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Question : unification du franc-comtois ? - Forum langue d'oïl - Forum Babel
Question : unification du franc-comtois ?
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Lacuzon



Inscrit le: 08 May 2005
Messages: 150
Lieu: Besançon / Franche-Comté

Messageécrit le Tuesday 26 Dec 06, 16:55 Répondre en citant ce message   

Citation:
Salut, capitaine Lacuzon, heureux de te savoir en bonne santé, je te croyais mort en exil !


très content Rumeur, rumeur, ... Lacuzon est bien vivant et caché dans un endroit tenu secret pour revenir un jour ou l'autre ...

Citation:
Juste quelques notes : le Pays de Montbéliard (Mömpelgard ou Mümpelgart) était possession des Wurtemberg, rattaché à la Révolution, n'est pas franc-comtois, à mon avis, et le Territoire de Belfort était, autant que je sache, alsacien jusqu'en 1870.


Historiquement, Montbéliard et Belfort sont distinct de la Franche-Comté historique ( bien qu'ayant au départ une trajectoire commune et des influences communes ) mais linguistiquement parlant ils font partie du " franc-comtois " tout comme le canton du Jura. Belfort de langue romane, est linguistiquement distinct du reste de l'Alsace et les Wurtember n'ont jamais apportés de langue germanique à Montbé' même si le franc-comtois d'oil a subis des influences germaniques pour certains mots ( et même tournure ).
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brennos



Inscrit le: 19 Nov 2004
Messages: 616
Lieu: La Nouvelle-Orléans

Messageécrit le Tuesday 26 Dec 06, 23:52 Répondre en citant ce message   

Kike : l'ELG est le standard Gallo aujoourd'hui, malgre ses nombreux defauts.

lacuzon : si tu veux, des que j'ai le temps je t'aide a monter une graphie interdialectale. J'ai pas mal d'experience en la matirer
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Crisstof



Inscrit le: 30 Dec 2006
Messages: 22
Lieu: Resnn

Messageécrit le Sunday 31 Dec 06, 16:51 Répondre en citant ce message   

Salut a tei, Lacuzon,

Je suis content de voir que ça bouge pour une langue d'oïl peu connue pour avoir une activité linguistique et culturelle, avec des gens qui ont une approche non patoisante. J'ai envie de te dire "Bienvenu au club!". Apprendre et pratiquer une langue dite "régionale" n'est déjà pas chose facile en France, alors en plus, s'il n'existe que peu d'outils linguistiques de base unifiant la langue, c'est encore plus dur. Mais si ça peut te rassurer, je suis devenu gallèsant depuis une dizaine d'années en piochant la langue un peu partout à l'oral et par l'écrit. En outre, le premier dictionnaire de gallo "unificateur" et bilingue avec deux entrées, l'une en gallo et l'autre en français, n'a que de 11 années d'âge et la première grammaire (un bon travail) n'est sorti que l'an dernier...
Donc encore une fois "Bienvenu au club!".

Bon. J'ajouterai aussi qu'imaginer un avenir pour la langue comtoise, c'est imaginer aussi un travail proprement politique de reconnaissance de la langue par les institutions (communes, régions, pays, éducation national,...). C'est notamment imaginer aussi son enseignement, ses médias, l'espace public, des panneaux bilingues, enfin tout, quoi !
Avant d'apporter mes remarques et suggestions pour travailler sur une orthographe du comtois, je préfère dire un peu plus qui je suis. Je préside la coordination DPLO (Défense et Promotion des Langues d'Oïl) qui comme son nom l'indique regroupe les intérêts des locuteurs des dites "langues oïl" (je m'étalerai sur cette dénomination dans une autre discussion), enfin celles possédant un mouvement culturel (poitevin-saintongeais, picard, wallon, gallo, champenois, morvandiau-bourguignon, normand). Nous travaillons à une reconnaissance de nos langues au niveau français et belge, au niveau des régions (mais c'est plutôt un travail propre aux mouvements de chaque langue même s'il y a des interdépendances) et échangeons nos expériences et nos difficultés. J'ai donc envie de dire : locuteurs du comtois ou personnes attachées à sa renaissance, regroupez-vous et travaillez à faire avancer les choses de manière large !

Et justement. L'orthographe d'une langue regroupe tout ce qui tourne autour de la langue: bien sûr des questions de phonétiques, de notations de dérivaison (pluriels, féminins,...) ou de je ne sais quelle autre question proprement linguistique. Mais aussi des questions sociales, de point de vue sur la langue. C'est un peu "dis-moi, comment tu écris le comtois et je te dirai qui tu es". Ou plutôt qui tu veux devenir avec cette langue, quel avenir tu veux lui donner.

