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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Tuesday 16 Mar 21, 19:24 |
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Il sera surtout question ici d'emprunts, vu que les langues fenniques ne donnent guère la possibilité de remonter très haut dans le temps.
1° HEVONEN est le terme courant pour désigner le cheval.
Ce nom est en fait le diminutif d'un nom ancien, hepo, qui survit tout juste à l'heure actuelle. L'estonien possède de même hobune, diminutif de hobu.
Or hepo fait immanquablement penser au grec ἵππος, au latin equus, à la racine gauloise epo- (cf. la déesse Epona, protectrice des ânes et des chevaux). Ces mots se rattachent à une racine indo-européenne bien connue : *H2ekw -o-
Mais le finnois n'est pas une langue indo-européenne, comme chacun sait. Deux possibilités s'offrent alors :
- soit la ressemblance est fortuite,
- soit il y a eu emprunt, mais à quel groupe de langue, et quand ???
Mystère, pour moi du moins. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 16 Mar 21, 19:58 |
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Si vous le permettez, un petit hors-sujet à propos des ressemblances fortuites.
J'ai récemment appris l'existence d'un vieux mot de l'arabe classique, le mot ḥawz. Eh bien, l'un des sens de ce mot est "maison" !
Le mot existe toujours, avec le sens d'enclos, de propriété, de zone privée. Aucune chance d'emprunt, vraiment aucune, entre le germanique *husan et le sémitique ḤWZ.
Oui, les ressemblances fortuites, ça existe.
Fin du hors sujet. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Tuesday 16 Mar 21, 21:13 |
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Mais j'adore les hors-sujets, c'est même ma spécialité ! |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Thursday 18 Mar 21, 15:19 |
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2° TYTÄR et TYTTÖ
Le premier mot signifie "fille"(de qqn), le second "fille" (équivalent féminin de garçon).
Ces deux mots sont apparentés, et sont tous deux des emprunts, comme le montrent leur air de famille avec дочь, Tochter, etc...
- tytär (rad. tyttäre-) est issu du pr.-fin. *tüt'är(1), mot emprunté au Balte ;
- tyttö (rad. tyttö-) est issu du pr.-fin. *tüttoi ; cette forme se présente comme un "dérivé affectif" de tyttär.
(source : Wikisanakirja).
Notes :
(1) Les signes ' (ou Q) notent un phonème aujourd'hui disparu de la langue standard, mais dont l'effet a laissé des traces sur l'environnement consonantique.
(2) Attention à la lénition : nom. sg. tytär (syllabe fermée), mais gén. sg. tyttären (syllabe ouverte), etc... ; nom. sg. tyttö (syllabe ouverte), mais gén. sg. tytön (syllabe fermée), etc... |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Saturday 17 Apr 21, 18:52 |
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3° SISAR (rad. sisare-) est le mot standard pour dire "sœur".
C'est un emprunt aux langues baltes, plus particulièrement au lituanien sisuo/sisers.
Il existe un mot plus courant et plus familier : SISKO ; je ne sais comment il est formé. |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 896 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 3:15 |
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Cligès a écrit: | Il existe un mot plus courant et plus familier : SISKO ; je ne sais comment il est formé. |
Je ne sais pas s'il y a le moindre rapport mais ça me fait penser au néerlandais zuske (sœurette), formé à partir de zuster et le suffixe diminutif -ke. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 10:57 |
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Ah oui, l'origine pourrait être germanique, -ke n'est-il pas l'équivalent de -chein (Ex : mädchein) en allemand ?
Le slave possède le suffixe -ко, mais il est péjoratif. |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3664 Lieu: Massalia
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 11:09 |
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Ce suffixe slave donne également un - ke en yiddish , suffixe féminin, mais absolument pas péjoratif.
Ainsi, petite sœur, sœurette, peut se dire shvesterke. , la base est germanique, bien sûr et le suffixe d'origine slave. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 11:45 |
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Vous êtes sûre que ce diminutif ne vient pas de l'allemand ? Comment dit-on, par exemple, "petit pain" en yiddish (brötchen en allemand) ?
- J'ai oublié une lettre au suffixe russe : c'est -шко (-шка au féminin et... au masculin animé).
Il est clairement péjoratif, sauf dans un ou deux cas, mais il faut toujours tenir compte du contexte.
Comme le finnois ignore les chuintantes, qu'il transforme généralement en [s], on ne peut guère savoir. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 12:35 |
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Baboushka n'est pas péjoratif, si ? |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3664 Lieu: Massalia
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 12:50 |
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Cligès a écrit: | Vous êtes sûre que ce diminutif ne vient pas de l'allemand ? Comment dit-on, par exemple, "petit pain" en yiddish (brötchen en allemand) ?
