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Auteur |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10946 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 05 Feb 07, 15:07 |
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Le texte suivant présente une particularité, laquelle?
Que ceux qui connaissent la réponse attendent au moins 24h pour répondre. Les autres peuvent faire leur proposition de réponse.
い ろ は に ほ へ と
ち り ぬ る を
わ か よ た れ そ
つ ね な ら む
う ゐ の お く や ま
け ふ こ え て
あ さ き ゆ め み し
ゑ ひ も せ す |
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Tjeri
Inscrit le: 13 Sep 2006 Messages: 996
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écrit le Monday 05 Feb 07, 18:41 |
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Tous ceux qui ont étudié le japonais connaissent ça... |
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Ika San
Inscrit le: 08 Nov 2006 Messages: 51 Lieu: Lyon - X-rousse
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écrit le Monday 05 Feb 07, 20:21 |
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Les couleurs sont parfumées,
mais pourtant elles disparaissent.
Qui peut dans notre monde
rester sans changements.
La haute montagne des aléas,
aujourd'hui, j'irai au-dessus d'elle.
Ni n'ayant les rêves vains,
ni n'obtenant l'ivresse par le vin. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10946 Lieu: Lyon
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écrit le Tuesday 06 Feb 07, 15:04 |
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Trop forts Tjeri et Ika San. Je me doutais bien que les habitués du Forum Japonais connaissaient. Ceci dit, je n'ai jamais entendu parler de ce texte en cours, c'est donc loin d'être une évidence, même pour des étudiants en japonais.
Il s'agit donc du "Chant des Couleurs" (Iroha-uta), poème composé à la fin du Xème siècle et qui a la particularité de ne présenter chacun des 47 hiragana qu'une seule fois.
Je n'ai pas la même traduction que toi Ika San, on voit à travers l'écart des 2 versions toute la souplesse de la langue japonaise. Celle-ci me semble plus aboutie et plus poétique :
Même si les couleurs embaument
elles finissent par faner
Qu'y a-t-il donc dans ce monde
de permanent?
Les profondes montagnes de la vanité
je les franchis aujourd'hui
renonçant aux rêves superficiels
ne cédant plus à leur ivresse.
La version rômaji pour les novices :
i ro ha ni ho he to
chi ri nu ru wo
wa ka yo ta re so
tsu ne na ra mu
u wi no o ku ya ma
ke fu ko e te
a sa ki yu me mi shi
we hi mo se su |
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Tjeri
Inscrit le: 13 Sep 2006 Messages: 996
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écrit le Tuesday 06 Feb 07, 15:45 |
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Cet ordre des kanas est très utilisé pour les énumérations.
En français, pour énumérer trois points, on utilisera l'ordre alphabétique a): blabla b):tuttuttut c):nanana
en japonais, l'ordre poétique い: blabla ろ: tuttuttut は: nanana
Pour cette raison, je ne connais que le premier vers de ce poème, car on a rarement l'occasion de voir une énumération de plus de sept points . |
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Pixel
Inscrit le: 14 Dec 2004 Messages: 961 Lieu: Au pays des grenouilles, avec vue sur la mare...
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écrit le Tuesday 06 Feb 07, 23:19 |
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Très intéressant, je ne connaissais pas du tout ce poème... Merci les gens |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10946 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 08 Feb 07, 15:11 |
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Intéressante Tjeri ton info sur la numérotation. Une question de curieux : tu as vécu au Japon? Tu parles le japonais niveau professionnel?
Quelques infos récupérées sur Wikipedia :
* Dans certains vieux théâtres japonais, les rangs sont organisés suivant l'iroha, c’est-à-dire que le premier rang est i (い), le second rang ro (ろ)... On peut aussi trouver des chapitres numérotés en iroha
* Une autre traduction du Chant des Couleurs :
Le plaisir est enivrant mais s'évanouit.
Ici-bas, personne ne demeure.
Aujourd'hui franchissant les cimes de l'illusion,
Il n'est plus ni de rêves creux,
Ni d'ivresse.
* Il existe une variante de l'Iroha qui porte le nom de "Tori naku" (le chant des oiseaux) :
とりなくこゑす (鳥鳴く声す)
ゆめさませ (夢覚ませ)
みよあけわたる (見よ明けわたる)
ひんかしを (東 (ひんがし) を)
そらいろはえて (空色映えて)
おきつへに (沖つ辺に)
ほふねむれゐぬ (帆船群れゐぬ)
もやのうち (靄の内)
Une traduction possible :
Le chant des oiseaux me tire de mes rêves
Regarde! À l'est le jour se lève
L'azur brille et entre le large et la côte
Une flotille de voiliers repose dans la brume. |
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hvor
Inscrit le: 04 May 2005 Messages: 367
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écrit le Monday 20 Sep 10, 18:26 |
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I RO HA NI HO HE TO se sert également pour les 7 notes en musique.
