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jacklouis
Inscrit le: 26 Dec 2006 Messages: 259 Lieu: Québec (canada)
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écrit le Tuesday 09 Sep 08, 22:44 |
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Épouvante. Épave.
Ces données sont empruntées au Dict, Hist. de la L. Fr.
Épouvante, de "épouvanter", une réfection étymologique (vers 1260) de espouventer, de "s’espoer" (1080), et formé du latin populaire "espaventare" ( "spaventare, ital., aspaventar, esp.), et finalement rattaché au latin classique "expavere", craindre, redouter. Il est formé de "ex", intensif, et de "pavere", avoir peur. C’est la même racine qui a servi à former "épave".
Mais pourquoi donc, aujourd'hui, écrivons-nous ces mots avec un "a". Alors que étymologiquement leur origine porte un "e", un "e" que les Italiens et les Espagnols ont d’ailleurs gardé ?
Ce verbe garde une valeur très forte, mais il est plutôt littéraire, ajoute le Robert.
Ses dérivés, par contre, sont communs : épouvantable, épouvantablement, épouvantail, épouvantement.
Ce dernier "épouvantement l’est sans doute moins. Ce nom masculin. (1611) disait au départ l’action de faire peur, puis par métonymie "ce qui provoque la peur". Il a une valeur intensive par rapport à épouvante, mais il est sorti de l’usage : "c’est un épouvantement que votre histoire".
Notons cette expression du Poitou : "à toute épouvante", pour "à toute vitesse", à tombeau ouvert, selon les mots d’aujourd’hui. Peut-être se dit-elle ailleurs ? .
Épave. n. f.
Le mot est une substantivation de l’adjectif "épave" (1283), qui avait le sens de "être égaré". Il désignait alors ces animaux de ferme égarés dans les bois, de "expavidus", épouventé. Il est aussi formé de l’augmentatif "ex" et de "pavere", craindre.
Cette acception de l’adjectif est sortie de l’usage, mais le substantif qui en a découlé est demeuré pour désigner les restes de ces bâtiments échoués (voir ce MDJ) sur les rochers et les rivages, abandonnés aux pilleurs d’épaves, qui furent aussi, autrefois, des "naufrageurs". Mais c’est là une toute autre histoire. |
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Kirua
Inscrit le: 08 Sep 2008 Messages: 6 Lieu: Plessis-saint-Jean
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écrit le Wednesday 10 Sep 08, 1:56 |
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Un autre dérivé: "impavide", mais on pourrait bien sûr remonter à "peur" (latin: "pavorem", italien: "paura", portugais: "pavor"). |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 10 Sep 08, 10:16 |
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Pavide existait en moyen français, avec le sens de peureux, craintif. Seul impavide a survécu.
pavido = peureux, craintif, couard
pávido = craintif |
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jacklouis
Inscrit le: 26 Dec 2006 Messages: 259 Lieu: Québec (canada)
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écrit le Friday 12 Sep 08, 17:40 |
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Cette acception première de "épave", adjectif pour désigner des animaux égarés, épeurés ou perdus dans les bois, donc en liberté, subsiste encore dans certaines régions de Vendée. Ainsi dans mon enfance ( canton de St Gilles/Vie), j’ai souvent entendu dire d’une bête qui s’était détachée, et qui errait dans l’étable en toute liberté, qu’elle était "dépave" (pour épave). Je viens seulement de découvrir l’origine de cette expression.
De même au printemps, avant que les animaux ne soient conduits sur leurs pacages, on les lâchait, "dépaves dans des enclos, pour les habituer à cette nouvelle liberté, après les longs mois de séquestration de l’hiver,
Existerait-il d’autres régions qui auraient gardé ce sens premier ? |
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Captain Boney Boone
Inscrit le: 25 Nov 2008 Messages: 187
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écrit le Thursday 22 Apr 10, 19:14 |
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La forme dont parle jacklouis provient sans doute de l'adjectivation du substantif "épave", notamment dans le vocabulaire juridique. On parle de "biens épaves", de "bêtes épaves", pour dire qu'on n'en connaît pas le propriétaire. Ce serait donc un adjectif substantivé adjectivé.
Le droit d'épave autorise à s'approprier des choses épaves. |
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Geremi
Inscrit le: 12 Jan 2006 Messages: 181 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 22 Apr 10, 21:24 |
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En Niçois(oc): espaventà = effrayer
espaventa = peur |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Tuesday 16 Oct 12, 12:14 |
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- Prima udienza, in mille tra parenti e sopravvissuti per osservare il comandante. Lui fa lo spavaldo : «Appurate la verità».
= Première audience, sont présents un millier de parents et de survivants pour voir le commandant (= Schettino, cdt du navire de croisière Costa Concordia). Lui fait le fanfaron : "Vérifiez la vérité !".
[ Il Corriere della Sera - 16.10.2012 ]
spavaldo : fanfaron - bravache - crâneur
fare lo spavaldo : faire le fanfaron /zouave
du latin expaventare, dérivé de expavens -entis, participe présent de expavere (= prendre peur - craindre) |
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u pistùn
Inscrit le: 15 Aug 2011 Messages: 301 Lieu: Liguria
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écrit le Tuesday 16 Oct 12, 20:39 |
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Derivé de épouvanter: épouvantail, qui, peut-être, est à l'origine du ligurien occ. spaventagliu (même signification). |
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