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Auteur |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Wednesday 22 Jun 05, 21:19 |
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aulè εn grec αυλός, flûte cet instrument est selon la légende une invention d'Athéna qui aurait été la première à sortir un son à partir d'une tige de roseau. La tradition a toujours opposé la Lyre d'Apollon à la flûte d'Athéna prônant la supériorité des instruments à cordes sur les instruments à vent |
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Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2521 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Thursday 23 Jun 05, 8:32 |
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Et la flûte de Pan, c'est un développement de l'aulè ? |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Thursday 23 Jun 05, 9:26 |
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D'après le mythe, Athéna jeta un sort sur cet instrument lorsque elle vit que ses joues gonflaient pour y jouer car soudain elle se trouva laide. Pan n'en tint pas compte et le récupéra pour affronter Apollon qui jouait de la lyre mais il ne gagna pas le pari.
Dernière édition par Helene le Friday 24 Jun 05, 8:59; édité 1 fois |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Thursday 23 Jun 05, 23:24 |
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La flûte de Pan se nomme συριγξ, syrinx.
C'est aussi le titre d'un poème de Théocrite, dont les vers vont en diminuant, dessinant ainsi sur la page... une syrinx ! |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Friday 24 Jun 05, 0:05 |
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σύριγξ a donné naissance au mot σύριγγα qui signifie également seringue. Pour la flûte on utilise aussi les termes, αυλός et φλογερά |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 01 Nov 07, 19:38 |
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Assez curieusement, le mot aulè qui sert de titre à ce sujet n'appartient pas vraiment à la langue française et il est absent des quatre dictionnaires que j'ai été en mesure de consulter !
Cependant, il y en a des attestations (ici par exemple) et on peut supposer qu'il s'agit d'une dérivation inverse de aulète « joueur de flûte » imaginée par des musicologues peu au fait de la langue grecque …
En effet, comme le fait justement remarquer Hélène, le mot usuel pour « flûte » en grec est aulós (mod. αυλός /avlós/) alors que aulḗ (mod. αυλή /avlí/) signifie « cour » !
En grec ancien, le mot aulós avait le sens général de « tube creux allongé » et se prêtait à une mutitude d'emplois : tube d'une fibule, tube où s'enfilait le plumet du casque, tube d'un soufflet, d'une clepsydre, évent des cétacés, etc., le principal étant le musical : un chalumeau à anche double battante.
Le mot est souvent employé au pluriel, l'instrument usuel étant constitué de deux de ces chalumeaux : une « flûte double » :
Quant à la diversité des emplois d'un *h₂eu-l-os « tube creux allongé », les cognats eurindiens en témoignent :
- lit. aūlas « tige de botte » ;
- norv. aule « tige de l'angélique » ;
- lit. aulỹs « ruche » (originairement creux de l'arbre où s'installait l'essaim) ;
- lat. aluus (< *aluos) « cavité intestinale » avec une métathèse du u de même type que gr. neũron / lat. neruus « nerf ».
Mais il semble que les Grecs soient les seuls à avoir fait de la musique avec ce mot !
Le mythe du concours de musique entre la lyre d'Apollon et la flûte abandonnée par Athéna n'a Pan pour protagoniste que chez les auteurs latins (Ovide, Hyginus) !
Pour les Grecs, le malheureux aulète était le satyre Marsyas, ce qui est confirmé, tant par les peintures de vases (un exemple) que par les textes (le plus ancien faisant référence au dégoût d'Athéna d'avoir les joues gonflées de façon disgracieuse est un fragment de Telestes, un poète lyrique du Ve siècle). |
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