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myris
Inscrit le: 25 Nov 2008 Messages: 253 Lieu: Tournus France
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écrit le Wednesday 17 Nov 10, 1:07 |
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La soupe est maintenant synonyme de potage, mais autrefois, ce n'était que des tranches de pain trempées dans un bouillon, du lait ou du vin. Il nous en reste l'expression trempé comme une soupe. Ce sens, d'origine germanique, s'est maintenu en néerlandais : soppen = tremper.
Les langues européennes, du moins celles que je connais un peu, qui disposent d'un mot de cette famille (Suppe, soup, sopa, soppa...) l'emploient dans le sens de potage, si on excepte la zuppa inglese, dessert italien à base de pâte gênoise (pan di Spagna), imbibée de liqueur (rosolio ou alchermes), qui rappelle donc le sens premier. Le verbe inzuppare signifie tremper.
Par métonymie, la soupe, au même titre que le pain, symbolise la nourriture, le repas. A la soupe! La soupe est bonne ?
J'ajouterai que, lorsqu'étudiant je faisais...bouillir la marmite avec des travaux de manutention, l'expression aller à la soupe signifiait, non pas aller à la croûte,, mais quitter son lieu de travail après avoir fini sa journée...ou avoir été congédié. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Wednesday 17 Nov 10, 1:32 |
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Bon, en piémontais :
-sùpa ('d cafèlàit) = lait et café où on trempe du pain ou des biscuits
-mnésta/mnéstra = potage
- ënsùpé = tremper
Quand on veut dire que le choses ne changent jamais, on dit: se l'é pà 'd sùpa, l'é 'd pan bagnà |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11171 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 17 Nov 10, 6:04 |
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Voir aussi souper ICI. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Wednesday 17 Nov 10, 16:41 |
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Pour les skieurs, la soupe désigne de la neige en partie fondue ou mouillée, c'est un mélange d'eau et de cristaux de glace.
Ce type de neige est fréquent au printemps dans les endroits où il y a beaucoup de passage de skieurs, lorsqu'il gèle la nuit, mais pas le jour. On a alors de la soupe pendant les heures les plus chaudes. En général, celle-ci va geler le reste du temps. Le cycle peut continuer pendant des jours.
Ce type de neige s'appelle slush en anglais. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3861 Lieu: Paris
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écrit le Friday 17 Jan 20, 19:09 |
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myris a écrit: | La soupe est maintenant synonyme de potage, mais autrefois, ce n'était que des tranches de pain trempées dans un bouillon, du lait ou du vin. Il nous en reste l'expression trempé comme une soupe. |
Extrait du fil "pizza" :
Papou JC a écrit: | Tu es sûr que des "tranches de pain trempées dans du bouillon" peuvent être comparées à des assiettes ? |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11171 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 17 Jan 20, 19:34 |
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Le fait qu'on connaisse la première fonction de la soupe, qui est donc d'avoir servi d'assiette sur laquelle pouvaient être déposés des mets de viandes et de légumes, le tout arrosé de sauces diverses, met à mal les étymologies (notamment germaniques) qui reposent sur des fonctions ultérieures, qu'il s'agisse de morceaux de pain trempés dans du bouillon ou du potage épaissi de diverses manières : Du germ. occ. *suppa « tranche de pain sur laquelle on verse le bouillon » (latinisé en sŭppa « id. » vers 500, chez Oribase, v. FEW t. 17, p. 287b), mot de la famille du got. supôn « assaisonner », néerl. sopen « tremper » (v. FEW loc. cit.). (TLF)
En vertu de cette fonction première, je fais personnellement l'hypothèse que le latin suppa est composé d'un premier élément sub- (dessous) et d'un deuxième élément -pa qui pourrait résulter du latin posita (posée, placée), le b de sub devenant normalement p au contact du p suivant. Autrement dit, soupe serait un doublet "apocopé" de supposée, littéralement placée dessous". On notera aussi que suppôt est issu de suppositus.
Je cite Pierre Guiraud : L'hypothèse d'une origine germanique est toujours fragile s'agissant d'un mot commun aux langues romanes, et cela d'autant plus quand il est possible de remonter à un étymon latin. Mais Guiraud choisit ensuite un étymon latin, suppus "qui a le nez en l'air", dérivé de supinare "être couché, étendu". On voit que Guiraud s'appuie lui aussi sur la fonction première, mais franchement, je préfère mon hypothèse.
Pour d'autres objets ayant eu cette même fonction, voir pizza et mensa. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Saturday 18 Jan 20, 10:43 |
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Mais comment expliquer en ce cas l'italien zuppa en face de soppesare, de formation comparable ? |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11171 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 18 Jan 20, 11:04 |
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J'attendais cette objection. Il doit y avoir une explication, on va certainement nous en proposer une. Il faut voir d'où viennent d'autres mots italiens à initiale zu.
En attendant, rien n'interdit une origine romane (française ou espagnole) via le germanique. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Saturday 18 Jan 20, 11:55 |
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Il y a au moins zucchero, d'origine orientale (cf. сахар [saxar] en russe), zucca < cucutia...
Bloch-Wartburg semblent directement dériver soupe du germ. *suppa. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11171 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 18 Jan 20, 12:43 |
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Oui, je sais bien, mais vous croyez que ce germanique *suppa, non attesté, puisse être apparenté au got. supôn « assaisonner », néerl. sopen « tremper » ? Moi, non. Et Guiraud non plus.
Je crois plutôt à la chaîne lat. suppa > got. *suppa > italien zuppa. L'italien serait, en l'occurrence, du latin germanisé.
Parallèlement lat. suppa > esp. sopa et fr. soupe.
En ancien français, je vois aussi des occurrences de souppe (avec deux p). L'italien pourrait aussi être du français germanisé. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Saturday 18 Jan 20, 15:02 |
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En Af, *suppa > souppe (la labiale derrière consonne se maintient) > sou(p)pe (la labiale devant consonne autre que r, l, yod s'amuït de très bonne heure : souppe est donc une forme à orthographe savante du MF).
L'orthographe savante a en effet souvent réintroduit la labiale caduque (cf. trape dans chausse-trape/trappe ; eschaper/échapper). |
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