 151 Lieu: 78360 Montesson
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écrit le Monday 20 Mar 17, 20:51 |
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J'ai parlé de Google parce que je l'ai consulté, non pas pour avoir la traduction (malgré mes 90 ans, il me reste quand même quelques souvenirs de latin), mais pour quelques précisions.
Pour Victor Hugo, j'avais oublié le titre du poème, et presque tout le texte : je me souvenais seulement qu'il était question de l'église d'Urrugne, "ville dont le nom rude à la rime répugne".
Le site officiel de la ville d'Urrugne ne parle pas du poème de Victor Hugo.
Pour Les Plaideurs, je cherchais de quel auteur latin la citation était extraite. |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Monday 20 Mar 17, 22:08 |
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Photophore a écrit: | D'accord , quoique un coup de Google aurait suffi |
C'est pas sûr !
Si l'on tape Si quis canis....caponibus sur Google, l'on remonte des dizaines de références renvoyant aux vers de Racine, ou aux articles de dictionnaire qui les recitent , mais sans explication aucune.
Et je ne sais toujours pas ce que ces chapons ont à voir avec ce chien…
Il y a donc dans ce nouveau fil matière à apporter.
Je trouve que c’est une très bonne idée de repérer les citations latines dans les œuvres littéraires.
Même si certains ont semblé vouloir plutôt orienter le forum Babel vers l’étymologie « pure ». |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3862 Lieu: Paris
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photophore
Inscrit le: 11 Apr 2012 Messages: 151 Lieu: 78360 Montesson
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écrit le Monday 20 Mar 17, 22:53 |
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"Les Plaideurs" sont peut-être la seule occasion que Racine a eu de s'amuser ( et de nous amuser ! ) au cours de sa carrière théatrale
Je résume : pour calmer un ancien juge devenu sénile ( et en même temps pour obtenir de lui qu'il donne son consentement au mariage de la jeune fille avec son soupirant ) sa famille organise pour lui un "procès pour rire , celui d'un chien qui a volé un chapon
Je ne résiste pas au plaisir de citer un autre vers célèbre de cette pièce : la défense a fait comparaître les chiots venus demander la grâce de l'accusé :
"Ils ont pissé partout - Messieurs voyez nos larmes" : : ce vers est unique dans le Théâtre français du Grand Siècle |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Monday 20 Mar 17, 23:35 |
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@ Photophore
Photophore a écrit: | malgré mes 90 ans , il me reste quand même quelques souvenirs de latin |
À l’âge de quatre-vingt-sept ans, Louis Andrieux, le père naturel de Louis Aragon, soutint en Sorbonne, le 12 mars 1927, son doctorat ès-lettres. Il présenta deux thèses, l’une sur Pierre Gassendi, l’autre sur Alphonse Rabbe, un petit romantique.
D’après Philippe Forest, Aragon, Gallimard, 2015.
@ Embatérienne
Merci d'avoir cherché ;-) Et trouvé.
@ Photophore encore
En dépouillant n’importe quelle œuvre d’Hugo, il devrait en tomber quelques bonnes douzaines. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1889 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Wednesday 22 Mar 17, 13:39 |
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A commencer par le poème « Oceano nox », qui vient d’ une phrase de l’Enéide (cette épopée écrite par Virgile) : « et ruit oceano nox », qui signifie « et la nuit s’élance de l’océan », la nuit étant ici symbole de malheur pour l'homme. (extrait du net) |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Saturday 01 Apr 17, 22:17 |
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N’a-t-il pas existé un perroquet, payé cent écus d’or, qui récitait, sans se tromper d’un mot, au cardinal son maître, tout le Symbole des apôtres ? Enfin, le légitime orgueil d’un entomologiste ne doit-il pas s’élever au comble, lorsqu’il voit de simples insectes donner des preuves d’une intelligence supérieure et affirmer éloquemment l’axiome :
In minimis maximus Deus,
ces fourmis qui en remontreraient aux édiles des plus grandes cités, ces argyronètes aquatiques qui fabriquent des cloches à plongeurs, sans avoir jamais appris la mécanique, ces puces qui traînent des carrosses comme de véritables carrossiers, qui font l’exercice aussi bien que des riflemen, qui tirent le canon mieux que les artilleurs brevetés de West-Point ?
Jules Verne, Un Capitaine de quinze ans, VI, 1878.
L’on rencontre plus souvent :
Maximus in minimis Deus
Dieu [est] le plus grand dans les petites choses.
Et parfois une « version longue » :
Deus magnus in magnis, maximus in minimis
Dieu [est] grand dans les grandes choses, le plus grand dans les petites choses.
Ou encore :
Eminet in minimis maximus ipse Deus
Dieu se surpasse lui-même dans les petites choses.
L’aphorisme est attribué à saint Augustin. Pourtant il semble qu’on ne le trouve dans aucun de ses textes.
Mais il a fait florès dans les ouvrages de sciences naturelles, et en particulier d’entomologie.
C’est probablement là que Jules Verne l’a lu. |
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Ion Animateur
Inscrit le: 26 May 2017 Messages: 306 Lieu: Liège
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écrit le Tuesday 04 Jul 17, 20:02 |
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Au début du film Les Trois Frères (1995) Un personnage sort son Montaigne et dit d'un air inspiré [quid quod no]men habent et ad magistri / vocem quisque sui venit citatus [?] "Et que dire du fait qu'ils ont un nom et qu'au son de la voix de son maître chacun arrive sans tarder ?" La citation se trouve dans l'Apologie de Raymond Sebon et renvoie à Martial, IV, 30, 6-7 où il est question de poissons appartenant à Domitien). |
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