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Victima et hostia : quelle différence ? - Forum latin - Forum Babel
Victima et hostia : quelle différence ?
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Ion
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Messageécrit le Tuesday 19 Nov 19, 18:01 Répondre en citant ce message   

Rappelons encore une fois la conception en jeu : pour désigner la victime d’un sacrifice, victima peut s’employer dans tous les cas tandis que hostia met l’accent sur la victime en tant que moyen d’interagir avec les dieux, en faisant pour ainsi dire abstraction de ses caractéristiques concrètes, physiques et matérielles, et en estompant la cruauté inhérente à la destruction d’un tel être vivant.

Pour infirmer cela, il faudrait trouver des emplois de hostia hors de tout contexte religieux, (comme on parle de victimae s’engraissant dans les monts Albains, cf. ci-dessus) mais je n’en ai trouvé aucun qui réponde strictement à ce critère.

Voici les trois passages qui font naître un doute sans apporter de preuve.

1. Sénèque (Tragédie), Thyeste, 717
On sait qu’Atrée, roi de Mycènes, voulant se venger de son frère Thyeste, tue les trois fils de celui-ci pour les donner à manger au père lors d’un prétendu festin de réconciliation.
Sénèque écrit :
Tantalus prima hostia  est. « Tantale (le Jeune, fils de Thyeste) est la première hostia. »
Or c’est victima qui apparaît lorsqu’un meurtre est représenté comme un sacrifice (à des mânes, cf. ci-dessus Sénèque, Médée, 970s., Lucain, Pharsale, II, 174-176 ). Et ici, il s’agit bien de meurtres. Cependant, dès le v. 544, Atrée évoque un sacrifice en bonne et due forme.
ego destinatas uictimas superis dabo.
« Pour ma part, je donnerai aux dieux du ciel les victimes qui leur reviennent. »
Phrase adressée à Thyeste qui n’imagine pas que ces victimae sont ses propres fils.
Suit alors une description détaillée de l’endroit proprement « infernal » où le massacre aura lieu, avec source dont l’eau rappelle le Styx, etc. etc. Implicitement, le massacre prend ainsi la forme d’un sacrifice aux dieux infernaux, sans que le but en soit bien éclairci.
Puis (vv. 682-689) survient un Atrée enragé qui fait néanmoins tous les préparatifs d’un sacrifice régulier ;
Citation:
NVNTIVS. – Quo postquam furens
intrauit Atreus liberos fratris trahens,
ornantur arae - quis queat digne eloqui?
post terga iuuenum nobiles reuocat manus
et maesta uitta capita purpurea ligat;
non tura desunt, non sacer Bacchi liquor
tangensque salua uictimam culter mola.
seruatur omnis ordo, ne tantum nefas
non rite fiat.

Le Messager. – […] Atrée s'y rend, transporté de fureur, trainant après lui les enfants de son frère.
A l'instant on pare les autels. Comment raconter dignement ce sacrifice abominable?
Lui-même attache par derrière les nobles mains de ses neveux, et ceint leurs tristes fronts d'une bandelette de pourpre. L'encens fume, la liqueur sacrée de Bacchus coule en libations, le couteau sépare le gâteau salé sur la tête des victimes. Rien ne manque à l'ordre prescrit pour entourer ce crime affreux de toutes les formes religieuses.

Insistance au vers 695 :
nulla pars sacri perit.
« Aucune formule du sacrifice n'est oubliée. »
Dans ce contexte, l’emploi de hostia est justifiable dans notre optique, quoique la scène dépeigne une subversion du culte ordinaire.
N.B. Dans cette tragédie, l’auteur fait d’Atrée un véritable « héros négatif ».
Cf. Thyeste, 192-196
ATREVS. – Age, anime, fac quod nulla posteritas probet,
sed nulla taceat. Aliquod audendum est nefas
atrox, cruentum, tale quod frater meus
suum esse mallet. Scelera non ulcisceris,
nisi uincis.
Atrée. – Allons, mon coeur, fais ce que nulle postérité n’approuvera, mais que nulle ne passera sous silence. Il faut entreprendre un sacrilège atroce, sanglant, que mon frère eût préféré commettre lui-même. On ne venge pas les crimes sans les surpasser (par un crime encore plus grand).

