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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6531 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Tuesday 15 Jan 08, 4:12 |
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gauloiseries : 19e s. propos, plaisanteries qui dépassent les limites de la convenance.
Je propose une hypothèse quant à l'origine de ce mot.
Le latin est (était) la langue de la culture et du raffinement, ce qui n'est pas latin est gaulois, donc ce qui n'est pas raffiné est gaulois.
À l'aide de références au latin, l'homme cultivé peut se permettre des plaisanteries osées et rester distingué. Par contre, s'il dépasse les limites de la convenance, ou s'il plaisante comme l'homme commun, ses propos ne sont alors que des " gauloiseries ".
Dernière édition par Jacques le Wednesday 16 Jan 08, 18:25; édité 2 fois |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Tuesday 15 Jan 08, 9:03 |
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À l'appui de cette suggestion, la première fois que j'ai lu les Bijoux Indiscrets de Diderot, les passages intéressants (j'étais adolescent) étaient en latin …
Et, autant que je sache, ce n'est que très récemment que les latins fellatio et cunnilinctus ont été francisés en fellation et cunnilingus. Probablement parce que, alors même qu'on s'autorisait à parler ouvertement de sexualité, il n'était quand même pas question d'accepter dans la langue (au sens de la linguistique) des mots comme pipe et minette, définitivement réservés aux gauloiseries … |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
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écrit le Tuesday 15 Jan 08, 11:07 |
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Pour toi Outis, minette serait-il synonyme de cunnilingus ?! Minette est synonyme, pour moi, de minou et désigne donc la partie intime d'une dame. Faire un cunnilingus, c'est alors "faire minette".
Dernière édition par José le Monday 19 Sep 11, 15:46; édité 1 fois |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Tuesday 15 Jan 08, 11:24 |
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Oui, effectivement, je distingue minou de minette, terme que moi et d'autres pouvons employer sans le verbe faire.
Mais, bien sûr, nous naviguons là dans un domaine où il est toujours difficile de distinguer le particulier du général et je reconnais que le dico de l'amour confirme ton point de vue. |
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Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2526 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Tuesday 15 Jan 08, 12:01 |
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Derrière la gauloiserie se trouve d'un côté le sens grivois et licencieux mais aussi le sens libre (d'après le TLFi). On réprouve et l'on admire en même temps celui qui ne se conforme pas aux bonnes mœurs et le gaulois est en quelque sorte une incarnation du "bon sauvage". |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Tuesday 15 Jan 08, 12:27 |
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Peut-être n'est-il pas indifférent que le XIXe siècle qui a vu naître le mot « gauloiseries » et la référence à « nos ancêtres les Gaulois » dans les écoles de la République, ait aussi produit la nostalgie du sexe libre :
Baudelaire a écrit: | J'aime le souvenir de ces époques nues,
Dont Phoebus se plaisait à dorer les statues.
Alors l'homme et la femme en leur agilité
Jouissaient sans mensonge et sans anxiété,
Et, le ciel amoureux leur caressant l'échine,
Exerçaient la santé de leur noble machine. |
Rimbaud a écrit: | Nos pères étalaient leur membre fièrement
Par le pli de la gaine et le grain de la bourse. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Tuesday 15 Jan 08, 13:11 |
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Peut-être Charles pensait-il plutôt à l'« homme sauvage », un personnage récurrent de la littérature médiévale, volontiers hirsute et un peu effrayant, incarnant l'envers de la société chrétienne ?
Le « bon sauvage » du XVIIIe me semble également bien loin des gauloiseries … |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
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