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Langues s'écrivant en caractères arabes - Forum arabe, berbère, hébreu - Forum Babel
Langues s'écrivant en caractères arabes

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Abdüssalâm



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Messageécrit le Thursday 13 Dec 07, 17:18 Répondre en citant ce message   

Longtemps orale, l'arabe classique s'est très vite identifié à son écriture, au point que pour certains philologues arabes de l'époque classique (les Abbassides) et orientalistes des XIX° et début du XX° siècles, cette langue fut considérée d'abord et essentiellement comme un code écrit et ils négligèrent l'étude de sa phonétique. L'arabe littéral moderne (ou arabe standard) qui en est directement issu (contrairement aux dialectes) et qui, dans son ensemble, ne varie de la norme classique que par la manière d'aborder la langue, est, aujourd'hui, grâce aux progrès de la scolarisation, connu d'un grand nombre d'arabophones. Mais si ceux-ci peuvent la lire ou l'écrire sans peine, moins nombreux sont ceux, si l'usage de cet aspect de la langue arabe ne fait pas partie de la pratique quotidienne de leur profession, capables de s'exprimer en arabe littéral (al-3arabiyyatu-l-fuSHâ العربية الفصحى ) avec une fluidité naturelle et sans avoir recours à leur dialecte particulier.

Parallèlement, l'écriture arabe, particulièrement sommaire à ses débuts (VII° siècle) puisqu'on y confondait des sons aussi différents que b, t ou t (th anglais dur) ou r et z par exemple dans un même signe graphique, s'est très vite adaptée à la langue arabe classique. Elle en transcrit l'essentiel, c'est-à-dire le squelette consonnantique et les voyelles longues. Pour le reste, voyelles brèves, redoublement des consonnes (la plupart du temps sémantiquement pertinent en arabe), flexions du nom et voyelles finales des flexions verbales, la régularité de la morphologie arabe basée sur la déclinaison systématique de schèmes à partir d'une racine trilitère (voir "racines trilitères") compense, sans trop de problèmes (mmouais! confus ) leur absence dans l'écriture. Il est néanmoins nécessaire pour lire un texte non vocalisé d'avoir une certaine connaissance de la langue.

L'expansion de l'Islâm et le prestige à la langue du Coran (l'arabe est une matière importante des études théologiques dans tous les pays musulmans) ont amené un grand nombre de peuples islamisés (mais pas tous) à transcrire leur langue à l'aide de l'alphabet arabe. Mais ces langues non sémitiques qui reçurent le nom générique de 3ajamiyy عجميّ (non-arabe), ne répondaient que très rarement aux contraintes de l'écriture arabe d'une façon satisfaisante et leur adaptation posait un certain nombre de problèmes qu'il fallut résoudre par différents moyens, à une époque où les études linguistiques étaient ce qu'elles étaient et où l'écriture n'était l'outil que d'une élite conservatrice abreuvée d'études philologiques arabes. Ces langues ont comme dénominateur commun le grand nombre d'emprunts qu'elles ont fait à l'arabe. Au point que certains mots peuvent être identiques (sauf variantes phonétiques) à des langues aussi distinctes que l'arabe, le turc, le persan, la haoussa et le malais.

Aujourd'hui, le nombre des langues s'écrivant à l'aide de cet alphabet a fortement diminué et il n'en reste que 4 ayant un statut officiel:
- le persan, le poshtou, l'ourdou et le ouïgour
(3 langues indo-européennes de la famille indo-iranienne et une turque tchaghataï), plus un certain nombre de langues non-officielles telles que le kurde (Iraq, Iran), le comorien, ou le malais qui s'écrit parfois, surtout dans des textes religieux à l'aide de cet alphabet (liste non exhaustive).

La langue la plus prestigieuse s'écrivant encore en caractères arabes est sans contestation le persan. Au point que son adaptation à l'alphabet arabe a servi de modèle à de nombreuses langues et qu'on peut parler, pour les langues d'Asie et d'Europe orientale qui l'ont utilisé, d'alphabet arabo-persan.