- J'ai oublié une lettre au suffixe russe : c'est -шко (-шка au féminin et... au masculin animé).
Il est clairement péjoratif, sauf dans un ou deux cas, mais il faut toujours tenir compte du contexte.
Comme le finnois ignore les chuintantes, qu'il transforme généralement en [s], on ne peut guère savoir. |
Ce suffixe - ke , en yiddish est d'origine slave, sure et certaine. Il ne sert pas systématiquement à former un diminutif. Dans le cas de shvesterke, c'est une fonction hypocoristique, affectueuse.
Il vient parfois en concurrence avec le suffixe germanique féminin - in.
Par exemple, l'enseignante : on trouve lererin ou lererke . l'étudiante : shtudentin mais surtout shtudentke. La variante avec suffixe - ke est beaucoup plus courante en yiddish oriental, justement par influence du slave.
Par ailleurs, il n y a pas de mot désignant le Brötchen
Les diminutifs habituels sont formés avec les suffixes - l ou - ele.
ex : hoyz = la maison . Avec diminutifs =hayzl / hayzele.
On peut aussi trouver shvesterle. |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 896 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 13:53 |
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Cligès a écrit: | […] -ke n'est-il pas l'équivalent de -chein (Ex : mädchein) en allemand ? | Oui.
D'après le Dictionnaire de la langue néerlandaise (WNT), il s'agit d'une forme affaiblie du suffixe -kijn (cf. mannequin, manneken).
WNT a écrit: | -KIJN : suffixe pour former des diminutifs (mn. -kijn (pron. kîn) -kin ; mnd. -kîn, nnd. ke(n) ; ohd. -chîn, nd. -chen) ; forme de base de la terminaison diminutive -tje, -je (-pje) actuellement utilisée dans la langue commune (hollandaise à l'origine) (voir KLOEKE, in Zeitschr. f. deutsche Mundarten 1923, p. 217 et suiv. ) ; dans la forme affaiblie -KEN, -KE qui subsiste dans les dialectes de l'est, du nord-est et du sud, et utilisée dans la langue non dialectale pour donner une couleur démodée ou naïve à l'écriture ou au discours (L. A. TE WINKEL, in De Taalgids 4, 98) ; cette utilisation comme procédé stylistique s'explique dans le premier cas par l'influence de la langue du Statenbijbel et de la littérature édifiante qui s'y rapporte (les Statenoverzetters [ses traducteurs], pour la plupart des Néerlandais méridionaux, n'utilisaient pas d'autre terminaison diminutive que -(s)ken), et dans le second cas, elle doit son origine à l'influence des expressions familières actuelles et à celle des histoires écrites entièrement ou partiellement en dialecte (Geldersch, Overijselsch, Vlaamsch, etc.) Après les gutturales, un s est inséré devant -kijn, -ken (dans l'ancienne langue pas toujours) (comparer jongsken, penningsken, stoksken) ; en moyen néerlandais, et peut-être aussi parfois plus tard, -kijn (sous l'influence des formes diminutives des mots se terminant par -el, comme luttel-kijn, vogel-kijn) est souvent lié à -el, comme par exemple dans mnl. bukelkijn, buikje, knapelkijn, knaapje, ruggelkijn, rugje, stuckelkijn, stukje ; pour ces exemples et d'autres, voir HUYDECOPER, Proeve v. Taal- en Dichtk. 1, 34-37.
Traduit avec www.DeepL.com/Translator |
Dernière édition par AdM le Monday 19 Apr 21, 1:32; édité 2 fois |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 13:55 |
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shtudentke me fait effectivement penser à студентка (stoud'entka), mot dans lequel -кa sert à former - entre autres - un féminin animé ou un diminutif. Ce n'est pas le suffixe auquel je pensais initialement. Il en existe tant en slave ! Je ferai un bilan à ce sujet d'ailleurs.
Merci ! |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3664 Lieu: Massalia
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 14:26 |
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Oui, j'allais vous citer le même suffixe russe à fonction hypocoristique dans les prénoms féminins en langue russe . Par exemple, le roman de Nabokov Машенька, Machenka. La femme de Marc Chagall, Bella, raconte dans ses écrits autobiographiques, qu'enfant, on l'appelait à la maison , Bashenka. |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3664 Lieu: Massalia
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écrit le Sunday 18 Apr 21, 14:28 |
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@ AdM
Merci ! Comme quoi un - ke peut en cacher un autre ! |
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