Et les dimensions classiques du social que l'on fait intervenir dans l'étude des langues, sont constamment la dimension historique et la dimension géographique. On va scruter les textes anciens pour connaître les prononciations anciennes, leurs évolutions, et en même temps leurs notations à ces époques antérieures pour, ensuite, expliquer les différentes prononciations dialectales actuelles et comment les écrire. Il existe une troisième dimension du social qui est la dimension "stratique" (pardon pour ce jargon... Clin d'œil ), sociétale pour faire simple. Cette dimension est moins présente dans les questions d'écriture d'une langue mais loin d'être absentes. Pour exemple, les propositions de graphie d'Alan Raude 'Ecrire Le Gallo', montre un certain réinvestissement de ces dimensions historique et géographique dans la dimension sociétale quand il explique que l'orthographe doit servir pour une communication élargie, sous-entendu pour un usage par toutes les classes sociales, que l'on soit paysan et rural ou cadre et urbain (je schématise).

Voilà pour les généralités, du moins en partie (je pourrais aussi parler de l'aspect normatif présent aussi dans l'écriture, c'est-à-dire de la notion de "bonne" ou "mauvaise" écriture...).

Citation:
Pensez vous qu'une graphie normalisé existant pour une autre langue d'oil pourrait être applicable au franc-comtois ?


Comme te l'explique Pablo, en tant que telle une écriture d'une autre langue est faite d'abord pour cette langue, pas pour le comtois. Ce sont par contre, comme il te l'explique aussi, les méthodes pour construire une orthographe d'autres langues romanes ou non, du domaine d'oïl ou non qui peuvent t'aider.

Au pemmier abord, je ne peux pas t'aider facilement car je ne me penche pas souvent sur les langues de l'autre bout du domaine d'oïl. Je n'ai pas beaucoup de repères car les variantes de l'Ouest du domaine (gallo, normand, poitevin-saintongeais, angevin (Maine et Anjou)) sont souvent classées comme plus "vocaliques" que consonantiques (wallon, picard), c'est-à-dire que les voyelles sont sujettes à beaucoup de variations dans les premières (diphtongues, triphtongues) alors que ce sont les consonnes dans les secondes. A première vue, le comtois a l'air plus intermédiaire entre ces deux "extrêmes". De plus, je ne connais pas les traditions locales anciennes du comtois. Par contre je peux t'aider beaucoup plus sur la méthode pour élaborer une graphie.

Le gallo a la chance d'avoir un système graphique Ecrire Le Gallo, proposé déjà depuis près de 30 ans par Alan Raude. Au fil des années, quelques modifications sont apportées mais la base de travail reste la même. C'est un des meilleurs travaux au niveau des langues régionales, sûrement équivalent à celui du corse avec un argumentaire pour le corse, si je me souviens bien, plus pédagogique (prise en compte de la langue de l'enfant dans le standard) ou de l'arpitan (communément appelé franco-provençal) grâce aux travaux de Stitch et Gouvert. C'est une écriture étymologique reprenant les traditions du moyen-âge et les faisant évoluer pour la langue d'aujourd'hui. Certaines traditions sont conservées et d'autres sont abandonnées pour "simplifier" le système et le faire correspondre à la langue d'aujourd'hui.

Exemples :
- Reprise de la notation ei (valeur standard [èy]) pour les mots tels que 'mei' (moi), 'fei' (foi), 'deit' (doigt),... qui aujourd'hui se prononcent dialectalement [è] ou [a(y)]
- Abondon de la lettre g, pourtant traditionnelle, pour noter le "son" [j] et remplacement par un j : un vilaij ([vilaéj], hameau). un jenoélh ([jœnoué], genou).

Dans la troisième édition de son précis d'orthographe, Alan Raude fait référence au concept de métaphonème et parle rapidement de la convergence de ce concept avec les méthodes classiques de recherche des formes anciennes permettant de regrouper les réalisations phonétiques de différentes dialectes. Ce concept est à mon avis tout à fait creux et inexact mais n'enlève rien à l'efficacité des méthodes classiques.