2. Lettre de Caelius dans Cicéron, ad Familiares, VIII, 11, 2
Le Sénat débat d’une récompense que Cicéron souhaiterait après avoir remporté une victoire militaire, à savoir une action de grâces (supplicatio), cérémonie qui impliquait régulièrement des sacrifices. Débats très compliqués où chacun est opposé à la demande mais aimerait qu’un autre prenne la décision du refus. Dans son rapport, Caelius écrit notamment : cum de hostiis ageretur… « alors que l’on traitait de la question des victimes » (ou même « des sacrifices »). Ce sont les victimes que l’État devrait fournir lors des sacrifices de la supplicatio. Or la victime en tant que fourniture requise par les sacrifices est spécialement désignée par victima (cf. supra). Mais le passage est allusif. Notre interprétation peut subsister si nous ne voyons pas dans hostiis « les victimes à fournir moyennant finances » mais « le type de victimes convenable pour une telle action de grâces » (agneaux ? victimes adultes ?…), auquel cas l’emploi de hostia se justifie, car la pensée se tourne vers les sacrifices et non vers des victimes concrètes.

3. Valère-Maxime, 2,  2 , 9
(Ce passage concerne l’origine de la fête des Lupercales)
Citation:
Lupercalium enim mos a Romulo et Remo inchoatus est tunc, cum laetitia exultantes, quod his auus Numitor rex Albanorum eo loco, ubi educati erant, urbem condere permiserat sub monte Palatino, hortatu Faustuli educatoris sui, quem Euander Arcas consecrauerat, facto sacrificio caesisque capris epularum hilaritate ac uino largiore prouecti, diuisa pastorali turba, cincti obuios pellibus immolatarum hostiarum iocantes petiuerunt. cuius hilaritatis memoria annuo circuitu feriarum repetitur.
L'institution des Lupercales remonte en effet à Romulus et à Rémus. Elle est née de la joie qui les transporta, au moment où leur aïeul Numitor, roi des Albains, venait de leur permettre de fonder une ville, selon le conseil de leur père nourricier Faustulus, à l'endroit où ils avaient été élevés, au pied du Palatin qu'avait autrefois consacré l'Arcadien, Évandre. Ils firent un sacrifice, immolèrent des chevreaux et, excités par la gaieté du banquet et par d'amples libations, se revêtant des peaux des hostiae, après avoir partagé en deux bandes leur troupe de bergers, ils marchèrent l'un contre l'autre dans un combat simulé : divertissement dont le souvenir se renouvelle chaque année par le retour d'une fête.

hostiarum remet l’accent sur l’aspect religieux de la chose. Ce sont les hostiae du sacrifice antérieur. D’ailleurs, ce qui subsiste après un sacrifice est appelé hostia.
cf. Juvénal, 11, 82-85.
(Frugalité des Anciens)
Citation:
sicci terga suis rara pendentia crate
moris erat quondam festis seruare diebus
et natalicium cognatis ponere lardum
85 accedente noua, si quam dabat hostia, carne.

Un dos de porc séché sur la claie faisait autrefois un plat de fête ; on y ajoutait, aux anniversaires, un morceau de lard pour la famille avec un peu de viande fraîche, s'il restait un morceau de la dernière hostia immolée.


Dernière édition par Ion le Wednesday 20 Nov 19, 9:13; édité 1 fois
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Papou JC



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Messageécrit le Tuesday 19 Nov 19, 18:14 Répondre en citant ce message   

Avec de tels synonymes, même s'il y a entre eux des nuances, je pense que les textes poétiques ne sont pas des sources aussi fiables que les textes en prose. Pour satisfaire à la prosodie, je suppose que certains poètes ou auteurs tragiques auront été amenés à utiliser l'un pour l'autre.
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Ion
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Messageécrit le Wednesday 20 Nov 19, 9:23 Répondre en citant ce message   

Dans ce cas-ci, à ma connaissance, le schéma métrique est le même : vīctĭma hōstĭa, et les deux mots se déclinent de la même façon.
(correction dans le message suivant)


Dernière édition par Ion le Thursday 28 Nov 19, 21:02; édité 1 fois
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Ion
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Messageécrit le Thursday 28 Nov 19, 20:35 Répondre en citant ce message   

Correction : il y a bien une différence pour la métrique ! Pas pour les mots eux-mêmes mais pour le mot qui précède. En effet, pour la métrique, (h)ostia commence par une voyelle et victima par une consonne. Donc, si le mot précédent se termine par une voyelle, cette voyelle s'élidera devant hostia et non devant victima. Si le mot précédent se termine par une voyelle brève suivie d'une consonne, cette brève s'allongera devant victima et non devant hostia.