A la radio, une pièce en ré mineur est présentée comme étant en NI mineur. |
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Pixel
Inscrit le: 14 Dec 2004 Messages: 961 Lieu: Au pays des grenouilles, avec vue sur la mare...
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écrit le Monday 20 Sep 10, 21:25 |
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C'est vraiment utilisé tous les jours pour les notes de musique, ou c'est juste dans les domaines "huppés" ou classiques ? |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Monday 20 Sep 10, 23:37 |
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On utilise une adaptation du système européen: do, re, mi, fa, so, ra, shi, do.
Le système i ro ha ni ho he to a peut être été utilisé a période ancienne pour noter la musique, je ne sais pas (je sais juste que pour le shakuhachi, il y a trois systèmes, dont un commence par les notes nommées fu ho u donc un système distinct du système iroha), mais en ce qui concerne la période moderne, il est lié à la période nationaliste de l'avant-guerre et de la guerre ou l'on a voulu remplacer un système occidental par un système "purement" japonais... Dans ce système, i correspondait à la note la (ie le A de la notation allemande et anglo-saxonne) |
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Aqua
Inscrit le: 22 Jul 2011 Messages: 3 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 22 Jul 11, 16:06 |
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José a écrit: | Le texte suivant présente une particularité, laquelle?
Que ceux qui connaissent la réponse attendent au moins 24h pour répondre. Les autres peuvent faire leur proposition de réponse.
い ろ は に ほ へ と
ち り ぬ る を
わ か よ た れ そ
つ ね な ら む
う ゐ の お く や ま
け ふ こ え て
あ さ き ゆ め み し
ゑ ひ も せ す |
Le texte est-il vraiment écrit uniquement en hiragana ou il y a-t-il une version en kanji ? Personellement j'apprends sur internet donc je n'ai pas eu le plaisir d'apprendre ce texte ! Sympathique pour s'entraîner à retenir les hiragana. Il y en a-t-il d'autres se basant sur le même principe ? |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Friday 22 Jul 11, 20:32 |
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Un coup de google aurait donné la réponse: http://fr.wikipedia.org/wiki/Iroha
Je vois d'ailleurs que les traductions données ne me semblent pas bonnes. Bon, c'est du japonais classique, donc pas très aisé à traduire, certes.
Pour ceux que ça intéresse:
いろはにほへと iro wa nioe do
iro: couleur(s) wa: indicateur du thème nioe: forme izenkei du verbe niou: être rouge, être brillant, embaumer. do: conjonction 'quoique, bien que', qui détermine la forme izenkei du verbe qu'il suit.
Le sens de la première proposition est donc: les couleurs, bien qu'elles soient vives/rouges...
散りぬるを chirinuru o
散る chiru: (pour des feuilles ou des fleurs) tomber; se disperser; disparaître; s'estomper
散りぬる: chiri-nuru est la forme rentaikei de chiri-nu, -nu étant une particule qui met le verbe à l'aspect accompli et s'ajoute à la forme renyookei (chiri) du verbe chiru.
On envisage donc le fait de tomber comme quelque chose d'accompli, avec un certain flou sur le temps: elles sont vues comme tombées, soit au moment présent, soit dans un certain futur.
La forme rentaikei chirinuru est déclenchée par la particule o, qui ici peut avoir simplement un emploi de conjonction similaire à celui de が en japonais moderne, mais aussi avoir un rôle particule exclamative pour traduire une certaine émotion. C'est ce dernier emploi qui me semble convenir ici, et que je traduis par hélas.
Le sens de la seconde proposition est donc: elles ont/auront chuté (à terre), hélas.
L'emploi de niou et chiru (avec le sens de chute) laisse assez peu de doutes sur le fait qu'il s'agisse des feuilles d'automne, mais il pourrait aussi s'agir de fleurs rouges.
Et pour l'ensemble, une traduction un peu libre: Bien qu'elles soient de couleurs vives, elles finiront à terre, hélas.
Noter qu'en y réfléchissant un peu plus, et en prenant pour chiru le sens de disparaître; s'estomper, on pourrait aussi interpréter les vers comme suit:
Les couleurs, bien qu'elles soient éclatantes, finiront hélas par passer.
Si cela se trouve, le poème est volontairement imprécis, et les deux interprétations possibles sont voulues par l'auteur. |
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