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Malou
Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 64 Lieu: Olne, province de Liège, Belgique
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écrit le Wednesday 04 Apr 07, 15:06 |
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A propos des "cocognes" de Pâques, je viens de lire ceci sur Notrefamille.com:
Le plus souvent, on teintait les œufs en rouge sombre, une tradition qui rejoint celles de l’Est. En Hongrie par exemple, c’est le même mot, kokonya, qui signifie à la fois « œuf de Pâques » et « œuf rouge ».
Je ne connaissais pas l'origine de "cocogne". Quelqu'un connaissant le hongrois peut-il confirmer l'exactitude du sens de "kokonya"? |
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Nikura
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 2035 Lieu: Barcino / Brigantio
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écrit le Tuesday 17 Apr 07, 23:21 |
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En Savoie (Maurienne), les œufs sont souvent appelés les cocons.
Il peut y avoir un rapport avec le mot "cocon". Je présume que la forme "cocogne" est une féminisation... |
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Tomaz
Inscrit le: 17 Jan 2006 Messages: 44 Lieu: Breten Vyghan
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écrit le Wednesday 18 Apr 07, 1:33 |
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Une « cocogne » de Pâques est un œuf de Pâques ?
(Je crois pas avoir déjà entendu ce mot) |
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dann06
Inscrit le: 07 Mar 2007 Messages: 197 Lieu: Antibes, France
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écrit le Wednesday 18 Apr 07, 15:54 |
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Tomaz a écrit: | Une « cocogne » de Pâques est un œuf de Pâques ? |
Apparemment, oui (moi non plus je ne connaissais pas) :
Citation: | Quand on mange les bouquettes (petit pain de Noël Belge) à la porte,
On mange les cocognes (oeuf de Pâques) au coin du feu. |
Proverbe trouvé sur ce site qui en contient une multitude sur le temps qu'il fait lors des fêtes religieuses :
http://perso.orange.fr/proverbes/religieu.htm |
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András Animateur
Inscrit le: 20 Nov 2006 Messages: 1485 Lieu: Timişoara, Roumanie
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écrit le Wednesday 18 Apr 07, 19:16 |
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Malou a écrit: | c’est le même mot, kokonya, qui signifie à la fois « œuf de Pâques » et « œuf rouge » |
Je ne connaissais pas le mot "kokonya", mais j'ai trouvé une source hongroise disant que c'est un archaïsme qui signifie "plat en gelée", donc pas "œuf". |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3511 Lieu: Nissa
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écrit le Wednesday 18 Apr 07, 21:02 |
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Il me semble que le mot « coq » et ses divers dérivés sont largement répandus. Dans le langage enfantin les œufs sont des « cocos » et j'imagine volontiers que, métaphoriquement, c'est de là qu'on tire également « coucougnes » ou « coucougnettes », même pour ceux qui ne se les lavent qu'une fois par an, à Pâques, bien entendu … |
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Nikura
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 2035 Lieu: Barcino / Brigantio
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écrit le Monday 23 Apr 07, 15:57 |
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Pour "cocon" (en anglais, "cocoon"), Etymonline donne :
Citation: | cocoon : 1699, du Fr. coucon, de coque (coquille), du Latin coccum "baie", du Grec kokkos "baie, graine". |
Je ne suis pas sûr du fait que tous ces mots pour désigner les œufs proviennent vraiment du mot "coq" (mot d'origine germanique). Après tout, les coqs ne pondent pas...
Un œuf à la coque est un œuf servi dans sa coquille. Aucun rapport avec le coq là aussi sinon pure ressemblance phonétique...
De là à voir si le mot germanique à l'origine du mot "coq" provient de la même racine indo-européenne qui a donné les mots "coque/coquille"... |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3511 Lieu: Nissa
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écrit le Tuesday 01 May 07, 9:30 |
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Nikura a écrit: | … "coq" (mot d'origine germanique) … |
Quelle origine germanique ?
Le coccus « coq » de la Loi salique est du bas-latin, pas du francique, et coco pour désigner le cri du coq est attesté chez Pétrone. La famille est probablement onomatopéique (grec κοκκύζω [kokkúzō] « chanter comme un coq » pour Aristote, etc.).
Que certains dérivés proviennent surtout de coccum « graine » ne fait pas de doute (en sériciculture les cocons du ver à soie portent aussi le nom de « graine ») mais, pour d'autres plus imagés, la contamination avec le nom du coq est probable. L'animal est bien réputé pour sa puissance sexuelle et les « œufs de coq » sont ses testicules. |
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Malou
Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 64 Lieu: Olne, province de Liège, Belgique
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écrit le Sunday 06 May 07, 17:53 |
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J'ai oublié d'indiquer que "cocogne" n'est pas français, mais wallon! (voir les dictons météorologiques wallons que j'ai collectés) |
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Piroska
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 1067 Lieu: Basse-Marche (France)
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écrit le Saturday 11 Apr 09, 15:28 |
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András a écrit: | Malou a écrit: | c’est le même mot, kokonya, qui signifie à la fois « œuf de Pâques » et « œuf rouge » |
Je ne connaissais pas le mot "kokonya", mais j'ai trouvé une source hongroise disant que c'est un archaïsme qui signifie "plat en gelée", donc pas "œuf". |
Pardon, je ne sais pas d'où viennent ces renseignements et je n'ai jamais entendu parler de kokonya en Hongrie.
