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Vocabulaire des cloutiers ardennais - Cultures & traditions - Forum Babel
Vocabulaire des cloutiers ardennais

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Marden



Inscrit le: 16 Nov 2004
Messages: 468
Lieu: Seine-et-Marne, Ardennes

Messageécrit le Wednesday 06 Dec 06, 15:47 Répondre en citant ce message   

La clouterie a été une activité largement répandue en France, en particulier au 19e siècle : Cévennes, Loire, Orne, Dordogne, ... et surtout dans les Ardennes françaises, occupant plusieurs milliers de personnes. Son origine pourrait remonter au 15e siècle, introduite par des réfugiés liégeois (à l'époque de Charles le Téméraire).
* les "clôteux" (cloutiers) travaillaient seuls, ou avec quelques compagnons ou membres de leurs familles, dans leur "boutique", appentis généralement adossé à la maison, mal éclairé, mal aéré. Le mot "boutique" désigne, aujourd'hui encore, l'usine en général ("Si tu ne travailles pas bien à l'école, t'iras à la boutique !").
* les "bancals" est le surnom qui était donné à certains d'entre eux, déformé par un travail long (80 heures par semaine) dans des positions inconfortables, parfois pour des salaires de misère.
* la "clouyère" était l'enclume où était placé le clou, pour y façonner la tête.
* pour activer le chauffage des tiges, ils utilisaient un soufflet, commandé au pied par une "camperche" (même
appellation que la planche des tisserands).
* pour soulager le cloutier, le soufflet pouvait être actionné par un "moteur à puces" : la "roue à chien".
* la fourniture du fer et la livraison des produits finis aux grossistes passaient généralement par un "facteur de clous", imposant ses prix, les plus bas possibles. Pour des ouvriers, peu au fait des pratiques commerciales, cet intermédaire était indispensable, mais le plus souvent honni (vers 1850, le salaire quotidien du cloutier était de l'ordre de 1,50 franc alors que le pain de 2 kg coûte 0,50 franc).
* Sinon, c'est le cloutier lui-même qui se rendait à la ville pour "reporter les clous", généralement en
fin de semaine. Au retour, il lui arrivait de dépenser une partie de son pécule en abusant de la boisson,
et rentrait émêché à son domicile. De tout individu dans le même état, même s'il n'était pas du métier,
on disait qu'il avait "reporté les clous".
* les "42 sous" étaient les travailleurs belges, qui devaient s'acquitter de ce montant pour obtenir leur "feuille", autorisation préfectorale à exerçer leur métier dans le département.
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