Dernière édition par Abdüssalâm le Thursday 20 Dec 07, 1:19; édité 2 fois
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José
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Messageécrit le Thursday 13 Dec 07, 19:19 Répondre en citant ce message   

Très intéressant, Abdu. 2 remarques :
- le poshtou, c'est le pashtoun ? Je mélange peut-être adjectif et substantif... Les Pashtoun(e)s étant une ethnie d'Afghanistan.
- as-tu l'intention de présenter et comparer les différences et les adaptations de l'alphabet arabe d'une langue à l'autre : persan, turc ou autre, avec les signes diacritiques respectifs ?
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Thursday 13 Dec 07, 19:53 Répondre en citant ce message   

je parlerai du système d'écriture ( et non de la grammaire) principalement de 4 langues (mais par étapes pour ne pas assomer le lecteur): le persan, le turc ottoman, le ouigour (très succintement) et l'aljamiado (écriture de l'espagnol par les Morisques), langues dans lesquelles j'ai quelques notions plus ou moins poussées. Quant aux pashtoun le n faisant, peut-être, fonction de pluriel comme dans "tâlibân") ceux sont les membres de l'ethnie, le poshtou ou pâshto, c'est la langue, selon le moteur de recherche Google.
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Monday 17 Dec 07, 12:00 Répondre en citant ce message   

LE PERSAN فارسی

Langue indo-européenne, le persan partage certaines similitudes avec les langues germaniques, par exemple:
- infinitif -en (all., neerl.) > -an (persan)
- noms de la famille: peder (père), mâder (mère), barader (frère), doxtar (fille)[dokhtar].
Mais aussi avec le latin (verbe être au présent):
- in xânéh sar-e peder-e man ast "cette maison est à mon père [x=kh]
Cependant, l'introduction d'un grand nombre de mots arabes dans son vocabulaire fait qu'aujourd'hui, il est plus aisé pour un arabisant de l'apprendre que pour un germanophone ou tout autre locuteur d'une langue européenne.
Le persan, tel que nous le connaissons aujourd'hui, est l'ultime avatar d'une longue série de langues ayant connu une intense vie culturelle et dont l'une d'entre elles, le pahlavi, a donné un des monuments littéraires universels à travers l'Avesta. Pourtant, cette langue a disparu et l'arabe devint, pour quelques temps, l'unique langue de l'empire qui englobait les territoires iraniens. Ce qui n'empêcha nullement les peuples de la Perse de participer activement à l'éclosion de la culture arabo-islamique avec des personnages prestigieux tels qu'abû Hanîfa (fondatuer de l'école juridique islamique la plus représentée aujourd'hui), Sibawayh (le premier à avoir établi une grammaire raisonnée de la langue arabe), mais aussi la dynastie buyides qui seconda les premiers Abbassides en tant que vizirs.
Qu'en était-il de la langue parlée par les peuples d'Iran de cette époque? Malheureusement, la culture élitiste des auteurs de ce temps-là ne donne que très peu d'indications sur le sujet que ce soit pour le persan come pour toute autre langue.
Toujours est-il qu'elle ressucita avec un nouveau monument littéraire universel: le shâhnâméh" (le livre des rois) du poète Ferdowsi (qui eu quand même quelques précurseurs tel Daqîqi) pour un prince d'origine turque mais imprégné de culture persane: Mahmûd de Ghaznî (Afgh.). Peu à peu, cette langue allait se charger de mots voire d'expressions arabes, car ses auteurs, poètes, philosophes, mystiques avaient pour la plupart une solide formation en arabe (plusieurs d'entre eux écrivaient dans les deux langues) et lorsqu'ils exprimaient un concept propre à la culture islamique, ils utilisaient le mot arabe que leurs lecteurs, de toute façon, comprenaient parfaitement ayant reçu la même éducation. On peut dire aussi, et cela serait également vrai pour le turc ottoman, qu'un certain snobisme vit le jour parmi les élites intellectuelles et l'arabe dont ils émaillaient leurs textes persans jouait le rôle que joue l'anglais dans les milieux d'affaires (business) aujourd'hui.
D'abord, créole arabo-iranien élitiste, le persan connut sa période classique à l'époque seldjoukide (encore des Turcs) à travers des poètes tels que Hâfez, Saadi (dont un quatrain est inscrit sur le fronton des N.U), Khayyâm, Attar, Rûmî, ou un philosophe comme Ibn Sina (Avicenne). On peut même dire que pendant cette période, il supplanta l'arabe (qui demeura la langue liturgique) dans bien des domaines chez les peuples islamisés "3ajamî". Cette influence persista, mais amoindrie, pendant la période ottomane (lâle devresi "la période de la tulipe"), mais il connut néanmoins une phase de déclin dans son envergure internationale, à l'ouest de son domaine à cause de l'adhésion de la Perse proprement dite à l'idéologie chiite alors que le renouveau sunnite triomphait partout ailleurs. Mais à l'est (Inde, Afghanistan, Indonésie, même), il continue à rayonner et au début du XX° siècle un poète philosophe réformateur indien Mohammed Iqbâl (dont l'oeuvre est malheureusement peu diffusée dans le monde musulman, jugée sûrement trop conciliatrice avec l'Occident, face à des auteurs plus radicaux comme Sayyid Qotb) écrivait encore une grande partie de son oeuvre en persan (bâl-e jibrîl "l'aile de Gabriel")
Comment cette langue artificielle, née d'un étroit mélange entre l'héritage pahlavi et l'arabe classique s'est-elle diffusée dans les masses pour qui, l'arabe scriptuaire devait être pratiquement inconnu?
Je ne saurais le dire, et de plus, les renseignements sur l'état des parlers populaires dans L'Iran actuel est quasiment nul. Je pense, néanmoins qu'un certain mimétisme à jouer de classe supérieurà classe inférieure et qu'ainsi, un parler proche du persan littéraire s'est répandu dans les masses populaires, au moins citadines.
Mais j'essaierai de me renseigner sur l'état des parlers persans actuels et de l'influence de l'arabe parmi eux.


