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u pistùn
Inscrit le: 15 Aug 2011 Messages: 301 Lieu: Liguria
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écrit le Sunday 21 Aug 11, 9:31 |
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Est-ce qu'il y a une parenté entre emere et emerere? |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3511 Lieu: Nissa
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écrit le Sunday 21 Aug 11, 11:24 |
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u pistùn a écrit: | Est-ce qu'il y a une parenté entre emere et emerere? |
Non, et c'est évident si on prend la peine de noter les longueurs des voyelles qui, je le rappelle une fois de plus, sont pertinentes en latin.
— emō, inf. emere < *h₁em- (cf. plus haut)
— ēmereō, inf. ēmerēre < ē + mereō < *smer- (gr. μείρομαι « j'obtiens en partage »)
@ u pistùn : bien que ce soit ici hors-sujet, il aurait été aimable pour les non latinistes de donner le sens de ēmerēre et, éventuellement, ses dérivés français. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11169 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 22 Aug 11, 15:00 |
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En attendant, on pourra toujours aller consulter le Gaffiot. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11169 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 15 Aug 14, 10:19 |
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Le temps a passé, mais c'est encore la fête de l'Assomption. Raison de plus pour lire ou relire ce qui restera comme une des meilleures prestations de notre ami Outis, un modèle. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10946 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 09 Apr 15, 11:12 |
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Quelques mots de différentes langues issus du latin emere, histoire de faire remonter ce MDJ.
- Solo con una pena ridotta al minimo, il mio assistito può capire gli errori commessi, redimersi, e ricominciare da capo.
= Mon client ne pourra comprendre les erreurs qu'il a commises, se racheter et tout recommencer à zéro que si sa peine est réduite au minimum.
[ La Stampa - 14.02.2015 ]
redimere [ TRECCANI ]
- racheter (un prisonnier)
- délivrer (du péché, de l'esclavage)
- redimersi : se racheter
- si è redento dall'oppressione : il s'est libéré de l'oppression
- occorre redimersi dalla schiavitù del vizio : il faut se libérer de l'esclavage du vice
redimibile : qui peut se racheter - rachetable - remboursable
redimibilità : possibilité de se racheter - rachetabilité
- But he expressed fears that if a permanent solution is no reached, "many of this long-lost city's secrets will be truly and irredeemably lost".
= Mais il craint que si on ne trouve pas une solution permanente, une grande partie des secrets de cette ville oubliée -récemment découverte dans la jungle du Honduras- seront perdus de manière irréversible.
[ The Daily Telegraph - 20.03.2015 ]
to redeem [ etymonline ]
- racheter
- échanger - faire valoir - utiliser
- rembourser
- to redeem oneself : se racheter (religion)
irredeemable
- (faute) inexpiable
- (personne) incorrigible - impénitent
- (achat) non remboursable
- irréversible
- Hernández no marcaba un gol desde el pasado noviembre, cuando lo hizo contra Holanda en un amistoso. El domingo hacía 150 días de aquel partido y en su primera ocasión pudo redimirse ante la afición mexicana.
= Hernandez, qui n'avait pas marqué depuis 5 mois avec le Mexique, a eu l'occasion de se racheter en marquant le but de la victoire à domicile contre l'Equateur.
[ El País - 30.03.2015 ]
redimir [ DRAE ]
- racheter / rédimer (voir plus bas)
- libérer
- éteindre une dette
- lever une hypothèque
- Dieu fuyard, Dieu muet! Tu devais rédimer les hommes et tu n'as rien racheté.
[ Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 164 ]
rédimer [ TLFi ]
- DR. racheter une obligation par le versement d'une contribution
- Littér. [Le sujet désigne le Christ] racheter par son sacrifice le genre humain
[Le sujet désigne ce qui rachète] racheter, sauver |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3864 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 15 Aug 18, 10:03 |
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Outis a écrit: | Dérivés de emere « prendre » (suite)
L'ordre alphabétique garde pour la fin le suffixe le plus riche et le plus compliqué, sub- « dessous, au fond de » qui, comme d'autres (ob-, ab-, ec-) peut recevoir un renforcement en -s-, *subs-, qui se simplifie en sus- avant les occlusives sourdes (q, c, t, p). C'est ainsi qu'avec capiō « saisir, prendre en main » on aura, tenant aussi compte de l'apophonie « a > i », un composé sus-cipiō « prendre par dessous, soulever, se charger de, assumer ».
Cette introduction pour montrer que c'est vraisemblablement par analogie avec ce quasi synonyme capiō que, au lieu d'un *subimō, emō forme avec sub- un *sus-h₁m-ō > sūmō « prendre sur soi, se charger de, se saisir de » et, sens plus particulier, « dépenser ».
Une condensation si extrême que sūmō apparaît vite comme un verbe simple et va être susceptible de préfixations secondaires.
Le verbe nu, à quelques dialectes près, n'a, selon Meyer-Lübke, laissé de trace que dans le portugais sumir « s'épuiser, tarir, disparaître, s'en aller » avec, en brésilien, les nuances « s'esquiver, décamper » où le sémantisme a évolué depuis le latin en privilégiant les notions de « se saisir de, obtenir, retrancher, enlever, soutirer, saisir l'occasion de ».
Mais son dérivé sumptus, spécialisé en « charge, dépense, coût », avait aussi fourni sumptuōsus « coûteux, onéreux », d'où somptueux, et sumptuārius « qui concerne la dépense », d'où somptuaire.
Avec le préfixe ad- on forme adsūmō, vite assimilé en assūmō « prendre en ajoutant, s'adjoindre » puis, construit d'abord avec un infinitif, « accepter de » d'où assumer.
Quant au nom d'action assūmptiō, d'où notre assomption (qui n'est plus guère utilisé au sens du fait d'assumer : « assomption d'un risque »), il est d'abord passé dans le vocabulaire philosophique, comme une proposition fondamentale, considérée comme universellement acceptée d'avance et a ainsi servi à désigner la mineure d'un syllogisme, traduisant le grec πρόσληψις. Mais comme ce mot signifiait aussi « action de prendre en outre » il a désigné dans le christianisme l'action pour Dieu de se faire homme et ce sens « avoir les deux natures » de assūmptiō a fini par être utilisé pour désigner l'ascension de Marie (en corps et en esprit) d'où, pour le 15 août, la fête dite Assomption. Et, bien sûr, l'ordre des Assomptionnistes pour les moines qui sont sous ses jupes quand elle monte …
Enfin, je ne résiste pas à évoquer l'adjectif assomptif qui, outre quelques usages techniques de quelques logiciens et grammairiens, est utilisé dans l'expression de héraldique « armes assomptives » pour désigner les armes qu'on a droit de prendre après une action d'éclat.
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Voir le fil assomption (français)/sūmō (latin)
http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=21583 |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11169 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Sunday 15 Aug 21, 7:28 |
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Papou JC a écrit: | Le temps a passé, mais c'est encore la fête de l'Assomption. Raison de plus pour lire ou relire ce qui restera comme une des meilleures prestations de notre ami Outis, un modèle. |
Sept ans plus tard, je le réaffirme. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 886 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 15 Aug 21, 21:02 |
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Une étymologie moins perceptible que celle de l'orthodoxe Dormition !
Cathédrale de la Dormition à Smolensk. |
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