Comme le dit Pablo, beaucoup de processus de normalisation de langues utilisent le concept de diasystème. Je ne connais pas très bien les bases théoriques de ce concept, mais visiblement elles cherchent déjà à regrouper plusieurs réalisations phonétiques, géographiquement réparties, sous une même forme écrite. Ce n'est pas très éloignés des méthodes étmologiques classiques même s'elle n'oblige pas visiblement à faire appel à des formes historiques. A mon avis une analyse de ce concept de diasystème arriverait à montrer les mêmes écueils que le concept de métaphonème mais c'est pas bien important pour tes besoins immédiats, Lacuzon.

Pablo dit :
Citation:
Dans le cas du wallon, plusieures de ces graphies (ea, xh, oi, oe) ont une base historique; d'autres ont été copiées à d'autres langues (jh, ae, å) ou inventées (oen; ki est presque comme un "oe" nasalisé; oe = wè, eû; oen = win, on).

et
Citation:
En rfondou wallon on a fait le choix deliberé de diminuer le nombre de signes divers (accents graves, circonflexes, apostrophes, traits d'union) car on recherchait une graphie "moderne", pour donner une image de "langue" plutôt qu'une image de "patois"; les graphies avec des nombreuses apostrophes étant perçues comme des transcriptions phonétiques de l'oral.


Effectivement le rfondou wallon propose de nets progrès pour éviter une écriture patoisante. Qui dit patoisante, dit patoisante par rapport à quelque chose. Dans le cas du wallon, ce quelque chose est le français. En lisant le rfondou, on a vraiment l'impression d'une langue autonome, notion toute subjective (un point de vue social comme je le disais plus haut) mais oh combien importante. L'utilisation des graphies historiques permet justement de montrer que la langue a une histoire, qu'elle existe de façon autonome. C'est "con" ou plutôt "circonstanciel" mais c'est comme ça dans notre société.

Je mettrais quand même un petit bémol au rfondou wallon car il ne fait pas toujours appel à l'histoire pour trouver les "graphèmes". Peut-être que je me trompe car je ne connais pas bien les caractéristiques du wallon mais tant pis je m'aventure. Je suis justement impatient de tes remarques, Pablo. Je prend l'exemple du jh qui doit se prononcer [j] ou [h] ou [X] ou encore d'autres façons ?? Le rfondou wallon copie une autre langue dans ce cas mais laquelle ? On peut se dire que ce n'est pas trop important puisque, vous le voyez, je ne suis pas capable au premier abord de savoir à quelle langue cette combinaison de lettres est empruntée (à une langue de grande communication ?), je n'en ai donc pas vraiment une lecture sociale. Quelle est la forme historique que l'on trouve les textes anciens ? Si ça se trouve, c'est une lettre seule, ce qui pourrait être plus simple techniquement, moins "lourd".

Ce jh est justement utilisé aussi dans l'écriture de l'UPCP pour le poitevin-saintongeais, langue que je connais un peu mieux. Là aussi, c'est pour graphier un [j] plus ou moins expiré.

Exemples :
un jhàu ([jaou] ou [haou], coq)
jhamae ([jamé] ou [hamé], jamais)
jhéne ([jén] ou [hén], jeune)

Mais je trouve ça trop "bateau" comme solution graphique alors que ces prononciations correspondent à un j ancien, prononcé [j] autrefois. En utilisant un jh, on fait de l'interdialectalisme sans perspective historique. Non seulement ça "alourdit" la langue écrite mais pour des mots assez proches du français, le différentialisme par rapport au français devient aussi apparent. De peur que le j soit automatiquement prononcé [j] par le lecteur on ajoute un h alors qu'il suffit d'utiliser un simple j. L'usage du j demande d'assumer que chaque lettre peut avoir une "valeur" différente des autres langues, ici surtout par rapport au français. Le jota espagnol s'écrit j et n'a pourtant pas la même réalisation qu'en français.

On peut faire la même remarque avec la palatalisation du l derrière une consonne. En poitevin-saintongeais, elle semble complètement achevée : un l mouillé souvent réduit à [y] comme dans pllace ([pyas], sol, place). En gallo, la réalisation en [y] est majoritaire mais loin d'être complète. Une grande zone conserve la prononciation [l].
L'écriture de l'UPCP propose de marquer cette palatalisation par la double lettre ll. Ce n'est pas du tout nécessaire. On sait juste que ce l est mouillé aujourd'hui pas besoin d'alourdir encore une fois l'écriture et de se différencier du français. Un simple l suffit. C'est ce que Raude propose pour le gallo : la pléy ([pyé] ou [plé], pluie).

