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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1887 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Thursday 05 Jan 23, 13:26 |
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Il y a beaucoup à dire sur l'apparition de la voyelle eû dans les langues romanes, aussi bien la datation que le chemin pour y arriver...
j'ai noté quelques points de repère:
fo(c)u > fou > fr feu et wallon feu
duo(s) > fr et wallon deux, mais:
bŭtĭru > *buïr > fr beurre
" > būr w. boûre, amuïssement avec "allongement compensatoire". De même:
ve(t)ulu > *viuu > fr. vieux
" > vī > w. vî , même remarque. Idem pour
melior > fr. mieux et w. mî
Enfin:
paucum > *pou > fr. peu
" > *pow > w. pô, avec la même remarque.
Donc si, à partir de ces qq exemples, je peux résumer: le problème ne se résume pas à "monophtongaison ou non"; c'est plus complexe ou bien faut-il voir les problèmes sous un angle différent dans les diverses langues ? |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Thursday 05 Jan 23, 14:48 |
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Oui, bien sûr, un même son, quelle que soit la langue, peut avoir plusieurs origines. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1887 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Thursday 05 Jan 23, 17:01 |
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Je précise que l'analyse du wallon plaide pour une grande place à accorder aux konsonantekluster(s), (à leur refus).
J'ai traité de ce problème et des solutions apportées par le wallon:
- amuïssement total avec production d'une diphtongue, considérée ou non comme hiatus, dans l'affirmative
- avec insertion d'un glide yod, w, H (cousin du lorrain) ou nasalisation (punctu pont point de couture): voir ci-dessus.
- plus rarement, métathèse: populu plope peuplier
Si l'amuïssement est partiel, la loi phonétique serait donc complétée par avec allongement compensatoire.
Exemple parmi des centaines:
palma w. et angl [pa:m] paume
Dans le même chapitre la loi des spirantes ingévoniques ( uns > angl. us; constare > w. coster coûter)
J'ai dit tout ça en détail jadis. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Thursday 05 Jan 23, 20:58 |
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Mais tous ces traitements ne me semblent pas motivés par le refus des encombrements consonantiques, je ne suis pas d'accord pour faire entrer la nasalisation dans ce cadre.
Pour ce qui est des métathèses, elles existent aussi en français : formaticum > formage > fromage ; *biberaticum > *beuvrage > breuvage, etc... |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 889 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Saturday 07 Jan 23, 21:10 |
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Je ne suis pas d'accord avec "bŭtĭru > *buïr > fr beurre" : le u est long, sans quoi le u bref aurait pris le timbre o fermé (GBV). D'autre part, le i s'est trouvé naturellement syncopé. L'ancien français a la forme bure ; beurre est dialectal (Ouest). Ces deux formes sont parfaitement phonétiques. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1887 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Tuesday 17 Jan 23, 13:00 |
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C'est bien ce que je veux dire: le français et le wallon ont des évolutions phonétiques différentes. Je ne vais pas m'étendre sur le beurre français. Je dirai simplement que le wallon conserve le u latin, de même que w. nou, cou, ...fr. nu, cul,...etc.
Les Français le savent depuis longtemps que le latin vos estis a donné w. vos' esté, que le bas saxon sporon a donné la forme nasalisée sporon [ɔ̃] , éperon et que, comme dit Zink, le français de l'époque ne supportait sp- à l'initial, le wallon de l'époque l'acceptait.
Zink donne (sans le vouloir) un bon exemple où le wallon conserve une loi phonétique unique là où le français diverge=:
campnea fr campagne w campagne
ba(l)neu fr bain w. bagne
Ajoutons:
araneu araignée w; aragne (plus fidèle). etc.
Remacle a répertorié à sa façon les phonèmes latins maintenus en wallon.
Je pense arrêter là les souvenirs de mon enfance, celle du wallon à la récré, le wallon de mes tripes. Je suis resté longtemps à son chevet... |
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