Exemple : Ovide, Pontiques , 9, 84
fiat an humanum uictima dira caput, ([demande] "si la tête humaine ne se fait pas victime terrible)
Scansion : fīăt ăn / hūmā/nūm / vīctĭmă / dīră că/pŭt

Le -um de hūmānŭm s'allonge à cause de la présence du v- de victima.
Avec hostia, on devrait élider (car humanum compterait alors pour humanu') : hūmān' hostia... ce qui ne conviendrait pas pour ce vers.


Dernière édition par Ion le Friday 29 Nov 19, 15:58; édité 3 fois
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Papou JC



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Messageécrit le Thursday 28 Nov 19, 21:35 Répondre en citant ce message   

Et inversement dans le vers de Sénèque
tangensque salua uictimam culter mola
... hostiam ne conviendrait pas, n'est-ce pas ?
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Ion
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Messageécrit le Friday 29 Nov 19, 15:53 Répondre en citant ce message   

En effet, hostiam ne conviendrait pas puisque hostiam éliderait le salua qui précède (salu' hostiam) et il manquerait donc une syllabe dans le vers.
N.B. Les vers de ce passage tragique parlé sont des trimètres iambiques, mais comme je ne suis pas bien au courant de toutes les substitutions possibles en latin dans ce vers, je ne pourrai pas toujours répondre avec assurance à toutes les questions qui s'y rapporteraient. Par ailleurs, si Sénèque avait réellement voulu introduire hostia dans son vers, il aurait probablement trouvé le moyen de le faire.
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Papou JC



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Messageécrit le Friday 29 Nov 19, 16:20 Répondre en citant ce message   

Citation:
si Sénèque avait réellement voulu introduire hostia dans son vers, il aurait probablement trouvé le moyen de le faire.

Je me demande... J'ai traduit pas mal de poésie (arabe ou espagnole) en tentant chaque fois d'obtenir des vers français réguliers, et j'avoue que la synonymie, même si elle n'est souvent que parasynonymie, facilite alors souvent les choses.
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Ion
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Messageécrit le Thursday 09 Jan 20, 21:53 Répondre en citant ce message   

D'accord, mais Sénèque ne devait pas vraiment traduire : il était libre de composer ses vers.
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Ion
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Messageécrit le Thursday 09 Jan 20, 22:21 Répondre en citant ce message   

Hostia et victima comme sujets ou COD dans des contextes comparables. (I)
Avec les verbes signifiant « conduire, mener » les victimes au sacrifice, je ne perçois aucune nuance. Voici trois exemples pris chez Tite-Live, dans des récits de triomphes (Wikipedia)
Avec victima
Tite-Live, 45, 39, 12-13 (Discours en faveur de L. Aemilius Paullus dont le triomphe est contesté, après sa victoire sur Persée de Macédoine – 167 AEC. Argument : les dieux seront frustrés s’ils sont privés des sacrifices prévus)
Citation:
« Pars non minima triumphi est victimae praecedentes, ut appareat dis grates agentem imperatorem ob rem publicam bene gestam redire. Omnis illas victimas, quas traducendas in triumphum dicavit, alias alio abducentes mactate ! »
Les victimae précédant le char [du triomphateur] sont une part très importante du triomphe, afin qu’il soit clair que le général vainqueur vient rendre grâces aux dieux pour la bonne marche des affaires publiques. Toutes ces victimes, que [Paul Émile] a consacrées pour les faire défiler dans son triomphe, il vous faudra donc les emmener n’importe où pour les égorger !

Avec hostia
Tite-Live, 40, 38, 9 (Les montagnards ligures se sont rendus sans combattre : les Romains déplacent sans incident cette population vers un territoire de plaine peu propice aux rébellions. Les responsables romains de l’opération reçoivent les honneurs du triomphe, qui sera un triomphe insolite)
Citation:
hi omnium primi nullo bello gesto triumpharunt. tantum hostiae ductae ante currum, quia nec quod ferretur neque quod duceretur captum neque quod militibus daretur, quicquam in triumphis eorum fuerat.
Ces hommes, les tout premiers, triomphèrent sans avoir mené aucune guerre. Devant leur char, on ne fit marcher que des hostiae, parce qu’on n’avait rien pris, ni butin ni prisonniers, et qu’il n’y aurait, lors de leurs triomphes, rien à donner aux soldats.