Les attestations historiques sont donc bien utiles pour écrire la langue actuelle. [/b]Il y a cependant histoire et histoire[/b]. Car nous faisons là référence aux attestations du Moyen-Âge pas à celles qui cherchaient déjà à se différencier du français en voie de forte normalisation, c'est-à-dire à partir du 16ème siècle. C'est d'autant plus important pour nos variantes d'oïl que ce sont des langues nouvelles comme l'explique Jean-Michel Eloy de l'univeristé d'Amiens (spécialiste du picard). C'est la première fois qu'on les considère comme des langues autonomes du français. Il y a un peu trois périodes dans leurs "vies" : au Moyen-Âge dans la "scripta" dont la référence était le latin, apparaît dans chaque texte à la fois une langue littéraire en formation (qu'on s'est trop empressé d'appeler l'ancien-français) et des notations de la variante locale pratiquée par le scripteur. A partir du 16ème siècle, des textes patoisants, de "basse" littérature, beaucoup plus foncièrement dans la langue locale voient le jour mais ces textes notent bien souvent les différences avec le français qui devient la référence. La troisième période, c'est la nôtre où l'on essaie de mettre à égal le français et nos variantes oïl.

Je ne prendrai qu'un exemple dans le gallo :
Dans un texte relatif à Anne de Bretagne à la fin du 15ème : sauvaige (sauvage)
Dans un registre de paroisse de ma commune d'origine Noyal-sur-Vilaine en 1624 : mariayge (mariage).
Il y a vraiment perte d'une tradition graphique locale et différenciation avec le français devenu code de référence.

Remarque en passant : les chansons publiées comme sûrement les Noëls dont tu parle Lacuzon, sont à prendre avec des pincettes tant au niveau du lexique que de la notation graphique. Je pense que nous sommes dans cette littérature "basse" dont Eloy parle. En fait, tout le répertoire de haute volée (complaintes, chansons galantes,...) comme nous avons chez nous, en Haute-Bretagne (Bretagne gallèse) est en français. C'est le répertoire francophone que l'on trouve partout jusqu'au Québec, parfois même en Occitanie et même en Bretagne bretonnante. Seul le français était digne d'être chanté, alors nos pitoyables "patois"...
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Crisstof



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Messages: 22
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Messageécrit le Tuesday 02 Jan 07, 20:36 Répondre en citant ce message   

Citation:

- mot natif oublié ou utilisé uniquement dans un acception restreinte: le recuperer et étendre son champs d'application (ex: "postea", le vrai mot parent de "poteau" mais quasimment disparu du langage courant, et n'étant repris dans les dicos que comme "montant de portail"; on propose d'étendre son usage, à la place de "potô" (qui est visiblement un mot français)

Pablo, ton résumé et tes exemples sur le travail lexical du rfondou wallon est intéressant. Pour le premier cas, il se trouve que ton exemple est le même que nous en gallo ! Le mot pau ([pau]) est en usage encore dans une certaine zone Sud du pays mais ne désigne plus qu'une pierre de schiste bleue et platte, très courante dans ce coin. Elles sont plantées dans le sol et servent dans l'architecture. Comme vous, on est obligé de reprendre le mot et de le reproposer dans le standard.

Du coup, j'ai une question sur le rfondou. Proposez-vous la même démarche du côté de la phonétique ? C'est-à-dire une réalisation phonétique standard, une orthoépie.
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Lacuzon



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Messageécrit le Tuesday 02 Jan 07, 22:01 Répondre en citant ce message   

Salut,

Merci pour vos réponses encourageantes!
Merci Crisstof, message trés intéressant! Je me demandais justement si le DPLO dont j'ai entendu parlé, existait toujours. Les thêmes dont tu parles sont trés intéressants : réapropriation large de la langue, recherche d'une graphie appropriée, ...

Le travail à effectuer pour le franc-comtois est énorme! C'est assez compliqué de rassembler toutes les sources possibles et de les exploiter. Je ne suis pas linguiste et les travaux de certains bien que trés riches me posent quelques problèmes. Je vais essayer de me concentrer sur les publication des associations qui sont plus accessibles et qui peuvent s'accompagner d'informations par les locuteurs. A ce niveau le canton du Jura est une source trés importante : le " franc-comtois " vit un peu plus que de l'autre côté de la frontière ( bien que personne là bas ne le désigne comme tel, malgés le fait que des personnes soient conscientes de l'unité linguistique ). Des cours sont donnés dans certaines écoles, les associations sont actives, et des publications trés riches sortent ( un dictionnaire trés important est prévu pour le printemps ). Le canton du Jura produit également les néologismes qui existent! très content

Bien sur on a beaucoup de mal à sortir de l'étiquette " patoisants " et tout le monde découpe allégrement le domaine de la langue en multitude de parlers différents.