Le plat en gelée s'appelle kocsonya, c'est un mot tout à fait courant encore de nos jours.
Mais j'ai trouvé les choses suivantes sur un forum hongrois :
Eredetileg azt a tojást jelentette, melyet a húsvéti szentelt sonka levében szoktak megfőzni. A kókonya olasz vagy vallon jövevényszó lehet (olasz: cuccagna, vallon: cocogne), s még a középkorban honosodott meg nálunk. A régi magyar nyelvben a kókonya már az összes húsvéti szentelt hideg ételt jelentette. A szó első említése 1518-ból ismeretes ’húsvéti kenyér’ értelemben. A mai népnyelvben a kókonya jelenti a hímes húsvéti tojást is. A szó igei alakja: kókál, megkókál, megkókányoz (’a tojást összekoccantani’, ’diót a fáról leverni’, ’embernek fejére ütni’) régen közszóvá vált.
Trad. : À l'origine, ce mot signifiait l'œuf que l'on faisait cuire dans le jus du jambon de Pâques béni. Le mot kókonya doit être un emprunt italien ou wallon (it. : cuccagna, wallon : cocogne), déjà courant dans le hongrois médiéval. Dans l'ancienne langue hongroise, il désignait tous les mets froids bénis du repas de Pâques. Il est attesté la première fois en 1518, au sens de "pain de Pâques". Dans la langue populaire d'aujourd'hui, il désigne aussi l'œuf de Pâques décoré. Ces dérivés verbaux : kókál, megkókál, megkókányoz (cogner les œufs l'un contre l'autre, gauler les noix, taper qn sur la tête) sont d'usage commun depuis longtemps.
Et aussi :
A kokonya kerek, fonott kalács, amit húsvét reggelen a húsvéti báránnyal esznek Székelyfoldon.
Trad. : Le kokonya est une brioche tressée ronde, que l'on consomme avec l'agneau pascal le matin de Pâques en terre székely (sicule).
L'un n'exclut pas l'autre, je pense.
Le mot me paraît plutôt régional ou dialectal, je ne pense pas qu'il fasse partie du hongrois standard. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Sunday 12 Apr 09, 1:13 |
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Paese della cuccagna = pays où on peut manger beaucoup, très bien et gratis
http://www.etimo.it/?term=cuccagna&find=Cerca
Albero della cuccagna = quand on faisait la fête de mai, était tradition de faire un arbre comme ça:
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Zwielicht
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 1227 Lieu: la rencontre des eaux
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écrit le Sunday 12 Apr 09, 21:30 |
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Au Québec il s'agit plutôt du coco de Pâques.
Coco de Pâques
Grosse noix de coco dégustée après le déjeuner de Pâques.
Attestation : 1941 (borne supérieure)
La tradition ne doit pas être bien vieille car l'introduction de noix de coco dans un pays comme le Canada est probablement tardive et jadis sporadique.
L'idée du coco de Pâques vient peut-être d'une volonté d'augmenter la taille du symbole que représente l'oeuf. Le terme coco est un terme imagé et familier encore utilisé pour introduire l'oeuf dans la diète des enfants et donc a toujours été près de l'oeuf (comme probablement ailleurs dans la francophonie, puisque Littré rapport cet usage en 1872*, en plus d'Outis). Il désigne aussi la tête dans le langage typiquement utilisé pour parler aux bébés, en plus d'être un terme affectueux un peu vieilli.
* Littré a écrit: | 3. Terme enfantin. Un coco, un oeuf, et aussi un soulier d'enfant.
ÉTYMOLOGIE
Ce qui paraît le plus probable, c'est que coco est pour cocot et un diminutif de coq. |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 896 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Sunday 19 Apr 09, 14:33 |
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J'ai toujours eu l'impression que le mot wallon venait d'un jeu traditionnel auquel on se livre le matin de Pâques :
On choisit chacun un cocogne (un œuf dur teint avec des pelures d'oignon ; les oignons rouges donnant une meilleure couleur).
Deux à deux, on décide qui commence et si on prend d'abord le petit bout ou le gros bout de l'œuf. On prend son œuf dans son poing en ne laissant dépasser que le bout choisi, respectivement en haut ou en bas, et on cogne l'œuf en haut sur celui du dessous.
On prend l'autre bout de l'œuf et c'est celui qui était en dessous qui a cette fois le privilège de cogner.
Celui dont les deux bouts sont écrasés a perdu. (Anciennement, le gagnant avait le droit de manger son œuf.)
J'ai toujours cru qu'on disait cocogne parce qu'on cognait les œufs. On disait d'ailleurs « faire cocogne » pour désigner ce jeu. A Bruxelles, tant le mot que le jeu étaient inconnus. Je les connais dans le pays de Liège.
Par extension, on disait aussi des cocognes pour désigner une sorte d'étrenne ou de dringuèle (argent de poche) que l'on pouvait recevoir à Pâques. |
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