Tite-Live, 34, 52, 9 (Un triomphe plus habituel que le précédent, celui de Quinctius Flamininus, vainqueur du roi Philippe V de Macédoine en197 AEC).
Citation:
et hostiae ductae et ante currum multi nobiles captiui obsidesque, inter quos Demetrius regis Philippi filius fuit et Armenes Nabidis tyranni filius, Lacedaemonius.
(9) Devant le char marchaient les hostiae, puis une foule de prisonniers et d'otages de distinction, parmi lesquels on remarquait Démétrius, fils du roi Philippe, et le Lacédémonien Arménès, fils du tyran Nabis


Avec cadere (ou concidere) « tomber », j’ai relevé 14 victima et 10 hostia, ...exclusivement chez des poètes (Ovide, Virgile, Tibulle, Lucain, Silius Italicus), dans des passages d’ailleurs peu imagés, assez secs. Aucune nuance n’est non plus bien sensible. Voici d’abord deux passages où les termes s’appliquent à des bovins (victimes de choix), puis deux autres où les victimes sont peu remarquables.

Ovide, Mét., 7,  161-2   
Citation:
(sacrifice en l’honneur du retour de Jason)
… inductaque cornibus aurum
uictima uota cadit, …

… et tombe la victima promise, aux cornes couvertes d’or…


Panégyrique de Messala, 14-15
Citation:
Parvaque caelestes placavit mica nec illis
semper inaurato taurus cadit hostia cornu.

Et un grain de sel apaisera les dieux : ce n’est pas toujours un taureau à la corne dorée, qui, en leur honneur, tombe en hostia.


Ovide, Fastes,6,  160
Citation:
pro paruo uictima  parua cadit.
C’est une petite victima qui tombe en faveur d’un petit objet.

En fait, l’ « objet » est un bébé blessé et la victima est constituée des entrailles d’un porcelet. Voir l’épisode ici.

Tibulle, I, 1, 22
Citation:
Nunc agna exigui est hostia parua soli.
Agna cadet uobis,…

Á présent, c’est une agnelle qui est la petite hostia d’un domaine exigu. C’est une agnelle qui tombera pour vous...


(À suivre)
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Ion
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Messageécrit le Thursday 09 Jan 20, 22:49 Répondre en citant ce message   

Hostia et victima comme sujets ou COD dans des contextes comparables. (II)
Pourtant, une nuance est parfois perceptible avec caedere « abattre » ( 25 victima et 12 hostia relevés, qui apparaissent tant en prose qu’en poésie). Il est néanmoins difficile de savoir si elle était perçue dans tous les cas.

Tite.Live, 36, 38, 7
Citation:
(après une victoire contre les Boïens – 191 AEC)
magnam… fuisse uictoriam apparet, quod et castra capta sunt et Boi post eam pugnam extemplo dediderunt sese et quod supplicatio eius uictoriae causa decreta ab senatu uictimaeque  maiores caesae.
(Même si l’estimation des pertes ennemies était exagérée,) il est assuré que ce fut une grande victoire : en effet, on prit le camp ennemi, les Boiens après cette batailles se rendirent immédiatement, le sénat ordonna des supplications en l’honneur de cette victoire et des victimae adultes furent abattues.

Tite.Live, 30, 27, 11-12
Citation:
(Début 202 AEC : on accomplit des vœux antérieurs pour favoriser l’action des magistrats de l’année)
et ut placatis dis omnia inciperent agerentque, ludos quos M. Claudio Marcello T. Quinctio consulibus T. Manlius dictator quasque hostias maiores uouerat si per quinquennium res publica eodem statu fuisset, ut eos ludos consules priusquam ad bellum proficiscerentur facerent. ludi in circo per quadriduum facti hostiaeque quibus uotae erant dis caesae.
« et pour apaiser les dieux afin que [les magistrats désignés] mènent à bien toutes leurs entreprises, des jeux eurent lieu au cirque pendant quatre jours et des hostiae furent abattues en l’honneur des dieux auxquelles elles avaient été promises.


Nous retrouvons la distinction entre aspect matériel (victima) et aspect cultuel (hostia) des victimes. En effet, dans le premier cas, l’allusion aux victimae n’est là que comme un indice de l’importance de la victoire. La victoire est importante car les victimae l’ont été. Le mot qui compte est d’ailleurs maiores « adultes », suggérant des victimes chères, qui ont été nourries longtemps. Dans le second cas, les victimes (hostiae) sont évoquées dans le cadre de sacrifices dont les objectifs sont précisés. Rappelons que 202 fut l’année de la victoire décisive de Zama contre les Carthaginois. Rétrospectivement, il servait bien l’image de Rome de rappeler que les responsables romains avaient mis préalablement toutes les chances de leur côté par leur scrupuleux respect des dieux.
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Ion
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Messageécrit le Thursday 16 Jan 20, 22:15 Répondre en citant ce message   

Avec immolare et procurare : avantage à hostia
Procurare : toujours avec hostiis (Ablatif de moyen) dans l’expression hostiis procurare « conjurer (les menaces annoncées par des prodiges) par des sacrifices (mot à mot 'des victimes sacrificielles') ». Expression stéréotypée relevée 45 fois chez Tite-Live, comme remarqué ci-dessus à plusieurs reprises. C’est le type même d’occasion où la victime sert de moyen d’interagir avec les dieux.