Je vais essayer d'étudier ce que j'ai progressivement en piochant à droite à gauche pour me familiariser avec la langue !
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Pablo Saratxaga



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Messageécrit le Saturday 06 Jan 07, 1:49 Répondre en citant ce message   

Crisstof a écrit:
Peut-être que je me trompe car je ne connais pas bien les caractéristiques du wallon mais tant pis je m'aventure. Je suis justement impatient de tes remarques, Pablo. Je prend l'exemple du jh qui doit se prononcer [j] ou [h] ou [X] ou encore d'autres façons ?? Le rfondou wallon copie une autre langue dans ce cas mais laquelle ?


comme ma réponse est longue et sur le wallon, je réponds sur le fil du rfondou walon pour pas me faire tirer les oreilles :-)
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Pablo Saratxaga



Inscrit le: 30 Jan 2006
Messages: 222
Lieu: A Rtene, etur Lidje et Vervî

Messageécrit le Saturday 06 Jan 07, 2:36 Répondre en citant ce message   

Crisstof a écrit:
Pablo, ton résumé et tes exemples sur le travail lexical du rfondou wallon est intéressant. Pour le premier cas, il se trouve que ton exemple est le même que nous en gallo ! Le mot pau ([pau]) est en usage encore dans une certaine zone Sud du pays mais ne désigne plus qu'une pierre de schiste bleue et platte, très courante dans ce coin. Elles sont plantées dans le sol et servent dans l'architecture. Comme vous, on est obligé de reprendre le mot et de le reproposer dans le standard.


depuis qu'on n'y plante plus des supliciés ce mot se perds un peu, même en français très content

Citation:

Du coup, j'ai une question sur le rfondou. Proposez-vous la même démarche du côté de la phonétique ? C'est-à-dire une réalisation phonétique standard, une orthoépie.


Non.

Enfin... il y a bien certaines prononciations jugées commes "correctes" et d'autres comme "incorrectes", mais c'est surtout au niveau des nasalisations (eg: rinne (grénouille) c'est une voyelle nasale (in) nasale suivie d'une consonne nasale (n); la prononciation des consonnes sonores assourdies en fin de mot ("rodje" se prononce "rotche"),... mais il s'agit là de traits communs à tout le wallon et donc déjà pris en compte comme "bonne prononciation" auparavant; pour ce qui est de la différence dialectale entre wè/wa ou h/ch par exemple, on ne prends pas position, elles sont toutes considerées comme correctes.

Je pense qu'une orthographe à diasystèmes est incompatibles avec une realisation phonétique standard, puisque le but des diasystèmes est d'en recouvrir plusieurs (jugées donc tout autant standard).

Il existe une autre propostion d'orthographe commune pour le wallon, qui suit cette approche, elle préconise d'écrire, *et de prononcer*, tous comme à Namur; mais elle n'a jamais depassé le stade de proposition; et puis, vu la rivalité entre Liège et Namur, je doute fort qu'elle soit viable (pas plus que son pendant: écrire tous comme à Liège).
Par contre, dans leur région, il y a, de fait, une sorte de standardisation écrite, qui se fait, sur le modèle du centre de reference (à la fois grande ville et lieu avec une tradition de vie culturelle et de littérature en wallon): Namur pour le centre wallon, Liège pour l'est wallon.

Pour le franc-comtois je ne sais pas ce qu'il en est, s'il existe plusieurs centres culturellement et démographiquement importants, avec des divergeances phonétiques importantes, alors une graphie à diasystèmes peut être une solution de compromis permettant une plus grande adhésion; si par contre il y a une préponderance très forte, démographie (en nombre de locuteurs) ou plus important encore culturelle, d'un parler donné, alors une graphie basée fortement sur ce parler peut être un choix interessant (ce fut le cas pour le basque).
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Lacuzon



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Messageécrit le Sunday 14 Jan 07, 16:31 Répondre en citant ce message   

Citation:
les chansons publiées comme sûrement les Noëls dont tu parle Lacuzon, sont à prendre avec des pincettes tant au niveau du lexique que de la notation graphique. Je pense que nous sommes dans cette littérature "basse" dont Eloy parle.


