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Auteur |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Tuesday 15 Mar 22, 23:06 |
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étrange, car ce livre date de 2021 et ces phrases semblent assez répandues.
J'aimerais bien savoir qui est l'auteur de cette phrase "Jésus que ma joie demeure" et de quand elle date...
Que ma joie demeure est un roman de Giono édité en 1935. Il déclare que le titre est inspiré d'une cantate de Bach.
Ce serait donc avant 1935. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3862 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 16 Mar 22, 9:45 |
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Absolument, mais comme je le disais dans mon premier message, je n'en ai pas trouvé d'exemples sur Google avant 1930 ! Ça nous donne un créneau assez serré. Je n'ai pas eu le temps d'essayer sur Gallica. |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3664 Lieu: Massalia
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écrit le Wednesday 16 Mar 22, 13:40 |
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Juste une question.. Admettons que vous trouviez l'auteur ...du contresens ... Et ? Quel en serait l'intérêt ? |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3862 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 16 Mar 22, 14:10 |
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Pour ma part, c'est plus la date que l'auteur qui me semble avoir un léger intérêt. |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Wednesday 16 Mar 22, 14:25 |
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Contresens ? ce n'est pas une traduction. L'auteur a souhaité respecter le nombre de syllabes, d'où l'ajout du "que".
Mais effectivement, c'est la date qui m'intéresse. Et comment ce choral était appelé avant, peut-être même n'avait-il pas de nom.
Quelle est la source de Giono ? Son livre paraît en 1935.
Ce nom était-il connu au moment où il écrit son roman ? Je me suis même demandé si ce n'est pas son roman qui serait à l'origine du nom.
Dans Les vraies richesses (1936) il écrit :
J'ai pris pour titre de mon livre le titre d'un choral de Bach: Jésus, que ma joie demeure ! Mais, j'ai supprimé le premier mot, le plus important de tout l'appel, le nom de celui qu'on appelle, le seul qui, jusqu'à présent, ait compté pour la recherche de la joie; je l'ai supprimé parce qu'il est un renoncement. Il ne faut renoncer à rien. Il est facile d'acquérir une joie intérieure en se privant de son corps. Je crois plus honnête de rechercher une joie totale, en tenant compte de ce corps, puisque nous l'avons, puisqu'il est là, puisque c'est lui qui supporte notre vie, depuis notre naissance jusqu'à notre mort. Contenter l'intelligence n'est pas difficile; contenter notre esprit n'est pas non plus trop difficile. Contenter notre corps, il semble que cela nous humilie. Lui seul connaît cependant une éblouissante science.
Ai-je trouvé la joie ? Non. Ce qu'on a appelé pessimisme dans mon livre n'est que franchise. J'ai trouvé ma joie. Et c'est terriblement autre chose.
"ma joie", ce n'est pas "Jésus est ma joie".
Je viens de découvrir une présence de ce nom dans la presse en 1933 pour la parution d'un enregistrement par le Bach Cantate Club de Londres
(Beaux-arts, 17 février 1933)
Un modèle de présentation phonographique bien fait pour flatter l’auditeur moyen sans rabaisser Bach aux yeux des fanatiques, c’est le disque du « Bach Cantate Club» de Londres : Jésus, que ma joie demeure, avec sa mélodie dépouillée et virginale, l’élan céleste de son hautbois, disque découvert par M. Lévy-Alvarès et que lança avec éclat une conférence de M. Dominique Sordet (la première des « conférences Charles Cros »). Pourquoi un éditeur intelligent tombe-t-il ainsi, sans le faire exprès, sur ces pièces parfaitement représentatives et assurées de plaire? Les lois du succès phonographique sont-elles donc si imprévues? C’est là qu’est le véritable problème. Que les producteurs de disques imitent donc, une fois de plus, les éditeurs de livres. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3862 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 16 Mar 22, 21:54 |
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C'est effectivement cette date de 1933 que j'ai retrouvée sur Gallica, dans beaucoup d'articles de presse, qui tous parlent du même disque.
Cette cantate si connue aujourd'hui devait l'être beaucoup moins à l'époque et sa "découverte" dans les conférences Charles Cros avait fait sensation.
Chantecler, 1 janvier 1933 :
Ce Dominique Sordet qui semble avoir joué un grand rôle dans la popularisation de cette cantate fut plus tard un terrible collaborateur.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Sordet
Voici, dans l'Action française du 11 novembre 1932, le compte rendu de la conférence mentionnée plus haut signé Lucien Rebatet, du même bord politique :
Le disque mentionné est ensuite passé à la radio en 1933. |
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joachim
Inscrit le: 13 Jun 2006 Messages: 220 Lieu: Nord (avesnois)
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écrit le Thursday 05 May 22, 20:11 |
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Précisons que ce choral "Jesus bleibet meine freude" est la pièce conclusive de la cantate BWV 147 "Herz und Mund und Tat und Leben" composée par Jean Sébastien Bach pour la fête de la Visitation, créée le 2 juillet 1723 à Leipzig. Avec ses quelque 35 minutes, c'est l'une des plus longues du compositeur.
Pour les intéressés, on trouve plusieurs interprétations de cette cantate sur Youtube. |
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