Immolare : littéralement « enfariner » rituellement, « saupoudrer de farine (salée) », et, par extension, « sacrifier ». L'opération proprement dite, au cours de laquelle, semble-t-il, la divinité prend possession de la victime, précède l’abattage.
25 hostia contre seulement 6 victima : ce n’est pas très étonnant dans notre optique, puisque le mot évoque l’instant du sacrifice, où la victime est désignée de préférence par hostia.

Voyons alors comment peuvent s’expliquer les rares victima

1. Pas de raison claire
a) Apulée, Apologie, 65, 6
En tout, j’ai dénombré 9 hostia et 10 victima chez cet auteur, une égalité...
Citation:
(Apulée vient de citer un passage de Platon)
(6) Hoc eo prohibet, ut delubra nemo audeat priuatim constituere. Censet enim satis esse ciuibus ad immolandas uictimas templa publica.
C’est une façon pour lui (Platon) d’interdire à quiconque de bâtir des sanctuaires privés. Il est d’avis que les temples publics suffisent aux citoyens pour sacrifier des victimae.

Victima véhicule peut-être ici une nuance imperceptible par le contexte, comme celle de « victime bien grasse ».
b) Pline l’Ancien, XVI, 95, 251
Citation:
(La cueillette du gui sur le chêne rouvre, en Gaule)
251 sacerdos candida ueste cultus arborem scandit, falce aurea demetit, candido id excipitur sago. tum deinde uictimas immolant praecantes, suum donum deus prosperum faciat iis quibus dederit.
Un prêtre, vêtu de blanc, monte sur l'arbre, et coupe le gui avec une serpe d'or; on le reçoit sur une saie blanche; puis on immole les victimes, en priant que le dieu rende le don qu'il a fait propice à ceux auxquels il l'accorde.

Les victimae en question sont deux taureaux blancs, donc clairement de « belles » victimes, mais l’auteur exprimait-il cette nuance ?

2. Insistance sur l’aspect matériel de la victime
a) Apulée, Métamorphoses, 4, 26, 5
Citation:
(Plainte d’une jeune femme enlevée par des bandits lors de son mariage)
uotisque nuptialibus pacto iugali pridem destinatus, consensu parentum tabulis etiam maritus nuncupatus, ad nuptias officio frequenti cognatorum et adfinium stipatus templis et aedibus publicis uictimas immolabat; domus tota lauris obsita, taedis lucida constrepebat hymenaeum;
(5) nous nous étions mutuellement engagé notre foi par une promesse de mariage. Déjà le titre de mon époux lui était conféré par l'aveu de ma famille et par les actes publics. Entouré d'un nombreux cortège de parents et d'alliés, il préludait à notre union, en offrant dans tous les temples des sacrifices aux dieux. Notre maison, tapissée de laurier, resplendissait des feux, résonnait des chants d'hyménée.

On peut sans doute invoquer ici une allusion à l’aspect matériel des victimes, puisque ce sont des éléments parmi d’autres montrant le sérieux des promesses de mariage et le faste déployé à cette occasion.
b) Tite-Live, 30, 21, 10
Citation:
(203 AEC : Joie des Romains lors du retrait d’Italie des Carthaginois)
ut dies circa omnia puluinaria supplicaretur uictimaeque maiores immolarentur centum uiginti.
(le Sénat décréta) cinq jours de supplications autour de tous les lits de parade et le sacrifice de cent vingt victimae adultes.
Ici encore, c’est l’importance matérielle du sacrifice qui importe en vue de montrer l’étendue du soulagement romain.
c) Cicéron, De la divination, II, 35-36
Citation:
(La divination par l’examen des entrailles de la victime est ici critiquée par Cicéron)
35. qui evenit, ut is, qui impetrire velit, convenientem hostiam rebus suis immolet? Hoc erat, quod ego non rebar posse dissolvi. At quam festive dissolvitur! pudet me non tui quidem, cuius etiam memoriam admiror, sed Chrysippi, Antipatri, Posidonii, qui idem istuc quidem dicunt, quod est dictum a te, ad hostiam deligendam ducem esse vim quandam sentientem atque divinam, quae toto confusa mundo sit. Illud vero multo etiam melius, quod et a te usurpatum est et dicitur ab illis: cum immolare quispiam velit, tum fieri extorum mutationem, ut aut absit aliquid aut supersit; […] 36. […] Sed adfers in tauri opimi extis immolante Caesare cor non fuisse; id quia non potuerit accidere, ut sine corde victuma illa viveret, iudicandum esse tum interisse cor, cum immolaretur. […]

