Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 886 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Thursday 08 Apr 21, 18:38 |
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L’allatif, du lat. afferre (sup. allatum), « porter vers » « apporter », est un cas local externe avec l'adessif et l'ablatif.
On peut dire qu'il est à l'adessif ce que l'illatif est à l'inessif.
1° Formation : morphème –lle ajouté au radical ou au -i- du pluriel
Le -e étant une voyelle centrale, l’harmonie vocalique n’a pas d’action sur elle.
Ex : joki (rad. joke-), « rivière » : joelle, « vers la rivière », plur. jokeille.
Ex : pöytä, « table » : pöydälle, « sur la table » (avec mt.), plur. pöydille.
Pronoms : minulle – sinulle – hänelle – meille – teille – heille
Démonstratifs : tälle/näille – tuolle/noille – sille/niille.
2° Emplois :
a) Mouvement sur, à la surface, en direction d’un lieu.
Ex : Panen maljakon pöydälle, « je mets le vase sur la table ».
Ex : Käännykää oikealle, « tournez à droite ».
Les noms de lieu examinés dans l’étude sur l’adessif sont bien sûr également concernés par l’allatif :
Ex : Menen Helsinkiin, Ouluun, Poriin, etc…, « je vais à Helsinki, à Oulu, à Pori », etc...
mais menen Kemijärvelle, Hakaniemelle, Utsjoelle, « je vais à Kemijärvi, à Hakaniemi, à Utsjoki », etc…
Ex : Menen Ranskaan, Saksaan, Ruotsiin, « je vais en France, en Allemagne, en Suède »,etc…
mais menen Venäjälle, « je vais en Russie ».
b) Attribution de l’objet du procès.
Ex : Annoitko kissoille ruokaa ? « as-tu donné de la nourriture aux chats ? ».
On remarquera l'ordre inverse des deux compléments par rapport au français. Mais ce n'est pas une règle absolue.
Note : il s’agit bien d’attribution et non de complément d’objet second au sens large ; si l’on « prend quelque chose à quelqu’un », on n’est évidemment plus dans ce cas ; il faudrait utiliser, non l’allatif, mais l’ablatif (denier cas local restant à étudier) pour traduire « à quelqu’un » (jotakulta).
c) Bénéficiaire ou destinataire du procès (cf. b), mais sans la notion d’attribution).
Ex : Olemme kiitollisiä teille avustanne, « nous vous sommes reconnaissants de votre aide ».
Ex : Kuka sinulle on laulua opettanut ?, « qui t’a appris le chant ? ».
Ex : Minun täytyy hankkia pojalleni uudet kengät, « il faut que j’achète de nouvelles chaussures à mon fils ».
Note : Se méfier des calques du français : ce n’est pas parce que la phrase « j’éprouve de l’amour pour toi » comporte le mot « pour » qu’il faudra utiliser un allatif en finnois. Le préposition « pour » signifie ici « envers » et exprime, non le bénéficiaire du procès, mais tout simplement son objet, cela même si l’on utilise une « préposition » en finnois : tunnen rakkautta sinua kohtaan (sinua est au partitif) Quoi qu’il en soit, le régime des prépositions est toujours à contrôler dans le dictionnaire. |
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