Ce serait possible d'en savoir plus ? Mais effectivement ces Noëls sont écrits de manière particulière : ça me parait TRES francisé ( mots proches ou même identiques ... ).

Je continue mon travail par rapport aux francs-comtois, j'ai trouvé de nouvelles références de livres (lexiques) que je vais me procurer. Je posterai bientôt ma collecte de mots.
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Lacuzon



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Messageécrit le Monday 15 Jan 07, 22:37 Répondre en citant ce message   

J'ai découvert un nouveau lexique que j'ai déja consulté et que je vais me procurer : "Le patois de La-Neuvelle-lès-Scey " ... Commune du département de la Haute-Saône donc un nouvel endroit du domaine.
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Maisse Arsouye



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Messageécrit le Monday 15 Jan 07, 22:40 Répondre en citant ce message   

Je pense que l'unification passe par la première étape indispensable qu'est la réalisation d'un atlas linguistique. L'ALF est-il assez précis ?
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Lacuzon



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Messageécrit le Monday 15 Jan 07, 23:10 Répondre en citant ce message   

Il est clair que les 4 tomes de l' " Atlas linguistique & ethnographique " écrit par Mme Colette Dondaine sont une mine d'or pour les projets concernant le franc-comtois. Malheureusement, j'ai consulté des ouvrages reprenant des élements de ces 4 ouvrages et l'écriture purement phonétique utilisée me pose pas mal de problème ... Il va falloir que j'écrive à l'auteur ( que j'ai déja rencontré une fois dans le cadre associatif ) pour lui demander des informations : aucun découpage n'a été défini en ce qui concerne les ensembles dialectaux.

Pour l'instant je me contente des lexiques d'associations ou de locuteurs " moins riches " mais plus abordables.

On verra bien ...
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Lacuzon



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Messageécrit le Sunday 21 Jan 07, 21:50 Répondre en citant ce message   

Petit travail ... rien de trés recherché, c'est un début :
htttp://www.ifrance.com/jeupsy/lexique1.pdf

Je mettrai les documents sur :
http://www.identitecomtoise.net/etude_franccomtois.php


Dernière édition par Lacuzon le Friday 26 Jan 07, 22:18; édité 3 fois
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Lacuzon



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Messageécrit le Friday 26 Jan 07, 22:14 Répondre en citant ce message   

Une petite question concernant les idées au niveau de la graphie à titre d'exemple :

Pour " Bonjour! " j'ai trouvé 4 formes ( pour le moment ) : " Bondjoué / Bandjoué / Bonje / Bonjouo "
Comment trouver une graphie unique pour ce mot à titre d'exemple ?

A part ça, une petite question concernant les méthode d'unification :

Pour les mots variant entre le son " A " et le son " O ", peut on prendre par exemple la lettre " à " ?
ex : " c'est " ( s'o, s'a ) = " s'à "

Pour les prononciation en dj/j ou en tch/ch, conserver le " ch " ou le " j " à l'écrit en gardant à l'esprit la prononciation de certains dialectes ? ( je pense au " j " en occitan qui se prononce " dj " )

Autre question l'orthographe ?
Les associations utilisant une graphie qu'elles nomment " francisée " écrivent " s'ôt " en s'inspirant de " c'est ". Comment fixer un orthographe ?
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Maisse Arsouye



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Messageécrit le Saturday 27 Jan 07, 10:29 Répondre en citant ce message   

Pour unifier a et o, le wallon a emprunté å aux langues scandinaves. C'est assez commode.

Pourquoi ne pas prendre j/dj et préciser qu'il y a assourdissement (en ch/tch donc) dans certains cas ? Et un j peut aussi se prononcer dj.

bonjour -> bånjoue
on peut facilement le lire bandjouè, bondjouè ou bonjoue
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Lacuzon



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Lieu: Besançon / Franche-Comté

Messageécrit le Saturday 27 Jan 07, 17:03 Répondre en citant ce message   

Trés intéressant, merci ! l'utilisation du ° est pas mal, l'accent serait aussi possible non ? " bànjoue" ?

il y a également une variation courante entre " a " et " ai / è ", entre " an " et " ain " : ça ne doit pas être trés compliqué de trouver une forme commune.

Autre point en passant : variation entre " qu / k " et " ty " :
ex : QUAND : quan(d) / tyain
QUEL : qué / tyé

POUR = pou / po ==> pô ? pò ?
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