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catoc
Inscrit le: 21 Nov 2005 Messages: 235 Lieu: occitania
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écrit le Monday 12 Dec 05, 18:04 |
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qu'ès aquò (occitan) / què és això (catalan) / quésaco (français)
SVP pas de kézaco ou késaco comme on le voit souvent dans la presse française !
Ami francophone de métropole, vous connaissez surement cette expression sans savoir que c'est une des rares de langues endémiques de France passée au français.
(depuis Louis XIV, on a chassé les régionalismes les gasconismes, les italianismes...et injecté un vocabulaire latin et grec pour re-anoblir la langue française, pour la ré-romaniser, influencée qu'elle état par le germain)
Dernière édition par catoc le Monday 02 Jan 06, 20:50; édité 5 fois |
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Patriccke
Inscrit le: 10 Feb 2005 Messages: 434
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écrit le Monday 12 Dec 05, 18:25 |
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Ca s'écrit Qué és això? |
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ramon Animateur
Inscrit le: 13 Jan 2005 Messages: 1395 Lieu: Barcelone, Espagne
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écrit le Monday 12 Dec 05, 20:04 |
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Dernièrement je ne participe pas souvent dans le forum, mais je le parcours tous les jours. Je viens enquiquiner un tout petit peu:
En catalan: Què és això?
(Attention aux accents: ouvert sur què, fermé sur és et ouvert sur això)
Et le què ne s'apostrophe jamais en catalan. |
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Cagaraiola
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 119 Lieu: Nice, Val d'Entraunes
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écrit le Monday 12 Dec 05, 20:13 |
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et peut on dire : e aquo q'es ?
je n'ai pas écrit qu'es parce qu'en niçois au moins qu veut dire qui
- qu es ?
- lou pintre
-qui c'est?
-le peintre
issu d'une histoire que m'a raconté un copain Niçois |
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catoc
Inscrit le: 21 Nov 2005 Messages: 235 Lieu: occitania
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écrit le Thursday 15 Dec 05, 1:15 |
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Je n'ai toujours entendu que les qu'ès aquo chez les Occitans comme chez les présentateurs télé à influence parisienne. |
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Nikura
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 2035 Lieu: Barcino / Brigantio
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écrit le Thursday 15 Dec 05, 4:27 |
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Et on se bat avec les accents !
Qu'es aquò? (graphie IEO/Allibert)
Què és això? (comme l'a dit Ramon)
Je le dis juste pour chipoter... mais voilà y'a pas d'accent à la troisième personne, car justement on le met à la seconde pour les différencier. Il nous faut un forum occitan pour donner des cours d'orthographe...
èsser/èstre (être)
soi/siéu
ès/siás
es
sèm
sètz
son
Mais bon, après moi je ne me sens pas non plus super concerné vu que dans mon patois on ne prononce pas le s et que la troisième personne se dit "ei" ou "i". Quant à "aquò" cela se dit "cò" ou tout simplement "o". Ainsi:
qu'es aquò > qu'ei l'o? [prononcer: /kiló/]
Si si je vous assure, c'est pourtant bel et bien de l'occitan !!! |
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Gaillimh
Inscrit le: 12 Nov 2005 Messages: 366 Lieu: Aberdeen (Ecosse)
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écrit le Thursday 15 Dec 05, 13:12 |
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Moi je l'ai entendu dans Tintin et le Temple du Soleil (je crois) quand Haddock et lui partent à la recherche de Tournesol chez les Incas. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11166 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 20 Jul 10, 18:51 |
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Il est intéressant de mettre ce MDJ en relation avec vasistas. |
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MiccaSoffiu
Inscrit le: 24 Jun 2008 Messages: 463 Lieu: Capicursinu-Sophia
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écrit le Tuesday 20 Jul 10, 23:21 |
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Il me semble avoir toujours entendu en niçois : cen qu'es acò* ?
Probablement : Qu'es-ce que c'est que ça ?
Quand je suis perplexe je dis assez souvent : qu'ès aquò qui n'a pas d'équivalent en français et en guise du "cosa hè" corse qui me semble moins pertinent pour certaines situations.
*sin qu'ès aquò : correction pour le niçois
Dernière édition par MiccaSoffiu le Thursday 22 Jul 10, 7:33; édité 2 fois |
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Geremi
Inscrit le: 12 Jan 2006 Messages: 181 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 22 Jul 10, 1:00 |
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Exactement MiccaSoffiu en Niçois, on dit:
"cen qu'es acò" et la prononciation de "cen" peut être très proche de "sin". |
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MiccaSoffiu
Inscrit le: 24 Jun 2008 Messages: 463 Lieu: Capicursinu-Sophia
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écrit le Thursday 22 Jul 10, 7:26 |
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Merci, suivant le contexte et l’intonation, en français on pourrait traduire :
C’est quoi ça ? (sous entendu : c’est du n’importe quoi !)
