Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Pierre
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 1188 Lieu: Vosges
|
écrit le Thursday 23 Mar 06, 0:17 |
|
|
Un Golem
Dans la culture juive, un golem c'est une sorte d'automate à forme humaine que de saints rabbins avaient le pouvoir d'animer.
Des initiés au cours d'une réunion mystique, participaient à « l'acte de création » prenaient un peu de terre vierge et en faisaient une idole ; puis ils tournaient autour d'elle en une sorte de danse en prononçant les lettres sacrées et le nom secret de Dieu, selon un ordre et des protocoles détaillés. Le golem prenait alors vie.
Quand les initiés inversaient le sens de leur danse ainsi que l'ordre des lettres sacrées, le golem s'écroulait et perdait la vie.
Selon d'autres légendes, le mot Emet (la Vérité ou le Sceau du Dieu unique) devait être écrit sur le front du golem ; quand la lettre alef était effacée, ne demeurait plus que le mot met (mort) et le golem s'anéantissait.
Les légendes qui se sont développées sur ce thème chez les Ashkénazes à partir du XVe s ont inspiré au XXe s. de nombreuses œuvres
Source Universalis |
|
|
|
|
sab
Inscrit le: 07 Oct 2005 Messages: 466 Lieu: Polynésie / France
|
écrit le Thursday 23 Mar 06, 10:11 |
|
|
Un golem aurait été créé, au XVIe je crois, à Prague. Dans le vieux quartier juif de Prague, dans une rue qui longe le fameux cimetière juif, il y a la maison de celui qui aurait inventé le golem (j'ai oublié son nom) que l'on peut visiter. |
|
|
|
|
Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2522 Lieu: Düſſeldorf
|
écrit le Thursday 23 Mar 06, 10:26 |
|
|
Le terme s'écrit גולם en hébreu. |
|
|
|
|
Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
|
écrit le Thursday 23 Mar 06, 17:33 |
|
|
sab a écrit: | Un golem aurait été créé, au XVIe je crois, à Prague. Dans le vieux quartier juif de Prague, dans une rue qui longe le fameux cimetière juif, il y a la maison de celui qui aurait inventé le golem (j'ai oublié son nom) que l'on peut visiter. |
C'est le rabbin Loew. Ce vieux cimetière est hallucinant de beauté. Tu le mets tel quel dans un film, le spectateur trouve que le réalisateur en a fait des kilos...
Quand à la rue dont parle sab, c'est la ruelle d'Or.
Dernière édition par Le garde-mots le Saturday 23 Dec 06, 22:20; édité 2 fois |
|
|
|
|
Nina Padilha
Inscrit le: 15 Mar 2006 Messages: 548
|
|
|
|
|
Pierre
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 1188 Lieu: Vosges
|
|
|
|
|
guillaume
Inscrit le: 14 Dec 2005 Messages: 669 Lieu: Istanbul, natif du Québec
|
écrit le Friday 24 Mar 06, 18:41 |
|
|
Oeuvre fantastique superbe, à lire absolument si vous aimez le genre :
Le Golem (Der Golem), Gustav Meyrink |
|
|
|
|
Pierre
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 1188 Lieu: Vosges
|
écrit le Friday 24 Mar 06, 22:09 |
|
|
Nina Padilha a écrit: | Dommage que la page Web ne soit pas en français... |
Voici ce que j'ai trouvé sur l'encyclopédie Universalis
Être, le plus souvent de forme humaine, le golem est créé par un acte de magie grâce à la connaissance des dénominations sacrées. Dans le judaïsme, l'apparition du terme golem remonte au Livre des Psaumes et à l'interprétation qu'en donne le Talmud ; il s'agit, dans ce contexte, tantôt d'un être inachevé ou dépourvu de forme définie, tantôt de l'état de la matière brute. Ainsi le Talmud appelle-t-il parfois Adam « golem » quand il veut faire allusion aux douze premières heures de sa vie : il s'agit là d'évoquer son corps encore dénué d'âme. Mais c'est surtout le Sefer Yesirah (le Livre de la Création) et l'exégèse ésotérique qui en fut faite qui développèrent l'idée du golem en relation avec les croyances concernant le pouvoir créatif du discours et des lettres de l'alphabet hébreu.
