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kris
Inscrit le: 02 Mar 2005 Messages: 68 Lieu: Québec
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écrit le Friday 01 Apr 05, 14:33 |
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De qui doit-on se méfier aujourd'hui? Des faisant-mal, répond ma mère (88 ans, habitant le Saguenay - Québec Canada). Eh oui, les joueurs de tours, les songe-malice s'en donnent à coeur joie. |
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kris
Inscrit le: 02 Mar 2005 Messages: 68 Lieu: Québec
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écrit le Sunday 03 Apr 05, 13:17 |
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mal/mâle... La différence sonore entre a et â est tellement grande ici (Québec) que j'ai mis un certain temps à saisir. Et je me demande maintenant si vous l'entendez encore, en France. En 1977-78 j'ai constaté que brin, brun et bran sonnaient de la même façon à vos oreilles et dans votre bouche. On me disait récemment que les oscilloscopes ne percevaient plus de différence entre vos é et vos è. Je dis vous, je dis la France en sachant très bien que les variantes régionales sont nombreuses et c'est bien ce qui m'intéresse de découvrir. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Monday 04 Apr 05, 13:33 |
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En Suisse Romande, on entend encore la différence entre le a de mal et le â de mâle. Mais ça se perd.
Idem, avec é, è et ê. Le ê, qui se prononçait très ouvert, voire âè se prononce de plus en plus comme è. Au surplus, dans le Valais en amont du détroit de St-Maurice (d'Agaune), on a tendance à ne faire aucune différence entre e, é et è.
Le un et le in se prononcent très différement. (Ca nous écorche les oreilles quand la différence n'est prononcée). Je crois que cette confusion se fait particulièrement en patois francillien. |
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Captain Boney Boone
Inscrit le: 25 Nov 2008 Messages: 187
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écrit le Thursday 17 Jun 10, 13:05 |
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Certainement à rapprocher de evil(-)doer en anglais. |
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Rhydderch
Inscrit le: 06 Apr 2007 Messages: 25
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écrit le Thursday 17 Jun 10, 14:21 |
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Dans le Sud-Ouest on différencie de moins en moins le un du in ; l'allongement dû au circonflexe est humoristique ; le n et le m des nasales sont prononcés — ce dernier n a deux ou trois prononciations différentes suivant la lettre suivante — ; il y a plus de é et plus de o ouverts que dans la prononciation académique.
Et ensuite il y a d'autres phénomènes plus rares : existence d'un son [h], des r roulés, des o fermés qui tendent vers le ou et cætera. |
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Zwielicht
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 1227 Lieu: la rencontre des eaux
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écrit le Thursday 17 Jun 10, 19:38 |
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Captain Boney Boone a écrit: | Certainement à rapprocher de evil(-)doer en anglais. | evil(-)doer = malfaisant ou malfaiteur (littéralement, mot à mot). Or malfaisant et malfaiteur sont français. Ils sont encore utilisés avec faisant-mal, qui est rare (je le connais aussi de Gaspésie). Quelque chose doit provoquer l'inversion, et ce n'est pas evil(-)doer.
J'ai retrouvé faisant-mal dans un glossaire en ligne (donc non publié) de patois de la région de la Vienne (Poitou), d'où sont venus beaucoup de Québécois et Acadiens.
Bref, certainement à éloigner de evil(-)doer en anglais. |
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Patrick
Inscrit le: 03 Apr 2007 Messages: 598 Lieu: Βέλγιο: Βαλλωνία
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écrit le Sunday 20 Jun 10, 8:58 |
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J'ignore si c'est la France qui dit ou prononce de telle façon, car c'est trop large ! Aujourd'hui, tout le monde va à l'école, sait lire et écrire... et surtout est influencé par la manière de parler des journalistes via la télévision.
En Belgique francophone, on fait encore la différence entre -é et -è.
"Je ferai et je ferais" , le "gai savoir" et "faire le guet" s'entendent encore différemment.
Le flou entre le futur (-é) et le conditionnel (-è) agace généralement les francophones belges qui entendent les Français parler.
idem pour -a et -â mais moins systématiquement : le mal et le mâle sont disctincts à l'audition, mais on dit château sans insister sur ce -â prononcé comme un -a ordinaire.
Comme le disait notre ami québécois, les régions où l'accent est fort tordent les sons. C'est une des difficultés que rencontrent les sourds et les malentendants labiolecteurs.
En Wallonie, j'entends des gens dire "c'est vrai !" ( sè vré--> avec long -é ),
"tu sais bien" (tu sé bien / ou t'sé bien). Certains nasalisent : un peigne devient in pin-gne (au lieu de pègne), mais ceci tend à disparaître peu à peu.
L'accent régional joue sans doute encore un rôle (ô long), certes, mais c'est le degré d'éducation qui joue un plus dans l'élimination des particularismes... Vivant en Brabant wallon (taux élevé de scolarité post-secondaire)(*), je constate que les accents s'uniformisent et se standardisent, avec pour conséquence que les régionalismes s'affadissent et s'évaporent peu à peu... à tout jamais... avec maintien cependant de mots, de phrasés, d'expressions typiques.
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(*) Je signale qu'un décret oblige les Belges à l'instruction de 6 ans à 18 ans ! Ce n'est pas l'école qui est obligatoire, c'est l'instruction ! Nuance. |
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