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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 22 Mar 18, 8:44 |
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Pudeur d'érudit ? |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 22 Mar 18, 9:12 |
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Je ne crois pas. Ils ont dû voir un obstacle phonologique.
Ils ne sont pas seuls : Jacqueline Picoche non plus n'associe pas dur et dru.
Gastal fait un renvoi de duro à druto mais il ne renvoie pas de druto à duro.
Je passe au Robert historique :
dru : issu d'un gaulois *druto "fort, vigoureux", postulé par le gallois drud "hardi" attesté dans les parlers de l'Italie septentrionale.
dur : issu du latin durus "qui résiste au toucher"... L'étymologie du mot latin n'est pas établie ; on a invoqué la dissimilation d'une forme initiale *druros qui permettrait de rapprocher le sanskrit dāruṇáḥ "rude, fort", l'irlandais dron "solide", le lituanien drútas "fort, solide" et le grec drus arbre. Cependant le manque d'exemples de cette dissimilation rend l'hypothèse fragile.
Aucun renvoi de l'un à l'autre, aucune mention de l'un dans l'autre.
Je ne parle même pas du TLF, qui ne s'aventure pas au-delà de *drutos pour l'un et de durus pour l'autre.
Finalement, qui adhère à l'hypothèse de Benveniste ? |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 22 Mar 18, 12:09 |
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Le seul problème, c'est que c'est toi et toi seul qui a ajouté fr. dur et lat. durus à ce mot du jour. Mais, bien sûr, rien ne permet de les rattacher à un thème *der-w-/*dr-eu- sinon ton goût pour les métathèses. Mes réponses concernaient uniquement son thème III *dru-, formateur nominal de double degré zéro, et la proximité sémantique de la fermeté et de la vigueur. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 22 Mar 18, 12:14 |
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J'ai rêvé ? Beneveniste ne les a pas rapprochés quelque part ? J'ai dû faire erreur.
En tout cas, Pokorny et Watkins le font bel et bien. C'est certainement chez eux que je l'ai trouvé et considéré comme acquis. Mais je vois une fois de plus qu'ils ratissent probablement trop large et ne font pas l'unanimité.
Donc, finalement, malgré ta belle et raisonnée métaphore érectile, on ne mettra pas la vigueur et la dureté dans le même sac.
EDIT : c'est dans l'article dūrus d'Ernout et Meillet que se trouve la référence à Benveniste : Word, 10 (1954), p. 258. Il y a aussi un certain Osthoff (Et. Parerga, 111sqq.) qui est cité par Benveniste. Bref, c'est l'un des deux qui est à l'origine du rapprochement accepté sans broncher par Pokorny et Watkins. |
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