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deadxkorps
Inscrit le: 13 Jun 2006 Messages: 168 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 18 Oct 06, 8:44 |
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Pourquoi faire une correspondance des termes latins alors que la racine est germanique ??
Il aurait été bien plus intéressant de faire une comparaison entre langues germaniques... |
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Nikura
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 2035 Lieu: Barcino / Brigantio
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écrit le Wednesday 18 Oct 06, 11:20 |
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Le français est une langue romane que je sâche.
Si tu veux faire la comparaisons avec les termes germaniques, je t'invite à la faire toi-même. |
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max-azerty
Inscrit le: 11 Jan 2006 Messages: 796 Lieu: arras
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écrit le Wednesday 18 Oct 06, 13:36 |
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les linguistes s'accordent pour dire que le français est la plus germanique des langues romanes.
à qui devons-nous notre nom?
comme quoi tout cela est bien plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord.
le fonds latin est certes plus abondant et surtout plus patent. Le substrat francique est bien réel mais beaucoup plus difficile à percevoir. Je m'emploie modestement à le débusquer (du fancique busk, le bois) jour après jour. |
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deadxkorps
Inscrit le: 13 Jun 2006 Messages: 168 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 18 Oct 06, 14:52 |
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Je sais que c'est la mode de reveniduqer à rots et à travers une latinité absolue du français, par simple réaction contre l'influence anglais, mais finalement, n'est-ce pas renier nos racines... C'est de la provoque un peu mais après tout le latin est une langue qui nous a été imposée... pourquoi en défendre les restes ? |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Wednesday 18 Oct 06, 15:12 |
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deadxkorps a écrit: | le latin est une langue qui nous a été imposée... pourquoi en défendre les restes ? |
C'est ce que je dis tout le temps : parlons allemand.
En attendant, les mots à la lettre g- du dico sont une bonne réserve de mots franciques en français... |
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Chusé Antón
Inscrit le: 25 Feb 2005 Messages: 740
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écrit le Wednesday 18 Oct 06, 23:57 |
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En espagnol (mieux dans l´ancien castillan) existe aussi garzón avec le signifié d´enfant. Je sais pas si c´est un gallicisme. Aujourd´hui ce mot fonctione comme nom. Un juge espagnol très fameux c´est Baltasar Garzón. |
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Sido
Inscrit le: 14 May 2006 Messages: 139 Lieu: Orléans
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écrit le Thursday 19 Oct 06, 13:25 |
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Si garçon est désobligeant, que dire du garçon manqué ?
Quant au féminin, la garce, la connotation est franchement négative! |
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Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 20 Oct 06, 4:08 |
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Le garde-mots a écrit: | Charles a écrit: | On ne le fait plus ? Diantre, je perpétue donc un usage désuet ? |
Je suppose qu'il y a encore des gens qui le font, mais ça ne me paraît pas majoritaire. |
Aujourd'hui je me suis sacrifié pour vous, mes amis. Je suis allé manger une choucroute-jarret chez Lipp, la brasserie parisienne bien connue et j'ai interviewé un des garçons. Bien qu'habillé à l'ancienne, il ne s'entend jamais appeler "garçon". Les gens disent "Monsieur" ou "S'il vous plaît". Il m'affirme (spontanément) que le mot "garçon" n'est pas péjoratif. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Friday 20 Oct 06, 9:41 |
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J'utilise parfois "Garçon", et ce, pour une excellente raison:
Dans certaines circonstances, on ne peut tout sinplement pas crier "Monsieur" ou "S'il vous plait" sans héler la moitié de l'assemblée.
C'est exactement pour les mêmes raisons que j'utilise "Mademoiselle" pour appeler des dames dont tout indique qu'elles ne sont très probablement plus demoiselles depuis fort longtemps.
Il a a aussi un autre cas qui justifie l'usage de "Garçon" ou "Mademoiselle", c'est quand on a dit plusieurs fois "s'il vous plait" et que la personne n'y rien entendu, rien écouté ou volontairement ignoré l'appel. Dans ce dernier cas, "Garçon" ou "Mademoiselle" sont suffisament sélectifs pour indiquer que l'appel ne s'adresse qu'à la personne qui sert et à nulle autre. |
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Pasha
Inscrit le: 12 Oct 2006 Messages: 82 Lieu: Lemosin
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écrit le Friday 20 Oct 06, 15:48 |
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Chusé Antón a écrit: | En espagnol (mieux dans l´ancien castillan) existe aussi garzón avec le signifié d´enfant. Je sais pas si c´est un gallicisme. |
Alors d'après El Pequeño Larousse 2004 (le petit Larousse mais tout en espagnol), garzón vient du français garçon et est utilisé au Chili avec le sens de serveur. Pas d'info sur le sens en ancien castillan. |
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Normanneren
Inscrit le: 18 Mar 2007 Messages: 165 Lieu: Odense - Danemark
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écrit le Friday 04 Jan 08, 21:57 |
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Maisse Arsouye a écrit: | Et devinez comment on dit garçon en wallon ? Valet ! Ma grand-mère m'appellait souvent comme ça.
Mougnoz, valet, si vos vloz divnu on ome.
(mange, mon garçon, si tu veux devenir un homme) |
Ne serait-ce pas un calque germanique? En danois, on peut également dire knægt qui peut signifier à la fois valet (cf. allemand Knecht signifiant la même chose et que l'on retrouve dans le mot français lansquenet < Landsknecht, soldat allemand opérant en France à la Renaissance; voir également l'anglais knight qui a pris le sens de chevalier) mais est aussi une forme plus familière que dreng dans le sens de garçon. |
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le córór de noetaéy
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 38 Lieu: Breizh - Bertaèyn
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écrit le Saturday 05 Jan 08, 2:03 |
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A la liste des traductions de "garçon" dans les langues romanes, je rajoute le lorrain :
- guèhhon en pays messin.
