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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 18 Mar 15, 20:45 |
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- Il presidente del Parma Giampietro Manenti (che ha portato il club sul baratro tanto che domani è prevista l’udienza per la richiesta di fallimento di fronte al Tribunale di Parma), ...
= Le Président du club de Parme a mis son club au bord du gouffre. Demain, une audience est prévue au Tribunal, au cours de laquelle sera examinée la demande de mise en liquidation.
[ La Stampa - 18.03.2015 ]
baratro
[ proparoxyton : / bàratro / ]
- gouffre - abîme
- il baratro : l'enfer
[ TRECCANI ]
- du latin barăthrum, lui-même du grec βάραϑρον (= barathron)
Ce terme trouve son origine dans le nom d'un gouffre qui se trouvait à l'extérieur du centre urbain de l'Athènes antique.
Aux Vème et IVème S. avant notre ère, on y précipitait les condamnés à mort, notamment pour délits politiques.
Lire l'article barathre / barathrum du TLFi. |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Saturday 21 Mar 15, 11:55 |
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En ancien français, on trouve aussi le baratron : enfer, gouffre, fosse (Godefroy)
Le Barathre désigne le gouffre des Grecs. |
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Horatius Animateur
Inscrit le: 11 Apr 2008 Messages: 695
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écrit le Saturday 28 Mar 15, 17:31 |
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On a chez Aristophane plusieurs références au Barathre d'Athènes, où l'on jetait les condamnés.
Une référence plus historique, chez Hérodote (7.133), montre son utilisation lors des guerres médiques :
Darius avait envoyé [des messagers] ; mais les Athéniens les avaient jetés dans le Barathre, et les Lacédémoniens dans un puits, où ils leur dirent de prendre de la terre et de l'eau, et de les porter à leur roi.
D'après Chantraine, ce mot est de la même famille que βιβρώσκω, dévorer. Par extension, il a fini par désigner n'importe quel gouffre.
Les latins ont repris ce mot (mais il me semble bien excessif de dire que c'est un mot latin) qui est alors utilisé dans un contexte populaire (satires, comédies), et souvent sous une forme imagée. Plaute a par exemple cette expression : "effunde in barathrum" (litt. "verse dans ton gouffre") au sens de "mettre dans son ventre".
L'emploi que repère Godefroy en Ancien Français de "barathron" pour désigner l'enfer doit être assez isolé, mais on peut lui trouver des origines antiques :
- Plusieurs fois, chez les païens : notamment chez Virgile, dans ces très beaux vers de l'Enéide (8.243-6) où barathrum est qualifié par l'adjectif "immanis" :
Non secus ac si qua penitus vi terra dehiscens
infernas reseret sedes et regna recludat
pallida, dis invisa, superque immane barathrum
cernatur, trepident immisso lumine manes
Comme si la terre, sous quelque choc, se fendait en ses profondeurs, dévoilait les demeures infernales, ouvrait les pâles royaumes haïs des dieux, et qu'on vit d'en haut l'horrible abîme (immane barathrum), les Mânes s'affolant sous un jet de lumière.
- chez les chrétiens, dans le Cathemerinon de Prudence (11.40), le poète dit qu'avant la venue du Christ sur la terre, les hommes engloutissaient leurs vies dans l'abîme du péché : "Vitam barathro inmerserant".
J'ai eu la curiosité de chercher le mot dans la Septante : on ne le trouve qu'une seule fois, chez Isaïe (14.23), dans une malédiction lancée à l'encontre de Babylone : "j'en ferai un abîme de fange (πηλοῦ βάραθρον), pour qu'elle soit détruite". |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 09 Jun 15, 8:59 |
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Horatius a écrit: | D'après Chantraine, ce mot est de la même famille que βιβρώσκω, dévorer. |
Chantraine en dit plus encore : ce mot est issu, avec les mots latins gurges "gorge" et vorare "dévorer", de la racine IE *gʷerə- "avaler".
Calvert Watkins ajoute le grec βρόγχος [bronchos] "gorge". |
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