Dernière édition par Abdüssalâm le Monday 05 Apr 10, 21:23; édité 2 fois
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Friday 21 Dec 07, 0:19 Répondre en citant ce message   

(pour les références à la phonétique arabe, voir note:"transcription")

Tel qu'il apparait l'alphabet persan comprend 34 lettres:

آ = alef maddéh ( a anglais de "small")
ا = alef (divers usages)
ب = b
پ= p
ت = t
ث = s (toujours sourd)
ج = j (j anglais)
چ = č (tch)
ح = h (expiré ang. ou all.)
خ = x [kh] ch all., j esp.
د = d
ذ = z
ر = r (roulé)
ز = z
ژ = ž ( j français)
س = s ( toujours sourd)
ش = š (sh)
ص = s (toujours sourd)
ض = z
ط = t
ظ = z
ع = ' (attaque vocalique)
غ = ġ ( [gh] R fr. très grasseyé)
ف = f
ق = q [gh]
ک = k
گ = g (dur)
ل = l
م = m
ن = n
و = v (d'autres usages)
ه = h (expiré ang. ou all.; un autre usage)
ی = y
ء = ' (attaque vocalique)

Si on retranche les deux "alef" qui représentent des sons vocaliques, il nous reste 32 lettres consonnes alors que le persan n'a que 23 phonèmes consonnantiques qui sont:
b, č, d, f, g, ġ, h, j, k, l, m, n, p, r, s,š, t, v, x [kh], y, z, ž, '
Il ya donc plusieurs lettres pour certains sons uniques. Cela vient du fait que le persan a conservé l'orthographe originelle des mots arabes empruntés tout en les adaptant à sa phonétique moins riche en consonnes que l'arabe.
Ainsi:
1°/ 4 lettres correspondent à des consonnes qui n'existent pas en arabe:
p = پ peder پدر "père"
č = چ čahâr چهار "quatre"
g = گ gusfand گوسفند " mouton"
ž = ژ žâléh ژاله "rosée" le ج arabe représente souvent ce même son, mais en persan, il est nettement [dj]
le و consonne (vâv) représente un son inexistant en arabe où il est prononcé [w]

Certaines autres consonnes servent pour les mots persans et/ou les emprunts arabes.

2°/ [ ġ ] est représenté par 2 lettres:

غ commune au pers. et à l'ar.
pers. : šoluġi شلوغی "affluence"
ar. : ġani غنی "riche"

ق pour l'ar. seulement:
âšeq [âshegh] عاشق "amoureux". En ar. > 3ašiq
la lettre [q] a été conservé dans la transcription car elle n'est pas confondue au [ġ] dans tt le domaine persan (Afgh., par ex.)