Comment se fait-il que celui qui veut obtenir de bons augures choisisse une hostia qui réponde à ses intérêts ? Voilà une question que je croyais impossible à résoudre. Mais comme elle est ici plaisamment résolue ! Bien sûr, ce n’est pas de toi que j’ai honte, mais de Chrysippe, d’Antipater, de Posidonius, qui disent la même chose que toi, que le guide dans le choix d’une hostia est une certaine puissance sensible et divine, répandue dans l’univers entier. Et voilà encore un autre argument, beaucoup meilleur, que tu utilises et que ceux-là expriment : c’est alors même que quelqu’un veut sacrifier, à ce moment même que se produit la modification des entrailles, de sorte qu’un élément quelconque manque ou subsiste. 36. […] Tu nous représentes que dans les entrailles du taureau gras que César sacrifiait [peu avant son assassinat], il n’y avait pas de coeur ; et que, du fait qu’il était impossible que cette victima vive sans coeur, il faut bien admettre que le coeur a disparu au moment où elle était sacrifiée (immolaretur).

Aussitôt après un emploi d’ hostiam immolare, normal pour nous, Cicéron paraît envisager un victima immolatur (car le sujet sous-entendu d’immolaretur doit en principe être le même que celui de viveret, – victuma). Cependant le but de la phrase est de souligner l’impossibilité pour l’animal de vivre sans coeur… AVANT d’être sacrifié, ce qui nous renvoie à l’aspect matériel de la victime.

d) Tite-Live, 39, 13, 11
Citation:
(186 AEC : On dénonce les méfaits de la secte des Bacchantes et Bacchants)
Plura virorum inter sese quam feminarum esse stupra. 11. Si qui minus patientes dedecoris sint et pigriores ad facinus, pro  uictimis  immolari.
« Les débauches des hommes entre eux étaient plus fréquentes que celles des femmes. Si certains étaient trop sensibles au déshonneur et trop lents à passer aux actes, on les sacrifiait comme des victimae. »

Expression centrée sur la victime elle-même dans une comparaison éclairant un contexte criminel, en dehors de tout sacrifice régulier.
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Ion
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Messageécrit le Thursday 23 Jan 20, 20:58 Répondre en citant ce message   

La victime au sens moderne : victima uniquement

1. Quinte-Curce, Histoire d’Alexandre, 6,  9
Citation:
(Discours d’Alexandre qui vient d’éventer un complot contre lui)
« Quam feliciter in acie occidissem, potius hostis praeda quam ciuis  uictima! »
« Avec quel bonheur je serais tombé au combat, comme la proie d’un ennemi plutôt que la victime d’un concitoyen ! »


2. Sénèque, Les Bienfaits, 4, 18
Citation:
Nam quo alio tuti sumus, quam quod mutuis iuuamur officiis? [...] Fac nos singulos: quid sumus? praeda animalium et uictimae, ac imbecillissimus et facillimus sanguis.
En effet, quel autre moyen avons-nous d’être en sûreté sinon de nous prêter mutuellement assistance ? […] Suppose-nous isolés : que sommes-nous ? La proie des animaux, leurs victimes, un sang très faible, très vulnérable.

Cf. Consolation à Marcia, 11,3 Cuiuslibet (ferae) victima, la victime de n’importe quelle bête sauvage.

3. Ovide, Ars Amatoria, I, 331
Citation:
Qui Martem terra, Neptunum effugit in undis,
     Coniugis Atrides victima dira fuit.

Celui-là qui échappa à Mars sur terre et à Neptune sur la mer,
l’Atride (Agamemnon) fut la terrible victime de sa femme.


La victima est parfois la victime d’un dieu, mais en dehors de toute référence au culte ordinaire.

4. Horace, Odes, 2, 3
Citation:
Diuesne prisco natus ab Inacho
nil interest an pauper et infima
de gente sub diuo moreris,
uictima nil miserantis Orci;

Peu importe que tu sois né riche dans la noble lignée d’Inachos ou que ta vie ici-bas se passe dans la pauvreté d’une famille tout obscure : tu es une victime d’Orcus l’impitoyable.

