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méreau, marelle (français) - Le mot du jour - Forum Babel
méreau, marelle (français)

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Auteur Message
Xavier
Animateur


Inscrit le: 10 Nov 2004
Messages: 4087
Lieu: Μασσαλία, Prouvènço

Messageécrit le Friday 11 Apr 14, 11:10 Répondre en citant ce message   

Le méreau est une sorte de pièce ou jeton.

On appelait méreau, le jeton dont chaque fidèle protestant, qui désirait communier, devait se munir auprès de l'Ancien de son quartier pour prouver qu'il n'avait fait l'objet d'aucune censure grave de la part du consistoire, qu'il avait assisté aux séances de catéchisme et qu'il contribuait aux charges de l'Église.
Il le remettait à l'Ancien de service auprès de la Table Sainte, au moment de recevoir le pain et le vin.

Chaque église du "Désert" avait son sceau particulier. On y retrouve souvent l'attachement à la Bible avec l’évocation du Berger dans le Bordelais, le Saintonge, le Montalbanais ou l'Agenais, de la Coupe dans le Poitou, ou simplement un verset comme à Jonzac ou à Nîmes avec la mention Christ, Soleil de Justice.


La plupart des méreaux étaient en plomb, ou en alliage de plomb et d’étain, et coulés dans des moules.
Voir photos des méreaux de communion des églises du Désert.

Musée du désert (histoire des huguenots et camisards des Cévennes)
http://www.museedudesert.com/article5868.html

citation : Les méreaux de communion des Eglises protestantes de France et du Refuge, Charles Delormeau, 1983

Musée virtuel du protestantisme :
http://www.museeprotestant.org/notice/mereaux/

Dans Notice des émaux, bijoux et objets divers exposés dans les galeries du musée du Louvre, de Léon Laborde (1853) :
http://books.google.fr/books?id=BJWiGuWkHTIC&pg=PA381

marelle (ou merelle) : disques semblables à nos dames, qui servaient à jouer sur le marellier, table carrée sur laquelle des lignes partant des angles ou du milieu de chaque côté et se réunissant au centre, indiquaient la place que devaient occuper et la route que pouvaient suivre les marelles.
Ce même mot avait servi antérieurement, c'est-à-dire à partir du XIIe siècle, à désigner les médailles ou la monnaie de convention, de plomb, de cuivre et quelquefois d'argent, dont chacun avait droit de faire usage : à l'église, pour constater la présence des moines aux offices ; au marché, pour prouver l'acquittement d'un droit; dans les travaux et les ateliers, pour représenter, à la fin de la semaine, le prix des journées, et à autres usages. C'était, en réalité, la suite et l'équivalent des tessères de l'antiquité, et ces méreaux restèrent dans la langue et dans l'usage jusqu'au XVIIe siècle. Ils étaient faits en carton, en cire, en plomb, en cuivre; les marelles à jouer étaient le plus souvent d'ivoire et d'os ; on en a fait ainsi de divers bois.



D'où le jeu de la marelle (un enfant avance à cloche-pied dans des cases marquées sur le sol, à la craie)


Voir aussi :
Méreaux et enseignes de la confrérie Saint-Jacques-aux-pèlerins de Paris (XIVe-XVe siècle)
http://lodel.irevues.inist.fr/saintjacquesinfo/index.php?id=922

L’hôpital Saint-Jacques-aux-pèlerins utilisait abondamment des méreaux, sortes de jetons qui servaient pour les comptes, et étaient aussi utilisés par milliers lors des distributions de nourriture, de l’attribution des intentions de prières, des foires, des fêtes et même au jeu. Contrairement à une opinion souvent émise, ces méreaux n’étaient jamais distribués aux pèlerins : ils ne peuvent donc en aucun cas constituer un souvenir de pèlerinage.


De l'ancien français merel (-iel, eau, -iau, -eal ; merr-, mar-, marr-) (Godefroy, extrait) :
pièce de monnaie, jeton, qui servait à faire les comptes, signes que le vendeur donnait à l'acheteur pour prouver que la marchandise livrée était acquittée ; et spécialement, à l'origine, sorte de jetons de présence distribués aux prêtres lors de leur assistance à certains offices ; monnaie de convention, de plomb, de cuivre et quelquefois d'argent, dont chacun avait droit de faire usage.

aussi le sens : marque, signe, indice


Selon le TLF, ce terme apparaît au XIe siècle :
merele : jeton, fragment de bois
probablement dérivé du radical préroman *marr- : pierre, caillou

Dans ce cas, ce terme aurait la même origine que le marron (terme d'origine alpine, Italie du nord)
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Outis
Animateur


Inscrit le: 07 Feb 2007
Messages: 3510
Lieu: Nissa

Messageécrit le Wednesday 13 Feb 19, 17:01 Répondre en citant ce message   

On notera que la plupart des marelles ont comme plan celui d'une église à abside et que ce n'est pas un hasard si leur dernière case, qui est donc bornée par un demi-cercle, porte le nom de « Ciel » …
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AdM
Animateur


Inscrit le: 13 Dec 2006
Messages: 896
Lieu: L-l-N (Belgique)

Messageécrit le Wednesday 13 Feb 19, 22:39 Répondre en citant ce message   

Il faut bien distinguer le jeu de marelle (1), tel que décrit par Outis, qui se pratique au sol, généralement en plein air, avec un seul palet qu'on pousse du pied, et le jeu de société ancien (2) décrit ci-dessous :
Xavier a écrit:
marelle (ou merelle) : disques semblables à nos dames, qui servaient à jouer sur le marellier, table carrée sur laquelle des lignes partant des angles ou du milieu de chaque côté et se réunissant au centre, indiquaient la place que devaient occuper et la route que pouvaient suivre les marelles.

Ce jeu se pratique sur une table avec plusieurs jetons. Il est connu dans sa forme moderne sous le nom de jeu du moulin (Wikipedia).

(1)


(2)
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