Selon Gershom Scholem, il convient de distinguer deux traditions très différentes du golem. L'une, proprement spéculative et mystique, s'appuie sur la foi en la puissance du Verbe divin, en celle des lettres du nom de Dieu (le tétragramme sacré) et, plus généralement, dans le pouvoir des lettres de la Torah et de leur disposition. Les diverses combinaisons et transformations de ces lettres constituent un mystérieux savoir qui permet de créer. Aux XIIe et XIIIe siècles, dans les cercles hassidiques de l'Europe centrale, les légendes issues du Talmud étaient interprétées dans un sens symbolique et la fabrication d'un golem ne désignait qu'un certain degré d'élévation intellectuelle et religieuse. Cette tradition ne fait allusion à aucun intérêt matériel que le sage pourrait tirer de la fabrication d'un golem. Ceux qui, au cours d'une réunion mystique, participaient à « l'acte de création » prenaient un peu de terre vierge et en faisaient une idole ; puis ils tournaient autour d'elle en une sorte de danse en prononçant les lettres sacrées et le nom secret de Dieu, selon un ordre et des protocoles détaillés. Le golem prenait alors vie ; quand les initiés inversaient le sens de leur danse ainsi que l'ordre des lettres sacrées, le golem s'écroulait et perdait la vie. Selon d'autres légendes, le mot Emet (la Vérité ou le Sceau du Dieu unique) devait être écrit sur le front du golem ; quand la lettre alef était effacée, ne demeurait plus que le mot met (mort) et le golem s'anéantissait.
Dans la tradition populaire du hassidisme ashkénaze du XVe siècle, le golem devint une créature réelle, capable de servir ses maîtres et de remplir les tâches qu'ils lui fixaient. Cette tradition, qui devint extrêmement populaire au XVIIe siècle, se rattache à la très ancienne croyance en la possibilité de ressusciter un mort en lui mettant dans la bouche (ou sur le bras) un morceau de parchemin sur lequel est inscrit le tétragramme. D'autre part, elle se rapproche beaucoup de nombreuses légendes ésotériques non juives concernant la création d'homoncules (comme on le voit chez Paracelse, par exemple). Enfin, selon cette croyance, le golem, être servile, peut se changer en un être maléfique qu'il convient de détruire pour éviter qu'il ne sème la terreur et la mort.
C'est dans cette dernière tradition que naquit la légende de Rabbi Loeb de Prague : il aurait fabriqué un golem pour en faire son serviteur et aurait été contraint de le détruire quand il commença à semer le trouble dans la ville. Dans son célèbre roman, Gustav Meyrink s'empara de cette légende populaire en lui donnant un sens symbolique et une portée de critique sociale jusqu'alors inconnus.
Encyclopædia Universalis 2005 |
|
|
|
|
Jiicé
Inscrit le: 25 Nov 2006 Messages: 192 Lieu: France, centre
|
écrit le Saturday 23 Dec 06, 23:09 |
|
|
Pour le TLF : « masse informe, embryon » (Psaume 139, 16), hébreu mishnaïque « gros morceau, masse, tas »; hébreu médiéval « créature artificielle douée de vie » (dans les légendes juives d'Allemagne depuis le XIIe s. d'après Encyclopaedia Judaica, Jérusalem, 1971, t. 7, col. 753-755). |
|
|
|
|
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Saturday 31 May 14, 7:30 |
|
|
Citation: | Dans la tradition populaire du hassidisme ashkénaze du XVe siècle, le golem devint une créature réelle, capable de servir ses maîtres et de remplir les tâches qu'ils lui fixaient. |
Je me demande si ce mot ne serait pas apparenté à l'arabe غلام ġulām, "1. jeune homme adulte, adolescent, garçon. 2. jeune esclave, garçon. 3. esclave mâle ou homme de peine (de n'importe quel âge)" (Kazimirski). Pudiquement, Kazimirski ne précise pas quels services rendaient l'esclave en question mais Johnson met les points sur les i : il s'agissait clairement de services sexuels.
Le sens premier de la racine ġ-l-m étant le rut, les cérémonies autour du golem dont il est question plus haut auraient peut-être, à l'origine, quelque chose à voir avec un culte priapique...
On peut aller plus loin et constater que l'étymon {ġ, l} caractérise nombre de racines marquées par l'excès, le bouillonnement, la fougue, le fanatisme, l'exagération, la soif, la passion, la supériorité... Le golem en porte peut-être la marque.
Selon Rajki, le mot arabe ġulām a des cognats en syriaque, en ougaritique et en phénicien. Il ne dit rien de l'hébreu... mais il n'a pas vu non plus le lien entre le verbe ġalama et le nom ġulām. |
|
|
|
|
|