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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Sunday 14 Aug 05, 8:42 |
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Cyan, cyano- du grec κυανός, ή, όν : bleu foncé, noirâtre, en latin. cyaneus, a, um : bleu foncé, azuré ex : cyanamide, (acide) cyanhydrique. |
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Chusé Antón
Inscrit le: 25 Feb 2005 Messages: 740
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écrit le Sunday 14 Aug 05, 10:06 |
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En medicine, ceux qui meurent empoisonnés: cyanotiques, et la couleur cyanoficea de ceux qui ont respiré du gaz. |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Sunday 14 Aug 05, 11:33 |
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En effet il y a de nombreux dérivés comme aussi : cyan, cyanure, cyanosée, cyanophile, ou cyanophycées. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Monday 01 Oct 07, 10:38 |
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En grec ancien, les emplois de κύανος [kúanos] ou κυανός [kuanós] comme adjectifs sont rares et tardifs et il faut les prendre comme des adjectifs de couleur issus de substantifs, comme en français marron, orange, prune, etc.
On trouve l'accentuation κυανός chez Platon pour désigner le lapis-lazzuli et, plus tardivement, le féminin ἡ κύανος pour le bluet (fleur des moissons) mais le terme de base est le proparoxyton masculin κύανος qui est homérique et qui désigne le « smalt », un émail bleu foncé (à base de cobalt) servant à la décoration des objets précieux.
Le mot est fort ancien en grec puisqu'on le rencontre déjà en mycénien, ku-wa-no, avec un adjectif ku-wa-ni-jo et un composé ku-wa-no-wo-ko (*κυανοϝοργός [kuano-worgós]) « *cyanurge » pour l'ouvrier qui le travaille (cf angl. work).
On pense aujourd'hui que le mot est un emprunt à une langue anatolienne (louvite ?) et on le compare au hittite kuwanna « azurite (carbonate de cuivre) », mais il est possible que les choses soient un peu plus compliquées …
On peut en effet être surpris de la ressemblance du grec avec le sanskrit śyāma- « noir, de couleur sombre », le lituanien šėmas « gris-bleu » et l'arménien n-sem « sombre » (< *-seam) qui reposent sur un *kieh₂-mo-, d'autant plus que le grec répond quelquefois par n aux m de l'eurindien (accusatifs, par exemple). L'obstacle principal est évidemment le u d'un proto-grec *kuh₂-no- qui ne peut en aucun cas répondre à i (la iotisation de u qui a eu lieu en grec moderne est beaucoup plus tardive !). Cependant un doute subsiste et je crois qu'il y a deux hypothèses :
- pure coïncidence …
- difficulté d'articuler un groupe consonantique kwy conduisant à la chute d'une des deux semi-voyelles par dissimilation sous l'influence du voisinage, le w dans les langues qui ont m (dissimilation de labiales), le y en grec et en anatolien qui ont n (dissimilation d'alvéolaires) … |
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Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2526 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Monday 01 Oct 07, 10:53 |
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Il existe en russe l'adjectif синий (siniï) pour le bleu foncé, une piste ou une coïncidence de plus. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Monday 01 Oct 07, 12:38 |
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Intéressant, mais il faudrait pouvoir remonter plus haut, soit par le vieux-slave, soit par comparatisme des langues slaves. En effet, il pourrait s'agir d'une coïncidence due à un emprunt ou à une évolution phonétique particulière. Si on ne connaissait pas le grec et l'histoire des mots, on rapprocherait sans difficulté le français cyan du sanskrit śyāma- !
Hélas, ma compétence dans les langues slaves avoisine le zéro absolu. Tout ce que j'ai trouvé, c'est que le slovène (qui, je crois, a des traits assez archaïques) a également sinji « bleu ». Cela semble exclure un emprunt mais je ne connais pas les origines possibles de la voyelle i du slave ni comment les longues y ont évolué (on attendrait *sī-) … |
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Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2526 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Monday 01 Oct 07, 13:08 |
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Le russe ancien et slavon d'église donné par Vasmer est синь (sin'), qu'il met en relation avec c̨yāmás et šė́mas.
"sini" se retrouve sous des formes proches dans presque toutes les langues slaves. |
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Kova
Inscrit le: 27 Apr 2007 Messages: 140 Lieu: Angoulême
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écrit le Monday 01 Oct 07, 16:09 |
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En polonais bleu se dit niebieski (la racine est niebo = le ciel)
Mais il existe le mot siny (plus rare, concernant des bleus foncés).
Un bleu (hématome) = siniak |
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Patrick
Inscrit le: 03 Apr 2007 Messages: 598 Lieu: Βέλγιο: Βαλλωνία
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écrit le Monday 01 Oct 07, 17:46 |
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Décidément ! Le cyan qui était une couleur bleue assez sombre, synonyme parfois de "noire" chez les anciens (les cheveux d'Hector l'étaient !) est devenue aujourd'hui une couleur claire. Mystère ! Pourquoi ?
cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Cyan
Citation: | Le cyan ( du grec κυανός, kuanos, à savoir l'azurite) est une couleur pure de la lumière de longueur d'onde 500 nm. Elle est souvent appelée bleu clair ou bleu ciel. C'est un mélange de lumières bleue et verte. Le cyan est le complément du rouge : les pigments cyans absorbent la lumière rouge et diffusent les lumières verte et bleue.