3°/ [ h] est représenté par 2 lettres :

ه commune au pers. et à l'ar. :
P: seyâh سياه "noir"
A: havâ هوا "air". En ar. > hawâ'

ح ar. seul.
hesâb حساب compte. En ar. > Hesâb


4°/ [s] est représenté par 3 lettres:

س pers. et ar. :
P; nešastéh نشسته "assis"
A: salâm سلام "salut"

ث ar. seul :
mesâl مثال "exemple". En ar. > mitâl

ص ar. seul.(cette lettre n'est pas emphatique come en ar.)
sabr صبر "patience" . En ar. : Sabr
mais: sad صد "cent" (persan), esfahân اصفهان "Ispahan"


5°/ [t] est représenté par 2 lettres

ت pers. et ar. :
P : doxtar دختر "fille"
A : estefâdéh استفاده "utilité". En ar. > istifâdät

ط ar. (mais n'est pas emphatique en persan), parfois turc:
A : vasat وسط "milieu" . En ar.> wasT
Tr : otaq اطاق "chambre"
mais tehrân طهران "Téhéran"
De nombreux mots terminés par un tâ' marbûTät en ar. prennent un t fixe en persan.
A: Tabî3ät > tabi'et طبيعت "nature"


6°/ [ z ] est représenté par 4 lettres:

ز pers. et ar.
P : zamin زمين "terre"
A : zamân زمان "temps (concept)"

ذ ar. seul. :
ozr عذر "excuse". En ar. [3udr]
ض id.
mariz مريض "malade". En ar. : [marîD]
ظ id.
nezâfet نظافت "nettoyage, hygiène". En ar. : [niZâfät]


7°/ [ '] est représenté par 2 lettres:

ء pers. et ar.
P : pâ'iz پائيز (automne)
A : motma'en مطمئن. En ar.: [muTma'inn]

ع ar. seul.
e'lâm اعلام (annonce). en ar. : [i3lâm]




Dernière édition par Abdüssalâm le Wednesday 26 Dec 07, 16:48; édité 1 fois
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Friday 21 Dec 07, 1:50 Répondre en citant ce message   

persan (suite)

les voyelles:

L'arabe ne possède que 3 voyelles fondamentales qui peuvent être brèves ou longues. Le persan en a 7 (â, a, e [é], i, o, u [ou]) où la longueur n'a pas la même valeur sémantique qu'en arabe. On a donc utilisé les 2 possibilités de chaque voy. ar. (brêve ou longue) pour noter les persanes.

Ainsi les 3 signes servant à noter les brèves en arabe seront, en persan, les voyelles:
a = ـَ : zan زن "femme"
e = ـِ : del دل "coeur"
o = ـُ : xânom خانم "dame"
évidemment dans l'écriture courante, ces signes ne sont pas écrits.

les 3 lettres utilisées, en ar., pour noter les voy. longues, serviront pour les voy. pers.:
â = ا : xânom خانم
i = ی : hasti هستی "tu es" (ne prend jamais 2 points dessous, à l'instar de l'ar., en position finale ou isolée) par contre, en fin de mot cette lettre peut être un "â" (alef-e maqsuréh) dans certains mots ar.
u = و qânun قانون "loi"

En début de mot, un "alef" est obligatoire pour noter toutes les voyelles.
â = âb آب (eau)
a = angošt انگشت "doigt"
e = eslâm اسلام (islam)
i = irân ايران (Iran)
o = omid اميد (espoir)
u = uropâ اورپا

on voit bien que rien ne permet dans l'écriture non-vocalisée de distinguer a, e, o.
De plus, certains mots arabe du fait de la confusion entre ع et ء en un même phonème seront entendus (et transcrits en caractères latins) comme les mots commençant par "alef":
ozr عذر (excuse), en arabe [3udr)
âšeq [ashegh] عاشق (amant), en arabe [3âšeq]
imâm 'aliy امام علی : l'imam Ali ( fondateur des "ahl-al-bayt" karrama-llâh wajah), en arabe [ imâmu 3aliyy ]

REMARQUES:

1°/ Il existe pour la voyelle e une graphie particulière. Phonétiquement, il s'agit d'une voyelle à laquelle a été associé un h muet ه afin de ne pas le confondre avec le -e de l'ezâféh اضافه qui lie le déterminant au déterminé. Elle comprend de nombreux mots arabes terminant par un tâ' marbûTät ۃ devenu -éh en persan:
idâreh اداره (administration), en ar. [idârät] ٳدارۃ
mais aussi un certains nombres de mots persans (notamment les participes passés):
baččéh بچه (garçon)
našastéh نشسته (assis)
Bien qu'elle serve à noter les noms féminins issus de l'arabe comme:
fâteméh فاطمه (Fatima)
elle ne donne pas aux noms communs de valeur féminine car il n'y a pas de genre en persan.
Il ne faut pas non plus le confondre avec le h consonne:
entebâh انتباه (attention) où le h est clairement expiré

