Langue de la cour

[Charles]

En lisant les mémoires de la princesse Dachkova, amie de Catherine II de Russie, on voit que la noblesse de la cour de Saint-Pétersbourg parlait français et souvent d'autres langues européennes, mais en province et à Moscou le russe jouait encore un rôle dominant. La princesse dû approfondir sérieusement ses connaissances de russe pour pouvoir communiquer avec sa belle-mère moscovite, qui ne parlait pas de langue étrangère.

[Qcumber]

La langue utilisée par l'empereur du Japon pour s'exprimer officiellement était très différente du japonais courant.
Quand le défunt empereur Shôwa annonça la reddition du Japon en 1945, presque personne ne le comprit. Ce sont les commentaires de la radio qui apprirent aux Japonais ce qui était arrivé.
Dans sa grammaire de japonais, VACCARI donne comme exemple de la langue impériale le rescrit sur l'enseignement (1890) de l'empereur Meiji.
En voici la première phrase:
Chin omô ni wága kôso kôsô kuní wo hajimurú kotó kôen ni tokú wo tatsúru kotó shinkô nári.
"Nous pensons que nos ancêtre impériaux fondèrent notre empire sur une base large et éternelle et y implantèrent la vertu profondément et fermement."

Si le même texte était écrit en japonais courant, le chin "nous (impérial)" du début deviendrait "je" et serait marqué par wa: Watashi wa ... La partie omô ni "pensons que" se retrouverait à la fin sous la forme: ... to omoi masu.

[Qcumber]

Le javanais a aussi plusieurs niveaux de langue, dont un registre réservé à la cour.

[Jean-Charles]

Comme ces langues de cour ne sont parfois connues que d'un faible nombre de locuteurs, je crois qu'il serait intéressant de les considérer comme menacées de disparition. En ce cas, il serait intéressant de pouvoir collecter de l'information.

[Qcumber]

Les Japonais et les Javanais ont des spécialistes de leurs langues de cour.