Le cyan est une couleur de base pour la synthèse soustractive utilisée en imprimerie.
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Bref le cyan est comme ceci.
Pas facile de lire dans cette couleur !
Mais je dois bien reconnaitre que c'est grâce à l'informatique que j'ai personnellement découvert cette appellation. ! |
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Kova
Inscrit le: 27 Apr 2007 Messages: 140 Lieu: Angoulême
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écrit le Monday 01 Oct 07, 19:37 |
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Patrick a écrit: | Mais je dois bien reconnaitre que c'est grâce à l'informatique que j'ai personnellement découvert cette appellation. |
Pour sûr Patrick.
Pour ma part, je me remémore mes cours de dessin en 6ème... où les couleurs primaires, pour la gouache, sont :
- le jaune citron
- le rouge magenta
- le bleu cyan
A noter que le cyan de la gouache est plus sombre que ton cyan informatique |
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rdo
Inscrit le: 19 Feb 2007 Messages: 75 Lieu: la Frette-sur-Seine
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écrit le Monday 01 Oct 07, 20:53 |
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Petite rectification : les trois couleurs primaires sont le cyan, le magenta et le jaune (et non le jaune citron).
A noter aussi, le pyocyanique (Pseudomonas aeruginosa) : un bacille qui tire son nom de son caractère pyogène (générateur de pus) et de la "belle" couleur bleu vert du pus qu'il engendre. |
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Kova
Inscrit le: 27 Apr 2007 Messages: 140 Lieu: Angoulême
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écrit le Monday 01 Oct 07, 23:23 |
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rdo a écrit: | Petite rectification : les trois couleurs primaires sont le cyan, le magenta et le jaune (et non le jaune citron). |
En réalité les couleurs primaires sont les trois champs chromatiques suivant : bleu, rouge, jaune.
Les champs chromatiques se subdivisent en nuances ou teintes, qui ont leur importance en peinture.
Ainsi dans la peinture à l'eau, le jaune n'est pas suffisant. (Puisqu'il oscille entre l'orangé et le blanc cassé). C'est pour quoi, on utilise le jaune citron.
Effectivement en luminaire, il n'est pas besoin d'être aussi précis. Et donc le magenta peut être pourpre, ça marche aussi bien.
Enfin, pour un tube cathodique, les couleurs primaires sont :
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rdo
Inscrit le: 19 Feb 2007 Messages: 75 Lieu: la Frette-sur-Seine
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écrit le Monday 01 Oct 07, 23:32 |
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Mais les couleurs primaires (que ce soit en peinture à l'eau [gouache ou acrylique] ou huile) sont, à strictement parler, le cyan, le magenta et le jaune. Le jaune citron est, comme son nom l'indique, d'une teinte plus acide que le jaune primaire. Et vous pouvez acheter deux tubes ou deux pots de pigments différents : jaune (primaire) ou jaune citron !
Désolé pour le puisqu'il s'agit ici de cyan ! D'ailleurs, on parle bien de cyan (pour le "bleu" primaire) et non de "bleu clair", alors autant nommer le jaune primaire par sa véritable dénomination. Idem d'ailleurs pour le magenta (et non "rouge magenta"). |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Tuesday 02 Oct 07, 9:02 |
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Oui, la théorie des couleurs, ancien et vaste problème, est ici hors-sujet et je supprimerai tout message ultérieur s'y rapportant dans ce fil. Voyez plutôt http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=132
Pour ce qui est du nom de couleur « cyan », il est tout-à-fait récent (absent de la plupart des dictionnaires, y compris le TLF) et n'a été choisi pour désigner un bleu particulier utilisé en technologie de l'image que par référence formelle au grec ancien, sans se préoccuper de la nuance exacte qu'il désignait à l'époque homérique. D'autant plus facilement que celle-ci était déjà fluctuante dès l'époque classique puisqu'Aristote utilise le mot pour désigner un oiseau qui est probablement le merle bleu. |
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dubsar
Inscrit le: 07 May 2007 Messages: 448 Lieu: Altkirch (F68)
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écrit le Monday 15 Oct 07, 20:36 |
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Pour le russe синий, suniy, Fasmer, outre les corrélats dans toutes sortes de langues slaves donne :
corrélation avec сиять, siyat', luire
lituatien : šyvas, brillant de poil
vieil indien : çyamas, noir, sombre (contradiction ?)
lituanien : šēmas, grisâtre
Et en "consonnance" (j'ignore s'il signifie là de smots à consonnance identique ou des emprunts) :
finno-ougrien >
finnois : sini, fleur bleue,
mordve : śeń, bleu
mari : šinžis bleu
Pas d'autres précisions |
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