2°/ "ezâféh": le determiné est lié au déterminant par un -e qui n'apparaît pas dans l'écriture courante, mais se prononce:
kitâb-e doxtar-e man کتاب دختر من (le livre de fille de moi > le livre de ma fille)
kitâb-e âbi کتاب آبی (le livre bleu)
quand le mot se termine par une voyelle, l'ezâféh est -ye, avec ajout d'un ی
béh jâ-ye to به جای تو (à place de toi > à ta place)
quand la dernière voyelle est -éh, le h muet ه est surmonté d'un petit hamza ۂ qui n'a pas sa valeur habituelle [ ' ] mais se prononce -ye:
xânéh-ye peder-e man خانۂ پدر من (la maison de mon père)

3°/ On trouve des mots commençant par x خ suivi d'un vâv muet puis d'un â dont la pronociation est []:
céh خواجه (titre honorifique:"maître)
rizmi خوارزمى (mathématicien originaire du xârezm, actuellement en Ouzbekistan) en ar.: al-xawârizmiyy d'où "alogarithmes" (selon une opinion répandue)

4°/ quelques adverbes arabes conservent le "tanwîn" (-an) :
zâhiran ظاهراً (apparemment)
plus étrange, car se rattachant à un mot féminin dont le tâ' marbûTät devient [t] lié ت , ce qui en arabe, ne se fait pas, les mots avec tâ' marbûTät ne prennant pas de support "alif" avec la tanwîn (an):
ajâlatan عجالتاً "en attendant"

5°/ pour assimiler les nombreux emprunts à l'arabe qui posent un problème eu regard des morphologies différentes des deux langues, le persan a eu recours à un procédé original (qui préexistait dans la langue et repris par le turc) en associant un nom verbal ou des noms d'agent ou de patient (voir "... phrase arabe") à un verbe persan dont les 2 plus courants sont :
"kardan" كردن (faire) pour les verbes actifs:
e'lâm kardan اعلام کردن (annoncer)
إعلام [i3lâm] en ar. "l'action de faire savoir, d'annoncer"
šodan شدن (devenir) pour les verbes passifs:
e'lâm šodan اعلام شدن (ê annoncé)

6°/ certains noms arabes gardent leur pluriel originel:
madraséh > madâres مدرسه ج مدارس ecole(s) (le ج veut dire "jam3": pluriel et s'interc ale entre le sing. et le pl.)
mais d'autres prennet un pl. persan:
-ân pour les personnes:
talib > talibân طالب ج طالبان (en ar.[Tâlib > Tullâb ou Tulabâ']) étudiant(s)
-hâ pour les choses ou animaux
kitâb > kitâb کتاب ج کتابها livre(s)
mais on trouve parfois "kutub" کتب comme en arabe.

7°/ Certains emprunts ar. n'ont pas le même sens en ar. et en pers. (faux-amis):
aks > photo (de l'ar.: 3aks "contraire") عکس
ou, provenant d'une même racine arabe n'ont pas la même forme dans les 2 langues:
se marier:
ar. : tazawwaja تزوج
pers. : ezdevâj kardan ازدوج کردن
de la racine "zwj" (couple)

On doit dire enfin que, si le persan a beaucoup emprunté à l'arabe, celui-ci en a fait de même avec le moyen-perse, notamment dans le domaine de la botanique et aujourd'hui encore de nombreux noms arabes de plantes sont d'origine perse.
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Monday 05 Apr 10, 21:14 Répondre en citant ce message   

Abdüsselâm a écrit:
Citation:
2°/ [ ġ ] est représenté par 2 lettres:

غ commune au pers. et à l'ar.

pers. : šoluġi شلوغی "affluence"

ar. : ġani غنی "riche"

ق pour l'ar. seulement:

âšeq [âshegh] عاشق "amoureux". En ar. > 3ašiq

la lettre [q] a été conservé dans la transcription car elle n'est pas confondue au [ġ] dans tt le domaine persan (Afgh., par ex.)


Dans un enregistrement que je viens d'entendre sur lexilogos, le son q ق est en tout point semblable avec le son arabe correspondant à la même lettre.
Peut-être est-ce l'accent régional de mon référent qui m'a induit en erreur.
De plus, le غ ġ persan est moins grasséyé que son homologue arabe.


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