telephos
Inscrit le: 13 Feb 2008 Messages: 341 Lieu: Montréal
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écrit le Tuesday 14 Dec 10, 2:25 |
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Bereshit = au commencement ou à un commencement ?
Les voyelles que nous donne le texte massorétique nous disent que dans bereshit il n'y a pas d'article défini.
L'explication la plus courante est qu'il n'est pas nécessaire de définir le commencement vu que l'on sait de quel commencement il s'agit. Un jour, j'ai eu la surprise de voir comme explication qu'il y a plusieurs façons de décrire la création et que celle du texte biblique est une version comme les autres. La traduction "à un commencement" serait selon ce point de vue meilleure. J'opte plutôt pour l'explication traditionnelle et pour la traduction "au commencement".
Remarquons qu'en grec il n'y a pas d'article : ἐν ἀρχῇ. Les traducteurs juifs hellénisés qui ont élaboré le texte de la Septante connaissaient-ils bien la prononciation du texte paléo-hébreu pour savoir qu'il n'y avait pas d'article dans bereshit ? Lors de l'élaboration du texte hébreu massorétique, est-ce le texte de la Septante qui a permis aux rédacteurs de placer les voyelles correctement ? Mon opinion est que les rédacteurs du texte massorétique connaissaient la vocalisation du texte indépendamment de la Septante. |
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dubsar
Inscrit le: 07 May 2007 Messages: 448 Lieu: Altkirch (F68)
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écrit le Tuesday 14 Dec 10, 22:48 |
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Le texte de la septante (LXX) est plus ancien que le texte massorétique (TM) et présente avec lui des variations intéressantes, de même avec d'autres traditions, syriaque, samaritaine, etc. On retrouve certaines de ces variations dans les textes hébreux de Qumrân. La vocalisation par le massorètes est un processus complexe qui s'achève au XIème siècle ap JC
Auparavant le texte est consonnantique et donc ברשׁת peut se lire avec ou sans article. La BHS, texte de référence actuel, basé sur le codex leningradensisi donne d'ailleurs dans son apparatus critique DEUX lectures différentes par Origène : βρησιθ et βαρασιθ, ce qui montre l'hésitation même du grand Origène.
Pourquoi la LXX écrit-elle : ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν, et l'évangile de Jean εν αρχη ην ο λογος ?
L'article n'est pas nécessaire pour énoncer une généralité. De toute façon qu'il y ait un commencement ou le commencement, celui-ci doit être unique ? La présence de l'article ou son absence n'a certainement pas d'autre signification qu'idiomatique. |
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