Ici, c’est la mort qu’Horace présente métaphoriquement comme une espèce de sacrifice à Orcus, avec la victima qui attend son heure comme celles que l’on nourrissait sur les monts Albains.

5. Virgile pour sa part (Énéide, 12, 296) imagine la mort d’un guerrier tué au combat après une chute sur un autel. Son vainqueur fait avec ironie le rapprochement avec une victima.

Citation:
Messapus regem regisque insigne gerentem,
290 Tyrrhenum Aulesten, auidus confundere foedus,
aduerso proterret equo: ruit ille recedens
et miser oppositis a tergo inuoluitur aris
in caput inque umeros. At feruidus aduolat hasta
Messapus teloque orantem multa trabali

295 desuper altus equo grauiter ferit atque ita fatur:
'Hoc habet, haec melior magnis data uictima diuis.'
Concurrunt Itali spoliantque calentia membra.

Messapus avise un roi, revêtu de ses insignes royaux,
12, 290 le tyrrhénien Aulestès ; avide de confondre les accords, il l'effraie
en poussant son cheval vers lui; celui-ci recule et s'écroule,
et le malheureux roule sur les autels dressés derrière lui,
les heurtant de la tête et des épaules. Alors arrive, armé d'une pique,
le bouillant Messapus. Du haut de son cheval, il lui assène lourdement
12, 295 malgré ses vives supplications, un trait épais comme une poutre, en disant :
"Voilà pour lui; c'est une assez bonne victime offerte aux grands dieux."
Les Italiens accourent, le dépouillent; ses membres sont encore chauds.


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Papou JC



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Messageécrit le Friday 24 Jan 20, 6:32 Répondre en citant ce message   

L'absence de hostia dans ces derniers exemples n'est-elle pas tout simplement justifiée par le fait qu'aucune des victimes en question n'est réellement et religieusement sacrifiée sur un autel, y compris dans la dernière citation ? Car c'est bien là, me semble-t-il, depuis le début de votre travail, que réside la différence entre les deux notions : chronologiquement, une hostia a d'abord été une victima, alors qu'une victima ne sera pas forcément hostia. On peut vivre un certain temps comme victima, mais la durée de vie d'une hostia est très brève. Et comme toute hostia a d'abord été désignée par le terme victima, rien n'interdit de continuer à l'appeler victima après la mort, après le sacrifice. En d'autres termes, hostia serait un hyponyme de victima.

L'avenir des deux mots en français confirme leur sens premier : la dernière victime sacrifiée aura été le Christ ; et la consécration dominicale de l'hostie n'est que la répétition symbolique de la crucifixion. Par la Cène, Jésus et les Apôtres consomment symboliquement le sang et la chair de la future hostia avant même son exécution : la Cène est la dernière répétition générale, au sens théâtral du terme. Il n'y aura désormais pas d'autre hostia dans l'histoire chrétienne. Mais il y aura bien d'autres victimes.
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Ion
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Messageécrit le Saturday 04 Apr 20, 12:19 Répondre en citant ce message   

Pour terminer, une autre formulation
La distinction pourrait s’exprimer autrement : avant et pendant le sacrifice, toute victime a le statut de victima ; elle devient une hostia pendant le sacrifice et le reste par la suite. Les cas où l’on trouve indifféremment hostia et victima peuvent alors s’expliquer par une imprécision quant au moment du rituel où se place le changement de statut. Si victima et hostia sont parfois interchangeables, c’est que le moment précis du rituel où intervient le changement de statut n’est pas bien fixé dans l’esprit des Romains.

Se fondant sur un passage de Festus (s.v. immolatio), le dictionnaire de Daremberg et al. soutient que c’est au moment où, après avoir aspergé la victime de vin puis de farine, le sacrifiant passe légèrement son couteau de la tête à la queue de la victime que celle-ci devient sacra, c’est-à-dire propriété exclusive de la divinité.
Hélas, cela ne nous aide pas puisqu’on trouve aussi bien victima qu’hostia avec caedere (« abattre ») et cadere (« tomber »), actions qui se placent après l’immolatio. Nous devons donc admettre que le passage du statut de victima à celui d’hostia se place à un moment indéterminé du sacrifice, variable d'un texte à l'autre, et même postérieur à l’abattage de la victime.

