Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3686 Lieu: Massalia
|
écrit le Monday 14 Sep 20, 11:04 |
|
|
embatérienne a écrit: | rejsl a écrit: | eyner hot lib smetene un der anderer mafter. |
L'occasion de penser à Smétana et à la crème !
|
Oui, le smetene yiddish est bien sûr un slavisme . Merci d'évoquer , à juste titre, Smetana...Mmm, la Moldau... |
|
|
|
 |
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11258 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Monday 14 Sep 20, 11:10 |
|
|
maftir (hébreu), mafter en (yiddish) sont de la même famille sémitique que l'ifṭār musulman (la rupture du jeune). Dans les deux langues, on voit qu'il s'agit d'une opération conclusive. |
|
|
|
 |
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3686 Lieu: Massalia
|
écrit le Wednesday 23 Sep 20, 9:55 |
|
|
yiddish
עס נישט די חלה פֿאַר דער המוציא = es nisht di khale far der hamoytse
Littéralement : ne mange pas la 'hallah avant l'hamoytse ..
Equivalent de : ne fête pas Pâques avant les Rameaux !
= interdit d'avoir des relations sexuelles avant le mariage...
Explication:
די חלה : di khale ( yiddish) , transcrit en français par la "hallah" ( ou halla) , c'est le pain du shabbat , une sorte de brioche sans beurre, dorée et tressée . certains la préparent à la maison , d'autres l'achètent dans une boulangerie casher. L'idée est qu'on améliore le quotidien , ce jour-là, en l'honneur du jour du Seigneur.
המוציא : hamoytse , c'est en yiddish , le nom de la bénédiction qui doit être dite sur le pain, avant de le manger.
 |
|
|
|
 |
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3917 Lieu: Paris
|
|
|
|
 |
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3686 Lieu: Massalia
|
écrit le Wednesday 23 Sep 20, 17:26 |
|
|
C'est un très bon site qui a compilé et heureusement illustré un riche florilège de proverbes yiddish
il y a écrit en translitéré :
me tor nit esn di khale far der hamoytsye
= on n'a pas le droit ( il est interdit ) de manger la hallah avant la bénédiction sur le pain.
La deuxième est un brin différente, un brin seulement :
Iber an ongehoybener khale iz nit gut keyn hamoytse tsu makhn.
= Pas bon de prononcer la bénédiction du pain sur une hallah déjà entamée.
Nous sommes dans le même registre, mais ce deuxième dicton menace : une fille non vierge ne pourra se marier, nul ne voudra cette bénédiction du mariage ( sacrement pour les chrétiens ) |
|
|
|
 |
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3686 Lieu: Massalia
|
écrit le Monday 26 Oct 20, 18:41 |
|
|
yiddish
Variante de : er dreyt zikh arum vi a shoykhet in di nayn teg...
ער דרײט זיך אַרום װי אַ הונט אין די נײַן טעג = er dreyt zikh arum vi a hunt in di nayn teg
= il erre comme un chien durant les 9 jours ...
Comprendre : il erre comme une âme en peine.
Même explication que pour la citation précédente:
Pendant cette période de neuf jours, il est interdit de consommer de la viande.. Un chien ne peut donc espérer recevoir ..un os à ronger ... |
|
|
|
 |
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3686 Lieu: Massalia
|
écrit le Monday 08 Nov 21, 19:20 |
|
|
yiddish
a khokhem fun der Ma-Nishtane = אַ חכם פֿון דער מה-נשתּנה = littéralement " un savant de la Ma-Nishtana "
Locution qui s'emploie à l'encontre d'un cancre, d'un ignorant...
Le khokhem de la Ma-nishtane fait référence à la pratique religieuse du Seder de Peysakh ( Pessah ) , de la Pâque juive. Avant le repas, le rite impose la lecture de la Haggadah, de l'Histoire de la fuite du peuple hébreu hors d'Egypte et, dans toutes les familles , cela se fait suivant un rite codifié :
L'enfant le plus jeune doit poser quatre questions ( imposées ) auxquelles le père où le grand-père va répondre, avant d'entamer la lecture de la Haggadah à haute voix.
L'enfant aura, au préalable, appris par cœur ces quatre questions, en hébreu et en yiddish et devra donc les réciter sans erreur. Il y aura mis toute son ardeur et son application, des jours durant pour pouvoir tenir son rôle , le jour du Seder, de la Pâque.