- gachon au nord-ouest
- gohhon ou bwobe en vosgien. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3511 Lieu: Nissa
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écrit le Saturday 05 Jan 08, 2:39 |
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Oui, c'est bien joli tous ces mots, c'est très babélien. Le problème, c'est que je n'y comprends rien …
… car je ne sais pas ce que vous traduisez !
Est-on vraiment sûr que dans chaque langue on utilise le même mot pour garçon dans les contextes suivants :
1 - « c'est un garçon ! » (annonce faite à la clinique d'accouchement)
2 - le petit garçon joue au ballon
3 - elle s'habille en garçon
4 - garçon d'honneur (à un mariage)
5 - il est resté vieux garçon
6 - garçon de café
7 - garçon boucher |
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Adhyaapak
Inscrit le: 27 Dec 2007 Messages: 88 Lieu: New Delhi
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écrit le Saturday 05 Jan 08, 5:05 |
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Allons, allons, Outis, ne vous faites pas plus naïf que vous n'êtes ! Si la première liste de traductions a été établie sérieusement, il paraît évident, à partir de boy, ragazzo, chico - pour ne citer que ceux-là - qu'il s'agit des sens 1 à 3. L'histoire du garçon de café n'est qu'une simple (mais intéressante) digression franco-française.
"Garçon" au sens d'enfant mâle se dit en hindi / ourdou लड़का / لڑکا (laḍkā, qui se prononce difficilement (pour un francophone), mais ressemble en gros à lalka), en népalais छोरा (en gros : tchora ; le mot existe aussi en hindi mais est plus rare) et en pendjabi ਮੁਂਡਾ (muṇḍā ; le mot existe aussi en hindi avec comme sens premier "qui a la tête rasée". Il désigne à la fois un garçon et un serviteur).
En hindi et en ourdou, laḍkā s'utilise aussi souvent pour désigner le fils (alors qu'il existe un mot à part). Les Babéliens peuvent-ils citer d'autres exemples dans leurs langues ?
Enfin, tout le monde connaît le mot "boy" dans le sens de domestique dans un contexte colonial. Ce que l'on sait moins (ou même pas du tout), c'est que dans cette acception, le mot vient (aussi) d'un nom de caste de porteurs de palanquins utilisé dans les langues dravidiennes (= du sud de l'Inde : télougou et malayalam bōyi, tamoul bōvi) ainsi qu'en hindi (भोई, bhoī).
Le fabuleux dictionnaire d'anglais des Indes Hobson & Jobson (à consulter sans la moindre modération à l'adresse suivante : http://dsal.uchicago.edu/dictionaries/hobsonjobson/) cite un texte portugais de 1554 dans lequel il est question d'un porteur d'ombrelle (hum bóy do sombreiro) et de six porteurs d'eau (bóys d'aguoala) au service du gouverneur de Goa. À l'époque, toute origine anglaise du mot est exclue ! |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3511 Lieu: Nissa
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écrit le Saturday 05 Jan 08, 11:54 |
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Eh bien non, cher paṇḍit, il n'y avait pas que de fausse naïveté dans mon propos et vous en apportez d'ailleurs la preuve ci-dessus avec un mot comme muṇḍā. Je reprends donc un thème qui a déjà été évoqué mais, je pense, insuffisamment analysé :
- d'après les sources lexicographiques, les mots franciques latinisés *wrákjō, acc. *wrakjṓnem, fém. *wrákja (> gars, garçon, garce) auraient signifié « valet, serviteur » ; les sens « garçon boucher », « garçon coiffeur », « garçon de ferme », « garçon de salle », « garçon de bain », « garçon de café », etc. seraient donc primitifs et, si certains commencent à disparaître, ce n'est que très récent …
- on constate le même phénomène avec le wallon valèt, l'allemand Knecht, l'anglais maid, etc.
Il semble donc bien qu'il y ait une collusion plus ou moins universelle entre les noms de l'enfant et du serviteur et qu'elle garde la trace linguistique vivante de structures sociales qui n'ont peut-être pas disparu autant qu'on l'imagine, soit que les enfants soient assujettis à un nombre éventuellement abusif de tâches domestiques (aspect négatif), soit que serviteurs et servantes aient été considérés comme faisant partie intégrante de la famille élargie (aspect paternaliste mais quand même positif).
Et je trouve intéressant de savoir quels sont les langues qui maintiennent l'ambiguïté sémantique et quelles sont celles qui l'ont éliminée.
En outre, un mot comme garçon, au sens le plus usuel aujourd'hui, est porteur des deux sèmes mâle (ex. 1 et 3) et jeune > célibataire (ex. 4 et 5) ce qui peut créer d'autres distinctions linguistiques selon qu'on mette l'accent sur l'un ou l'autre !
Par exemple, le grec moderne distingue (tous ces mots au neutre) : αγόρι [agóri] « enfant mâle », γκαρσόνι [garsóni] « garçon de café », γεροντοπαλίκαρο [yerondopalíkaro] « vieux garçon » (beau héros vieillard) et, il y a encore une cinquantaine d'années, on appelait το παίδι [to pedí] « l'enfant », le très jeune enfant, toujours un garçon, qui, dans les cafés, apportait l'eau fraîche et débarrassait les verres, et auquel il était d'usage de laisser les pièces trouées en mini-pourboire …
C'est donc bien en considération de tout ce réseau de sens que je déplorais le laconisme de certains intervenants car je crois que l'étude de la langue n'a pas la simple description comme fin en soi, mais qu'elle doit aussi nous renseigner sur les structures de pensée des sociétés qui l'ont produite. Bien sûr, ce n'est jamais qu'un vœu … |
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