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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Saturday 30 Apr 11, 12:23 |
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roturier (TLFi)
I. − Substantif
- Classe sociale composée d'hommes libres qui ne sont ni clercs ni nobles et comprenant les bourgeois et les vilains
- Personne appartenant à cette classe; plus gén., personne qui n'est pas noble
II. − Adjectif
- [En parlant d'une pers.] Qui appartient à la classe des roturiers; plus gén., qui n'est pas noble
- [En parlant d'un ensemble de pers.] Qui appartient à la roture; qui est composé de roturiers
Étymol. et Hist.
A. Adj. a) 1271-72 La Rochelle roturer masc. « non noble » en parlant d'une personne
1495 enfans roturiers
b) 1312 Angoulême fém. choses censives et rupturieres
B. Subst. 1306 masc. « paysan » Poitiers (abbaye de Pinus) [affaire portée devant le Parlement de Paris] ; ca 1447 « celui qui n'est pas noble » ; 1507 fém.
Dér. de roture* ; suff. -ier*.
Cf. le lat. médiév. rupturarius « paysan » 1072, s.v. rotulare,
Apparu dans les provinces de l'ouest, le mot se répand vers l'est, gagne Paris vers le mil. du xve s. (après y avoir été att. comme terme région. en 1306, supra) et, de là, à travers la lang. littér., s'étend à tout le domaine d'oïl au xvie s. |
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Horatius Animateur
Inscrit le: 11 Apr 2008 Messages: 695
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écrit le Saturday 30 Apr 11, 13:30 |
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José et TLF a écrit: | Cf. le lat. médiév. rupturarius « paysan » 1072, s.v. rotulare | Sauf erreur de ma part qui serait due à une mauvaise lecture de Du Cange, ce raccourci prête à confusion :
"Roture" et "roturier" viennent du latin "rumpere" (rompre) :
Robert Historique a écrit: | En latin populaire, le mot a probablement désigné une terre rompue, défrichée, et, par suite de l'organisation sociale de la France, la redevance due pour une terre à défricher, enfin la terre soumise à cette redevance, c'est-à-dire un héritage non-noble. | Un roturier, en ce sens étymologique, c'est une "personne non-noble qui possède une terre "rompue".
Du Cange, à l'article "rumpere", répertorie :
-ruptura : Ager nuper vel jam olim proscissus, et ad culturam redactus. terrain labouré depuis plus ou moins longtemps et donc soumis à la culture. Avec une attestation dès le IXe siècle. (Nombreux exemples également dans le dictionnaire de Niemeyer)
- rupturarius colonus, qui agrum seu terram rumpit, proscindit, colit : qui rompt, laboure, cultive un terrain. Avec une attestation dans une charte poitevine du XIIe siècle.
Mais en même temps, Du Cange, à l'article "rotulare" (tourner), cite un texte du XIVe siècle où le mot français "roturier" serait entendu au sens de marchand :
Citation: | ab illis, qui vocantur Roturiers, et ab aliis mercatoribus | "Par ceux qu'on appelle "roturiers" et par les autres marchands"
Selon Du Cange (cela ne me paraît pas évident), roturier signifierait ici "marchand" (à cause de "autres", bien-sûr) : il donne cette définition:
Hinc Roturiers nuncupari videntur frumentorum mangones, quod pagos, ut frumenta acquirant, circumeunt. (les marchands de blé sont appelés, semble-t-il, roturiers, parce qu'ils font le tour des régions (pagi) pour acheter du blé."
Littré donne un autre exemple, du XVe siècle, où "roturier" aurait le sens de marchand (là-encore, hors contexte, cela ne me paraît pas évident) :
"Je laisse la bière aux Anglois et aux Allemans et Flamans, Qui ont l'âme roturiere"
Selon Littré, ce sens de "roturier" au sens de "marchand" viendrait d'une confusion avec "routier".
A mon humble avis, il y a eu simplement une généralisation : le lien avec la terre "rompue" a été oublié, et du sens "propriétaire d'une terre rompue non-noble", on est passé au sens du TLFI "hommes libres qui ne sont ni clercs ni nobles et comprenant les bourgeois et les vilains", y compris des marchands. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11247 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 30 Apr 11, 19:31 |
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Pour comprendre le sens de roture, doublet de rupture, il faut se souvenir que l'Europe était dans l'antiquité couverte de forêts. C'est à travers ces forêts que l'on se frayait un chemin et c'est une parcelle de ces forêts que l'on défrichait pour obtenir une terre arable et cultivable. C'est le même verbe latin rumpo, rumpere qui était utilisé pour décrire ces deux opérations, d'où les mot route (< lat. via rupta) d'une part, et roture d'autre part. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait pu y avoir ensuite quelque confusion entre les routiers (= les chemineaux) et les roturiers.
Je ne crois pas que le verbe rotulare ait quoi que ce soit à voir dans cette histoire de roture...
Dernière édition par Papou JC le Wednesday 04 May 11, 13:29; édité 1 fois |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Saturday 30 Apr 11, 19:39 |
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Il existe à Liège un quartier populaire è Roteûre, en Roture et rue Roture, où il fait bon vivre. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 09 Apr 14, 14:22 |
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- I crucci di Berlusconi, che già immagina le ironie dei nemici sulla “condanna” ad assistere anziani e disabili presso strutture specializzate.
= Les soucis de Berlusconi, qui imagine déjà les moqueries de ses ennemis concernant sa condamnation à effectuer des Travaux d'Intérêt Général d'assistance auprès de personnes âgées et de handicapés dans des structures spécialisées.
[ La Stampa - 09.04.2014 ]
(La justice italienne rendra sa décision demain : ce sera soit l'assignation à domicile, soit les TIG)
cruccio : souci
crucciare : tourmenter
crucciarsi : s'inquiéter
non ti crucciare per così poco : ne t'inquiète pas pour si peu
ETYMOLOGIE [ Treccani ]
- de l'ancien fr. corocier / corucier (= courroucer), dérivé du latin cor ruptum ou de corrumpĕre (part. passé : corruptus) |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11247 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 09 Apr 14, 14:41 |
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I crucci del corrotto ! Belle rencontre lexicale ! |
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