Le terme Ma-Nishtana, en yiddish Ma-Nishtane, désigne simplement ces quatre questions. En fait, il s'agit des premières paroles, en hébreu, de la première question :
Citation: | Ma nishtana, halayla hazè, mikol haleylot= מה נשתנה, הלילה הזה מכל הלילות
" |
= En quoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?
Littéralement : qu'y a -t-il de changé cette nuit ?
Et donc, le khokhem fun der Ma-nishtane, ( le savant de la Ma-Nishtane) savant des quatre questions , se réfère à cet enfant dont toute la science se limite à avoir appris par coeur un petit texte et qui ne sait rien
d'autre... Lorsque l'expression s'applique à un adulte, c'est une moquerie insultante. |
|
|
|
 |
Tcheut'
Inscrit le: 06 Oct 2021 Messages: 8
|
écrit le Tuesday 09 Nov 21, 18:34 |
|
|
Le bouffeur de curé(s)" : Athée invétéré. |
|
|
|
 |
Tcheut'
Inscrit le: 06 Oct 2021 Messages: 8
|
écrit le Tuesday 09 Nov 21, 18:40 |
|
|
Un jour, un de mes clients, Sépharade, s'est exclamé "Foi de Diamantaire !" pour dire "Parole d'Honneur !".
J'aimerais comprendre l'origine de cette expression et si elle est courante, car j'associais les diamantaires à la ville d'Anvers, plutôt Ashkénazes. |
|
|
|
 |
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3686 Lieu: Massalia
|
écrit le Wednesday 10 Nov 21, 1:07 |
|
|
Il y aurait beaucoup à vous répondre...
D'une part, le rôle des Ashkénases dans la communauté des diamantaires ( d'abord Amsterdam puis Anvers ) est relativement récent , disons essentiellement à partir du 19 ème siècle, alors que le commerce du diamant remonte au XVIème siècle, c'est également à cette période qu'on trouve à Amsterdam des ateliers de taille et travail du diamant, tenus par des protestants. C'est à peu près à la même période que des Juifs sépharades ( anciennement expulsés du Portugal ) s'installent à leur tour dans cette ville et se lancent dans cette branche. Par la suite, aux siècles suivant, il y aura des Ashkénazes qui travaillent, employés, dans ces ateliers.
Quant à l'expression employée, elle renvoie à une coutume chez les diamantaires juifs, illustrée par une locution yiddish : mazl un brokhe = מזל און ברוכה ce qui se traduit par : chance et bénédiction.
Par là, on désigne un accord tacite, non écrit , accord qui repose sur la parole donnée , entre un vendeur et un acheteur de diamant qui scellent cet accord en se donnant juste la main. Mazl , la chance pour le vendeur, brokhe, car l'acheteur est béni , qu'on lui souhaite réussite..
Votre client évoquait par cette expression sans doute traduite du néerlandais ou du flamand, cette pratique: la parole donnée du diamantaire est digne de foi.
Ceci dit, nous sommes sur le fil des expressions à origine religieuse .. et la " foi" de votre exemple n'est pas du domaine religieux:) Il s'agit de confiance, de fiabilité. |
|
|
|
 |
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11258 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Wednesday 10 Nov 21, 8:41 |
|
|
Qui dit bénédiction dit entité bénissante ou bénisseuse, donc divine. Je ne chipoterais pas trop sur la place de cette expression dans ce fil. |
|
|
|
 |
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3686 Lieu: Massalia
|
écrit le Wednesday 10 Nov 21, 11:15 |
|
|
Papou JC a écrit: | Qui dit bénédiction dit entité bénissante ou bénisseuse, donc divine. Je ne chipoterais pas trop sur la place de cette expression dans ce fil. |
oui , certes Alors, disons que j'ai rattrapé le coup en rajoutant cette expression yiddish... Car " Foi de diamantaire ", ma foi, ...à moins de faire des diamants sa religion  |
|
|
|
 |
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11258 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Sunday 11 Sep 22, 19:03 |
|
|
rejsl a écrit: | Une grenouille de bénitier, en français standard, un mange-bon-Dieu en parler du Midi. |
Un meapilas en espagnol, littéralement "qqn qui pisse dans les bénitiers". Difficile de battre les Espagnols sur ce terrain... |
|
|
|
 |
|