C’est amusant, on a l’impression que l’usage impromptu de l’expression dans un dialogue en français donne plus de vigueur à l’expression niçoise. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 22 Jul 10, 12:10 |
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Pour quitter un peu les raffinements orthographiques du provençal, du nissart ou de l'occitan, je rappellerai que l'expression a été empruntée par le français dans le mot quésaco, utilisé par les bons auteurs et qui possède son entrée dans tous les bons dictionnaires, par exemple (j'abrège l'article) :
TLFi a écrit: | QUÉSACO
Locution interrogative, familièrement, par plaisanterie.
Qu'est-ce? qu'est-ce que c'est?
Eh! bien, cousin, un arrêt du conseil te donne gain de cause. Hélas! c'est inutile, cousin, dit Gazonal qui leva sur ses deux amis un œil mélancolique, je suis devenu républicain... Quésaco? dit Léon. Je n'ai plus rien, pas même de quoi payer mon avocate, répondit Gazonal (BALZAC, Comédiens, 1846, p. 366).
« Quès aco?... » fit Tartarin, s'éveillant en sursaut (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 70).
Tout cela est dépassé, claironna Raffreldo (...) l'interne m'a dit, que pour guérir les malades il faut réduire leur hyperpotassiémie. Quésaco? fit Malaret. Trop de potasse dans le sang, mon ami (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 349). |
J'ajouterai que dans ma jeunesse parisienne l'interrogation était couramment usitée en présence d'un mot inconnu ou d'un objet dont on ne comprenait pas l'usage. Il n'y avait pas à proprement parler de connotation plaisante mais plutôt un renforcement par rapport à un simple « qu'est-ce que c'est ? ». Et, en tout cas, pas la moindre trace du « c’est du n’importe quoi ! » imaginé par MiccaSofiu. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Thursday 22 Jul 10, 12:41 |
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Outis a écrit: | J'ajouterai que dans ma jeunesse parisienne l'interrogation était couramment usitée en présence d'un mot inconnu ou d'un objet dont on ne comprenait pas l'usage. Il n'y avait pas à proprement parler de connotation plaisante mais plutôt un renforcement par rapport à un simple « qu'est-ce que c'est ? ». |
Eh, oui... le renforcement est dû à la presence de l'aquò> ecce hoc
en piémontais serait:
Cò l'é sòn? > cosa illon est ipson> causa illum est ipsum
Cò l'é sossì? > cosa illon est ipson chi> causa illum est ipsum hic
mais il y a des linguistes qui disent que sòn dérive , comme l'ancien français iço/ço de "ecce hoc"
Le corse "cosa hè?" represente simplement une graphie differente du toscan "cosa è?", derivé de "causa est".
Serait une abréviation de "che cosa è?", derivé de "qu(a)e causa est?"
En italien, la forme renforcée sonne: cos'è ciò? ...causa est ecce hoc |
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MiccaSoffiu
Inscrit le: 24 Jun 2008 Messages: 463 Lieu: Capicursinu-Sophia
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écrit le Friday 23 Jul 10, 1:00 |
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Outis a écrit: | ...Et, en tout cas, pas la moindre trace du « c’est du n’importe quoi ! » imaginé par MiccaSofiu. |
Peut être, mais il y a le registre de Balzac et le registre musical populaire ironique :
Quel accoutrement ! cen qu'es acò ? carnaval ?
La publicité relative aux efforts pour limiter le réchauffement de la planète, la taxe carbone, cen qu'es acò ?
Ce type d’interrogation à propos d’un sujet trivial rabâché connu de tous s’apparente à l’affirmation « c’est de la foutaise, du vent, n’importe quoi »
Le bonnet à la qu'es-aco (LITTRE). Au XVIIIeme, les plumes plantées derrière le chignon, c'était la coiffure en qu'es aco ?
De toute évidence il s’agissait de plumes, pourquoi donc se poser une question pour une évidence ? |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Friday 23 Jul 10, 8:13 |
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MiccaSoffiu tronque ma citation (son entièreté est ici). Ce que je donnais n'était qu'un témoignage personnel de l'usage du quésaco à Paris dans le début des années 50. Un témoignage d'ailleurs cohérent avec la citation d'Hervé Bazin, à peu près contemporaine (La Tête contre les murs est de 1949), que donne le TLFi et où on ne fait que manifester la simple incompréhension totale d'un mot aussi rare et technique que « hyperpotassiémie ».
Et, comme je ne suis pas non plus de ceux qui voient du « n'importe quoi » dans le mot « républicain », je ne trouve pas non plus cette nuance dans la citation de Balzac.
Enfin, j'avoue être intrigué par cette histoire de plumes. Si le bonnet à la qu'es-aco est effectivement mentionné par les lexicographes que j'ai pu consulter (TLFi, Littré), il n'y est question que d'une sorte de coiffure de femme (Littré), bonnet de femme, composé de trois panaches, que l'on portait derrière le chignon (TLFi). Je n'ai pas trouvé d'images d'un tel bonnet sur Google mais, même s'il est vraisemblable que ces panaches soient effectivement des plumes, l'interrogation qui donnerait son nom à l'objet porte-t-elle sur celles-ci ou sur l'ensemble de la coiffure qui, elle, n'est nullement banale ? |
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