D’autre part, une victime peut être désignée par hostia avant l’abattage. En effet, un peu curieusement, c’est hostia que l’on trouve quand il est question de victimes qui s’enfuient de la scène du sacrifice.
J’en ai trouvé trois exemples.
1. Valère-Maxime, 1, 6, 12
1.6.12 Cn. etiam Pompeium Iuppiter omnipotens abunde monuerat ne cum C. Caesare ultimam belli fortunam experiri contenderet, egresso a Dyrrachio aduersa agmini eius fulmina iaciens, examinibus apium signa obscurando, subita tristitia implicatis militum animis, nocturnis totius exercitus terroribus, ab ipsis altaribus hostiarum fuga.
« Jupiter tout-puissant avait aussi largement averti Cn. Pompée de ne pas s’obstiner à prendre les derniers risques dans la guerre contre C. César : il lance des foudres face aux colonnes pompéiennes quittant la zone de Dyrrachium, il couvre les enseignes d’essaims d’abeilles, les soldats sont frappés d’un abattement soudain, terreurs nocturnes dans toute l’armée, fuite des hostiae du pied même des autels. »
2. Suétone, César, 59
[59] Ne religione quidem ulla a quoquam incepto absterritus umquam vel retardatus est. Cum immolanti aufugisset hostia, profectionem adversus Scipionem et Iubam non distulit.
Aucun scrupule religieux ne put l’effrayer ou l’arrêter dans aucune entreprise. Alors qu’il sacrifiait, comme l’hostia s’était enfuie, il ne retarda pas son départ contre Scipion et Juba. »
3. Suétone, Titus, 10
X. Inter haec morte praeventus est, maiore hominum damno quam suo. Spectaculis absolutis, in quorum fine populo coram ubertim fleverat, Sabinos petiit aliquanto tristior, quod sacrificanti hostia aufugerat quodque tempestate serena tonuerat.
« C’est alors qu’il fut surpris par la mort, – un plus grand dommage pour l’humanité que pour lui. Au terme de spectacles, à la fin desquels il avait abondamment pleuré devant le peuple, il gagna la Sabine avec encore plus de tristesse, parce que, lors d’un sacrifice, l'hostia s’était enfuie et parce qu’il avait tonné par temps clair. »

Conclusion
Cette dernière façon de voir les choses m’a permis de comprendre trois passages qui me laissaient perplexes. Les premiers sont rapportés dans mon message du 19 novembre 2019, 18:01, point n° 3 (extraits de Valère-Maxime et de Juvénal).

J’y ajouterai un passage de Julius Obsequens, 44 [104*]
[104] CIV. C- Mario. Q- Luctatio, coss-. Nouemdiale sacrum fuit, quod in Thuscis lapidibus pluerat; Urbs aruspicum iussu lustrata; hostiarum cinis per decemuiros in mare dispersus,...
« Sous le consulat de C. Marius et Q. Luctatius eut lieu une neuvaine de sacrifices, suite à une pluie de pierres en Étrurie ; la Ville fut purifiée sur l’ordre des haruspices ; la cendre des hostiae fut dispersée en mer par les soins des décemvirs. »
* Dans les Itinera Electronica, le texte est celui du Prodigiorum Liber compilé par Conrad (et non Cornelius!) Lycosthenes au XVIe siècle. Le texte proprement dit de Julius Obsequens commence au n° 55 de la compilation de Lycosthenes.

Voyant une traduction du passage, je m’étais dit que le texte porterait victima (aspect uniquement matériel), mais... « hostia un jour, hostia toujours ! »


Dernière édition par Ion le Saturday 04 Apr 20, 13:02; édité 1 fois
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Papou JC



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Messageécrit le Saturday 04 Apr 20, 15:04 Répondre en citant ce message   

Dans les trois exemples que vous donnez, il est tout de même précisé que les victimes étaient bien près d'être sacrifiées, elles se sont enfuies de l'autel in extremis. Elles étaient des hostiae en puissance, si je puis dire. Autrement dit, dès qu'elle arrive sur la scène du sacrifice, la victima devient hostia. Elle n'en réchappe qu'exceptionnellement. Et une fois qu'elle a été hostia, bien sûr, elle le reste. On peut en dire autant de victima. Une fois qu'on a été victima, on le reste. Mais chronologiquement, tout de même, on passe par la cérémonie du sacrifice du statut de victima à celui de hostia, jamais l'inverse.

Citation:
D’autre part, une victime peut être désignée par hostia avant l’abattage. En effet, un peu curieusement, c’est hostia que l’on trouve quand il est question de victimes qui s’enfuient de la scène du sacrifice.

Votre rédaction est un peu rapide : il n'y a pas eu d'abattage puisque les bêtes se sont enfuies ! Elles sont désignées par hostiae parce qu'elles auraient dû être abattues. On ne sait même pas si elles seront abattues plus tard ou ailleurs.
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