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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 10:04 |
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Haltères emprunté au grec αλτήρες (altêres) balancier de plomb pour les exercices de gymnastique, ce terme a un rapport avec le verbe ancien άλλομαι (allomé) sauter, bondir, s’élancer. Les haltères sont des instruments de gymnastiques de poids variables avec lesquels on s’exerce pour développer les muscles.
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Nina Padilha
Inscrit le: 15 Mar 2006 Messages: 548
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 10:35 |
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Je suppose que cela n'a rien à voir avec le mot "altérer" ? |
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Daniel
Inscrit le: 03 Aug 2006 Messages: 39 Lieu: Bois Noirs, France
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 14:56 |
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Les premiers haltères remontent-ils au temps des statues grecques ? |
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Nina Padilha
Inscrit le: 15 Mar 2006 Messages: 548
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 15:14 |
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Haltères est un mot féminin, non ? |
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Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 15:45 |
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Nina Padilha a écrit: | Je suppose que cela n'a rien à voir avec le mot "altérer" ? |
Non "altérer" vient du latin alter, autre. |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 16:08 |
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Pour répondre à Daniel
Oui cela remonte à l’antiquité, voici cette représentation d’athlète sur un timbre grec il s’agit sûrement d’une copie de vase ancien.
Quant à altérer en latin. alterare (de alter « autre », en grec autre se dit άλλος (allos ) et altérer αλλοιώνω (alliônô) |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 17:34 |
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Selon un récent reportage* sur Arte, ces haltères étaient des balanciers destinés à augmenter la longueur du saut en longeur avec élan. De là, la relatîon avec le verbe ancien άλλομαι (allomé) sauter, bondir, s’élancer.
* Reportage dans lequel on tentait de redécouvrir la manière antique de faire, en mettant en situation ce qui est connu des écrits ou des vases anciens. Comme les prudes organisateurs n'avaient pas osé la nudité des anciens, les athlètes étaient affublés de pagnes pendouillants du style de ceux qu'utilisent certains réalisateurs pour suggérer les âges obscurs.
À part les problèmes que posaient ici où là ces couches-culottes, en gênant les athlètes dans leurs mouvements, la reconstitution proposait des solutions intéressantes quand à l'usage des objets utilisés dans les gymnases. |
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Jean de la Lune
Inscrit le: 14 Aug 2006 Messages: 12 Lieu: Liège
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 20:18 |
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Nina Padilha a écrit: | Je suppose que cela n'a rien à voir avec le mot "altérer" ? |
effectivement, mais ce mot est très proche du français sauter.
Pour une raison que j'ignore, mais les hélénistes nous éclaireront, les mots d'origine grec commençant par h- en français, correspondent au mots d'origine latine en s-
voici quelques doublets en français (peut-être pas les meilleurs)
hyper :: super
hepta- :: sept
moins evidents :
hema[to]- :: sang
Helio- :: soleil
homo- :: semblable
et beaucoup d'autres...
Ce que je ne comprends pas, c'est l'origine du h- qui d'ailleur ne se prononce pas en français, alors que le grec ignore cette lettre. |
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Daniel
Inscrit le: 03 Aug 2006 Messages: 39 Lieu: Bois Noirs, France
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 20:31 |
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Merci helene pour le timbre ( d'époque ?).
En ce qui concerne le genre, comme j'avais un doute, j'ai pris le Larousse: il est noté nom masculin.
Mais souvent on le trouve au féminin.
Alors est-ce un mot " hermaphrodite" ? |
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Nina Padilha
Inscrit le: 15 Mar 2006 Messages: 548
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 21:02 |
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Daniel a écrit: | En ce qui concerne le genre, comme j'avais un doute, j'ai pris le Larousse: il est noté nom masculin.
Mais souvent on le trouve au féminin.
Alors est-ce un mot " hermaphrodite" ? |
On laisse tomber sa vie sexuelle...
Personnellement, il a toujours été féminin, pour moi.
Comme Valéria (célébre travesti). Loooooool !!! |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Thursday 17 Aug 06, 23:15 |
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Je noterai enfin que le terme haltérophilie ne se dit pas en grec alors qu’il est formé à partir de deux racines grecques. A la place on dira en grec άρση βαρών (arsê barôn) littéralement « levée de poids « |
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Qcumber
Inscrit le: 28 May 2006 Messages: 357 Lieu: France, région parisienne
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écrit le Friday 18 Aug 06, 1:08 |
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Jean de la Lune a écrit: |
ce mot [haltères] est très proche du français sauter. [...] Ce que je ne comprends pas, c'est l'origine du h- qui d'ailleur ne se prononce pas en français, alors que le grec ignore cette lettre. |
En grec, le /h/ est représenté par un diacritique appelé "esprit" (souffle). Il y a deux esprits: l'esprit rude et l'esprit doux.
Exemple avec la lettre ι /i/ (vocalique)
Esprit rude: ἱ /hi/, ex. ἵππος ['hippos] "cheval", ἱππικός [hippi'kos] "hippique"
Esprit doux: ἰ /ʔi/, ex. ἴκτερος ['ʔikteros] "jaunisse", ἰκμάς [ʔik'mas] "humidité"
Assez curieusement
JEAN, Charles-F. (1950)
Grammaire hébraïque élémentaire
Paris: Letouzey & Ané
dit que la lettre ע [ʕajin], cf. arabe ع [ʕain], se prononce comme l'esprit rude grec (p. 15). |
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Nina Padilha
Inscrit le: 15 Mar 2006 Messages: 548
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écrit le Friday 18 Aug 06, 12:02 |
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En hébreu, je crois savoir que le souffle (divin) est représenté par la lettre HE : ה. |
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guillaume
Inscrit le: 14 Dec 2005 Messages: 669 Lieu: Istanbul, natif du Québec
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écrit le Friday 18 Aug 06, 15:15 |
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J'ai entendu un histoire semblable pour le h final de allah et la voyelle u sous-entendue (allah-û). Plus particulièrement on m'a expliqué que les Mevlevi (disciple du Mevlana, les célèbres derviches tourneurs) avaient cette interprétation du souffle divin dans le son h(-u).
Ceux-ci pouvaient fort bien être au fait des croyances hébraiques, peut-être plus anciennes encore que nos religions... |
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Qcumber
Inscrit le: 28 May 2006 Messages: 357 Lieu: France, région parisienne
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écrit le Friday 18 Aug 06, 17:33 |
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Nina Padilha, Guillaume, pour moi cela signifie simplement que Charles-F. JEAN était incapable de prononcer et d'identifier le son [ʕ].
On trouve le même phénomène de substitution chez les Malais musulmans qui, lorsqu'ils lisent des formules en arabe, soit ignorent ع [ʕain] purement et simplement, soit le remplacent par l'occlusive glottale [ʔ].
Ce qui est curieux chez JEAN, c'est qu'il semble confondre l'esprit rude avec l'esprit doux. En fait les juifs européens ne savent pas articuler le son [ʕ] et le remplacent en général par l'occlusive glottale [ʔ] donc l'esprit doux du grec, pas la fricative glottale /h/, représentée par l'esprit rude. |
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